LA METHODE
DELAVIER
DE MUSCULATION
250 EXERCICES AVEC POIDS, HALTERES ET MACHINES
75 TECHNIQUES D'ENTRAÎNEMENT AVANCÉES
VlGOT
M. court fléchisseur
du petit doigt
M. carré pronateur
M. fléchisseur
superficiel des doigts
M. extenseur ulnaire
du carpe
M. long fléchisseur
du pouce
M. fléchisseur ulnaire
du carpe
M. fléchisseur radial
du carpe
M. rond pronateur
M. brachioradial
- Faisceau claviculaire
M. grand pectoral - Partie sterno-costale
- Partie abdominale -
M. dentelé antérieur
Sternum
Arc costal
M. moyen glutéal,
sous le fascia glutéal
M. tenseur du fascia lata
M. pectiné
M. long adducteur
M. court adducteur
M. sartorius
M. coracobrachial
M. grand rond
M. grand dorsal
M. oblique externe de l'abdomen
M. gracile
M. semi-membraneux
M. abducteur du petit doigt
M. court fléchisseur du petit doigt
M. biceps brachial
Chef médial
- Chef long M- triceps
-Chef latéral brachiaf
- Droit de la cuisse
- Vaste latéral
- Vaste médial
- Vaste intermédiaire
M. quadriceps
M. tibial antérieur
M. long extenseur des orteils
M. long fléchisseur
commun des orteils
M. long extenseur de l'hallux
M. grand adducteur
Gastrocnémien, chef médial M t r j ceps sura |
Soléaire
M. interosseux dorsal du pied
M. court extenseur de l'hallux
M. long extenseur des orteils
M. court fléchisseur de l'hallux
M. brachioradial
[~- Chef médial
M. triceps brachial - Chef latéral
- Portion supérieure
- Portion moyenne M. trapèze
- Portion inférieure
1 er m. lombrical
M. opposant du pouce
M. court abducteur
du pouce
M. fléchisseur superficiel
des doigts
M. biceps brachial
M. brachial
Portion moyenne
- Faisceaux antérieurs M. deltoïde
- Faisceaux postérieurs
M. moyen glutéal, sous le fascia glutéal
M. grand glutéal
M. grand adducteur
M. gracile
M. semi-tendineux
M. quadriceps
Biceps fémoral
Chef long
Chef court M. biceps fémoral
M. soléaire
M. long fibulaire
M. court fibulaire
3 e m. fibulaire, tendon
3 e m. interosseux plantaire
M. opposant du petit orteil
M. abducteur du petit orteil
Gastrocnémien, chef médial
Gastrocnémien, chef latéral M. triceps sural
M. soléaire
M. abducteur de l'hallux
M. court fléchisseur de l'hallux
M. lombricaux du pied
M. adducteur de l'hallux, chef transverse
M. long fléchisseur de l'hallux
M. court extenseur des orteils
M. abducteur du petit orteil
LA METHODE
DELAVIER
DE MUSCULATION
250 EXERCICES AVEC POIDS, HALTÈRES ET MACHINES
75 TECHNIQUES D'ENTRAÎNEMENT AVANCÉES
FRÉDÉRIC DELAVIER • MICHAEL GUIMDILL
VIGOT
2 SOMMAIRE
SOMMAIRE
Introduction 6
PARTIE 1
DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER
À PROGRESSER
Les 5 facteurs qui stimulent
la croissance musculaire 10
La tension d'étirement 1 1
La tension de contraction 1 1
Le temps sous tension 12
La brûlure musculaire 12
La congestion 12
Poids libres ou machines :
comment faire le bon choix? 13
Exercices de base
ou exercices d'isolation ? 14
Comment rattraper un point faible? 14
Stratégies classiques de rattrapage
des points faibles 15
Des mesures plus radicales 15
Les «vrais» et les «faux» points faibles 15
À quoi est dû un vrai point faible? 15
Les racines du mal 15
Les difficultés d'altération
du programme moteur 18
Un rattrapage au petit bonheur la chance 18
Réorienter son recrutement moteur 18
Trouver le muscle ! 18
Développer ses sensations musculaires 19
La notion de transfert 19
Isoler pour transférer 19
Répéter pour apprendre ! 19
La préfatigue contre les points faibles 20
Tirer parti de la postfatigue 22
Les techniques d'intensification avancées 23
Diversifier les techniques d'intensification 23
L'alternance TNT
pour exploser les muscles 23
Facteurs traumatisants 23
Techniques peu traumatisantes 24
Moduler la vitesse d'exécution
des répétitions 24
Les vertus du superlent 24
Le superlent dans la pratique 25
L'explosif: l'apanage des professionnels! 25
Que montrent les études scientifiques? 25
Les dessous de la contraction musculaire 26
L'effet d'escalier 26
Les meilleurs bodybuilders
s'entraînent en explosif 27
Adaptez l'entraînement à vos fibres 27
L'explosif : pas pour tout le monde 27
L'explosif : la plus dangereuse
des techniques ! 28
Dilemme physiologique :
faut-il ralentir la phase négative ? 28
Les effets délétères de l'accoutumance 28
Le double rôle des négatives 29
Ne pas alourdir la négative
réduit le potentiel de croissance 29
Ralentir la négative
est une aberration physiologique 30
Que montrent les études scientifiques? ... 30
Comment tirer pleinement parti
des négatives explosives? 30
La potentiation 34
Les shrugs potentiateurs 34
Potentier les triceps 34
Potentier les mollets 35
La potentiation unilatérale 35
Tension continue ou pleine amplitude? 36
Les mouvements où la tension faiblit
dans la position de contraction 36
Les mouvements où la tension reste vive
dans la position de contraction 36
SOMMAIRE 3
La brûlure 38
Manipuler sa génétique
grâce aux séries de 1 00 38
Les avantages des séries de 100 38
Les séries de 100 dans la pratique 39
Ciblage proprioceptif 40
Récupération :
un facteur de plus en plus limitant 40
Les 5 facettes de la récupération 40
Comprendre les courbatures 43
L'origine des courbatures 43
Une récupération biphasique 43
Des courbatures à anabolisme variable ... 43
Savoir gérer son capital récupération 45
Le permis à points de la récupération 45
Stratégies d'accélération
de la récupération 46
Pourquoi les processus de récupération
sont-ils si lents? 46
Combien de mouvements par muscle
dans un entraînement? 47
Choisir la variété 47
Préférer l'exercice unique 48
Segmenter les muscles pour les dominer . 49
Applications pour les biceps 50
Applications pour les triceps 51
Applications pour les épaules 51
Applications pour le dos 52
Applications pour les pectoraux 52
Applications pour les abdominaux 52
Applications pour les mollets 52
Applications pour l'arrière des cuisses 53
Applications pour les quadriceps 53
Faire face aux blessures 54
Déséquilibres de renforcement 54
Favoriser la régénération articulaire 55
L'approche nutritionnelle 55
La décompression 55
Optimiser sa puissance
grâce au blocage respiratoire 58
Dilemme physiologique:
faut-il bloquer sa respiration? 58
Attention à la position de la tête 59
Les équipements de protection 60
Ceinture ou pas ceinture ? 60
Bandes aux poignets 62
Bandes aux genoux 62
Straps 62
PARTIE 2
LES EXERCICES POUR LES PRINCIPAUX
GROUPES MUSCULAIRES
Élargissez vos épaules 66
Considérations anatomiques 66
Les 5 difficultés des épaules 66
Les stratégies de rattrapage des épaules.. 70
Technique d'entraînement pour rattraper
l'arrière de l'épaule 74
> Exercices pour les épaules 76
Exercices pour l'avant des épaules 76
Exercices d'élargissement des épaules. .. 87
Exercices pour l'arrière des épaules 95
Exercices d'étirement pour les épaules.. 102
Développez un dos «complet» 104
Considérations anatomiques 104
Les 8 problèmes
de développement du dos 104
Dilemme morphologique : peut-on travailler
la largeur ou l'épaisseur du dos? 107
> Exercices pour le dos 111
Rattraper le grand rond 1 1 1
Rattraper le grand dorsal 1 14
Exercices pour les dorsaux 116
Exercices d'étirement pour le dos 134
Ne négligez pas l'infra-épineux 136
Rôles de l'infra-épineux 136
L'infra-épineux est-il un muscle du dos?. 136
4 SOMMAIRE
Un muscle en mauvais état 136
Le paradoxe de l'infra-épineux 137
L'infra-épineux n'est pas facile à sentir 137
Techniques d"intensif ication 137
Quand faut-il travailler l'infra-épineux? 138
> Exercices pour l'infra-épineux 140
Exercices d'isolation
de l'infra-épineux 140
Exercice d'étirement de l'infra-épineux 144
Impressionnez avec vos trapèzes 146
Attention aux déséquilibres 146
Quand travailler les trapèzes? 147
> Exercices pour les trapèzes 148
Protégez votre dos grâce
à de puissants muscles lombaires 152
Rôles des muscles sacro-lombaires 152
Exercices de base : la porte ouverte
à la hernie discale 1 52
Entraîner intelligemment ses lombaires! 1 53
> Exercices pour les lombaires 153
Les alternatives au soulevé de terre
les plus efficaces 153
Exercices «modernes» 155
Travailler le carré des lombes 158
Rééquilibrez vos pectoraux 164
Considérations anatomiques 164
Particularités morphologiques :
le grand pectoral est un muscle à angles 165
Dilemme morphologique:
le développé-couché est-il l'exercice n°1
pour les pectoraux? 165
Les 5 difficultés des pectoraux 166
> Exercices pour les pectoraux 170
Exercices de base pour les pectoraux 171
Exercices d'isolation des pectoraux 185
Exercices d'étirement des pectoraux 192
Vite, des bras: de gros biceps 194
Considérations anatomiques 194
Le secret des gros « biceps » 1 94
Les 5 obstacles du développement
des biceps 194
Comment développer ses biceps? 198
Analysez votre valgus! 200
Conflits anatomiques 200
Êtes-vous hyperpronateur
ou hypersupinateur? 201
Adaptez les mouvements
à votre morphologie 202
Dilemme biomécanique : les curls sont-ils
un exercice de base pour les biceps? . 203
> Exercices pour les biceps 205
Exercices ciblant principalement
les biceps 205
Exercices mixtes biceps-brachial 211
Exercices ciblant principalement
le brachial 214
Exercices d'étirement du biceps 218
Des avant-bras plus développés 219
Considérations anatomiques 219
Les 5 difficultés des avant-bras 219
> Exercices pour les avant-bras 222
Exercices ciblant principalement
les avant-bras 222
Exercices d'étirement des avant-bras 226
Des triceps impressionnants 227
Considérations anatomiques 227
Rôles du triceps 227
Les 3 difficultés du triceps 227
> Exercices pour les triceps 231
Exercices de base pour les triceps 231
Exercices d'isolation des triceps 234
Exercices d'étirement des triceps 242
Un pas vers des quadriceps massifs 244
Considérations anatomiques 244
Dilemme morphologique : squat,
l'exercice universel? 245
Quelle amplitude dans les exercices
de quadriceps ? 246
Les 4 difficultés des quadriceps 248
Les stratégies de rattrapage
des quadriceps 249
Rééquilibrage du développement 250
Cibler le droit de la cuisse 251
> Exercices pour les quadriceps 253
Exercices de base pour les quadriceps 253
Exercices d'isolation des quadriceps 269
Exercices d'étirement des quadriceps 272
SOMMAIRE 5
Remise à niveau des ischio-jambiers 274
Considérations anatomiques 274
Les 2 difficultés de l'arrière de la cuisse 275
Dilemme morphologique :
comment contracter les ischios
de manière optimale ? 276
Stratégies d'intensification
pour les ischio-jambiers 277
> Exercices pour les ischio-jambiers 282
Exercice de base pour les ischio-jambiers 282
Exercices d'isolation des ischio-jambiers 285
Exercices d'étirement des ischio-jambiers 289
Vers des mollets harmonieux 290
Considérations anatomiques 290
Les 2 difficultés des mollets 290
Les stratégies d'intensification
les plus appropriées pour les mollets .... 292
Dilemme morphologique :
faut-il tendre les jambes
pour bien travailler les mollets ? 294
> Exercices pour les mollets 295
Exercices d'isolation des mollets 295
Exercices d'étirement des mollets 299
PARTIE 3
LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
Programme de prise de muscle rapide
sur 2 jours par semaine
pour débutants 326
Programme de prise de muscle rapide
sur 3 jours par semaine
pour débutants 328
Programme avancé sur 4 jours 330
Programme avancé sur 5 jours 334
Programmes de rattrapage
des points faibles 338
Programme de rattrapage des bras 338
Programme de rattrapage des pectoraux 341
Programme de rattrapage des dorsaux. 343
Programme de rattrapage des épaules 346
Programme de rattrapage des cuisses 348
Ciselez votre sangle abdominale 300
Considérations anatomiques 300
Rôles des abdominaux 300
Les 4 difficultés du développement
de la sangle abdominale 301
Dilemme morphologique : est-il possible
d'isoler le travail du haut des abdominaux
de celui du bas? 301
Pourquoi le bas des abdos
est-il si difficile à développer? 301
Dilemme physiologique :
« faire » des abdos augmente-t-il
la définition musculaire? 302
Taille fine et abdominaux! 302
Attention à la cambrure du dos ! 303
Stratégies de rattrapage
des abdominaux 304
> Exercices pour les abdominaux 308
Exercices pour le droit de l'abdomen 308
Exercices pour les obliques 317
6 INTRODUCTION
INTRODUCTION
Dans L'ouvrage précédent, La Méthode Delavier de musculation :
200 exercices et 50 programmes pour s'entraîner chez soi, nous avons
répondu aux principales préoccupations des bodybuilders débutants:
> Combien d'entraînements effectuer par semaine?
> Combien de fois travailler chaque muscle?
> Quelle durée et quelle fréquence d'entraînements?
> Combien de séries, d'exercices, de répétitions, etc., faut-il faire?
Puis nous leur avons montré comment élaborer des programmes de
musculation personnalisés qui répondaient au mieux à leurs besoins
spécifiques...
Ce second ouvrage ne va pas revenir sur ces questions de base. Il va
repartir là où La Méthode Delavier de musculation s'est arrêtée, pour
se concentrer sur des techniques plus élaborées qui permettront aux
pratiquants chevronnés d'accélérer leur progression.
En effet, les premiers kilos de masse musculaire sont relativement
faciles à accumuler avec un programme cohérent. Mais passé cet état
de grâce de quelques mois, les muscles deviennent de plus en plus
réfractaires à la croissance. Il convient alors d'élaborer des stratégies
et des programmes d'entraînements plus sophistiqués pour continuer
à progresser à un rythme satisfaisant.
L'anato-morphologie devrait être la base de tous les programmes de
bodybuilding, puisqu'elle détermine quels sont les exercices les plus
efficaces pour vos muscles.
> Lanatomie est la science de la structure des muscles et de l'ossature.
> La morphologie est la science qui prévoit la trajectoire des mouve-
ments en fonction de sa propre anatomie.
La combinaison des connaissances pratiques offertes par l'anatomie
et la morphologie représente la toute première étape de l'élaboration
d'un programme cohérent. Force est de constater qu'avant l'arrivée
de Frédéric Delavier, aucune autre méthode de bodybuilding n'a tenu
compte de votre anato-morphologie propre.
INTRODUCTION 7
De plus, La méthode Delavier vous :
-> explique les grands phénomènes physiologiques qui régissent les
réactions musculaires;
-> aide à les interpréter afin que vous optimisiez la structure de votre
programme d'entraînement.
Cet ouvrage se divise en trois parties :
□ Dans un premier temps, nous allons détailler les techniques avan-
cées capables de relancer la progression. Pour cela, nous nous
appuierons non seulement sur notre expérience de la musculation
mais aussi sur les derniers travaux scientifiques en matière de phy-
siologie musculaire et de bio-mécanique.
0 Ensuite, nous décrirons et nous analyserons, pour chaque muscle,
les meilleurs exercices, leurs avantages ainsi que leurs inconvé-
nients. Certains mouvements pourront être pratiqués à domicile
avec peu de matériel, d'autres nécessiteront l'équipement d'une
salle de musculation.
□ Enfin, nous mettrons en pratique toutes ces connaissances, en vous
guidant dans l'élaboration de programmes personnalisés en fonc-
tion de vos objectifs, ainsi que du temps et de l'équipement dont
vous disposez.
POUR CONTINUER
À PROGRESSER
10 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
Lorsque l'on dresse le bilan de ses pre-
miers mois d'entraînement, on doit sou-
vent faire face à une situation contrastée.
Il apparaît que :
-> nos muscles se sont développés, mais
les uns plus rapidement que les autres ;
certains groupes musculaires ont pris
de l'avance ;
d'autres, au contraire, commencent à
accumuler du retard.
Certes, l'objectif de base reste d'acqué-
rir de la masse sur tout le corps, mais il
faut aussi affronter ces déséquilibres en
affinant ses objectifs muscle par muscle.
Quatre types d'imperfections peuvent
affecter nos muscles :
□ Manque de volume: cette quête est
malheureusement sans fin. Personne,
y compris parmi les plus grands cham-
pions, n'est totalement satisfait de son
développement physique. Le muscle est
comme un compte en banque ; même bien
doté, il n'est jamais assez volumineux.
H Manque d'esthétisme : dans un même
muscle, un manque d'uniformité de
développement procure une forme non
esthétique. Par exemple, les quadriceps
se développent beaucoup en haut, mais
peu en bas; le biceps est court, ce qui
laisse apparaître un trop grand espace
entre le bras et l'avant-bras... Donc, en
plus de se soucier du volume, il va falloir
cibler certaines zones précises de chaque
muscle afin d'améliorer son apparence
esthétique.
H Manque de symétrie : au sein d'un
groupe musculaire, des dissymétries
peuvent apparaître. Par exemple, dans
le triceps ou dans le quadriceps, seule la
partie interne ou seule la partie externe
se développe. Il faudra donc rééquilibrer
l'harmonie de chaque muscle.
□ Manque de définition : le contour pré-
cis de certains muscles reste plus flou
que la moyenne. L'exemple typique est
celui des abdominaux qui sont volontiers
masqués par une fine [voire moins fine)
couche de graisse. Les fessiers, le bas
du dos, les cuisses... ont aussi souvent
du mal à se « découper».
Afin de vous aider à bâtir un physique har-
monieux, nous allons spécifiquement pas-
ser en revue ces quatre difficultés, muscle
par muscle. Après avoir défini vos points
faibles, nous vous montrerons :
comment continuer à progresser alors
que les muscles sont de plus en plus
réfractaires à la croissance ;
-> comment cibler ces zones difficiles,
moins réceptives à l'entraînement.
L
L
LES 5 FACTEURS QUI STIMULENT
LA CROISSANCE MUSCULAIRE
Pour que l'entraînement soit productif,
il faut garder à l'esprit les facteurs qui
vont déclencher la croissance. En effet, il
convient de ne pas se tromper d'objectif :
soulever toujours plus lourd, faire plus
de répétitions, plus de séries... ne consti-
tuent que des moyens d'arriver à ses fins.
Ces moyens ne doivent pas faire perdre
de vue le but final : l'hypertrophie muscu-
laire. Pour cela, il faut se concentrer sur
les éléments qui stimulent directement
la croissance. Il s'agit de cinq facteurs
clés que nous avons classés de manière
décroissante en termes d'efficacité.
LES 5 FACTEURS QUI STIMULENT LA CROISSANCE MUSCULAIRE 11
LA TENSION D'ÉTIREMENT
Lorsqu'une charge ramène de force
un muscle contracté qui ne veut pas
s'allonger à sa position d'étirement, la
confrontation des résistances génère de
nombreux dégâts cellulaires. C'est exac-
tement ce qui se produit au cours d'une
répétition négative (phase de descente
du poids durant laquelle le muscle freine
la charge) et dans une moindre mesure
lorsque l'on pratique le stretching. Cet
affrontement poids-muscle endommage
les fibres, forçant le corps à réparer
puis à s'hypertrophier. La tension d'éti-
rement constitue un puissant signal de
croissance. Afin d'exploiter ce potentiel de
croissance, il faut que la phase négative
de chaque répétition soit correctement
accentuée. Nous analyserons les diffé-
rentes stratégies «négatives» page 29.
LA TENSION DE CONTRACTION
Plus le muscle aura du mal à se raccour-
cir, du fait de l'opposition exercée par
une charge très lourde, plus il va devoir
se renforcer.
Ce n'est qu'en défiant les muscles avec
des poids toujours plus importants que
l'on se garantit une réponse hypertro-
phique significative.
QUELLE EST LA CHARGE IDÉALE POUR UN ANABOLISME OPTIMAL?
Kumar (2009) a mesuré les fluctuations du rythme de la synthèse des protéines
musculaires, suite à différents entraînements de musculation. Le tonnage de cha-
cune des séances était strictement identique. Seul variait le pourcentage de la
force maximale utilisée pour chaque série. La réponse anabolique augmente de :
30 % suite un entraînement avec des charges correspondant à 20 % de la force
maximale,
-> 46 % avec des charges égales à 40 % du maximum,
-> 100 % avec des charges égales à 60 % du maximum,
130 % avec des charges égales à 75 % du maximum,
-> 100 % avec des charges égales à 90 % du maximum.
La riposte anabolique grimpe parallèlement aux poids employés : par exemple, à
75 % de la force maximale, l'élévation de l'anabolisme correspond à l'addition des
entraînements effectués avec des charges de 60 % + 20 % de la force maximale.
Alors, pourquoi la riposte anabolique n'est-t-elle pas plus forte à 90 % qu'à 75 %
de sa force? Tout simplement parce que cet entraînement, trop lourd, fatigue
prioritairement le système nerveux et non les muscles eux-mêmes.
Analyse : ces valeurs nous aident à répondre à une question cruciale que nous
sommes amenés à nous poser lors de la confection d'un programme d'entraî-
nement : à quel poids nous entraîner? De ce poids découlera automatiquement
le nombre de répétitions que nous pouvons exécuter dans un exercice donné.
Note : cette étude montre aussi que la riposte anabolique est à son maximum 1 heure
après l'entraînement. C'est à ce moment-là qu'il faut consommer des protéines pour
augmenter et prolonger cette phase de croissance (Moore, 2009). Voir à ce sujet
le Guide des compléments alimentaires pour sportifs des mêmes auteurs, aux
éditions Vigot.
12 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
LE TEMPS SOUS TENSION
LA BRULURE MUSCULAIRE
Le poids soulevé à l'entraînement n'est
pas le seul facteur de croissance, car
sinon nous n'aurions qu'à faire des répé-
titions uniques avec un poids maximum.
Comme l'étude de Kumar (2009) l'illustre
parfaitement, une charge trop proche du
maximum n'est pas idéale pour gagner
du muscle. Pourquoi ? Parce que le temps
durant lequel le muscle reste sous ten-
sion joue également un rôle primordial
dans l'hypertrophie. Plus on manipule un
poids lourd, moins on est capable d'exé-
cuter de répétitions. Le temps total sous
tension sera donc moindre.
Si l'on utilise un poids léger, le temps sous
tension sera plus long, mais la force de
contraction restera trop faible pour que
le signal de croissance devienne assez
audible par les muscles. Nous le voyons
bien dans l'étude de Kumar avec les
charges correspondantes à 20 et 40 % de
la force maximale. Il faut trouver un com-
promis entre la tension absolue et le temps
sous tension. Les recherches scientifiques
montrent que le compromis idéal se situe
aux alentours d'une charge correspondant
à 70-80% de la force maximale.
L'afflux d'acide lactique dans les muscles
signale que ces derniers se trouvent à la
limite de ce qu'ils peuvent endurer méta-
boliquement. En supportant cette brûlure
le plus longtemps possible, on les amène
au bord de la rupture métabolique. Du fait
de l'envahissement des fibres musculaires
par l'acide, le signal anabolique n'est plus
ici tant mécanique que chimique. Il consti-
tue un moyen de progresser autre que le
travail lourd et traumatisant qu'exploitent
les trois facteurs précédents.
LA CONGESTION
Lorsque l'on enchaîne les répétitions, les
muscles se gorgent de sang. C'est ce que
l'on appelle la congestion. Cette dernière
apporte des nutriments et «déforme» les
muscles de manière inhabituelle. Plus
elle est intense, plus les fibres se trouvent
compressées les unes contre les autres.
Cette contrainte mécanique n'est qu'un
stimulant de faible ampleur. Mais comme
l'entraînement en congestion est non trau-
matisant, il peut être pratiqué souvent, en
particulier afin d'accélérer la récupération.
Triceps brachial
Développé-couché avec haltères
POIDS LIBRES OU MACHINES : COMMENT FAIRE LE BON CHOIX? 13
POIDS LIBRES OU MACHINES :
COMMENT FAIRE LE BON CHOIX?
Il est fréquent d'opposer les poids libres
aux machines. Ce débat n'a pourtant pas
lieu d'être. Dans certains cas, les poids
libres sont supérieurs aux machines. Pour
d'autres mouvements, ce sont les machines
qui s'avèrent plus appropriées, sachant
qu'aucun de ces deux outils n'est parfait.
a machine convergente
Les poids et haltères présentent l'avan-
tage d'être facilement disponibles. Ils
constituent une bonne base pour s'entraî-
ner. Certains bodybuilders recherchent la
liberté de mouvement qu'ils procurent,
alors que d'autres préfèrent le guidage
total des machines.
Par rapport aux barres lon-
gues, les haltères permet-
tent une meilleure amplitude
de mouvement. Par exemple,
au développé-couché, les
haltères étirent mieux les
pectoraux en autorisant
les mains à descendre plus
bas qu'avec une barre. La
contraction est également
meilleure car les mains se
rejoignent alors qu'elles
sont fixes sur une barre.
Mais de gros haltères sont
plus difficiles à manœuvrer
qu'une barre. Les machines
convergentes présentent la
supériorité d'amplitude des
haltères, tout en bénéficiant
d'une grande simplicité
d'utilisation.
Le principal argument contre
les poids et haltères est que
leur résistance ne se trouve
pas forcément en adéquation
avec la structure de force
du muscle. Par exemple au
squat, c'est dans le bas du
mouvement que les cuisses
sont les plus faibles alors
que la barre rend plus dure
cette partie de l'exercice.
Par contre, plus les jambes
se tendent, plus elles ont
de force alors que le squat
devient, lui, trop facile.
14 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
C'est donc notre force en bas du mouve-
ment qui Limite la charge que L'on peut
pLacer sur La barre. Les cuisses ne se
trouvent travaillées que sur une faible
amplitude et uniquement lorsqu'elles ne
peuvent pas exprimer leur pleine puis-
sance. Les machines sont supposées
remédier à ce problème en ayant une
structure de résistance variable. Certaines
y parviennent très bien, d'autres pas !
C'est à chaque bodybuilder de savoir tirer
au mieux parti de ces ustensiles sans
rester dogmatique face aux clichés et
aux tromperies. Par exemple, on entend
souvent dire que les bodybuilders pro-
fessionnels se sont forgé leur physique
grâce aux poids et haltères, alors que la
majorité de leur entraînement s'effec-
tue sur machines. Et pourquoi s'en pri-
ver lorsqu'on a accès à des appareils de
haute qualité ?
Dans la deuxième partie de cet ouvrage,
nous analyserons les avantages et les
inconvénients respectifs de ces ustensiles
pour chacun des principaux mouvements
que nous décrirons.
EXERCICES DE BASE
OU EXERCICES D'ISOLATION?
Les exercices de base sont en général
plus efficaces pour développer la
masse et la force musculaire que les
mouvements d'isolation. Par exemple,
lors d'une série de 10 répétitions,
l'activation du quadriceps est 46% plus
importante au squat qu'au leg extension
sur la première répétition (Signorile,
1 994). Au fil des répétitions, l'ampleur du
recrutement musculaire augmente afin
de compenser le phénomène de fatigue.
À la dixième répétition, cette progression
atteint :
+ 26 % au squat,
+ 16% au leg extension.
Les exercices d'isolation présentent
donc un double inconvénient par rapport
aux mouvements de base :
premièrement, ils recrutent moins
fortement les muscles ;
-> deuxièmement, la montée en puis-
sance du recrutement au fil des répéti-
tions est moindre.
Ceci ne veut pas dire qu'il faille rejeter
les exercices d'isolation. En effet, lorsque
les mouvements de base ne développent
pas le muscle ciblé ou qu'ils lui donnent
une forme disgracieuse, les exercices
d'isolation peuvent servir à corriger le
problème.
COMMENT RATTRAPER UN POINT FAIBLE?
Nous avons tous des muscles qui se déve-
loppent mieux que d'autres. Face à un point
faible récalcitrant à la croissance, beaucoup
de bodybuilders proclament avoir tout
essayé pour le remettre à niveau mais sans
succès. Il s'agit d'un constat bien négatif car
il y a toujours quelque chose à faire pour
rattraper un point faible. Il serait d'ailleurs
bien étonnant qu'ils aient réellement tout
essayé. Il y a constamment de nouvelles
combinaisons et de nouvelles techniques à
mettre en œuvre.
COMMENT RATTRAPER UN POINT FAIBLE? 15
STRATÉGIES CLASSIQUES DE
RATTRAPAGE DES POINTS FAIBLES
Nous avons tous des muscles qui répon-
dent bien à l'entraînement, d'autres
moins. Afin d'équilibrer son physique, il
va falloir s'attaquer de front aux points
faibles. Les stratégies classiques de rat-
trapage consistent à :
□ Entraîner prioritairement le muscle
en retard au début de l'entraînement,
moment où l'on a plus d'énergie et où l'on
est le mieux concentré.
H Faire plus de séries.
□ Tenter d'accroître ses charges.
DES MESURES PLUS RADICALES
Très souvent, ces techniques s'avèrent
inadéquates, car elles ne prennent pas le
problème à la racine. Elles peuvent aider
si l'écart de développement est faible,
mais elles ne permettront pas de rattra-
per un véritable muscle en retard. Face
aux disparités d'hypertrophie qui affec-
tent nos muscles, il convient d'adopter
des mesures plus radicales. Ce rattrapage
passe tout d'abord par une bonne compré-
hension des causes d'un point faible.
LES «VRAIS»
ET LES «FAUX» POINTS FAIBLES
Les points faibles sont classés en deux
catégories : les «vrais» et les «faux».
Q Un faux point faible est un groupe
musculaire qui est effectivement moins
développé que la moyenne des autres
muscles. Une absence d'entraînement ou
un entraînement effectué à la va-vite et
de façon irrégulière explique ce manque
de volume. C'est souvent le cas pour les
mollets ou les cuisses. Il est en général
relativement facile de remettre à niveau ce
type de sous-développement en entraînant
le muscle de manière régulière et intense.
H Un vrai point faible est un muscle qui
ne grossit pas malgré un travail acharné.
C'est sur ce genre de point faible que
nous allons nous focaliser.
À QUOI EST DÛ
UN VRAI POINT FAIBLE?
En théorie, les muscles devraient tous
progresser à la même vitesse, puisque
les hormones et les nutriments chargés
de l'anabolisme se trouvent à concentra-
tion égale dans chacun d'entre eux. La
réalité démontre que la croissance est
plus influencée par des altérations phy-
siologiques localisées que par un anabo-
lisme global.
LES RACINES DU MAL
Les points faibles ont une triple origine :
□ La génétique.
H Le passé sportif.
El Les difficultés de recrutement muscu-
laire.
LA GÉNÉTIQUE
La génétique influence notre struc-
ture points forts/points faibles de cinq
manières différentes :
LES BODYBUILDERS D'EN HAUT
ET LES BODYBUILDERS D'EN BAS
Du fait de facteurs génétiques, le corps
est divisé en deux parties. Il y a les
bodybuilders qui ont une facilité sur les
muscles du haut du corps mais pas sur le
bas, et vice versa. Il est rare de posséder
une harmonie parfaite haut/bas. Même si
certains paraissent équilibrés, ils ont tou-
jours plus de facilité soit avec les muscles
du haut, soit avec ceux du bas. Il s'agit
d'une tendance lourde à laquelle peu de
bodybuilders échappent.
ASYMÉTRIQUES GÉNÉTIQUES
Nous ne sommes pas symétriques. Il y a
toujours les muscles d'un côté qui sont
plus développés que ceux de l'autre côté.
16 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
Ne soyez donc pas effrayé de découvrir
que L'un de vos bras est plus gros que
L'autre. Parfois, c'est L'affaire de quelques
millimètres, d'autres fois de centimètres.
Notre ossature n'est pas non plus tout
à fait symétrique. Par exemple, nos cla-
vicules sont plus larges d'un côté que
de l'autre. Cette dissymétrie altère nos
leviers dans tous les exercices pour
le haut du corps, particulièrement les
épaules, les pectoraux et le dos. Il va for-
cément y avoir une incidence sur la force
et donc le développement musculaire.
Cette asymétrie osseuse peut aussi être
à l'origine de blessures, surtout lorsque
l'on travaille avec une barre longue.
Nous ne sommes pas symétriques
MUSCLES COURTS, MUSCLES LONGS
La longueur d'un muscle représente
l'un des principaux facteurs déterminant
ses capacités de développement. Plus
un muscle est long (c'est-à-dire qu'il va
chercher très loin sur ses points d'inser-
tion), plus il est facile à hypertrophier.
Au contraire, plus un muscle est court,
plus il est difficile à développer. C'est par
exemple le cas des mollets qui sont très
haut perchés sur le tibia ou des biceps qui
se terminent à des kilomètres de l'avant-
bras. Il n'est malheureusement pas pos-
sible «d'allonger» un muscle, puisque sa
longueur est déterminée génétiquement.
DENSITÉ FIBREUSE ET DÉVELOPPEMENT
Plus un muscle est riche en fibres, plus
il est gros, ceci même sans musculation.
À l'entraînement, il réagira mieux qu'un
même muscle moins dense en fibres.
Heureusement, il existe des moyens
d'augmenter le nombre de ses fibres
musculaires. Il s'agit :
des techniques d'entraînement trau-
matisantes comme les négatives accen-
tuées (voir page 29) ;
des compléments alimentaires comme
la whey protéine, la leucine et la créatine
qui, utilisées juste après chaque séance,
ont la capacité de stimuler la fabrication
de nouvelles cellules satellites. Au fil des
entraînements, ces cellules souches se
transformeront en fibres musculaires.
Voir à ce sujet le Guide des compléments
alimentaires pour sportifs, des mêmes
auteurs, aux éditions Vigot.
DIFFICULTÉ DE CONGESTION
Il existe une relation directe entre la
vitesse de croissance d'un muscle et sa
capacité à congestionner lors de l'entraî-
nement. Plus il gonfle durant une
série, plus rapide sera sa croissance.
Au contraire, les muscles qui ont du
mal à s'engorger de sang lorsqu'on les
contracte sont toujours en retard de déve-
loppement. Heureusement, il s'agit d'un
paramètre que l'on peut améliorer grâce
aux séries longues.
LE PASSÉ SPORTIF
Nous avons le pouvoir d'influencer notre
génétique. Il est flagrant de constater que
COMMENT RATTRAPER UN POINT FAIBLE? 17
ce sont les muscles qui ont été les plus
sollicités par les sports pratiqués dans
notre jeunesse qui se développent le plus
facilement en musculation. Par exemple,
les personnes qui, très jeunes, ont fait
beaucoup de pompes prennent des pec-
toraux et des triceps plus rapidement que
la moyenne lorsqu'elles débutent le body-
building. Posséder un passé sportif aide à
devenir un meilleur bodybuilder.
Pour ceux qui n'ont jamais pratiqué de
sport, ou ceux dont le sport n'a pas pré-
conditionné la totalité de leurs muscles,
les séries de 100 compenseront l'absence
de ce travail de fond (voir page 39).
LES DIFFICULTÉS
DE RECRUTEMENT MUSCULAIRE
Les points faibles sont en général des
muscles que l'on a du mal à sentir et donc
à recruter à l'entraînement. Cette diffi-
culté s'explique par trois phénomènes :
UNE SOUMISSION AVEUGLE AU DOGME
Les dogmes en bodybuilding sont bien
ancrés en ce qui concerne le recrute-
ment musculaire. Par exemple, le déve-
loppé-couché est obligatoirement un
mouvement pour les pectoraux. Plus
l'on pousse lourd au «couché», plus les
pectoraux vont grossir. Pour les bodybuil-
ders qui ont de bons pectoraux, ces deux
hypothèses s'avèrent correctes. Mais ces
dogmes sont aussi à l'origine de nom-
breux manques de pectoraux.
En effet, combien de bodybuilders ont
passé du temps à apprendre comment
obliger les pectoraux à intervenir le plus
puissamment possible au développé-
couché? En général, les bodybuilders
essaient de pousser toujours plus lourd,
dans l'espoir que leurs pectoraux vont
y trouver leur salut. Malheureusement,
cette tactique ne marche pas à tous les
coups; quand elle ne fonctionne pas, il
est inutile de s'acharner. Ce qui est vrai
pour le développé-couché vaut aussi pour
les autres exercices de base comme le
squat vis-à-vis des quadriceps, le rowing
ou le tirage pour les dorsaux... Ce n'est
pas parce qu'un exercice est réputé tra-
vailler le haut de pec ou le brachial que
le muscle théoriquement ciblé est auto-
matiquement recruté.
LA COMPÉTITION INTERMUSCULAIRE
Il existe une compétition de recrutement
entre les muscles. Sur un exercice de
base comme le développé-couché qui
sollicite les bras + les épaules + les pec-
toraux, ce sont toujours les muscles les
plus en avance qui sont prioritairement
recrutés. Par exemple, un bodybuilder qui
a de bons bras ou de bonnes épaules va
les sursolliciter au «couché», au détri-
ment de ses pectoraux.
LES COMPÉTITIONS
INTERMUSCULAIRES
LES PLUS CLASSIQUES
> Des bras puissants risquent de
prévenir la croissance des pecto-
raux, des épaules et du dos.
> De gros avant-bras peuvent
entraver le développement des
biceps.
> Un bodybuilder ayant des facili-
tés au niveau des pectoraux risque
d'avoir des difficultés à prendre
des épaules.
> De bonnes épaules sont un obs-
tacle pour prendre des pectoraux.
> Un arrière d'épaule très étoffé
perturbe le travail des dorsaux.
> Des fessiers proéminents peuvent
restreindre le recrutement des
quadriceps et des ischio-iambiers.
LA DÉFECTUOSITÉ
DU RECRUTEMENT MUSCULAIRE
Chaque répétition, chaque série, chaque
entraînement laissent une trace non
18 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
seulement dans les muscles mais aussi
dans le système nerveux. Ce sont ces
traces qui, mises bout à bout, constituent
notre programme moteur.
Si le développé-couché travaille trop vos
épaules et peu vos pectoraux à chaque
fois qu'il est pratiqué, le programme de
recrutement moteur défectueux s'enra-
cine plus profondément. Le problème
s'aggrave au lieu de se résoudre.
LES DIFFICULTES D'ALTERATION
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wêsf pLi» liii. pic ikill «lînriiiiL
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aiM, e.è AguttHnir il gClm nféÉN
zart iHdHta tfn ËStk&Émtii/k€iïÊ*
lïife put ii^ii^ilifiriffit nj iîfli cfw'rfc
MJMîiiL Ka li pnOEirni un iita iHt
Jfca CikMBaéi h iiffîfcK in au
jffibinp in gpdqM Jlfli ?te" œ ï lilft"-"
MBÏft ^^iHitLfcÉ||É Alliai!' 1 "iiainiitlhiip
i ii!!!!É!IHiÉr lu ioéSé taini^
note k nM eDc il in- iaAi 8 1
En inipn ^flflifeiwfBnr Sififc ut
KÏk Mk iPKil pnnl'i fe wfai
E lJH!ii f l:niii.:::v.-:r:;.:::r: .aiôllîiijfï ni!
ËH m"tlîis Ml dn-dEBkii II
C pi tB iki ESHSI Éf iiH!!f*
(ilf lll ll^^|iy^^ffllJ ,, f ]fSiZ]Ô^
EHE El |^!!lÉBi IL MéIéïï fîita w
IXHk iiiiip;iiiai ■aaKÉ^ Hflifiii i
flA uni *i:iiiiii:iMfciBii» hrtfafc S n!
llUfl ipMifiÉÉ IICïJIé ifM2i"Oiiin:iiijiipir
cApù rib pi lu puni Uûn h*
prit 4ar sttar A Nn Hik in plu
iiS!!ï« i Efti!£AiiDili4 C !!&à l&l&ll II
vhçS DidbnnBc ia bhé ip# te 4hSti
h ï™ iiîfchpjpfi. lu if iiiiijpp hraiifc nrz'ltapr
t flHlilieif II p£,li fcri!*lïirt!!! jÊÊmEmÊ
fini ïocaiA
S m: ta BaCH lidlii * enfer *
SÉHP1" blM«iifit MJ! il !■■!* i ï yf : NII 3i:
i plw nÉi aii-iHi, * aini» b JpiA-
LES DIFFICULTÉS D'ALTÉRATION DU PROGRAMME MOTEUR 19
DEVELOPPER
SES SENSATIONS MUSCULAIRES
ISOLER POUR TRANSFERER
L'acuité proprioceptive, ou ce que les
bodybuilders nomment couramment la
sensation musculaire, est une qualité qui
se développe au fil des séances de mus-
culation. Par rapport à des sédentaires,
l'acuité proprioceptive de sportifs:
-> entraînés est 17% meilleure,
de très haut niveau est 41 % plus fine
(Muaidi, 2009).
Il s'agit d'un phénomène purement ner-
veux qu'un entraînement spécifique amé-
liorera beaucoup plus rapidement qu'un
entraînement classique. L'acuité proprio-
ceptive se cultive grâce au «transfert ».
LA NOTION DE TRANSFERT
La notion de transfert se définit comme
«une situation dans laquelle la pra-
tique d'une tâche modifie la capacité de
réponse à une autre tâche» (Schmidt,
2007). Ce transfert peut être de deux
ordres :
1 JLVO-L^Ol J_ilV 1
U d I I S L I I d L LJ I
L'utilisation du transfert positif a pour
but d'obliger le point faible à se contrac-
ter, tout en minimisant l'intervention du
groupe musculaire qui normalement
prend l'ascendant. C'est pour cette rai-
son que, au lieu d'utiliser des exercices
de base, on opte pour des mouvements
d'isolation.
Plutôt que de prendre lourd pour peu de
répétitions, on va utiliser des poids légers
pour un nombre important de répétitions.
Ce n'est pas l'intensité qui permet l'ap-
prentissage mais la répétition du bon
geste. Le muscle en retard va ainsi pou-
voir apprendre à se contracter. Il s'agit
là de l'objectif n°1. On ne cherchera pas
immédiatement l'hypertrophie. Pourtant,
réussir à bien isoler un muscle que l'on
n'est jamais vraiment arrivé à contracter
avant va lui permettre de grossir, même
avec des exercices légers.
Au fil du temps, grâce au transfert positif,
lorsque vous repasserez aux exercices de
base, la participation du muscle en retard
se fera de plus en plus importante. C'est
u Hl, y jeteur de ce mômerït-là que, petit a péfit,
vous arriverez à rattraper votre zone faible.
Lorsque l'on abuse du développé-couché
alors que l'on manque de pectoraux, il se
crée un transfert négatif, puisqu'il incite
de plus en plus les épaules et les bras à
travailler aux détriments des muscles de
la poitrine.
TRANSFERT POSITIF
Grâce à des exercices d'« isolation »
légers, il est possible de cultiver
l'acuité proprioceptive d'un muscle. Une
meilleure sensation au niveau des pec-
toraux va finir par déteindre sur les exer-
cices de base lourds, qui s'avéreront
ainsi plus efficaces, car mieux à même
de cibler te grand pectoral.
REPETER POUR APPRENDRE !
Afin d'apprendre au système nerveux
à mieux recruter les muscles «réfrac-
taires», il faut faire le bon choix des
exercices. En réduisant le nombre des
muscles actifs et en simplifiant le mou-
vement, les exercices d'isolation sont les
plus adéquats pour remplir cette tâche.
Une fois ces exercices trouvés, effectuez
un maximum de répétitions, le plus sou-
vent possible. Ceci veut dire que vous pou-
vez faire vos exercices d'apprentissage
moteur tous les jours. Etant travaillé avec
des poids légers, le muscle ne requerra
que peu de temps de récupération.
20 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
Pour des muscles comme le haut de pec
ou Unfra-épineux, les exercices d'appren-
tissage moteur peuvent servir d'échauf-
fement avant une séance. D'autres
mouvements pour le brachial ou les mol-
lets peuvent conclure un entraînement.
Toutes les configurations sont possibles.
LA PRÉFATIGUE CONTRE
LES POINTS FAIBLES
La préfatigue consiste à enchaîner un exer-
cice d'isolation avec un exercice de base. En
préfatigue, trois cas de figure diamétrale-
ment opposés peuvent apparaître :
LE SCÉNARIO OPTIMISTE
Bien utilisée, la préfatigue peut sensi-
biliser le système nerveux innervant un
muscle en retard. Par exemple, faire une
série de pull-overU avant du tirage à
la barre fixe [2] aide à mieux ressentir la
région externe du grand dorsal lorsque
l'on a du mal à développer son dos en
largeur. Afin d'optimiser les chances de
réussite, n'allez pas au bout de vos capa-
cités de force lors de l'exercice d'isolation.
Restez à 2 ou 3 répétitions de l'échec.
m puu-i
2 Tirage barre fixe
LE SCÉNARIO CATASTROPHE
Dans notre exemple pull-over/tirage
dos, le premier exercice va fatiguer le
grand dorsal. En passant au tirage dos,
on n'a presque plus de force. Comme
les dorsaux n'en peuvent plus, ce sont
les bras que l'on ressent. Ceux-ci, sans
l'aide du dos, fatiguent prématurément.
Dans ce cas, un signal de transfert néga-
tif est envoyé car l'on habitue les bras à
prendre l'ascendant sur les dorsaux dans
les exercices de dos.
Ces phénomènes contre-productifs sont
bien illustrés par les études scientifiques.
Par exemple, lorsque du leg extension
précède immédiatement une série de
presse à cuisses, l'activation muscu-
laire du quadriceps à la presse diminue
de 25 % (Augustsson, 2003). Ce phéno-
mène est normal puisque l'on a fatigué
la cuisse. Ce qui ne serait pas normal,
c'est le scénario fantaisiste qui explique
que grâce au leg extension, le quadriceps
LES DIFFICULTÉS D'ALTÉRATION DU PROGRAMME MOTEUR 21
aurait tout d'un coup des capacités de
contraction supérieures du fait d'une
force venue de l'au-delà.
De même, lorsque des écartés avec
haltères sont effectués juste avant le
développé-couché, ce ne sont pas les
pectoraux qui travaillent plus, mais au
contraire les triceps, qui doivent four-
nir de 20 à 30 % d'effort supplémentaire
(Brennecke, 2009 ; Gentil, 2007).
Un muscle fatigué est toujours moins fort
qu'un muscle frais. La seule exception est
lorsqu'il est potentié, mais ceci n'arrive
qu'en postfatigue, pas en préfatigue (voir
page 34).
LE SCÉNARIO À REBONDISSEMENT
Il y a pourtant moyen de bénéficier
de la préfatigue sur certains petits
muscles comme l'arrière de l'épaule.
L'entraînement du dos est composé d'exer-
cices que l'on pourrait qualifier de base
pour l'arrière de l'épaule S. Préfatiguez-le
avant d'effectuer du rowing H ou du
tirage. En passant aux exercices de dos,
l'arrière du deltoïde donnera tout ce qu'il
peut, c'est-à-dire pas grand-chose. Mais
l'exercice peut continuer car d'autres gros
groupes (dorsaux et bras) sont là pour
prendre le relais.
3 Élévations latérales
E
Après plusieurs semaines d'un tel
superset, le recrutement de l'arrière de
l'épaule lors des exercices de dorsaux se
sera accru grâce à un transfert positif.
Même si vous n'utilisez plus le superset,
votre arrière d'épaule aura beaucoup plus
tendance à courbaturer après un entraî-
nement du dos. C'est signe que la struc-
ture de votre recrutement moteur a été
altérée en faveur de l'arrière de l'épaule.
CONCLUSION La préfatigue s'adapte mieux
aux muscles ne constituant qu'une frac-
tion des segments recrutés par l'exercice
de base. Elle est :
plus appropriée pour les petits muscles :
arrière de l'épaule, biceps, triceps... ;
moins adéquate pour les gros muscles :
dorsaux, pectoraux, cuisses...
22 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
TIRER PARTI DE LA POSTFATIGUE
Les bases de la «rééducation» motrice
d'un muscle en retard sont générale-
ment mal reçues par les bodybuilders
qui aiment s'entraîner lourd, pas léger.
Ce n'est pas parce que l'on reconnaît la
logique de l'apprentissage moteur que
sa mise en place est forcément des plus
enthousiasmantes.
Dans ce cas-là, la postfatigue peut
solutionner ce dilemme. Conservez les
exercices de base lourds (bien qu'ils
soient à l'origine des déséquilibres), mais
immédiatement après ceux-ci, enchaînez
sur un exercice d'isolation pour le muscle
en retard.
Par exemple, faites du développé-
couché QD avant de passer aux écartés M.
Le superset en postfatigue aidera à mieux
sentir la région musculaire en retard
lors de l'exercice de base de la série
suivante.
Q] Développé-couché
[2] Écartés
LES TECHNIQUES D'INTENSIFICATION AVANCÉES 23
LES TECHNIQUES D'INTENSIFICATION AVANCÉES
Les techniques d'intensification ont pour
objectif de solliciter plus durement le
muscle que les séries classiques en
augmentant :
la charge ou le tonnage manipulé ;
la difficulté du mouvement, ce qui per-
met de générer plus de tensions muscu-
laires avec un poids moins lourd.
Il convient d'alterner les diverses tech-
niques d'intensification, afin de pouvoir
solliciter les muscles de manière diffé-
rente à chaque entraînement et d'entre
couper les séances lourdes avec des
séances plus légères qui resteront tout
de même productives.
DIVERSIFIER LES TECHNIQUES
D'INTENSIFICATION
Beaucoup de bodybuilders pensent que
seul le changement d'exercice permet de
«surprendre» le muscle. Afin d'obliger ce
dernier à grossir, on peut certes chan-
ger d'exercices mais aussi de techniques
d'entraînement. Ce dernier point est
d'autant plus important qu'on ne dispose
pas d'un nombre infini d'exercices parmi
lesquels puiser à cause :
-> du manque de matériel,
de notre morphologie qui ne peut pas
s'adapter à tous les mouvements,
de blessures, qui restreignent encore
notre choix.
Par contre, l'éventail des techniques
d'entraînement est, lui, très large. Nous
pouvons faire varier les temps de repos,
le poids, la vitesse d'exécution des répé-
titions, l'enchaînement des exercices,
l'accentuation de la phase positive ou
négative... Nous pourrions (presque)
continuer à l'infini.
Le bodybuilder doit apprendre à com-
biner ces stratégies à la perfection.
Chaque technique est comme une note
de musique. C'est à l'athlète d'associer
ces notes de manière harmonieuse afin
d'en tirer une symphonie synonyme de
gains musculaires.
L'ALTERNANCE TNT POUR EXPLOSER LES MUSCLES
Les différentes techniques d'entraîne-
ment peuvent être classées en deux
groupes distincts :
> Les techniques traumatisantes pour
les muscles.
> Les techniques non traumatisantes.
Il est important d'alterner les techniques
traumatisantes avec les techniques non
traumatisantes: c'est l'alternance TNT.
L'objectif est de permettre une croissance
rapide tout en évitant le surentraînement.
FACTEURS TRAUMATISANTS
Quatre paramètres influencent le degré
de traumatisme d'un entraînement :
LE NOMBRE DE SÉRIES
Faire 5 séries s'avérera plus traumatisant
que n'en faire qu'une seule. À intensité
égale, le volume de travail est un facteur
important de traumatisme.
24 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
LE TYPE DE MOUVEMENT
Plus un mouvement étire le muscle,
plus il risque d'être traumatisant. Par
exemple, les extensions de triceps avec
haltère, main derrière la tête, donnent
plus de courbatures que les pushdown
debout au câble.
LES MASSES MUSCULAIRES MISES EN JEU
Plus celles-ci sont importantes, plus
l'entraînement est susceptible d'être
traumatisant, à la fois pour les muscles
et pour le corps en général. Un entraî-
nement de squat est plus pénible qu'un
entraînement des avant-bras.
LE STYLE D'EXÉCUTION
La technique la plus traumatisante est la
répétition négative pure. Des entraîne-
ments très lourds seront plus trauma-
tisants que des entraînements légers.
Adopter un style explosif sera plus trau-
matisant qu'une exécution très stricte.
TECHNIQUES
PEU TRAUMATISANTES
Les techniques qui ne donnent pas de
courbatures, qui ne fatiguent pas le corps
et qui permettent aux muscles entraînés
de récupérer rapidement seront appe-
lées techniques peu ou pas traumati-
santes. Sont inclus dans cette catégorie
les entraînements légers en congestion
avec des exercices évitant des étirements
excessifs.
ODULER LA VITESSE
'EXÉCUTION DES RÉPÉTITIONS
Le protocole de base d'exécution d'une
répétition qu'il est impératif de maîtriser
parfaitement consiste à :
soulever la charge en 1 à 2 (vraies)
secondes pour la phase positive,
tenir la contraction 1 seconde en contrac-
tant aussi dur que possible pour la phase
isométrique,
redescendre le poids en 2 secondes pour
la phase négative.
Une fois cette technique acquise, vous
pourrez employer des stratégies diffé-
rentes qui viendront se greffer sur cette
base. Il existe deux variantes diamétrale-
ment opposées qui sont:
□ Le superlent qui consiste à ralentir le
mouvement.
□ L'explosif qui l'accélère.
Ce serait une erreur de se cantonner à
l'utilisation d'un seul protocole d'exécu-
tion des répétitions, car chacun apporte
au développement musculaire des avan-
tages uniques.
LES VERTUS DU SUPERLENT
Bien que moins physiologique que l'explo-
sif, le superlent présente des avantages
importants en :
étant moins traumatisant pour les
muscles et les articulations,
demandant moins d'influx nerveux,
augmentant le temps sous tension,
améliorant les chances de mieux sen-
tir les muscles que l'on a du mal à recru-
ter normalement.
MODULER LA VITESSE D'EXÉCUTION DES RÉPÉTITIONS 25
Le superlent est très approprié pour tra-
vailler un muscle entre deux séances
explosives ou pour entraîner les points
faibles.
LE SUPERLENT
DANS LA PRATIQUE
Le superlent consiste à lever le poids en
10 secondes environ au lieu des 1 à 2 clas-
siques. Dans ce contexte, le nombre de
répétitions par série est revu à la baisse
avec comme objectif 3 à 5 répétitions. La
phase négative ne recevant pas la tension
qu'elle devrait pour être productive, il est
inutile de la ralentir. Elle sera exécutée
en moins d'une seconde afin de pouvoir
enchaîner immédiatement sur une autre
répétition positive.
Pour lever le poids, on a le choix entre
deux formes d'exécution :
LA POSITIVE FLUIDE
Le mouvement est très lent et ne marque
aucun temps d'arrêt.
LA POSITIVE SACCADÉE
Il s'agit de la technique à la fois la plus
productive et la plus simple à mettre en
place. Elle consiste à pousser lentement
le poids sur environ 5 centimètres avant
de faire une pause de 1 ou 2 secondes,
puis de repartir pour 5 centimètres avant
une nouvelle pause. L'idéal est de faire
au moins 5 pauses de 2 secondes, ce qui
conduit à passer 10 secondes sous ten-
sion. Au fur et à mesure que la fatigue
s'installe, le nombre de pauses diminue
et la positive devient plus fluide, ce qui
facilite le mouvement et compense la
perte de force.
Comme avec tous les protocoles d'inten-
sification, vous aurez besoin d'une période
d'apprentissage, car lorsque l'on débute
avec le superlent, on est forcé de prendre
assez léger, ce qui donne l'impression de
brasser de l'air. Mais rapidement, vous
allez augmenter les charges et chaque
répétition en superlent deviendra un véri-
table challenge.
Les machines, du fait de la stabilité
qu'elles procurent, sont plus appropriées
au superlent, au moins dans un premier
temps. Il est aussi préférable d'introduire
le superlent avec des exercices d'isola-
tion. Ensuite, quand vous maîtriserez bien
ce protocole, vous pourrez élargir votre
palette d'exercices en incluant progres-
sivement des mouvements de base.
À moins de souffrir de blessures vous
empêchant de manipuler des poids
lourds, il ne faut pas s'entraîner unique-
ment en superlent. N'exécutez pas plus
d'un tiers de vos entraînements en super-
lent, sauf pour des points faibles. Avec
ces derniers, la proportion peut monter
à deux tiers si le superlent vous aide à
mieux sentir le muscle.
L'EXPLOSIF : L'APANAGE
DES PROFESSIONNELS !
Les remarques concernant l'entraîne-
ment des bodybuilders professionnels
sont toujours les mêmes: ils utilisent
une très mauvaise technique d'exécution
des exercices, ils trichent trop, ils bâclent
leurs mouvements. Il faudrait qu'ils
ralentissent leurs répétitions. Ce qu'on
leur reproche, c'est en fait de s'entraîner
sur un mode explosif. Bien qu'ils soient
les humains les plus musclés de la pla-
nète, ils ne sauraient pas trop comment
s'entraîner. Ces remarques négligent le
fait que, peut-être, l'explosif possède des
vertus favorables à l'hypertrophie.
QUE MONTRENT
LES ÉTUDES SCIENTIFIQUES?
Les observations médicales soulignent
que l'explosif permet des gains de muscle
supérieurs aux répétitions lentes. Par
exemple, 8 semaines d'entraînement des
26 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
bras augmentent la taille des muscles de :
10% avec un protocole de répétitions
lentes,
15% avec l'explosif (Hisaeda, 1996).
LES DESSOUS DE
LA CONTRACTION MUSCULAIRE
Afin de déclencher la croissance muscu-
laire, il faut contracter ses muscles avec la
plus grande intensité possible. La clé est
ici le système nerveux. C'est lui qui trans-
met les décharges électriques ordonnant
la contraction. Le nombre d'impulsions
que le réseau nerveux envoie à une fibre
par seconde se mesure en hertz.
> À 80 hertz (ou 80 impulsions par
seconde), pratiquement toutes les fibres
d'un muscle sont recrutées. Il s'agit du
niveau d'intensité nécessaire pour exé-
cuter de manière contrôlée une série de
8 répétitions à l'échec.
> À 100 hertz, le degré de contraction
de chaque fibre est beaucoup plus élevé.
C'est le niveau d'intensité nécessaire
pour exécuter la même série mais dans
un style explosif.
> 120 hertz représentent le degré de
contraction musculaire volontaire le
plus élevé qu'une personne moyenne
puisse atteindre. Ce niveau correspond à
une répétition «maximum» réalisée de
manière très explosive.
> 150 hertz, c'est le niveau le plus élevé
de contraction musculaire qu'un humain
puisse générer. Il est atteint au cours
d'une crampe (contraction involontaire).
Nous quantifions ainsi toute la diffé-
rence de sensation qu'il existe entre une
contraction à 120 hertz et une à 150 hertz.
Si nous pouvions mettre l'intensité d'une
crampe à l'entraînement, la croissance
musculaire deviendrait très rapide. Mais
la plupart d'entre nous ne seraient pas en
mesure de supporter la douleur.
> 200 hertz, c'est la fréquence de
contraction musculaire que certains
insectes doivent atteindre afin de voler.
Dans ce cas, on dit qu'ils ont des muscles
ultrarapides.
Il n'y a qu'une différence de 30 hertz entre
notre force volontaire maximale et notre
force involontaire maximale. On parle de
déficit de force puisque nous ne pouvons
pas utiliser cette réserve de puissance à
l'entraînement.
CONCLUSION L'entraînement lent ne fait
qu'accentuer le déficit de force alors que
le bodybuilder doit au contraire recher-
cher des moyens de le réduire, afin de
progresser le plus rapidement possible.
L'EFFET D'ESCALIER
Une idée fausse très répandue veut que
si une fibre musculaire se contracte, elle
le fait au maximum de ses capacités de
force. Comme nous venons de le voir, le
niveau de contraction d'une fibre dépend
du nombre d'impulsions qu'elle reçoit par
seconde :
^ une impulsion unique ne contractera
la fibre que de manière modeste ;
deux impulsions le feront beaucoup
mieux ;
plus le nombre d'impulsions par
seconde sera élevé, plus la contraction
sera intense.
Si, au cours d'une crampe, on a l'impres-
sion que le muscle va s'arracher, ce
n'est pas parce que l'on recrute de nou-
velles fibres. C'est simplement parce que
chaque fibre se contracte avec le maxi-
mum de force.
Seuls 80 hertz sont suffisants pour recru-
ter quasiment toutes les fibres d'un
muscle. La force supplémentaire qui vient
d'une fréquence d'impulsion plus élevée
est issue de la plus grande contraction
de chaque fibre. Le but de l'entraînement
est donc d'essayer d'atteindre ces hautes
fréquences de contraction.
LES MEILLEURS BODYBUILDERS S'ENTRAÎNENT EN EXPLOSIF 27
LES MEILLEURS BODYBUILDERS
S'ENTRAÎNENT EN EXPLOSIF
Intuitivement, les meilleurs bodybuilders
ont constaté que la méthode d'entraîne-
ment la plus productive était l'explosif.
Mais n'oublions pas qu'il s'agit de cham-
pions très doués génétiquement. Leurs
muscles sont anormalement denses en
fibres de type 2 (à contraction rapide).
Car pour bien ressentir les contractions
explosives, il faut absolument posséder
une forte densité de fibres 2.
Cette configuration n'est qu'exception-
nelle. Normalement, les muscles humains
sont composés à environ 50% de fibres
lentes (type 1) et 50% de fibres rapides
(type 2). Selon les individus, cette
moyenne varie, mais nous sommes loin
de certains animaux dont les muscles
sont composés quasi exclusivement d'un
type de fibres et pas de l'autre.
En cela, les champions se rapprochent
plus de l'animal que de l'humain moyen.
Cette anomalie génétique explique pour-
quoi ils réagissent particulièrement bien
au style explosif. De toute évidence, la
plupart d'entre nous n'a pas cette chance.
Les études médicales estiment que la géné-
tique détermine notre composition du type
de fibres à hauteur de 50%. Les 50% res-
tants sont assujettis à notre comportement
- sédentarité, sport, etc. (Simoneau, 1995).
Les années d'entraînement contribuent à
redistribuer les cartes en :
-> augmentant la densité des fibres
rapides,
diminuant la concentration des fibres
lentes,
ceci grâce à une transformation de
fibres de type 1 en fibres de type 2.
CONCLUSION L'entraînement explosif ne
convient pas à tous les bodybuilders, par-
ticulièrement aux débutants. Cependant,
cette règle se modifie au fil des ans.
ADAPTEZ
L'ENTRAÎNEMENT À VOS FIBRES
Il faut contracter son muscle le plus rapi-
dement possible, mais dans la mesure où
on le sent bien se contracter. Dès que l'on
perd la « contraction », c'est que la vitesse
d'exécution du mouvement a été trop
explosive. Chez beaucoup de bodybuil-
ders, l'usage intensif de la force involon-
taire diminue les sensations musculaires,
alors qu'elle l'augmente chez d'autres.
Le fait de n'être pas capable de bien res-
sentir les contractions explosives reflète
un déficit en fibres rapides. Plus on doit
ralentir le mouvement pour bien le sen-
tir, plus les muscles ciblés sont riches
en fibres lentes (qui correspondent à un
réseau nerveux plus lent).
Il serait erroné de vouloir faire unique-
ment de l'explosif ou du lent pour tout le
corps, car les muscles ne répondent pas
de manière homogène. En effet, tous nos
muscles ne sont pas également concen-
trés en fibres rapides. Certains groupes
pourront l'être, d'autres pas. Ces dispa-
rités impliquent qu'il va falloir faire de
l'explosif pour certains muscles et du lent
pour d'autres. Il convient de s'adapter au
mieux à ses prédispositions génétiques.
L'EXPLOSIF:
PAS POUR TOUT LE MONDE
Si vous débutez la musculation, apprenez
d'abord à bien contracter les muscles.
Dans ce but, chaque répétition doit être
réalisée de manière lente et délibérée.
Si vous tentez l'explosif de manière trop
hâtive, vous risquez d'utiliser trop d'élan,
de ne pas travailler vos muscles de
manière efficace et de vous blesser. La
frontière entre un entraînement explosif
28 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
productif et Le «n'importe quoi» est
extrêmement facile à franchir. Une
bonne exploitation du mode explosif est
beaucoup plus difficile à obtenir qu'il
n'y paraît. Elle réclame des années de
pratique.
L'EXPLOSIF : LA PLUS
DANGEREUSE DES TECHNIQUES !
Le style explosif est loin d'être parfait.
Il représente la forme d'entraînement
la plus dangereuse qui soit. Les risques
de blessures sont très élevés. Plus la
contraction est violente, plus le danger
est grand pour les muscles, les tendons
et les articulations. Un rythme de répéti-
tions plus lent est nettement moins risqué
parce qu'il force à prendre moins lourd.
Afin d'en réduire les risques, il est judi-
cieux d'intercaler un entraînement plus
lent entre deux séances explosives. On
peut aussi débuter sa série avec des
répétitions contrôlées. Au fil des répéti-
tions, on accélère l'exécution du mouve-
ment afin de compenser la fatigue.
DILEMME PHYSIOLOGIQUE :
FAUT-IL RALENTIR LA PHASE NÉGATIVE ?
Le dogme : pour être productive, la néga-
tive doit être ralentie le plus possible car
elle représente la phase de la répétition
la plus importante pour la croissance. En
effet, l'étirement du muscle qui se produit
est plus traumatisant pour les fibres que
la phase de contraction positive. De ce
catabolisme exacerbé découle une crois-
sance plus prononcée.
Le contre-exemple le plus flagrant est
celui des haltérophiles. Bien que très
forts, ils ne sont que rarement très mas-
sifs (sauf sur quelques muscles comme
les trapèzes). Pourquoi? Tout simple-
ment parce que les mouvements qu'ils
exécutent ne comportent pas de phase
négative : ils lèvent la barre puis, au lieu
de la retenir, ils la laissent tomber. Sans
négative, pas de croissance !
La réalité: l'intérêt des négatives ralen-
ties est trop surévalué. Les champions de
bodybuilding les plus massifs ne freinent
pas leur négative. Au contraire, ils l'exé-
cutent de manière rapide.
Nous allons montrer pourquoi les béné-
fices offerts par les négatives ne sont pas
exploités de la manière la plus productive
possible.
Pour cela, il faut remettre en cause beau-
coup des croyances populaires.
LES EFFETS DÉLÉTÈRES
DE L'ACCOUTUMANCE
La plupart des recherches ayant étudié
l'impact de l'excentrique sur la crois-
sance musculaire ont été réalisées sur
des sujets non entraînés. Les résultats
obtenus confirment bien que les séances
en négatif pur sont plus productives, en
termes de gains de masse musculaire,
que le concentrique pur. Cette différence
d'efficacité s'explique par le fait que les
sujets sédentaires utilisent rarement l'ex-
centrique dans la vie de tous les jours.
Comme ce mode de contraction est très
inhabituel, les muscles y répondent par
une hypertrophie de leurs fibres.
Mais les études sont également unanimes
pour montrer qu'une fois accoutumé à
ce style d'entraînement, il est difficile
d'engendrer un nouveau traumatisme
et donc une riposte anabolique. C'est ce
que l'on appelle l'immunisation. Ainsi, les
négatives ralenties sont importantes pour
les débutants. Mais plus vous gagnerez
DILEMME PHYSIOLOGIQUE: FAUT-IL RALENTIR LA PHASE NÉGATIVE? 29
en expérience, plus celles-ci vont perdre
en efficacité. Il faut trouver d'autres
moyens d'exploiter l'excentrique qu'un
simple ralentissement.
LE DOUBLE RÔLE DES NÉGATIVES
Si vous devez sauter le plus haut pos-
sible, comment allez-vous faire? Vous
allez brusquement vous accroupir avant
de bondir en l'air. Pourquoi se diriger vio-
lemment vers le bas alors que l'objectif
est d'aller aussi haut que possible? En
d'autres termes, pourquoi effectuer une
négative explosive avant l'effort positif?
Si vous descendez subitement, c'est tout
simplement parce que ce bref mouve-
ment excentrique aide les muscles à se
contracter avec plus de force. Essayez de
sauter d'une position assise ! En l'absence
de préétirement brusque, les muscles
sont incapables de fournir leur pleine
puissance. Au contraire, les études mon-
trent que si l'on alourdit un athlète avec
20 kg lors de sa descente et qu'il relâche
ce poids juste au moment du décollage,
il saute 4% plus haut (Sheppard, 2007).
L'utilité physiologique de la phase excen-
trique est double :
STOCKER DE L'ÉNERGIE ÉLASTIQUE
Un muscle se comporte comme un élas-
tique: plus il est étiré brusquement,
plus il se raccourcit de manière explo-
sive lorsqu'il est relâché. Dans la phase
d'étirement, les muscles accumulent de
l'énergie (force). Cette puissance involon-
taire sera libérée au cours de la contrac-
tion. Elle viendra ainsi se surajouter à la
force volontaire.
DÉCLENCHER UN RÉFLEXE PROTECTEUR
(DIT MYOTATIQUE)
Plus l'étirement est brusque, plus le sys-
tème nerveux répond avec vigueur à un
étirement potentiellement dangereux.
Afin d'éviter une déchirure, il ordonne aux
muscles de se contracter ; il s'agit encore
d'une contraction involontaire.
Les résultats de l'étude de Sheppard s'ex-
pliquent par le fait que l'ajout de 20 kg
permet de descendre plus vite, donc
d'emmagasiner plus d'énergie élastique.
Lorsque l'expérience est refaite avec seu-
lement 10 kg, la performance n'est pas
augmentée car la charge n'est pas encore
optimale. Avec 40 kg, la charge devient
trop lourde et une inhibition nerveuse
diminue la performance.
Il existe donc une charge optimale pour
la négative, qui est plus lourde que celle
devant être utilisée pour la positive. C'est
le contraste entre les deux qui permettra
au muscle de donner toute sa puissance.
CONCLUSION La principale fonction du
négatif est d'ajouter de la force involon-
taire à la force volontaire, afin de four-
nir aux muscles plus de puissance. En
d'autres termes, une négative efficace
réduit le déficit de force, ce qui accélère
la progression.
NE PAS ALOURDIR
LA NÉGATIVE RÉDUIT
LE POTENTIEL DE CROISSANCE
Une des causes principales du manque de
progrès en musculation est l'utilisation du
même poids au cours de la contraction posi-
tive que lors de la phase d'étirement. Cette
similitude rend la négative trop facile car:
notre force négative est plus impor-
tante que notre force positive,
résister à une charge est beaucoup
plus facile que de la soulever.
Si la négative est effectuée au même
poids que la positive, le muscle en profite
pour se reposer. Par exemple, les études
montrent qu'au squat, lors de la négative,
l'activation des quadriceps est 60% infé-
rieure à celle de la positive (Gullett, 2009).
De plus, le muscle n'emmagasine pas
assez de force involontaire pour optimiser
DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
L'efficacité de la positive. Nous avons donc
à faire à une double réduction du potentiel
de croissance.
RALENTIR LA NÉGATIVE EST UNE
ABERRATION PHYSIOLOGIQUE
Pour reprendre notre exemple du saut en
hauteur, essayez de sauter en préétirant
lentement vos muscles. Il en résulte une
réduction des performances parce que
vous ne serez pas en mesure de mobi-
liser toute votre puissance musculaire
involontaire.
Le ralentissement des négatives est une
bonne idée pour un débutant. Mais il
risque de devenir contre-productif chez
le bodybuilder confirmé. Si les négatives
lentes sont facteur de stagnation, pour-
quoi ne pas accélérer la phase excen-
trique comme le font les champions?
QUE MONTRENT
LES ÉTUDES SCIENTIFIQUES?
LES NÉGATIVES RAPIDES SONT
LES PLUS TRAUMATISANTES
Des sujets ont entraîné un biceps en
négatives pures de manière :
rapide : l'abaissement dure Vi seconde,
lente: l'abaissement dure 2 secondes
(Chapman, 2006).
Les négatives rapides ont induit:
-> une plus grande perte de force,
-> une courbature plus importante,
5 fois plus de traumatisme musculaire
(ce qui nécessite une plus longue phase
de récupération entre deux séances).
LES NÉGATIVES RAPIDES AUGMENTENT
LA FORCE
En suivant ces protocoles pendant
10 semaines, la force a augmenté de :
10% avec les négatives lentes,
20% avec les négatives rapides.
Cette différence s'explique par une
stagnation survenue après 5 semaines
d'entraînement en négative lente. Aucune
immunisation ne s'est produite avec les
négatives rapides, et le rythme de pro-
gression s'est maintenu.
LES NÉGATIVES RAPIDES MODIFIENT LA
COMPOSITION DES FIBRES MUSCULAIRES
En 1 0 semaines, les négatives rapides ont :
accru de 7% la proportion des fibres
de type 2,
diminué de 13% le nombre des fibres
de type 1 .
En augmentant la densité des fibres de
type 2, les négatives rapides rendent les
muscles plus aptes à s'hypertrophier
alors que l'excentrique lent n'apporte
aucun bénéfice.
LES NÉGATIVES RAPIDES STIMULENT
PLUS FORTEMENT LA CROISSANCE
En 10 semaines, la taille des fibres mus-
culaires a augmenté de:
13 % avec les négatives rapides,
8 % avec les négatives lentes (Farthing,
2003).
COMMENT TIRER PLEINEMENT
PARTI DES NÉGATIVES
EXPLOSIVES?
Trois stratégies peuvent être adoptées,
afin de bénéficier des spécificités physio-
logiques offertes par les négatives.
□ Les powerlifters tirent avantage des
négatives en « relâchant» leurs muscles
durant la phase d'étirement. La barre
gagne en vitesse ce qui, par transfert, leur
permet de relever la charge avec plus de
puissance. Cette technique dangereuse
n'est pas la plus productive lorsque l'on
cherche la masse plutôt que la force.
0 La solution la plus simple serait
d'avoir un partenaire qui appuierait
légèrement sur la charge alors que vous
êtes en phase négative CD. Par exemple,
DILEMME PHYSIOLOGIQUE: FAUT-IL RALENTIR LA PHASE NÉGATIVE? 31
[T] Curls : un partenaire appuie légèrement sur la charge
en phase négative
chez des bodybuilders entraînés, Leur
maximum au développé-couché s'accroît
immédiatement de plus de 3% si le poids
de la barre est alourdi de 5% lors de la
négative (Doan, 2002). En 5 semaines
d'entraînement, les athlètes qui ont sur-
chargé leur négative connaissent une
augmentation de performance de 13%
supérieure à celle de ceux qui ont travaillé
avec le même poids sur la négative et sur
la positive (Sheppard, 2008).
Ces expériences démontrent que si la
négative n'est pas accentuée, l'entraî-
nement n'est pas aussi productif qu'il le
pourrait. Malheureusement, nous ne dis-
posons pas tous d'un partenaire.
□ Une stratégie plus innovante consiste
à accrocher des bandes élastiques à une
barre ou sur une machine El U. La com-
binaison d'une résistance classique + une
résistance élastique constitue la manière
la plus productive de s'entraîner pour
cinq raisons :
LA NÉGATIVE EST PLUS RAPIDE
Lorsque vous étirez un élastique, il accu-
mule de l'énergie cinétique. Cette éner-
gie stockée est libérée d'un coup lorsque
vous relâchez l'élastique. C'est la raison
pour laquelle les bandes «accentuent» la
2_ Développé-incliné avec bandes élastiques
32 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
phase négative d'un exercice. Quand vous
commencez à abaisser la charge, toute
l'énergie cinétique est soudainement
libérée, ce qui rabaisse violemment la
barre. Du fait de cette réaction brutale de
l'élastique, votre travail négatif est décu-
plé. Par exemple, sur un squat, lorsque
36% de la résistance sont procurés par
des bandes, la vitesse de la négative aug-
mente aussi de 36% (Simmons, 2007].
LA NÉGATIVE EST MOINS DANGEREUSE
[T] Curls avec bande élastique
Malgré la vitesse accélérée de descente
de la barre, les bandes rendent moins
dangereuse la phase excentrique, car il
se crée un allégement mécanique de la
barre dans la position extrême d'étire-
ment CD. Par exemple, aux curls pour les
biceps, si la barre pèse 40 kg et que la
bande rajoute 15 kg lorsqu'elle est ten-
due, la charge totale est de 55 kg (+ de
l'énergie cinétique brusquement libérée)
lorsque débute la négative. Quand celle-ci
se termine, la barre a pris de la vitesse
mais la charge totale n'est plus que de
40 kg puisque la bande est détendue et
n'agit plus. Le risque de blessure est
donc limité par cet allégement mais les
courbatures que vous ressentirez dans
les jours qui suivront signaleront que les
bandes ont rendu les négatives beaucoup
plus efficaces.
LE RECRUTEMENT DE LA FORCE
INVOLONTAIRE AUGMENTE
Plus les négatives sont rapides, plus la
force involontaire du muscle sera mise à
contribution pour lever le poids. Comme,
lors de chaque répétition, les muscles
exerceront une plus grande intensité de
contraction, la fatigue surviendra beau-
coup plus rapidement que d'habitude.
Vous ne serez pas en mesure d'effectuer
autant de répétitions et autant de séries
que lorsque les négatives ne sont pas
accentuées. Il en découlera un accroisse-
ment de l'intensité puisque plus de travail
musculaire aura été effectué en moins de
temps.
LE TEMPS SOUS TENSION SE PROLONGE
Le principal défaut des répétitions explo-
sives est que le temps sous tension est
très court car de l'élan est utilisé pour
lever la barre. L'ajout de bandes élas-
tiques va freiner la montée de la charge,
ce qui résout ce problème. Ainsi, vous
serez constamment à l'échec car la puis-
sance de la bande empêchera que vous
transmettiez à la barre toute la vitesse
que vous désirez lui donner.
Lorsque vous n'arrivez plus à effectuer
de répétition supplémentaire, retirez la
bande élastique (quand cela est possible)
et poursuivez l'exercice comme si vous
effectuiez du dégressif S, afin d'obtenir
quelques répétitions complémentaires.
DILEMME PHYSIOLOGIQUE : FAUT-IL RALENTIR LA PHASE NÉGATIVE? 33
[2J À l'échec, lâchez la bande élastique
LA MONOTONIE DE LA RÉSISTANCE
EST ROMPUE
Les recherches scientifiques ont claire-
ment établi qu'une des causes de stagna-
tion était la monotonie de la structure de
la résistance d'un exercice. Par exemple
au squat, le mouvement est très difficile
en bas. Plus vous allez tendre les jambes
plus il deviendra facile. Cette structure de
la résistance se retrouve quel que soit le
poids utilisé sur la barre. Les muscles s'y
étant habitués, ils ne réagissent plus à la
stimulation.
L'ajout d'élastiques au squat bouleverse
complètement la structure de la résis-
tance que les muscles ont à surmonter.
Comme plus la bande s'allonge, plus
elle résiste, le squat devient de plus en
plus difficile au fur et à mesure que les
jambes se tendent. Les bandes procurent
donc une meilleure adéquation entre la
résistance de l'exercice et la force des
muscles. Cette rupture de la monotonie
de la résistance forcera vos muscles à
réagir et donc à grossir SI.
CONCLUSION L'ajout de bandes élastiques
à une résistance classique par poids
accroît la productivité non seulement de
la phase positive mais aussi de la phase
négative. L'exercice est rendu plus diffi-
cile et plus traumatisant pour les fibres,
qui devront rapidement se renforcer.
Mais ce traumatisme accentué est à
double tranchant, car les périodes de
récupération entre deux entraînements
pour un même groupe musculaire devront
être allongées. Les risques de surentraî-
nement sont plus élevés. Il faudra donc
alterner les séances avec bandes et les
entraînements sans bandes, plus légers,
plus lents et moins traumatisants
3 Squat avec bandes élastiques
34 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
LA POTENTIATION
La potentiation consiste à rendre tempo-
rairement plus fort un muscle, en puisant
dans ses réserves de force involontaire.
Grâce à une décharge nerveuse d'au moins
90 hertz, il se crée un phénomène de phos-
phorylation des filaments de myosine (tissu
contractile du muscle). Il en résulte une
augmentation de 5 à 20% de la sensibilité
des fibres aux décharges nerveuses.
Cela signifie qu'après potentiation, si le sys-
tème nerveux envoie une décharge de 80
hertz, le muscle se contractera comme s'il
avait reçu de 84- à 96 hertz. Concrètement,
une série de squat lourd effectuée avant
une série de leg extension augmente de
35% la performance aux extensions, com-
parée à une même série d'extensions
effectuée après un simple échauffement
(Signorile, 1 994). On aurait pu prévoir que la
série de squat, ayant fatigué les quadriceps,
entraînerait une baisse de performance aux
extensions. Toute la magie de la potentia-
tion, c'est de surpasser la fatigue, au moins
pendant quelques séries. Ceci à condition
d'avoir pris assez de repos entre les deux
exercices et non de les avoir enchaînés
immédiatement. La potentiation prend au
moins 2 minutes pour s'instaurer.
Au contraire, lorsque l'on effectue une
série de leg extension avant une série
de squat, la performance au squat dimi-
nue de 27%, malgré un temps de repos
de 15 minutes entre les deux séries. Ce
paradoxe s'explique par le fait que l'ac-
tivation musculaire au leg extension est
moitié moindre qu'au squat (Signorile,
1994). Le niveau critique des 90 hertz
n'est donc pas atteint avec les exten-
sions. Au lieu de potentier les cuisses, le
leg extension fatigue juste le quadriceps.
Ces résultats montrent:
qu'il est possible de potentier un
muscle grâce à un arrangement d'exer-
cices en postfatigue ;
H> qu'une fois de plus, les structures en
préfatigue montrent des applications
limitées ;
la supériorité des exercices de base sur
les exercices d'isolation (à condition que
les mouvements pluriarticulaires ciblent
parfaitement le muscle que l'on désire tra-
vailler, ce qui n'est pas toujours le cas).
Le gros avantage de la potentiation est
que plus vous avez d'années d'entraî-
nement, plus votre muscle va potentier.
En effet, les débutants potentient peu. Il
s'agit d'un gros avantage pour les body-
builders confirmés. Grâce à la potentia-
tion, ils disposent d'une technique très
efficace pour gagner en intensité et donc
accélérer leur progression.
L'objectif est ici d'envoyer la plus grosse
décharge nerveuse possible (donc un
maximum de hertz) avant un travail un
peu plus léger. Afin d'atteindre cette ten-
sion critique, les mouvements partiels
sont plus appropriés que les exercices à
pleine amplitude. Ne recherchez pas le
travail musculaire mais plutôt la tension
nerveuse. Voici quelques exemples pra-
tiques d'applications de la potentiation.
LES SHRUGS POTENTIATEURS
Avant de travailler les pectoraux, les dor-
saux, les épaules ou les bras, effectuez
quelques séries très lourdes de shrugs
(toujours après échauffement). Cet exer-
cice augmentera votre force dans tous les
muscles du torse CD.
POTENTIER LES TRICEPS
Afin de potentier plus spécifiquement les
triceps, vous pouvez effectuer une série
lourde de développé-couché en prise
moyenne S si vous ne venez pas de faire
les pectoraux.
LA POTENTIATION
POTENTIER LES MOLLETS
Afin d'accroître La force dans les mollets,
une série lourde de squat ou de presse fera
gagner de la puissance dans les jambes.
LA POTENTIATION UNILATÉRALE
Lorsque l'on s'entraîne en unilatéral, la
première question que l'on est amené à
se poser est : par quel côté commencer?
Comme nous avons toujours un côté plus
fort que l'autre, faut-il débuter la série
par le côté plus fort ou par le plus faible ?
La tendance naturelle est de donner la
priorité au côté le plus faible. La logique
est qu'il vaut mieux travailler les muscles
qui ont le plus de difficultés lorsque l'on
est le moins fatigué possible. D'autres
alternent le côté qui débute le mouve-
ment d'un entraînement d'un exercice
ou d'une série à l'autre.
Ces raisonnements sont tout à fait valides
mais ils ne tiennent pas compte des phé-
nomènes de transfert de potentiation.
Ceux-ci sont surtout présents lorsque
l'on travaille lourd. Ainsi, Grabiner (1999)
a mesuré les fluctuations immédiates de
force de la cuisse au repos après une série
de leg extension en unilatéral. Cette force :
augmente de 1 1 % lorsque la série est
effectuée en négatif ;
diminue de 11% lorsque la série est
effectuée en positif.
Afin de savoir par quel côté commen-
cer une série en unilatéral, il est très
important de déterminer s'il existe une
potentiation ou une dépression de la
force induite par le travail des muscles
contra-latéraux.
Si une potentiation se produit, débutez
la série par le côté le plus fort.
-> S'il y a dépression, commencez par le
côté le plus faible.
2 Développé-couché avec bandes élastiques
NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
LE PRINCIPE DE START-UP
Lors d'une série très lourde, beaucoup de bodybuilders sont plus forts sur la seconde
répétition que sur la première. Ce paradoxe s'explique par une propagation trop
lente de la force musculaire. Dans ce cas, l'idéal est d'avoir un partenaire qui vous
aide sur la première répétition. Ensuite, il lâche la barre car vous êtes alors en pleine
possession de vos moyens. Une assistance est préférable à une série ratée. Sachez
que ce phénomène est très répandu et qu'il n'y a aucune honte à recevoir de l'aide
sur une première répétition, si cela vous permet d'enchaîner ensuite plusieurs
répétitions tout seul.
ENSION CONTINUE OU PLEINE AMPLITUDE?
Dans un mouvement, il existe des phases
pendant lesquelles le muscle peut se
reposer. Par exemple, aux squats, lorsque
l'on tend les jambes, c'est le squelette
qui supporte toute la tension. Dans cette
position, les muscles des cuisses peu-
vent récupérer un peu de leur effort. Aux
tirages pour le dos, c'est dans la position
d'étirement, lorsque les bras sont tendus,
que la pression musculaire est moindre.
Cette pause présente l'avantage de per-
mettre d'enchaîner plus de répétitions
avec un poids plus lourd. Au contraire,
la tension continue oblige à prendre plus
léger en empêchant le muscle de se
reposer. Si dans les deux cas le muscle
est contraint de se surpasser, les trau-
matismes musculaires et articulaires
sont nettement moindres avec la tension
continue.
Face à la tension continue, les différents
exercices se divisent en deux catégories :
LES MOUVEMENTS
OÙ LA TENSION FAIBLIT DANS
LA POSITION DE CONTRACTION
C'est le cas du squat, de la presse à
cuisse, des différents développés (pour
les pectoraux et épaules). Le principe
de la tension continue édicté ici qu'il ne
faudra pas tendre les bras ou les jambes
dans la phase de contraction.
LES MOUVEMENTS
OÙ LA TENSION RESTE VIVE DANS
LA POSITION DE CONTRACTION
Par exemple, aux curls pour les biceps,
la plupart des exercices de dorsaux, le
kickback pour les triceps... Il s'agit des
exercices qui se prêtent le plus naturel-
lement à la tension continue. Dans ce
cas, c'est sur l'étirement qu'il ne faut
pas tendre les membres. Profitez aussi
de cette originalité pour bien conser-
ver la position de contraction quelques
secondes, au lieu de redescendre immé-
diatement. Par exemple au rowing, blo-
quez la barre contre l'abdomen pendant
2 ou 3 secondes avant de redescendre.
TENSION CONTINUE OU PLEINE AMPLITUDE? 37
LES DIFFERENTS DEGRES D'EXTENSION DU COUDE
La capacité des individus à tendre les bras
varie énormément. Certains bodybuilders
n'ont pas la possibilité d'étendre totalement
les bras. Malgré tous leurs efforts, les bras
restent légèrement fléchis. Dans ce cas, il ne
faut pas :
forcer l'étirement en laissant la gravité vous
étendre les bras aux tirages dorsaux, aux
rowing ou aux curls ;
-> violenter les articulations en tentant à tout
prix de tendre parfaitement les bras au déve-
loppé-couché ou aux diverses presses pour
les épaules CD.
Moins votre degré d'extension des bras est
important, plus il vous faudra rester en tension
continue au cours de ces exercices.
À cause des bras qui restent anormalement
fléchis, il devient plus compliqué de bien res-
sentir le travail musculaire aux :
élévations latérales pour les deltoïdes,
cross-over à la poulie pour les pectoraux.
Malheureusement, qui dit amplitude réduite
dit également muscles plus courts, donc plus
difficilement hypertrophiables.
Au contraire, chez d'autres, un degré d'exten-
sion exagéré permet à leurs bras de repartir
vers l'arrière. On parle alors de recurvatum du
coude. Dans ce cas, au lieu d'être dans l'aligne-
ment de l'humérus, l'ulna forme un angle. Cette
particularité anatomique est plus fréquente
chez les femmes que chez les hommes H].
Elle présente l'avantage de faciliter le déve-
loppement des bras en augmentant l'am-
plitude des mouvements des triceps et des
biceps. Qui dit amplitude plus grande dit éga-
lement muscles plus longs donc plus aisément
hypertrophiables [U.
Aux développés pour les pectoraux et pour
les épaules, il devient possible de se reposer
musculairement en tendant complètement les
bras. Par contre, pour les biceps, il ne faut pas
abuser du meilleur étirement lorsque la main
est en supination (aux curls ou aux tirages
dorsaux), car les risques d'arrachement du
biceps sont accrus.
I
La brûlure s'explique par la génération
locale d'acide lactique dans les muscles
en tension. Une fois dans le sang, la partie
lactate de ce déchet métabolique stimule
la sécrétion d'hormones anabolisantes
telles l'hormone de croissance et la tes-
tostérone. L'objectif est donc de forcer le
muscle à produire le maximum d'acide
lactique afin d'engendrer une puissante
riposte hormonale.
Le second avantage de la brûlure est
qu'elle aide à localiser les muscles qui
produisent l'effort. Par exemple, lorsque
l'on travaille pour la première fois son
infra-épineux, il est très difficile de le
sentir se contracter. Le fait de l'entraîner
léger en séries longues génère une brû-
lure intense en son sein, ce qui aide à
prendre conscience de son travail.
Force est de constater que lorsque l'on
s'entraîne lourd, il est rare que la brû-
lure qui en découle soit aussi vive qu'elle
le pourrait. La brûlure ne commence
à apparaître de manière significative
qu'après environ 12 répétitions intenses.
La recherche d'une brûlure est donc une
stratégie que l'on emploiera les jours
« légers ».
Il existe plusieurs techniques permettant
d'optimiser le temps sous brûlure mus-
culaire : les supersets, les dégressives, la
tension continue...
MANIPULER SA GÉNÉTIQUE
■if tvtt 1 nr t n Trwr
GRACE AUX SERIES DE 100
■ RER LA RECUPERATION
?st plus efficace qu'une série de
r accélérer la récupération entre
traînements.
NTER LA DENSITE
i-VASCULAIRE D'UN MUSCLE
nts faibles congestionnent mal ;
ccroître l'irrigation sanguine de
scies, les séries de 100 n'ont pas
U RATTRAPAGE GENETIQUE
nts forts sont des muscles qui
jvent bénéficié d'un travail de
ns notre jeunesse ; les séries
permettent une remise à niveau
Comme leur nom le suggère, les séries
de 100 consistent à effectuer 100 répéti-
tions. Pour ce faire, sélectionnez un poids
permettant d'atteindre 25 répétitions sans
avoir à trop forcer. Avec ce poids, vous
effectuez le maximum de répétitions. En
général, on arrive à 30 ou 35. On souffle
5 ou 1 0 secondes pour arriver jusqu'à 50.
Puis selon votre niveau, soit vous rédui-
sez un peu la charge, soit vous serrez
les dents. Refaites 10 répétitions après
5 secondes de repos... jusqu'à 100.
LES AVANTAGES DES SERIES DE 100
Les séries de 100 présentent de nom-
breux avantages, en particulier pour rat-
traper les points faibles.
MANIPULER SA GÉNÉTIQUE GRÂCE AUX SÉRIES DE 100 39
grâce au travail de fond accéléré qu'elles
représentent.
ACCROÎTRE L'ENDURANCE
En vous entraînant régulièrement en
séries de 100, vous deviendrez plus endu-
rant, ce qui vous permettra de récupérer
plus vite entre deux séries lourdes.
GAGNER EN DÉFINITION
Un travail musculaire en séries longues
entraîne la libération des graisses qui se
trouvent directement en contact avec le
muscle sollicité (Stallknecht, 2007). De
plus, en activant localement la circulation
sanguine, les séries de 100 rendent plus
difficile l'accumulation de gras sur les
muscles sollicités. Donc, un travail régu-
lier de plusieurs mois permet d'améliorer
la définition dans des zones difficiles tels
les abdominaux, les fessiers, le dos...
Au bout de quelques semaines avec les
séries de 1 00, vos points faibles réagiront
mieux à l'entraînement classique.
Isolation des dorsaux à la poulie
LES SÉRIES DE 100
DANS LA PRATIQUE
Il ne s'agit pas d'effectuer toutes vos
séries en répétition de 100. Il convient
juste de sélectionner un muscle en retard
que vous ne venez pas d'entraîner et que
vous n'entraînerez pas le lendemain. Voici
quelques exemples de répartition des
séries de 100 :
> Lorsque vous faites le dos, effectuez
une série de 100 pour les épaules en fin
d'entraînement.
> Le jour épaules, terminez avec une
série de 100 pour le dos.
> Le jour pectoraux, concluez avec une
série de 100 pour les mollets.
> Le jour cuisses, terminez avec une
série de 100 pour les pectoraux.
Ce ne sont bien sûr que des exemples.
À vous de les adapter à votre entraînement.
Les exercices d'isolation sont plus appro-
priés aux séries de 100 que les mou-
vements de base. Les machines sont
également plus adéquates que les poids
libres, car une série de 100 est déjà assez
éprouvante sans avoir à rajouter des dif-
ficultés de stabilisation.
Isolation des biceps à la poulie
40 DE NOUVEAUX OBJECTirs POUR CONTINUER À PROCRESSER
CIBLAGE PROPRIOCEPTIF
Le fait de toucher un muscle qui travaille
accroît les sensations et accélère l'ap-
prentissage moteur (Rothenberg, 1995).
Il est parfois possible de toucher l'un de
ses muscles, particulièrement si l'on
s'entraîne en unilatéral. Par exemple, aux
curls concentrés, la main inactive peut
enserrer le biceps qui travaille CD, amélio-
rant ainsi la connexion muscle-cerveau.
Malheureusement, dans la plupart des
exercices ce n'est pas possible. Si vous
disposez d'un partenaire d'entraînement,
demandez-lui d'effleurer la partie que
vous désirez cibler afin de mieux la sen-
tir. Cette stratégie, simple mais efficace,
doit être employée en priorité sur tous les
muscles en retard.
CD Curls concentrés
RECUPERATION:
UN FACTEUR DE PLUS EN PLUS LIMIT
LES 5 FACETTES
DE LA RÉCUPÉRATION
Pour transformer la stimulation induite
par l'entraînement en croissance mus-
culaire, il faut passer par une phase de
récupération. Comme nous l'avons vu
page 20, les meilleures techniques de
stimulation de la croissance se trouvent
également être les plus traumatisantes
pour le muscle. Elles nécessitent donc le
plus de temps de récupération.
Un second problème inhérent à la
récupération est que notre corps ne se
régénère pas d'un bloc. On distingue
cinq composantes physiologiques qui
doivent chacune récupérer à leur rythme,
après un effort.
Afin d'éviter le surentraînement et de
progresser rapidement, il est impor-
tant de bien maîtriser ces différentes
facettes de récupération ; commençons
par décrire la composante qui récupère
le plus rapidement pour finir par la plus
lente.
LA RÉCUPÉRATION ÉNERGÉTIQUE
Tout effort puise dans les ressources
énergétiques. Cet emprunt de carburant
devra être «remboursé» avant qu'un
autre entraînement intense puisse être
effectué. Si l'alimentation et la supplé-
mentation sont adéquates, cette récu-
pération énergétique ne doit prendre
que quelques heures (voir à ce sujet le
RÉCUPÉRATION : UN FACTEUR DE PLUS EN PLUS LIMITANT
Guide des compléments alimentaires pour
sportifs, des mêmes auteurs, aux éditions
Vigot).
LA RÉCUPÉRATION HORMONALE
Un entraînement intense trouble l'équi-
libre endocrinien. Après un effort, le
cortisol monte, alors que le niveau de
testostérone peut s'accroître tempo-
rairement avant de chuter ensuite. Ce
chassé-croisé dure plusieurs heures.
Tout devrait être rentré dans l'ordre sous
24 à 48 heures.
Le problème est que le bodybuilder
enchaîne les entraînements et que
chaque séance reproduit plus ou moins
les mêmes perturbations hormonales.
L'entraînement du deuxième jour va
repartir sur le terrain laissé par l'entraî-
nement du premier. Si les sécrétions
endocriniennes normales ne se sont pas
rétablies, les déséquilibres vont se cumu-
ler d'une séance à l'autre. C'est l'une des
raisons pour lesquelles il faut périodique-
ment entrecouper son entraînement de
1 ou 2 jours de repos.
LA RÉCUPÉRATION
DE L'APPAREIL CONTRACTILE
Après un entraînement modéré non trau-
matisant, la récupération de l'appareil
contractile (protéines et cellules compo-
sant le muscle) est assez rapide :
-> de 16 à 17 heures pour les muscles les
moins volumineux ;
de 24 à 48 heures pour les muscles les
plus gros.
Cela signifie que chacun des muscles va
récupérer à son propre rythme et non
de manière synchronisée avec tous les
autres.
Après un entraînement lourd, particuliè-
rement si la phase négative a été accen-
tuée, la récupération devient étrangement
biphasique. Par exemple, Raastad (2000)
a mesuré l'évolution des muscles après
un entraînement intense des cuisses :
> La force chute immédiatement de 40%.
> Sa récupération est presque totale en
5 heures.
> Mais elle rechute après 11 heures
de repos, pour atteindre -20% en
24 heures.
> Elle ne récupérera totalement qu'en
33 heures.
Nous éluciderons page 45 l'énigme de
cette récupération en dents de scie.
LA RÉCUPÉRATION
ARTICULAIRE ET TENDINEUSE
Les articulations sont souvent mises à
rude épreuve par la musculation. Une
technique d'exécution défectueuse accen-
tuera ce phénomène dégénératif. S'entraî-
ner alors que les articulations, les ten-
dons ou les ligaments n'ont pas bien
récupéré ne semblera pas poser trop
de problèmes dans un premier temps.
Mais des douleurs chroniques finiront
par s'installer à cause du cumul de ces
négligences en matière de récupération
articulaire.
Plus l'entraînement est intense et lourd,
plus cette régénération articulaire devien-
dra lente. Elle peut donc constituer un
facteur limitant la capacité à réentraîner
rapidement certains groupes musculaires
ayant une articulation commune (par
exemple l'épaule pour les pectoraux, le
deltoïde ou les dorsaux). Il convient donc
de prendre le plus grand soin de ses arti-
culations (voir comment page 55).
LA RÉCUPÉRATION NERVEUSE
La volonté de contracter un muscle
est transférée du cerveau à l'appa-
reil contractile par l'intermédiaire du
système nerveux. L'efficacité nerveuse
s'avère donc déterminante pour notre
force. D'ailleurs, le premier effet de
42 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
l'entraînement est de fatiguer le sys-
tème nerveux. Tout comme nos muscles,
il aura besoin de temps pour récupérer.
Deschesnes (2000) a montré qu'un entraî-
nement lourd des cuisses induisait:
-> des courbatures pendant 5 jours,
-> une perte de force pendant 7 jours,
une perturbation du système nerveux
durant plus de 10 jours.
La régénération nerveuse est donc extrê-
mement lente, plus lente que la récupé-
ration de l'appareil contractile qui n'est
déjà pas rapide. Nous verrons page 46
qu'il existe cependant des moyens de
devancer la récupération et aussi de
réentraîner un muscle qui n'a que par-
tiellement récupéré.
CONCLUSION Le temps de récupération
varie en fonction de l'intensité de l'entraî-
nement, des techniques employées
(accentuation de la négative ou non) et
des muscles entraînés. Il ne correspond
pas à une valeur fixe ou magique. Vous
êtes le seul à pouvoir déterminer cette
durée optimale. Nous allons cependant
vous seconder le plus efficacement pos-
sible dans cette tâche.
L'OVERSHOOT NERVEUX
Si la récupération nerveuse est lente, elle cache aussi des originalités que le
bodybuilder doit savoir exploiter. L'irrégularité de la récupération nerveuse est
bien illustrée par l'étude de Schmidtbleicher (2000). Des athlètes ont effectué 5
séries de développé-couché lourd. Deux cas de figure se sont présentés :
□ Seule la phase positive du « couché » a été effectuée. Dans ce cas :
il a fallu 3 jours pour récupérer sa force ;
il s'est créé ensuite une surcompensation nerveuse procurant un regain de
force de 21 % durant quelques jours ;
-> après, la force est redescendue à son niveau initial.
H Les phases positives + négatives du « couché » ont été effectuées. Dans ce cas :
-> la diminution de force a été à la fois plus prononcée et plus durable ;
-> mais la surcompensation nerveuse a atteint + 29 %.
Chez des femmes entraînées, l'exécution de 10 séries de 10 répétitions néga-
tives pour le quadriceps induit :
une perte de force post-entraînement de 1 7 % ;
24 heures plus tard, la force est toujours déprimée par rapport aux valeurs
de départ ;
48 heures après l'entraînement, la force est de 15 % plus élevée qu'au départ
(Michaut, 1998).
La question critique, au vu de ces valeurs fluctuantes, est de savoir quand se
réentraîner?
> Le pire serait de retravailler le muscle lors de sa phase de force descendante.
> L'idéal est bien sûr de le réentraîner au moment du pic de surcompensation
nerveuse.
> Par contre, un repos trop long ferait manquer l'opportunité qu'offre l'overshoot
nerveux.
COMPRENDRE LES COURBATURES 43
COMPRENDRE LES COURBATURES
Les courbatures constituent des indices
importants pour éclaircir Les phénomènes
de récupération musculaire. Encore faut-
il savoir les interpréter.
L'ORIGINE DES COURBATURES
Les micro-traumatismes engendrés par
l'entraînement intense provoquent des
fuites de calcium intracellulaire et une
inflammation. Ces deux phénomènes,
toxiques pour les tissus musculaires, se
propagent lentement, ce qui explique que
les courbatures n'apparaissent que 1 ou
2 jours après l'entraînement.
UNE RÉCUPÉRATION BIPHASIQUE
Bien que tous les entraînements ne
génèrent pas de courbatures, lorsque
la séance a été suffisamment intense,
il y a des chances d'en voir apparaître.
Il est fréquent de devoir attendre plus
d'une semaine avant que des courbatures
importantes ne disparaissent. Cette len-
teur s'explique par le caractère biphasique
de la récupération. Une première régéné-
ration précoce se trouve submergée du fait
des dégâts tardifs, induits par les épan-
chements de calcium. Ce caractère bipha-
sique diffère d'autant la récupération.
DES COURBATURES
À ANABOLISME VARIABLE
Le mot «courbature» est un terme
générique qui recouvre des réalités très
diverses. Il existe en effet différents types
de courbatures qui vont chacun moduler
la riposte anabolique de manières très
variables. Certains types de courbatures
s'avèrent productifs en termes de gains
musculaires, alors que d'autres le sont
moins.
En règle générale, plus la courbature est
bien centrée dans le cœur du muscle,
meilleure sera la croissance qu'elle va
déclencher. Au contraire, plus elle se loca-
lise à la jonction du tendon et du muscle,
moins elle est annonciatrice de crois-
sance. A contrario, l'absence de cour-
bature ne veut pas dire que les signaux
d'hypertrophie n'ont pas été déclenchés.
LES COURBATURES INDUITES
PAR UN ÉTIREMENT INHABITUEL
Un nouvel exercice étire la jonction
tendon-muscle de façon inhabituelle.
Cet étirement endommage des fibres, ce
qui va engendrer des courbatures. C'est
pour cette raison que l'introduction d'un
exercice nouveau ou que l'on n'a pas
fait depuis longtemps conduit souvent à
une courbature. Celle-ci peut apparaître
assez rapidement, voire presque immé-
diatement. Elle a aussi tendance à être
localisée à la jonction du muscle et du
tendon. Si l'on refait l'exercice lors de la
séance suivante, il ne va quasiment pas
causer de courbature.
Sur des muscles que nous ne pouvons
pas vraiment étirer, comme la partie laté-
rale de l'épaule, il est très difficile d'avoir
des courbatures. Ces exemples montrent
que l'étirement est bien souvent la source
d'une courbature ; mais celle-ci est peu
productive en termes de gain de masse
musculaire.
LES COURBATURES INDUITES
PAR LES CHARGES LIBRES
Lorsqu'un bodybuilder s'entraînant exclu-
sivement sur machines ou sur pou-
lies passe aux poids libres, il se rend
compte immédiatement que ceux-ci sont
beaucoup plus traumatisants pour les
DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
muscles. En effet, la résistance qu'ils
offrent est loin d'être aussi linéaire et
aussi graduelle que celle des machines
ou des câbles. La résistance très dispa-
rate offerte par les poids libres génère
des courbatures intenses lors de la tran-
sition avec les machines. Bien que très
temporaires, ces courbatures sont géné-
ralement assez productives en termes de
gain de muscle.
LES COURBATURES INDUITES
PAR UN TRAVAIL EN NÉGATIF INTENSE
Si un partenaire appuie sur votre charge
lors de la négative ou si vous rajoutez
des élastiques sur votre barre, il est
quasiment garanti que vous aurez des
courbatures dans les jours qui suivront.
Ces courbatures auront tendance à se
localiser à la jonction muscle/tendon
mais également au centre du muscle.
Elles mettront beaucoup de temps à
disparaître.
LES COURBATURES INDUITES
PAR UN TRAVAIL POSITIF INTENSE
Lorsque le muscle se contracte, il se
déforme. Plus cette déformation est
prononcée, plus la riposte anabolique
sera forte. C'est ce que l'on appelle la
mécano-transduction ou transformation
du signal mécanique (contraction) en
signal chimique (anabolisme). L'exemple
le plus facile à comprendre de mécano-
transduction est celui de la vessie : en se
remplissant, ses parois s'étirent progres-
sivement (signal mécanique). Par l'inter-
médiaire du système nerveux (messager
chimique), on perçoit le besoin d'uriner.
Lorsque l'on arrive à générer une contrac-
tion (donc une mécano-transduction)
si intense qu'il en résulte une courba-
ture, c'est que le travail en termes de
gain musculaire aura été très produc-
tif. La courbature qui en découle est en
général bien centrée dans le muscle. Sa
disparition sera plus rapide que celle
des courbatures induites par le travail en
négatif accentué.
LES COURBATURES INDUITES
PAR LA BRÛLURE
Lorsque les muscles «brûlent», c'est
qu'ils génèrent de l'acide (issu de l'acide
lactique). Cet acide, s'il est présent en
quantité importante, agresse les fibres
musculaires ; il est source de trauma-
tisme chimique et donc de courbature.
Il faut cependant noter que l'acide aura
disparu depuis longtemps quand vous
ressentirez la courbature. En effet,
contrairement à une idée reçue, un
muscle n'est pas courbaturé parce qu'il
est saturé d'acide lactique. Les deux phé-
nomènes sont complètement dissociés
dans le temps.
Les courbatures induites par l'acide appa-
raissent rapidement et disparaissent plus
vite que celles causées par des négatives
ou un travail lourd. La courbature est
également bien localisée au centre du
muscle. Ces deux paramètres très posi-
tifs expliquent pourquoi la recherche de
la brûlure est une technique très popu-
laire en bodybuilding. Les giant-sets
(enchaînement sans repos de plusieurs
exercices pour un même muscle) et les
séries dégressives constituent de bons
moyens d'optimiser la brûlure.
SAVOIR GÉRER SON CAPITAL RÉCUPÉRATION 45
SAVOIR GÉRER SON CAPITAL RÉCUPÉRATION
La prise de masse musculaire repose sur
un paradoxe qui explique toute la frustration
du bodybuilder Plus un muscle est entraîné
souvent, plus il recevra de stimulations qui
lui permettront de grossir. Par contre, plus
on laissera à ce muscle de temps de récu-
pération entre deux entraînements, plus il
aura la possibilité de croître.
LE PERMIS À POINTS
DE LA RÉCUPÉRATION
Lorsque l'on travaille un muscle, c'est le
catabolisme qui est stimulé en premier
lieu. Ensuite seulement, c'est l'anabo-
lisme qui prédomine. Le muscle com-
mence alors à récupérer du traumatisme
infligé par l'entraînement. Si on lui en
donne le temps, il finira par grossir.
Malheureusement, avant que le pre-
mier muscle n'ait récupéré, on va en
travailler un second, puis un troisième...
Ces nouveaux entraînements accentuent
le catabolisme général, tout en freinant
l'anabolisme. En d'autres termes, ils
retardent la récupération.
En effet, la récupération fonctionne tel un
permis à points: plus vous allez entraî-
ner de muscles, plus vous allez consom-
mer de points de récupération. Afin de
rattraper un muscle faible, il va falloir
lui consacrer le plus de points de récu-
pération possible puisque ces muscles
tendent à mal récupérer.
Il existe deux manières de procéder:
□ Prendre un jour de repos, ce qui fait
gagner des points de récupération en :
-^favorisant l'anabolisme,
évitant une phase catabolique.
0 Économiser des points en entraînant
moins les muscles les mieux développés.
Par exemple, vos biceps sont en retard,
alors que votre dos est un point fort.
Réduisez la fréquence des séances dos.
Ces entraînements seront remplacés soit
par des jours de repos (afin de gagner
des points de récupération), soit par des
entraînements de biceps.
Plus vos points faibles sont en retard, plus
vous devrez sacrifier d'autres muscles
pour les remettre à niveau. Beaucoup de
bodybuilders ont peur de voir fondre leurs
muscles s'ils ne les entraînent pas régu-
lièrement. Ce phénomène n'est que très
lent sur les points forts. Si vous ne les
entraînez pas pendant un moment, ils se
ramollissent, perdent de la force, mais ils
conservent à peu près leur volume. Après
plusieurs semaines de focalisation prio-
ritaire sur un muscle en retard, lorsque
vous réentraînerez vos points forts tem-
porairement négligés, ils exploseront.
L'efficacité de cette stratégie de redistri-
bution des ressources de récupération est
visible sur les bodybuilders qui ne font
que les bras. En général, ils ont d'assez
gros bras !
Vous retrouverez, dans la troisième par-
tie de cet ouvrage, tous les programmes
spécifiques de rattrapage pour chaque
point faible potentiel.
A ATTENTION
AU RISQUE DE BLESSURES !
Lorsque l'on augmente concomi-
tamment l'intensité et la fréquence
de l'entraînement, les périodes de
récupération sont moins grandes
malgré des traumatismes muscu-
laires, tendineux et articulaires
plus prononcés. Cette redistribu-
tion des cartes accroît le risque
de blessure. C'est la raison pour
laquelle la période de rattra-
page pour un muscle en retard
ne se prolongera pas au-delà de
quelques semaines.
46 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
STRATEGIES D'ACCELERATION
DE LA RÉCUPÉRATION
La capacité à épuiser nos muscles, nos
articulations, nos systèmes nerveux et
endocrinien n'a pas de borne. Il suffit de
s'entraîner toujours plus. Par contre, nos
capacités de récupération sont extrême-
ment limitées. Face à ce dilemme et au
vu d'une récupération qui s'éternise, nous
avons le choix entre laisser faire passi-
vement la nature ou prendre les choses
en main.
Dans ce dernier cas, deux stratégies
s'offrent à nous :
> Accélérer les processus régénératifs
grâce à des rappels.
> Devancer la récupération.
POURQUOI LES PROCESSUS
DE RÉCUPÉRATION
SONT-ILS SI LENTS?
La mollesse de la récupération s'explique
par la rapide diminution de l'anabolisme,
suite à un entraînement. Les travaux scien-
tifiques notent que dans les 8 heures qui
suivent un effort la récupération est très
efficace, mais qu'ensuite elle s'essouffle
et que la vitesse de régénération décroît
de manière exponentielle. Par exemple, si
48 heures sont nécessaires à la récupéra-
tion après un entraînement donné :
85% des capacités physiques sont
récupérées en 24 heures,
tandis que les autres 1 5 % nécessitent
24 heures supplémentaires.
Si la vitesse de régénération des pre-
mières heures avait été maintenue,
seules 4heures supplémentaires auraient
été requises pour une récupération totale.
Nous devons donc lutter contre la paresse
des processus régénératifs, qui se ralen-
tissent trop tôt avant d'avoir achevé leur
œuvre.
LE CONCEPT DE RAPPEL
Il faut trouver des moyens d'entretenir
les mécanismes de régénération jusqu'à
ce que le corps ait complètement récu-
péré. Une première stratégie consiste à
exploiter les bénéfices de « rappels » non
traumatisants.
LES SÉRIES DE RAPPEL
Des séries peu nombreuses, mais lon-
gues et légères, constituent le meilleur
moyen de redynamiser un anabolisme
moribond. Au lieu d'attendre la récupé-
ration complète d'un groupe musculaire,
on va le réentraîner doucement durant sa
phase de récupération. Si ce travail est
réellement non traumatisant, il n'y aura
aucune répercussion négative. Par contre,
si le muscle est de nouveau traumatisé, la
récupération sera retardée d'autant.
Sayers (2000) montre que dans les jours
qui suivent un entraînement très trauma-
tisant des biceps, l'exécution quotidienne
d'une série légère de 50 répétitions accé-
lère de 24% la vitesse de récupération.
Il existe quelques règles simples à res-
pecter lorsque l'on désire retravailler un
muscle sans le traumatiser:
□ Choisir un exercice d'isolation plutôt
qu'un mouvement de base pour mieux
localiser l'effort.
H Opter pour un travail sur machines ou
sur câbles afin d'éviter les poids libres qui
isolent moins bien les muscles et qui sont
plus traumatisants.
El Utiliser un poids léger et effectuer un
nombre de répétitions élevé, l'objectif
étant d'amener le plus de sang possible
dans le muscle.
□ Rester extrêmement strict dans l'exé-
cution du mouvement.
STRATÉGIES D'ACCÉLÉRATION DE LA RÉCUPÉRATION 47
H Ne pas effectuer plus de 3 séries et
conserver un mode de faible intensité.
LÉTIREMENT DE RAPPEL
L'étirement est, lui aussi, capable de
renforcer un anabolisme somnolent.
L'avantage de l'étirement est qu'il est
moins fatiguant qu'une série de rappel,
son inconvénient est d'être moins pro-
ductif. L'idéal étant bien sûr de combiner
étirements + séries de rappel pour un
maximum d'efficacité. Mais n'en faites
pas trop non plus ! Passé un certain
point, trop de séries de rappel vont fati-
guer le muscle, pas l'aider. 2 à k séries
d'étirements statiques, tenus 15 à
20 secondes, constituent une bonne base
de travail.
COMMENT INTÉGRER
LES RAPPELS DE RÉCUPÉRATION?
L'arsenal de récupération peut être mis
en place 24 ou 48 heures après l'entraî-
nement du muscle concerné.
Les séries de rappel peuvent être inté-
grées au début de votre entraînement
classique (comme échauffement) ou à la
fin (comme cool down).
Les étirements peuvent, eux, être
pratiqués à la fois avant et après
l'entraînement.
DEVANCER LA RÉCUPÉRATION
Une seconde stratégie permet de réen-
traîner un muscle de manière productive
alors que celui-ci n'a pas encore pleine-
ment récupéré. Cette approche de récupé-
ration partielle permet d'augmenter la
fréquence des entraînements pour un
même muscle, tout en évitant le suren-
traînement. Elle s'adresse surtout aux
bodybuilders chevronnés qui souffrent
de problèmes de récupération. Cette tac-
tique revient à ne sélectionner qu'un seul
exercice par muscle pour une séance,
mais à alterner cette sélection à chaque
entraînement.
COMBIEN DE MOUVEMENTS PAR MUSCLE
DANS UN ENTRAÎNEMENT?
Lors de l'entraînement d'un muscle, il
existe deux options :
□ Retenir 2 ou 3 exercices différents.
□ N'en sélectionner qu'un.
Le choix entre ces deux possibilités n'est
pas si difficile à effectuer lorsque l'on
connaît les avantages et les inconvénients
de chaque méthode.
CHOISIR LA VARIETE
Après 3 à 5 séries d'un même exercice, si
votre force s'évapore et que l'ennui vous
gagne, c'est qu'il vaut mieux soit :
changer d'exercice pour ce muscle.
Si vous retrouvez enthousiasme et force
grâce à un second mouvement, c'est qu'il
s'agit de la stratégie la plus appropriée ;
arrêter de travailler le muscle en
question. Si pour le second exercice, la
charge est très inférieure à celle que vous
avez manipulée en débutant avec ce mou-
vement, c'est signe qu'il aurait mieux valu
en rester là. Le choix de l'exercice unique
s'impose de lui-même.
48 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
L'IMPRÉVISIBILITÉ
DES SENSATIONS MUSCULAIRES
Certaines personnes possèdent la
capacité de pouvoir toujours effec-
tuer les mêmes exercices, d'autres
non. Vous êtes dans ce dernier cas
s'il vous arrive de ressentir parti-
culièrement bien un exercice lors
d'une séance, puis plus du tout à
l'entraînement suivant.
La première fois, cette volte-face
surprend, mais avec le temps, le
bodybuilder s'y habitue. La raison
de ce revirement est que si, séance
après séance, on pratique toujours
des mouvements identiques (donc
empruntant constamment le même
réseau neuromusculaire), il est nor-
mal que l'on finisse par «griller» ce
circuit. Cela signifie qu'il est temps
d'utiliser un circuit nerveux alter-
natif en changeant de mouvement.
PRÉFÉRER L'EXERCICE UNIQUE
Pour des raisons stratégiques, l'appro-
che de l'exercice unique présente de
nombreux bénéfices, en particulier pour
la récupération. Chez les bodybuilders
avancés, il est bon de ne pas attendre
d'avoir «grillé» ses circuits neuromus-
culaires. En alternant les exercices d'une
séance à l'autre, on laisse plus de temps
de récupération aux différents «réseaux
nerveux».
Par exemple, pour le dos, lors du premier
entraînement n'exécutez que du rowing CD.
La séance suivante, faites du tirage à la
barre fixe 0... Ensuite, répétez le cycle.
L'avantage est que le circuit neuromus-
culaire emprunté par le rowing n'a pas
besoin d'avoir récupéré à 100% pour faire
du tirage. Par contre, il est primordial qu'il
ait pleinement récupéré avant de refaire
du rowing. Grâce à la rotation constante
des exercices, vous pouvez enchaîner
plus rapidement les entraînements d'un
muscle avec des récupérations nerveuses
qui ne sont que partielles.
_2j Tirage à la barre fixe
COMBIEN DE MOUVEMENTS PAR MUSCLE DANS UN ENTRAÎNEMENT? 49
Au contraire, si vous cumulez tirage barre
fixe + rowing dans La même séance, il faut
que vous attendiez que les deux circuits
neuromusculaires aient complètement
récupéré pour refaire le dos.
L'inconvénient de l'exercice unique est
que certains s'ennuient rapidement.
QUAND CHANGER D'EXERCICES?
La motivation et l'enthousiasme dimi-
nuent tout comme la joie de l'entraîne-
ment ce qui, à terme, n'est pas tenable.
Les facteurs psychologiques (recherche
de changement et de nouveauté) sont
donc à prendre en compte dans votre
choix.
Les débutants progressent facilement, même en suivant un entraînement iden-
tique semaine après semaine. Ils ont d'ailleurs intérêt à conserver la même rou-
tine tant que celle-ci procure des résultats. Des changements trop fréquents de
structure créent des interférences négatives, ralentissant l'apprentissage moteur
et empêchant d'accroître progressivement les charges ainsi que l'intensité.
En effet, il est difficile pour un débutant peu habitué aux mouvements de muscu-
lation d'atteindre le seuil critique d'intensité nécessaire à une croissance rapide.
La meilleure technique d'intensification pour un novice consiste à savoir que s'il
a effectué 10 reps à 60 kg au squat lors de son dernier entraînement, aujourd'hui
il doit en faire au moins 1 1 au même poids, sans que son style d'exécution ne
se détériore.
Mais, plus on progresse, plus les muscles deviennent réfractaires à la croissance.
Le bodybuilder reçoit de moins en moins de bénéfices d'une même routine
d'entraînement. Il en arrive même au point de devoir changer radicalement
d'entraînement à chaque séance pour un même muscle. L'objectif est de tenter
de ne pas répéter trop fréquemment les mêmes mouvements en alternant les
exercices. L'idéal serait que cette permutation réponde à une certaine logique.
SEGMENTER LES MUSCLES POUR LES DOMINER
Il est crucial de savoir, pour chacun de
nos muscles, s'il s'agit d'un muscle plu-
riarticulaire ou monoarticulaire. Afin de
bien comprendre la différence, prenons
les exemples du brachial et du biceps :
> Le brachial est monoarticulaire, car il
s'attache sur l'avant-bras et sur l'humé-
rus (os du bras) : il ne croise qu'une seule
articulation.
> Le biceps est pluriarticulaire, car il
s'attache sur l'épaule et sur l'avant-bras
(pas sur l'humérus): il chevauche deux
articulations.
Afin de séparer les diverses fonctions des
muscles pluriarticulaires, nous allons
exploiter la relation tension/longueur.
Pour les groupes monoarticulaires, nous
allons les segmenter de manière plus
artificielle.
50 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
Deltoïde,
faisceaux latéraux
Deltoïde,
faisceaux antérieurs
Triceps brachial,/
chef latéral
Triceps brachial,
chef long
Triceps brachial,
chef long
LA RELATION
TENSION/LONGUEUR
La tension (force) d'un muscle n'est
pas uniforme. Lorsqu'il est étiré à
l'extrême, un muscle n'a que très
peu de force. Il en va de même
lorsqu'il est raccourci au maximum.
On peut en conclure que c'est entre
ces deux positions qu'il présente la
plus grande capacité à exprimer
sa force. Pour chaque muscle, il
existe donc une longueur optimale
à laquelle il peut déployer le maxi-
mum de puissance. Plus on éloigne
le muscle de sa longueur optimale
(soit en l'étirant, soit en le contrac-
tant), moins il est efficace ; il ne sera
donc pas à même d'être recruté et
de se contracter avec force.
Le concept de relation tension/
longueur peut apparaître abstrait,
mais il est crucial pour l'entraîne-
ment des muscles pluriarticulaires
des biceps, triceps, ischio-jam-
biers et mollets.
APPLICATIONS POUR LES BICEPS
Le biceps est composé de deux chefs
(parties). L'idée est de dissocier l'entraî-
nement de chacun des chefs; pendant
qu'un chef récupère, on entraîne l'autre
et vice versa. Il devient ainsi possible
d'entraîner les biceps plus fréquemment,
malgré une récupération incomplète.
Biceps brachial, Biceps brachial, Biceps brachial
chef court chef long
Biceps brachial,
tendon
Dans la pratique, lorsque l'on oriente le
coude vers l'arrière :
le chef long du biceps (partie externe)
est placé dans une relation tension/lon-
gueur favorable ;
SEGMENTER LES MUSCLES POUR LES DOMINER
Le chef court (partie interne) est placé
dans une situation tension/longueur
défavorable.
RÉSULTAT : c'est le chef long qui prend l'as-
cendant, alors que le chef court est moins
à même de se contracter. L'exercice de
référence est ici le curl incliné sur banc
(le plus plat possible) avec haltère.
Au contraire, quand le coude est placé en
avant du corps :
le chef court du biceps travaille en
priorité ;
le chef long a plus de mal à intervenir.
C'est le cas avec la plupart des machines
à biceps et le banc dit Larry Scott.
Donc, en modulant l'étirement du biceps,
on altère la capacité de chaque chef à
intervenir dans le mouvement. À l'entraî-
nement, le choix consiste à :
travailler le biceps sous ces deux
«angles»,
ou au contraire ne privilégier qu'un
seul «angle ».
Avec cette seconde solution, le premier
entraînement cible le chef court. Le
second entraînement se focalise sur le
chef long. À la 3 e séance, le cycle repart
du début.
APPLICATIONS POUR LES TRICEPS
Le chef long du triceps (partie interne)
est pluriarticulaire. Les deux autres chefs
sont monoarticulaires. Afin d'accroître le
recrutement de la partie longue, il suffit
de l'étirer, ce qui la place dans un rapport
tension/longueur favorable. Pour ce faire,
il faut choisir des exercices de triceps
dans lesquels les bras sont proches de
la tête. A la séance suivante, on accentue
le travail des deux autres chefs en plaçant
les bras le long du corps, les coudes le
plus possible en arrière.
Triceps brachial,
chef long (sectionné)
Triceps brachial,
chef latéral
Triceps brachial,
chef médial
Triceps brachial,
chef long (sectionné)
Triceps brachial,
tendon
Triceps brachial,
chef médial
APPLICATIONS POUR LES EPAULES
Bien que monoarticulaire, le deltoïde
peut artificiellement se découper en
trois portions :
l'avant,
la partie latérale,
l'arrière.
Scapula
Deltoïde,
faisceaux postérieurs
Deltoïde,
faisceaux antérieurs
Deltoïde,
faisceaux latéraux
Un premier entraînement à base de
presses ciblera l'avant. Une seconde
séance se focalisera sur l'arrière et un
troisième entraînement travaillera la por-
tion latérale, avant de reprendre le cycle.
52 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
APPLICATIONS POUR LE DOS
Dans l'esprit du bodybuilder, il existe
deux grandes catégories d'exercices pour
Le dos :
ceux qui travaillent la «largeur»,
essentiellement le grand dorsal;
ceux qui favorisent l'épaisseur (tra-
pèzes et rhomboïdes).
Cette distinction, très artificielle, va tout
de même servir. Au lieu de combiner le
tirage barre fixe + le rowing à chaque
entraînement, on consacre la première
séance aux tirages (pour la «largeur»),
alors qu'on laisse le rowing (ciblant
«l'épaisseur») pour la séance suivante.
APPLICATIONS
POUR LES PECTORAUX
Les pectoraux peuvent être partagés en
deux sections :
le haut,
le bas.
On tente souvent de stimuler cette double
composante à chaque entraînement. Au
contraire, nous allons nous concentrer
sur une seule partie à chaque séance.
Afin que cette technique de dissociation
soit efficace, il faut avoir appris à bien
isoler le haut de ses pectoraux. Le plus
simple pour cet apprentissage est de faire
du câble, léger, en ciblant bien la partie
claviculaire du grand pectoral.
APPLICATIONS
POUR LES ABDOMINAUX
La distinction pour les abdominaux est
aisée. Il faut entraîner:
le haut,
le bas.
L'alternance des exercices spécifiques
à chacune de ces régions est donc très
simple.
APPLICATIONS
POUR LES MOLLETS
Les gastrocnémiens sont polyarticulaires,
alors que le soléaire est, lui, monoarti-
culaire. En travaillant assis, on donne
du mou aux gastrocnémiens qui ne peu-
vent plus se contracter. Par contre, plus
les jambes sont tendues plus ils seront
SEGMENTER LES MUSCLES POUR LES DOMINER
stimulés. L'idéal est de se pencher en
avant (comme au chameau ou à la presse
à cuisses), afin d'atteindre la relation ten-
sion/longueur idéale pour les gastroc-
némiens. Ainsi un entraînement sera
effectué jambes tendues, et l'autre assis,
jambes pliées.
Soléaire
Gastrocnémien,
chef latéral
Gastrocnémien,
chef médial
APPLICATIONS
POUR L'ARRIÈRE DES CUISSES
Mouvement au
Les ischio-jambiers ont une double
fonction :
rapprocher d'eux les mollets (en fai-
sant du leg curls par exemple) ;
relever le buste (en faisant du soulevé
de terre).
Lors d'un entraînement, on privilégiera
la première fonction, lors du suivant, la
seconde.
APPLICATIONS
POUR LES QUADRICEPS
Notre stratégie de distinction trouve ici
ses limites : difficile de vraiment diffé-
rencier les exercices de quadriceps. Nous
allons utiliser une stratégie artificielle,
alternance machine/barre libre, qui nous
permet de tourner sur trois exercices
principaux :
-> squat,
presse à cuisses,
hack squat.
Au lieu d'utiliser deux à trois mouve-
ments par séance, nous ne nous concen-
trons que sur un seul.
54 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
FAIRE FACE AUX BLESSURES
Il ne faut pas se voiler la face, l'incidence
des blessures est élevée dans les sports
de force. Environ 30% des bodybuilders
souffrent de traumatismes qui peuvent
être qualifiés d'assez sérieux pour per-
turber l'entraînement (Kolber, 2009). Les
statistiques médicales montrent que le
pourcentage de blessures en bodybuil-
ding est d'une pour 200 heures d'en-
traînement. La question n'est donc pas
de se demander si l'on va se blesser un
jour, mais plutôt quand.
Les blessures affectent à :
30% les épaules,
14% les bras,
-> 12% les genoux,
-> 11 % le dos (Graves, 2001).
Les exercices les plus incriminés se trou-
vent aussi être les plus populaires :
16% des blessures surviennent au
développé-couché,
-> 14% au développé pour les épaules,
-» 10% au squat (Eberhardt, 2007).
L'origine de la blessure est attribuée
dans :
45% des cas à un mauvais échauffement,
35% des cas à une surestimation de
ses capacités.
Les blessures se développent de manière
insidieuse au fil des entraînements, du
fait d'une sollicitation trop fréquente
cumulée avec une récupération trop
partielle.
Posez vos mains sur les coudes d'une
personne qui fait du développé-couché
lourd. Vous allez avoir l'impression que
ses tendons vont éclater. Ces micro-
dommages induits par l'entraînement
sont d'autant plus ennuyeux que les ten-
dons ont plus de mal à récupérer que les
muscles.
DESEQUILIBRES
DE RENFORCEMENT
La prise de force musculaire est nette-
ment plus prononcée que le renforcement
articulaire. Par exemple, par rapport à
des personnes sédentaires, les cham-
pions d'haltérophilie ont des quadriceps :
30% plus massifs ;
26% plus forts ;
mais le cartilage de leurs genoux n'est
que 5% plus épais (Gratzke, 2007) ;
l'arrière de leurs cuisses n'est que
1 1 % plus fort, ce qui souligne une grande
inégalité de puissance entre ces deux
muscles antagonistes.
Si l'on rajoute le fait que, passé un cer-
tain nombre d'années d'entraînement,
les cartilages commencent à dégénérer
plus qu'ils ne se renforcent, nous com-
prenons mieux l'incidence grandissante
des blessures.
CONCLUSION II se crée des disparités de
renforcement et des déséquilibres qui
prédisposent l'athlète à diverses patholo-
gies handicapantes. Dans ce contexte, la
prévention constitue la meilleure arme de
protection. Assurez-vous que vous déve-
loppez de manière égale les antagonistes
qui peuvent poser problème :
avant et arrière des épaules,
-> haut et bas des trapèzes,
dorsaux et pectoraux,
-> fléchisseurs et extenseurs des avant-
bras,
quadriceps et ischio-jambiers.
FAVORISER LA RÉGÉNÉRATION ARTICULAIRE 55
FAVORISER LA RÉGÉNÉRATION ARTICULAIRE
On dispose de deux techniques favorisant
la régénération articulaire.
L'APPROCHE NUTRITIONNELLE
Elle consiste à utiliser des compléments
alimentaires naturels capables d'accé-
lérer la reconstitution des cartilages
ainsi que leur lubrification. Par exemple,
durant 28 jours, des athlètes de haut
niveau souffrant des genoux ont reçu
quotidiennement :
-> soit un placebo,
H> soit 1 ,5 g de glucosamine.
La récupération de l'amplitude de mouve-
ment de la cuisse a été 40% plus rapide
sous glucosamine que sous placebo
(Ostojic, 2007).
Nous avons évalué l'efficacité des divers
suppléments «articulaires» dans le Guide
des compléments alimentaires pour spor-
tifs, ainsi que dans le Guide des complé-
ments alimentaires anti-âge, parus aux
éditions Vigot.
LA DÉCOMPRESSION
Les techniques de décompression ont
été élaborées pour les équipes profes-
sionnelles de football américain. Il s'agit
d'une discipline dans laquelle les trau-
matismes articulaires sont légion. Afin
de remettre très rapidement sur pieds
un joueur blessé, on lui décompresse
l'articulation douloureuse. Cette tech-
nique est déjà partiellement exploitée
lorsqu'on se suspend à la barre fixe afin
de décompresser ses lombaires en fin de
séance. Si cette relaxation vertébrale fait
du bien et permet de gagner des heures
de récupération, pourquoi ne pas l'appli-
quer plus systématiquement à toutes les
articulations?
La décompression est une technique
à utiliser le plus rapidement possible
après l'entraînement. La traction arti-
culaire retire une partie de la pression
exercée sur l'articulation, ce qui favorise
les échanges sanguins et la régénéra-
tion. Toutefois, il ne s'agit pas non plus
de s'arracher un membre. Les tractions
articulaires doivent s'effectuer naturel-
lement du fait de la gravité plutôt qu'à
cause d'une force extérieure ou d'un
à-coup.
TECHNIQUES
DE DÉCOMPRESSION VERTÉBRALE
Disque intervertébral
Le soir, nous mesurons de 1 à 2 cm de
moins que le matin, car la gravité tasse
nos disques intervertébraux, chassant
l'eau qu'ils renferment. En effet, nos
disques se comportent comme des
éponges: lorsqu'ils sont compressés,
l'eau s'évacue. Ils se remplissent de nou-
veau la nuit quand la pression est relâ-
chée grâce à la position allongée.
Comme la musculation compresse la
colonne vertébrale, il est judicieux de la
56 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
a
décompresser après la séance en se sus-
pendant à la barre fixe durant au moins
30 secondes H.
Une technique plus radicale consiste
à s'attacher par les pieds à une barre
fixe et à rester suspendu dans le vide.
L'inversion, en plaçant la tête en bas et les
pieds en haut, décompresse la colonne
vertébrale, réduisant ainsi les douleurs
lombaires (Richmond, 2009) U 1. La cir-
culation lymphatique est accélérée du fait
d'un drainage naturel, particulièrement
appréciable après un entraînement des
cuisses (Cerniglia, 2007).
Les premières fois que vous mettrez la
tête en bas, des sensations désagréables
peuvent apparaître. Vous pouvez avoir
l'impression que votre visage et vos yeux
se remplissent de sang. Il s'agit de symp-
tômes similaires à ceux subis par les cos-
monautes lors des premiers jours dans
l'espace.
Le rythme cardiaque, la pression arté-
rielle et intraoculaire augmentent, ce qui
témoigne du fait que le corps n'est pas
habitué à avoir la tête en bas. Pour ces
raisons, il convient de :
se familiariser de manière progres-
sive, jusqu'à ce que ces phénomènes
disparaissent ;
ne pas se placer tête en bas si l'on
n'est pas en bonne santé ;
attendre quelques minutes après un
effort violent avant l'inversion.
Une fois habitué, il est possible de res-
ter tête en bas plusieurs minutes sans
aucun problème. Cependant, rien ne vous
empêche de remonter périodiquement
le buste quelques dizaines de secondes
avant de vous replacer tête en bas.
Les appareils de décompression qui met-
tent les pieds en l'air sont très utiles pour
lutter contre le mal de dos. Il est estimé
que chaque millimètre retrouvé au niveau
des disques intervertébraux diminue de
30% la douleur (Apfel, 2009). On peut
en déduire l'effet néfaste inverse: plus
la colonne se tasse, plus elle risque de
devenir douloureuse.
ATTENTION !
Cet exercice ne doit être exécuté
que par des personnes en bonne
santé. Il est à proscrire absolument
si vous souffrez d'hypertension ou
en cas de suspicion d'anévrisme.
FAVORISER LA RÉGÉNÉRATION ARTICULAIRE 57
Note: dans l'espace, le dos peut devenir
douloureux car les disques interverté-
braux gonflent excessivement du fait de
l'absence de pesanteur Sans en arriver là,
il vaut mieux un disque bien plein que tout
raplapla. Lorsque les disques sont déshy-
dratés, ils sont beaucoup plus vulnérables
et instables, augmentant ainsi les risques
de blessures. Cependant, une blessure sur
un disque hydraté peut parfois s'avérer plus
grave, en entraînant une fuite plus impor-
tante de matière [gel du nucleus pulposus]
venant compresser la racine des nerfs
spinaux.
TECHNIQUES
DE DÉCOMPRESSION ARTICULAIRE
Grâce à la suspension par les pieds, les
articulations des chevilles, des genoux et
des hanches sont mieux décompressées,
ce qui fait gagner des heures de récupé-
ration. Cette position tête en bas est donc
très appropriée juste après un entraîne-
ment des membres inférieurs.
A ATTENTION!
Les recherches montrent que la
traction vertébrale réduit tem-
porairement la force des cuisses
(Proulx, 2010). En conséquence,
pratiquez-la après et non avant
l'entraînement.
■■■■■■■■■■■■■
Suspendu par les mains à la barre fixe, il
n'y a pas que la colonne vertébrale qui se
trouve décompressée. Les articulations
des poignets, des coudes et des épaules
sont, elles aussi, décompressées avec les
mêmes bénéfices régénérateurs.
LA POSITION DU FŒTUS BODYBUILDÉ
Afin que la suspension par les pieds
décompresse toutes les articulations
et non plus seulement celles du bas du
corps, accrochez-vous par les pieds à
la barre fixe, mais au lieu de lâcher les
mains, conservez-les arrimées à la barre
fixe S. Il s'agit d'une sorte de position
fœtale qui décompresse toutes les arti-
culations durement sollicitées par la
musculation.
Dans un premier temps, avec la tête
relevée, il y aura moins de problèmes
qu'avec la tête en bas. De plus, le fait que
les bras soient accrochés à la barre étire
le supra-épineux et l'infra-épineux, deux
muscles mis à très rude épreuve par le
bodybuilding. Leur étirement préviendra
les spasmes et les douleurs qui les affec-
tent, tout en accélérant leur régénération.
Afin d'accentuer leur étirement, vous
pouvez lâcher (prudemment) une main,
ce qui fait porter beaucoup plus de ten-
sion sur le bras qui reste accroché. Après
quelques dizaines de secondes, raccro-
chez-vous et relâchez l'autre bras.
58 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
EN CAS DE BLESSURE, EXPLOITEZ LA CROSS ÉDUCATION !
Si vous êtes droitier, vous écrivez correctement de la main droite. Avec la gauche,
votre écriture laisse probablement à désirer, mais vous vous en sortez quand
même. Pourtant, personne ne vous a appris à écrire de la main gauche. Il y a
simplement eu un transfert partiel vers la main gauche de l'apprentissage qu'a
subi la main droite. C'est ce que l'on appelle la «cross éducation».
Ce phénomène de transfert existe également en musculation. Comme pour
l'écriture, il est purement nerveux. Mais sa conséquence est que si vous n'en-
traînez que le bras droit, votre bras gauche prend lui aussi de la force. Cette
progression représente environ 10-15 % des gains réalisés sur le côté entraîné.
Ce taux peut sembler modeste, mais lorsque l'on est blessé et que l'on n'est
pas capable de s'entraîner d'un côté, il est bon de maintenir le travail du côté
valide, afin de conserver le maximum de force et de faciliter la reprise de l'en-
OPTIMISER SA PUISSANCE GRÂCE AU BLOCAGE RESPIRATOIRE 59
on aurait pu s'en douter puisque le blo-
cage est un réflexe naturel et que la
nature fait en général bien les choses.
Le blocage :
accroît la pression intra-abdominale,
ce qui protège la colonne vertébrale ;
abaisse le stress cérébro-vasculaire
(Haykowsky, 2003) ;
engendre une cardio-protection (Hay-
kowsky, 2001).
C'est pour toutes ces raisons que l'on a
le réflexe de bloquer sa respiration avec
des charges lourdes. Certains en ont
conscience, d'autres non. Ceci ne veut
pas dire qu'il n'y ait pas de risques inhé-
rents au blocage, mais le non-blocage
présente également des risques. Au-delà
de la respiration, c'est le travail lourd qui
est dangereux. C'est au bodybuilder d'en
être conscient et de gérer au mieux ce
risque.
Le blocage ne présente malheureuse-
ment pas que des avantages car il:
-> accélère les phénomènes d'asphyxie
produits par le travail lourd ;
renforce le sentiment de fatigue aussi
bien musculaire que cérébral.
C'est pour minimiser ces inconvénients,
ainsi que les risques inhérents au blo-
cage, qu'il est important d'apprendre à
respirer afin de vous garantir une per-
formance optimale. Le blocage doit être
le plus bref possible. Pour cela, il doit
correspondre au passage le plus difficile
du mouvement ; ensuite, relâchez un tout
petit peu d'air.
On voit aussi souvent écrit qu'il faut inspi-
rer lors de telle ou telle phase du mouve-
ment. Là encore, cela ne correspond pas
aux contraintes auxquelles nous soumet
un travail lourd. Sous charge extrême, il
est loin d'être évident de respirer. Inspirer
lorsque la pression du poids paralyse les
muscles respiratoires n'est pas chose
facile. Ensuite, comme nous l'avons dit
plus haut, il faut pouvoir tolérer une dimi-
nution temporaire de la force musculaire.
Il ne s'agit pas non plus de bloquer la
respiration au cours d'un échauffement
léger. Il faut savoir utiliser les avantages
du blocage à bon escient. Cette évidence
est pourtant plus facile à énoncer qu'à
mettre en œuvre. C'est pour cette rai-
son que la bonne respiration réclame un
apprentissage long qui s'acquiert au fil
des entraînements.
ATTENTION A LA POSITION DE LA TETE
La position de la tête affecte l'équilibre
en modulant la contraction des muscles
de la posture. Même si ces contractions
et ces relâchements ne sont pas très
intenses, ils sont inévitables. Ils expli-
quent que debout, lorsque l'on regarde
en l'air, on tend à basculer en arrière.
Au contraire, lorsque l'on regarde vers le
bas, on pique du nez.
Il est impératif de définir une stratégie
claire quant à la position de sa tête durant
un exercice. Voici quelques règles de base
à toujours respecter:
> Il faut avant tout éviter de tourner la
tête latéralement. Ces mouvements
inutiles entravent la bonne contraction
musculaire et risquent d'engendrer des
problèmes au niveau cervical.
> Il est préférable de ne pas trop bouger
la tête de haut en bas, même si de petits
mouvements sont possibles.
> Dans le doute, conservez la tête fixe.
> Sauf pour quelques mouvements exé-
cutés en unilatéral, il ne faut jamais avoir
la tête tournée sur le côté.
> Il est complètement contre-productif
de secouer frénétiquement la tête quand
60 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
l'exercice devient vraiment difficile. Au
contraire, lorsque l'on force, il est important
que le corps forme un bloc rigide.
Voici quelques applications pratiques :
les lombaires : regardez légèrement vers
le haut pour obtenir une bonne contraction ;
les abdominaux : regardez vos abdos,
c'est-à-dire vers le bas ;
les pectoraux : aux dips, regardez vers
le bas afin de ne pas entraver le circuit
nerveux, ce qui se traduirait par des four-
millements dans les mains ;
-> les quadriceps: au squat, le fait de
conserver la tête légèrement en hauteur
favorise l'équilibre et protège la colonne
vertébrale.
ES EQUIPEMENTS DE PROTECTION
Face aux écrasements articulaires que
subissent les bodybuilders, il existe des
équipements de protection. Encore faut-il
savoir les utiliser convenablement.
CEINTURE OU PAS CEINTURE ?
Chez les personnes âgées de 1 9 à 46 ans :
-> un tiers de la population sédentaire
montre des signes de dégénérescence
vertébrale ;
cette incidence grimpe à 75% chez les
sportifs de haut niveau (Ong, 2003).
Il apparaît légitime de vouloir préserver
sa colonne vertébrale.
Le premier des accessoires de soutien,
c'est la ceinture de force que l'on s'atta-
che autour de la taille Bien que très
simple, son usage reste controversé car,
outre ses avantages, elle n'est pas sans
inconvénients.
AVANTAGES DE LA CEINTURE
ELLE PROTÈGE LE DOS
Par exemple, suite à une séance de mus-
culation incluant des exercices de base
lourds (soulevé de terre, squat, rowing.J,
la taille de la colonne vertébrale des
bodybuilders diminue de :
3,59 millimètres sans ceinture,
2,87 millimètres avec ceinture
(Bourne, 1991).
ELLE PROCURE DE LA RIGIDITE
Les muscles du rachis assurent la trans-
mission de la force des cuisses vers le
torse. Si ces muscles venaient à faiblir,
votre série en serait compromise.
La ceinture n'agit que de manière indi-
recte sur la colonne vertébrale. En empê-
chant le «ventre » de partir en avant, elle
accroît de 25 à 40% la pression intra-
abdominale, ce qui rigidifie la colonne
(Renfro, 2006). Cette propriété implique
qu'une ceinture ait besoin d'être large
devant (et non toute fine).
JL À gauche, ceinture de powerlifting ; à droite, ceinture de
bodybuilding
LES ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION 61
La ceinture tend également à diminuer
les dangereux mouvements latéraux de la
colonne (Giorcelli, 2001). Ceci signifie que
le torse reste plus droit, au lieu d'osciller
de droite à gauche.
ELLE AMÉLIORE LA PERFORMANCE
Stabilisant le dos lorsque les poids
deviennent importants, la ceinture per-
met un gain de force en secondant les
muscles de soutien de la colonne verté-
brale. Par exemple, la ceinture améliore
de 8% la performance d'un squat réalisé
à 90% du maximum chez des bodybuil-
ders entraînés (Zink, 2001).
ELLE PRÉVIENT LES VARICOCÈLES
La varicocèle est une varice des testicules
qui peut conduire à une infertilité. C'est
essentiellement le testicule gauche qui
est touché. Son incidence est de :
-> 20% chez les hommes sédentaires,
67% chez les bodybuilders qui font
régulièrement du squat sans ceinture,
33% chez les squatters utilisant une
ceinture (Rahimi, 2004).
Ainsi, la ceinture protège les testicules,
mais de manière partielle uniquement.
Note: les symptômes de la varicocèle chez
les bodybuilders sont une douleur testicu-
laire lors d'un blocage respiratoire intense.
INCONVÉNIENTS DE LA CEINTURE
Pourtant, beaucoup d'haltérophiles de
très haut niveau ont renoncé à utiliser la
ceinture alors qu'ils pourraient être les
premiers à en bénéficier. En effet, la cein-
ture n'a pas que des avantages. Elle :
-> gêne le mouvement en augmentant la
rigidité du torse ;
empêche de bien respirer. Ceci est parti-
culièrement problématique pour les séries
dépassant 12 répétitions. Dans ce cas, évi-
tez au moins de trop la serrer. Ne la serrez
que pour les séries lourdes et courtes ;
n'est pas utile à tout le monde. L'idéal
est de posséder une sangle abdominale et
des lombaires si puissants que l'usage de
la ceinture devient superflu.
LA CEINTURE COMME RÉVÉLATEUR
Si la ceinture augmente beaucoup votre
force, il s'agit d'une bonne nouvelle qui
en cache une mauvaise. Plus la cein-
ture augmente la performance, plus elle
témoigne du fait que vos muscles de gai-
nage ne sont pas assez puissants. Il va
falloir remédier à ce déficit de force afin
de ne pas compter uniquement sur la
ceinture pour votre protection vertébrale !
CEINTURE + BLOCAGE RESPIRATOIRE
FONT-ILS BON MÉNAGE?
Nous venons d'expliquer que le blocage
respiratoire était un réflexe naturel. Ce
que la nature n'a pas prévu, c'est que nous
renforcerions artificiellement la pression
intra-abdominale grâce à une ceinture.
Lorsque celle-ci est très serrée, le blocage
respiratoire devient nettement plus ris-
qué. Il est probable que les mécanismes
protecteurs pour le cerveau et pour le
cœur qui se mettent en place deviennent
inadéquats à cause de la ceinture.
SAVOIR ADAPTER SON SERRAGE
Le niveau de serrage de la ceinture doit
être mis en adéquation avec la charge
manipulée.
plus le poids est conséquent, plus le
serrage pourra être important ;
par contre, il est inutile de serrer à
réchauffement ;
-> entre les séries, ne conservez pas la
ceinture serrée, retirez-la ;
dans certains mouvements qui ne
mettent pas en jeu la colonne comme les
mollets, assis par exemple, la ceinture ne
présente aucune utilité ;
62 DE NOUVEAUX OBJECTIFS POUR CONTINUER À PROGRESSER
ne La serrez pas de manière impor-
tante du jour au lendemain.
Utilisez donc la ceinture de façon pro-
gressive et avec discernement !
BANDES AUX POIGNETS
Comme on enserre la taille avec une
ceinture, il est possible de renforcer les
poignets grâce à des bandes élastiques
CD É. Ces bandes sont particulièrement
utiles lorsque l'on manipule de lourdes
charges qui pressurisent directement les
poignets aux presses pour les épaules et
pectoraux, ainsi que dans les exercices
de biceps ou de triceps. Lors des séries
les plus lourdes, les bandes épargnent les
poignets.
Nous conseillons d'utiliser les bandes
les plus fortes (celles interdites dans
les compétitions de powerlifting), mais
de choisir le modèle le plus court en
longueur. En ne serrant pas beaucoup
la bande, vos poignets recevront une
bonne protection. Pour les séries les
plus lourdes, serrez-les un peu plus. Il
est préférable de faire ainsi que de serrer
très fortement des bandes de plus faible
puissance.
BANDES AUX GENOUX
L'objectif premier de ces bandes est de
protéger le genou en stabilisant l'articu-
lation. Mais grâce à l'effet ressort qu'elles
procurent, elles font gagner entre 15 et
50 kg sur un squat. Plus le bodybuil-
der possède de longues jambes, plus il
va augmenter ses performances grâce
aux bandes. Sur le plan du recrutement
musculaire, les bandes subtilisent une
partie du travail des quadriceps, le repor-
tant sur les fessiers, ce qui ne constitue
pas une redistribution favorable pour le
bodybuilder.
STRAPS
Dans de nombreux exercices, les mains
lâchent prise progressivement, ce qui
peut interrompre une série de manière
prématurée. Ce problème est surtout
présent dans les mouvements de dor-
saux comme le tirage à la barre fixe, le
LES ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION 63
rowing, Le soulevé de terre, ou encore
les shrugs. Afin de renforcer la prise en
main, il existe des straps qui agissent
comme une seconde main U S U.
Bien qu'efficaces, les straps vont mal-
heureusement limiter le renforcement
des avant-bras.
Si, grâce à de grandes mains puissantes
ou des os métacarpes courbés comme
ceux des singes, vous conservez par-
faitement les barres en main, leur rôle
devient superflu. Si, par contre, vous
avez de petites mains qui manquent de
puissance, les straps peuvent pallier ce
problème.
Il est très important de bien les appliquer.
Si la main passe devant la barre, il faut
commencer à enrouler les straps derrière
la barre. L'erreur classique étant de les
enrouler en commençant du même côté
que les mains.
\§\ Positionnement correct des straps
ICES
POUR LES PRINCIPAUX
GROUPES MUSCULAIRES
66 i ÉLARGISSEZ VOS ÉPAULES
ELARGISSEZ VO
!
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES
Le deltoïde est un muscle monoarticulaire qui fait bouger le bras dans tous les sens.
De manière un peu artificielle, le deltoïde se subdivise en trois parties:
Q Lavant, constitué des faisceaux antérieurs qui lèvent le bras en avant.
□ La partie latérale ou portion moyenne, composée d'un nombre variable de faisceaux,
qui élève les bras sur le côté.
H Les faisceaux postérieurs qui tirent le bras vers l'arrière.
Des épaules très larges et bien développées surclassent immédiatement un athlète.
Clavicule
Deltoïde,
/portion moyenne N
multipennée
Clavicule
Vue de face
Scapula
Vue de dos
LES 5 DIFFICULTES DES EPAULES
Il existe cinq difficultés très communes qui affectent le développement des épaules.
L'ÉTROITESSE D'ÉPAULES
Plus les clavicules sont larges, plus la carrure paraît impressionnante. Comme il n'est
pas possible d'élargir ses clavicules, la seule alternative pour les bodybuilders ayant
des épaules étroites est de développer autant de deltoïdes que possible.
LE MANQUE DE MASSE GENERALE
Comme pour tous les groupes musculaires, l'un des gros problèmes potentiels est
bien évidemment le manque de masse. L'importance des deltoïdes sera d'autant plus
grande si vous êtes étroit d'épaules et/ou large de taille.
LES 5 DIFFICULTÉS DES ÉPAULES 67
LE DÉSÉQUILIBRE AVANT/ ARRIÈRE
Au-delà du manque de masse, il est très rare que le deltoïde se développe naturelle-
ment de manière harmonieuse. Le déséquilibre le plus classique consiste à avoir tout
dans l'avant de l'épaule, un peu sur la partie latérale et rien derrière. Il s'agit d'une
dissymétrie classique, parfaitement illustrée par les mesures scientifiques de Jerosch
(1989). Par rapport à des sédentaires, les bodybuilders ont un deltoïde :
avant 5 fois plus massif,
latéral 3 fois plus gros,
arrière qui n'est que de 10 à 15% plus volumineux.
Ce déséquilibre n'est pas dû forcément à de la mauvaise volonté. Jerosh montre un
manque de corrélation entre le nombre de séries effectuées pour l'arrière d'épaules
et le développement de ce muscle. En d'autres termes, les faisceaux postérieurs de
l'épaule se développent difficilement. L'un des principaux obstacles à leur progression
étant que l'on a du mal à les isoler et donc à les recruter.
LE DÉSÉQUILIBRE ÉPAULES/TRAPÈZE
Lorsque l'on est étroit de clavicules, le recrutement du trapèze est favorisé au détri-
ment de celui du deltoïde durant les exercices d'épaules. En s'hypertrophiant, les
trapèzes accentuent d'autant l'impression d'étroitesse des clavicules. Plus le déséqui-
libre entre ces deux muscles augmente, plus ce phénomène de recrutement moteur
défectueux s'aggrave. Dans ce cas de figure, il convient de limiter le plus tôt possible
le travail des trapèzes afin de permettre aux épaules de se développer.
LES DOULEURS D'ÉPAULES
Plus que toute autre articulation, l'épaule est sujette à des douleurs diverses qui handi-
capent l'entraînement ainsi que la force. Cette vulnérabilité a une quadruple origine :
> Afin de permettre au bras de se mouvoir dans quasiment toutes les directions, l'ar-
ticulation de l'épaule est assez instable et peu protégée.
> Le deltoïde est sursollicité, travaillant dans quasiment tous les exercices du haut
du corps et dans un certain nombre de mouvements pour les membres inférieurs
(squat, soulevé de terre...). Il n'a donc que peu de temps pour récupérer entre deux
entraînements.
> Les bodybuilders sont rarement tendres
avec leurs épaules, n'hésitant pas à les
placer dans des positions périlleuses en
trichant lors de mouvements comme le
développé-couché, les presses-épaules,
les tirages pour le dos..., afin de soulever
le plus lourd possible.
> Les déséquilibres de force y sont nom-
breux (voir encadré page suivante).
ATTENTION AU BILATERAL
EN CAS DE BLESSURE !
Lorsqu'une épaule est douloureuse,
on a tendance à trop utiliser l'autre
deltoïde dans les mouvements bila-
téraux comme le développé-couché
ou les presses-épaules à la barre. À
terme, cette asymétrie des forces
peut sursolliciter le côté sain, ce der-
nier finissant par se blesser.
68 ÉLARGISSEZ VOS ÉPAULES
CES DESEQUILIBRES QUI METTENT EN PERIL NOS EPAULES
Plus du tiers des bodybuilders examinés par Jerosch (1989) souffraient de patho-
logies au niveau de l'articulation de l'épaule. Ces blessures sont attribuables
en grande partie à des déséquilibres de force. Par rapport à la normale, chez le
bodybuilder :
> Le tendon du supra-épineux est jusqu'à
deux fois plus volumineux (Jerosch, 1989).
Cette croissance tendineuse reflète l'hyper-
trophie de ce muscle qui, pourtant, n'a
que peu de place pour se mouvoir. Plus
le supra-épineux est gros, plus il risque
d'être écrasé contre l'acromion, ce qui
engendre des douleurs, une inflammation,
et limite le mouvement. À force de frotter,
il peut finir par se déchirer.
> La circonférence des tendons des deux
autres stabilisateurs de l'épaule (infra-
épineux et sub-scapulaire) est quasiment
similaire, ce qui témoigne de leur faible
renforcement.
Muscles de la coiffe des rotateurs
Subscapulaire Infra-épineux
Supra-épineux
Supra-épineux,
tendon
Petit rond
Vue de face
Trapèzes
Portion supérieure Portion inférieure
> le ratio de force (force totale divisée par
le poids de corps) montre un surplus
de puissance de 27% du haut du tra-
pèze mais un déficit de force de 10%
dans le bas du trapèze (Kolber, 2009).
Contrairement à la partie supérieure, le
bas des trapèzes est indispensable pour
stabiliser les omoplates, et donc l'épaule
lors des exercices de musculation.
LES 5 DIFFICULTÉS DES ÉPAULES 69
> L'amplitude de mouvement de l'épaule est réduite de 15 % (Kolber, 2009).
En perdant de l'amplitude, les risques de blessures augmentent.
CONCLUSION En ayant trop de deltoïde antérieur et pas assez :
d'arrière d'épaule,
-> d' infra-épineux,
-> de trapèze inférieur,
-> de souplesse,
l'articulation de l'épaule tend à se «déboîter». La somme de tous ces déséqui-
libres sur une articulation si fragile accroît les risques de blessure. N'attendez
pas qu'il soit trop tard ! Il faut tout faire pour corriger ces déséquilibres.
IMPACTS PATHOLOGIQUES DE L'ENTRAINEMENT DES DELTOÏDES
SUR LA COIFFE DES ROTATEURS
Surface de frottement de
l'inf ra-épineux contre l'acromion
Les mouvements d'épaules vont avoir un double
impact pathologique sur les muscles de la coiffe des
rotateurs :
D Quand l'humérus est en rotation interne.
Lorsqu'on lève le bras avec l'humérus en rotation
interne, comme dans les élévations latérales ou au
rowing debout, l' infra-épineux frotte contre l'acro-
mion. Ce rabotage quasi systématique peut conduire
à une déchirure.
0 Quand l'humérus est en rotation externe.
Lorsqu'on lève le bras avec l'humérus en rotation
externe, comme dans les presses-épaules, avec le
coude orienté vers l'extérieur, le supra-épineux
frotte contre l'acromion. Ce rabotage peut induire
une déchirure. Cette sape musculaire est d'autant plus
importante que l'on a hypertrophié le supra-épineux
aux élévations latérales
avec haltères.
En cas de douleur du
supra-épineux (on a l'im-
pression d'avoir mal au
plus profond du trapèze
supérieur), il faut ten-
ter les presses-épaules
avec les coudes orien-
tés vers l'avant (voir
page 81). La pression
sur le supra-épineux sera moindre, réduisant d'au-
tant les risques de douleurs.
Surface de frottement du
supra-épineux contre l'acromion
70 ÉLARGISSEZ VOS ÉPAULES
IMPACTS PATHOLOGIQUES DE L'ENTRAÎNEMENT DES ÉPAULES
SUR LES BICEPS
Lors d'exercices tels que le développé derrière la nuque ou les élévations laté-
rales, le chef long du biceps est plaqué contre la gouttière bicipitale (sillon
intertuberculaire). Il en résulte un frottement qui peut endommager le tendon
(voir page 197). Afin d'améliorer la résistance mécanique ainsi que la lubrifi-
cation de ce tendon, échauffez bien vos biceps avant de travailler les épaules.
! ATTENTION !
Il ne faut pas confondre une inflammation du tendon du chef long du biceps avec
LES STRATÉGIES DE RATTRAPAGE DES ÉPAULES
COMMENT ÉLARGIR LES DELTOÏDES ?
Comme il n'est pas possible d'élargir ses clavicules, la seule solution pour gagner
en largeur est d'hypertrophier la partie latérale du deltoïde. Quatre stratégies sont
disponibles pour nous y aider :
LA PRIORITÉ
Il n'existe pas vraiment de difficulté pour développer la partie latérale du deltoïde. Il
suffit de lui donner la priorité dans ses entraînements. Au lieu de travailler surtout
LES STRATÉGIES DE RATTRAPAGE DES ÉPAULES | 71
l'avant de L'épaule avec les différentes presses, les entraînements se focaliseront
essentiellement sur les élévations latérales. Après, ce n'est plus qu'une question de
temps et de volonté.
BIEN CIBLER LE TRAVAIL DE LA PORTION MOYENNE
Le but des élévations latérales est de recruter la portion moyenne des épaules, pas de
soulever lourd par n'importe quel moyen. Il faut s'appliquer à effectuer les élévations
à la force du deltoïde latéral plutôt qu'avec les trapèzes ou l'avant de l'épaule.
L'UNILATÉRAL
Comme pour tous les points faibles, l'unilatéral est une technique à privilégier. Il sera
beaucoup plus difficile pour les trapèzes d'empêcher le recrutement du deltoïde si vous
effectuez vos élévations avec un seul bras à la fois. L'isolation est donc meilleure. Il en
sera de même pour la concentration et la force.
LE DÉGRESSIF
Les séries dégressives sont probablement la technique d'intensification la plus popu-
laire pour hypertrophier les épaules. Le dégressif permet de prendre à la fois :
lourd sur un mouvement partiel et triché,
léger pour une exécution stricte et ample.
Cette technique de dégressives convient aussi bien à la partie latérale que postérieure
du deltoïde.
Infra
faisceaux
COMMENT REMETTRE À NIVEAU L'ARRIÈRE DE L'ÉPAULE ?
Un arrière d'épaule déficient a souvent pour origine une difficulté à ressentir ce muscle
travailler car :
on tend à bâcler son mouvement, surtout afin de soulever le plus de poids possible ;
-> on exécute l'exercice avec d'autres muscles que l'arrière de l'épaule, en particulier
ELARGISSEZ VOS EPAULES
Jonction
deltoïde latéral/
deltoïde postérieur
Deltoïde,
faisceaux postérieurs
Deltoïde,
portion moyenne
les triceps, les trapèzes et/ou les dor-
saux. Bien souvent, les bodybuilders
qui ont le dos «épais» ont du mal à
travailler l'arrière de l'épaule car leur
dos fait tout le travail. En rapprochant
les omoplates à chaque répétition, ils
arrivent à faire leurs exercices d'ar-
rière de l'épaule malgré un minimum
de travail du deltoïde.
Avec un point faible que l'on a du mal à
recruter, le «toujours plus lourd» est
rarement la solution. L'accent doit être
mis sur la contraction, quitte à s'en-
traîner léger pour apprendre à son
muscle à intervenir le plus puissam-
ment possible dans l'exercice.
DIVISER POUR RÉGNER
Dans le but de faciliter leur dévelop-
pement, les faisceaux postérieurs de
l'épaule peuvent être subdivisés en
trois parties. Cette distinction fournit
trois structures d'entraînement différentes, que vous pourrez alterner afin de travailler
très fréquemment l'arrière de l'épaule sans le surentraîner.
JONCTION DELTOÏDE LATÉRAL/DELTOÏDE POSTÉRIEUR
Le développement de l'épaule commence à se gâter sur la partie antérieure du del-
toïde latéral. Plus on progresse vers l'arrière, plus le muscle s'atrophie. Il faut donc
reprendre les choses en main un peu avant la fin de la partie latérale. Ce déséquilibre
s'explique facilement :
jê± le segment antérieur du deltoïde latéral est fortement sollicité
Jffl^^ dans tous les exercices de presse ;
dKMLJ -> aux élévations latérales, afin de mettre le plus lourd possible,
^3W^-i nous sollicitons plus volontiers la partie antérieure (plus puissante)
m fk q ue la partie postérieure (plus faible) du deltoïde latéral.
H H Afin de mettre l'accent sur la jonction postérieur/latéral lors des
^ Ml élévations latérales :
^■1 > Inclinez le buste en avant de 10 ou 20°, au lieu de le conserver
A SÊm bien droit. Se pencher en avant est facile avec haltères CD ou à la
poulie.
> Débutez l'exercice avec le petit doigt orienté vers le haut plutôt
qu'avec tous les doigts parallèles au sol. Vous arriverez alors dans
la position de contraction avec le petit doigt placé plus haut que le
pouce. Ce placement évite l'inutile rotation du deltoïde s'effectuant
j| P lorsque l'on incline progressivement l'haltère vers l'avant au fil du
m - M . mouvement, comme pour verser de l'eau avec un pichet.
UJ Elévations latérales, 1
penché en avant
LES STRATÉGIES DE RATTRAPAGE DES ÉPAULES 73
Cette inclinaison du buste et cette position de la main dimi-
nuent votre force, mais l'isolation de la jonction latéral/
arrière est bien meilleure qu'avec les versions classiques.
MILIEU DE L'ARRIÈRE DE L'ÉPAULE
Il s'agit bien entendu de la partie la plus importante de
l'arrière de l'épaule. L'exercice n° 1 pour la travailler, ce
sont les élévations latérales, penché en avant. Nous les
abordons en détail page 87.
ARRIÈRE DE L'ARRIÈRE DE L'ÉPAULE
Les faisceaux les plus à l'extrême de l'arrière de l'épaule
sont les mieux à même d'épaissir votre deltoïde.
Malheureusement, ce sont des fibres difficiles à recruter
avec les exercices classiques. Par contre, ce segment est
très sollicité lors des mouvements d'infra-épineux [2] (voir
page 136). Pour accentuer le travail du deltoïde postérieur,
privilégiez la partie contraction de ces exercices plutôt que
l'étirement.
ENCHAÎNER L'ENTRAÎNEMENT DE CES 3 PORTIONS D'ARRIÈRE
Comme pour tous les points faibles, il faut entraîner l'arrière de l'épaule le plus sou-
vent possible.
Ceci ne signifie pas qu'il faille la travailler tout le temps avec un maximum de poids
et de séries. La bonne alternance de séances lourdes avec des rappels légers permet
d'éviter le surentraînement malgré un travail quasi quotidien.
Le pilier de ce chantier de rattrapage, c'est bien sûr la séance lourde constituée de
5 à 10 séries. En effet, un effort intense effectué avec très peu de séries est rarement
la solution pour un point faible qui a pour origine un recrutement moteur défectueux.
TIRER PARTI DES COURBATURES
L'idéal est d'avoir une bonne courbature le lendemain de la séance lourde. Se réentraî-
ner sur une courbature est une stratégie de restructuration du recrutement moteur. La
courbature décuple les sensations musculaires, ce qui améliore le ressenti du muscle
ciblé et apprend à mieux le recruter. Deux cas de figures se présentent :
si vous avez de la force, retravaillez lourd mais de manière encore plus ciblée que
la veille ;
si vous n'avez pas de force, n'effectuez que quelques séries longues de récupération.
Le summum de dégâts musculaires est en général atteint 48 heures après une séance
lourde traumatisante. À ce moment-là :
si vous sentez que le muscle est épuisé, ne le retravaillez pas ;
sinon, faites 2 à 3 séries de pompage facile afin d'activer la récupération.
Et ainsi de suite sur les différents jours qui composent un cycle. Par contre, la veille
de l'entraînement lourd, laissez reposer complètement avant de reprendre le cycle.
[2j Rotations de « l'auto-stoppeur »
à la poulie
74 ÉLARGISSEZ VOS ÉPAULES
STRUCTURE DES CYCLES
Une rotation d'entraînement des trois zones postérieures forme un cycle complet. En
alternant les recrutements de ces trois régions :
il sera plus difficile de surentraîner l'arrière de l'épaule ;
vous aurez plus de chances d'obtenir des résultats rapides.
1 er CYCLE
Séance lourde : élévations latérales, légèrement incliné en avant pour cibler la jonction
deltoïde latéral/deltoïde postérieur.
Les entraînements de récupération effectués dans les jours qui suivent se focaliseront
sur les élévations, penché, pour le milieu de l'arrière et sur les exercices d'infra-
épineux pour l'arrière de l'arrière.
2 e CYCLE, 3 À 5 JOURS PLUS TARD
Séance lourde : élévations, penché, pour le milieu de l'arrière de l'épaule.
Les entraînements de récupération se focaliseront sur des élévations latérales, légè-
rement incliné en avant, et sur les mouvements d'infra-épineux.
3 e CYCLE, 3 À 5 JOURS PLUS TARD
Séance lourde : exercices d'infra-épineux.
Les entraînements de récupération se focaliseront sur les élévations, penché, et sur
les élévations latérales, légèrement incliné en avant. Et ainsi de suite !
TECHNIQUE D'ENTRAÎNEMENT POUR RATTRAPER
L'ARRIÈRE DE L'ÉPAULE
LA PRÉFATIGUE
La préfatigue est très appropriée pour le travail
d'un petit muscle comme l'arrière de l'épaule.
Elle se pratique en combinaison avec des exer-
cices pour les dorsaux. Si l'on privilégie l'arrière de
l'épaule, cela revient aussi à dire que l'on sacrifie
un peu l'efficacité de son entraînement du dos. Il
s'agit donc d'un choix stratégique à faire. Mais ce
sacrifice ne sera que temporaire, le temps d'alté-
rer la structure du recrutement moteur.
Deux stratégies de préfatigue sont utilisables en
alternance :
> Avant d'effectuer des tirages pour le grand dor-
sal H, placez un exercice d'arrière de l'épaule
comme les élévations, penché en avant.
> Avant un mouvement de rowing H, placez un
exercice d'infra-épineux.
TECHNIQUE D'ENTRAÎNEMENT POUR RATTRAPER L'ARRIÈRE DE L'ÉPAULE | 75
5 séries en préfatigue suffisent le jour d'un entraî-
nement de dos. Ensuite, terminez votre séance
des dorsaux de manière habituelle.
IMPACTS À COURT TERME
Il faut travailler jusqu'à l'échec lors du mouve-
ment pour l'arrière de l'épaule. L'idéal est même
d'obtenir une forte brûlure. Les dégressives sont
tout à fait appropriées afin d'atteindre cet objec-
tif. Passez ensuite rapidement à l'exercice de dos.
Les dorsaux et les bras soutiendront le travail de
l'arrière de l'épaule, y exacerbant la brûlure et la
congestion. Les faisceaux postérieurs de l'épaule
feront avec le peu de force qui leur reste, épuisant
ainsi ce muscle.
Note : en préfatigue, la perte de force sur l'exercice
de dos est plus conséquente que l'on pourrait s'y
attendre, vue la faible masse de l'arrière de l'épaule.
ALTÉRATIONS MOTRICES À LONG TERME
À terme, la répétition de ces supersets induit de
profonds changements dans la structure du recru-
tement moteur. Après plusieurs semaines de pré-
fatigue, lorsque vous allez reprendre le travail classique, des courbatures intenses de
l'arrière de l'épaule suivront les séances de dorsaux, chose qui n'arrivait jamais avant
l'introduction de la préfatigue.
Ce changement s'explique facilement. Avec la préfatigue, l'arrière de l'épaule tente
de participer comme il peut à l'effort de l'exercice du dos. Mais comme il est fatigué,
ses efforts sont vains. Lorsqu'il n'y a plus de préfatigue, l'obstacle est levé et son
recrutement est d'autant plus grand que nous l'avons bridé auparavant. Les semaines
d'entraînement en préfatigue ont servi de phase d'apprentissage moteur pour l'arrière
du deltoïde.
Résultat, dès que l'on travaille le dos, le recrutement de l'arrière de l'épaule est beau-
coup plus important qu'auparavant, ce qui constitue un gisement de progrès futurs.
[2] Rowing
76 | EXERCICES POUR LES ÉPAULES
EXERCICES POUR LES EPAULE
X ASTUCES
> Avant de faire les épaules, échauffez
bien votre infra-épineux ainsi que vos
biceps et vos triceps.
> Durant l'entraînement, lorsque les
épaules brûlent, le simple fait de conser-
ver les bras le long du corps entre les
séries prolonge la douleur, retardant la
récupération. Afin d'éliminer plus rapi-
dement l'acide lactique des épaules,
suspendez-vous ou effectuez quelques
tirages à une barre fixe. La gravité net-
toiera immédiatement les deltoïdes de
ces déchets métaboliques.
Biceps
UR LAVANT DES EPAULES
PRESSES-EPAULES
PARTICULARITÉS: cet
exercice de base cible
particulièrement
l'avant du deltoïde, les
triceps et le haut des pectoraux. Le travail en
unilatéral est possible avec haltère ou machine.
BARRE LIBRE, HALTÈRES, MACHINE OU
CADRE GUIDÉ?
Les presses-épaules peuvent être exécutées avec
une barre libre, des haltères, une machine ou sur
un cadre guidé CD. Il faut faire son choix en analy-
sant les avantages et les inconvénients de cha-
cun afin de déterminer la variante qui convient
le mieux à vos besoins. Il est tout à fait possible
d'en retenir plusieurs. Cependant, nous décon-
seillons de changer de variante au cours d'une
même séance afin de ne pas perturber le signal
nerveux. Il est donc préférable de se spécialiser
sur un seul type de presse par entraînement.
\2\ Prise large, coudes
Vv /
\
» écartés
[3] Développé derrière la nuque à la barre
DÉVELOPPÉS AVEC HALTÈRES
Par rapport à la barre, les haltères g] pré-
sentent de nombreux avantages. En ame-
nant les mains dans l'axe des clavicules, on :
ne malmène pas l'articulation des épaules,
n'est pas gêné par son visage,
-> place le faisceau antérieur dans son
meilleur axe de travail.
L'amplitude est beaucoup plus grande avec
une meilleure contraction en haut, puisque
les mains sont proches l'une de l'autre
lorsque l'on a les bras tendus.
L'orientation des mains est totalement
libre, ce qui lui permet d'être la plus natu-
relle possible. En général, le pouce est
plus ou moins tourné vers la tête, mais
vous pouvez aussi l'orienter vers l'arrière
ou vers l'extérieur.
Seuls les haltères permettent cette variété
de prises.
EXERCICES POUR L'AVANT DES ÉPAULES ) 11
DÉVELOPPÉS AVEC BARRE LIBRE
Il est facile d'effectuer de la presse avec
barre dans quasiment toutes les salles
de musculation ou chez soi. Outre cette
disponibilité, la barre présente plus
d'inconvénients que d'avantages.
Il existe deux grands types de dévelop-
pés, mais aucun n'est idéal à exécuter
avec une barre :
> La presse militaire: la barre passe
devant la tête. La trajectoire est gênée
par le visage, en particulier le menton
et le nez. Afin de les éviter, on cambre
excessivement le dos U.
> Le développé nuque: la barre passe
derrière la tête, ce qui va étirer abusive-
ment l'articulation du deltoïde.
De plus, les mains étant fixes sur la
barre, elles ne peuvent se rejoindre au
moment de la contraction, comme c'est
le cas avec les haltères. L'amplitude est
donc limitée [H.
Prendre la barre et la reposer est
périlleux, ce qui nécessite un partenaire
lorsque la charge est conséquente.
Deltoïde, Deltoïde,
faisceaux faisceaux
78 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
Le problème des haltères est qu'il faut :
-> disposer de modèles assez lourds ;
les lever du sol pour les mettre en place et ensuite les reposer, ce qui est périlleux
avec des charges conséquentes ;
faire très attention au ballant, car il est dangereux d'avoir deux poids lourds, bras
tendus au-dessus de la tête. Fatigue aidant, une perte d'équilibre n'est pas rare lors
des dernières répétitions.
MM
M f M
Presse avec haltères, mains en pronation
DEVELOPPES AVEC MACHINE
L'idéal, ce sont ici les bonnes presses convergentes puisqu'elles :
-^sont directement placées à la hauteur des épaules. Il n'y a quasiment pas de mani-
pulations pour mettre les poignées en place et les reposer ;
-^copient l'amplitude des haltères ;
placent, en général (pour les meilleures machines), la trajectoire dans le bon axe de
l'épaule ;
garantissent contre toute perte d'équilibre ;
permettent de prendre facilement très lourd sans les limitations de charge que l'on
rencontre avec haltères.
De bonnes convergentes ne sont malheureusement pas toujours disponibles. Par
contre, les mauvaises machines à épaules ne manquent pas !
Si certains leur reprochent le fait que la trajectoire soit entièrement guidée, cette rigi-
dité préviendra nombre des blessures et des traumatismes dont on peut être victime
avec les barres ou avec les haltères.
DÉVELOPPÉS SUR CADRE GUIDÉ
Si une bonne machine n'est pas disponible, le cadre guidé peut servir de compromis entre
la barre et la facilité d'utilisation d'une convergente. Avec le guidé, la barre peut passer
devant ou derrière la tête, mais avec les mêmes inconvénients qu'une barre classique.
Une stratégie sur guidé consiste à faire atterrir la barre au milieu du crâne E. Certes
l'amplitude est réduite et il ne faut pas s'écraser violemment la barre contre la tête,
mais cela permet de :
EXERCICES POUR L'AVANT DES ÉPAULES
ESI
^conserver La trajectoire dans un bon axe de travail des épaules,
prendre très lourd,
ne pas martyriser l'articulation de l'épaule.
Lorsque l'on maîtrise bien ce mouvement, il permet de gagner rapidement des
deltoïdes.
Note : certains cadres guidés possèdent des sécurités qui permettent de régler l'amplitude
du mouvement et de sécuriser le développé.
POINTS À OBSERVER : vous n'êtes pas obligé de descendre la barre ou les haltères au
maximum.
Beaucoup préfèrent arrêter leurs mains au niveau des oreilles H. Passé ce point, des
tiraillements articulaires peuvent surgir S. Le niveau de descente doit dépendre de votre :
-^souplesse : moins celle-ci est grande, moins il faudra descendre ;
largeur de clavicule : plus vous êtes étroit, moins il faudra descendre ;
Liberté de mouvement de votre omoplate : moins elle est mobile, moins il faudra
descendre H ;
longueur d'avant-bras : plus ils sont longs, plus il est dangereux de descendre @.
Clavicule large,
omoplate mobile
Clavicule étroite,
omoplate peu mobile
Avant-bras court
Avant-bras long
80 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
A LES PROBLÈMES D'ACROMIONS COUVRANTS
Tous les bodybuilders n'ont pas la capacité de lever les bras très haut au-dessus
de la tête. La hauteur d'élévation des bras est limitée chez 40 % des individus car :
Petit rhomboïde
-> l' acromion est très couvrant CD ;
l'espace entre l'acromion et la tête de l'humérus est limité HL
Ainsi, aux presses-épaules, coudes orientés latéralement, le mouvement semble
s'arrêter prématurément. Ne forcez pas la nature en cherchant absolument à
tendre les bras. Le pincement du supra-épineux entre l'humérus et l'acromion
qui en résulterait finirait
par engendrer une patho-
logie. Dans ce cas, aux
presses-épaules, vous avez
le choix entre :
-> placer les coudes en
avant plutôt que latérale-
ment, en faisant du déve-
loppé avec haltères (voir
page 81);
-> utiliser un seul haltère,
à condition de se pen-
cher légèrement du côté
opposé à celui qui tra-
vaille H ;
-> rester en tension conti-
nue m.
VARIANTES
D II est possible d'effectuer les développés assis ou debout. Contrairement aux autres
sportifs, il est préférable que le bodybuilder soit assis afin d'être mieux stabilisé HL
H En haut du mouvement, vous pouvez ne pas tendre tout à fait les bras afin de rester en
tension continue. Lorsque la fatigue survient, tendez les bras quelques secondes afin que
les muscles se reposent et puissent enchaîner quelques répétitions supplémentaires.
EXERCICES POUR L'AVANT DES ÉPAULES 81
Triceps — | Chef long
brachial
Portion moyenne
Faisceaux postérieurs
Faisceaux antérieurs
1
Deltoïde
H L'orientation des coudes
peut être modifiée en presse
militaire. Si le placement
des coudes vers l'avant
recrute plus les triceps, il
réduit les risques de dou-
leurs au supra-épineux.
AVANTAGES: de très nom-
breux muscles sont sollici-
tés grâce à ce seul exercice.
Les développés travaillent
aussi l'avant de la partie
latérale du deltoïde, celle
visible de devant.
INCONVÉNIENTS: à moins
d'avoir un retard de déve-
loppement à ce niveau, les
exercices de l'avant des épaules ne sont pas forcément nécessaires, surtout si vous
faites beaucoup de pectoraux. Dans ce cas, il est préférable de se concentrer sur les
parties latérales et postérieures plutôt qu'antérieures du deltoïde.
DANGERS: lorsque l'on est bras tendus au-dessus de la tête avec une charge non
guidée, on se trouve dans une position vulnérable. Si le poids emmène le bras vers
l'arrière, une grave blessure peut en résulter. Assurez-vous de rester bien stable et de
contrôler le poids à tout moment.
Durant les développés, une tendance naturelle pousse à cambrer le dos. La bascule du
buste en arrière permet d'effectuer une partie de l'exercice avec le haut des pectoraux.
Il en résulte un gain de force mais un moindre travail de l'épaule, ainsi qu'un risque
accru de blessure aux lombaires.
ELEVATIONS FRONTALES
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible l'avant du del-
toïde et le haut des pectoraux. Le travail en unilatéral est
possible.
DESCRIPTION: debout ou assis, deux haltères ou un
disque en main. Vous avez le choix d'une prise clas-
sique en pronation (pouces l'un vers l'autre) ou d'une
prise neutre (pouces vers le haut). Choisissez celle
qui vous paraît la plus agréable. À la force de l'épaule,
levez les bras pour les amener au moins à la hauteur
des yeux \E.
Si vous vous sentez à l'aise, vous pouvez lever les bras
plus haut 0 (légèrement au-dessus de la tête, voire
complètement au-dessus de la tête). Plus vous allez
monter haut, moins vous allez pouvoir prendre lourd.
4 »
O
82 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
La sensation de contraction du muscle doit vous guider pour déterminer le niveau
d'élévation des bras qui vous convient le mieux, sachant qu'il n'existe pas une règle
applicable à tout le monde.
POINTS À OBSERVER
Les bodybuilders ayant du mal à isoler le faisceau antérieur du deltoïde (en général,
les personnes étroites d'épaules ayant une prédominance pectoraux) auront intérêt à
adopter la prise marteau. Avec le pouce vers le haut, l'humérus est en rotation externe,
ce qui place le faisceau antérieur dans son meilleur axe de travail. Il est facile de prendre
de l'élan, grâce à un mouvement du buste d'avant en arrière. Il est pourtant préférable
de rester bien strict pour isoler le travail de l'avant de l'épaule. Afin d'éviter de tricher,
vous pouvez faire l'exercice dos contre un mur ou assis sur un banc incliné à 90°.
Faisceaux antérieurs
Portion moyenne
Faisceaux
postérieurs
1
Deltoïde
Grand pectoral,
faisceau claviculaire
[6j Élévations frontales à la barre
VARIANTES
O Cet exercice peut aussi
être réalisé:
-> en unilatéral El I ou en
bilatéral 1 | IH avec une
poulie basse, afin d'obtenir
une résistance plus fluide et
moins traumatisante pour
l'articulation ;
en bilatéral avec une barre
longue, afin de travailler les
épaules de manière bien
parallèle @. Cette version
présente le moins d'avan-
tages et le plus d'inconvé-
nients puisque l'on supprime
la liberté de mouvement de
la main, ce qui peut inutile-
ment traumatiser les articu-
lations de l'épaule, du coude
et du poignet.
EXERCICES POUR L'AVANT DES ÉPAULES 83
Élévations frontales à la poulie basse
84 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
□ Avec haltères, vous avez le choix de lever les deux bras simultanément ou d'alterner
bras droit, bras gauche pour chaque répétition CD. Cette dernière version permet de
prendre un peu plus lourd. Vous pouvez aussi n'utiliser qu'un haltère que vous saisis-
sez des deux mains avec une prise neutre (pouces vers le haut) HL Cette version est
sans doute préférable pour les débutants car, dans un premier temps, elle est plus
simple à maîtriser.
AVANTAGES : il y a une bonne isolation de l'avant de l'épaule, sans interférence du
triceps, dont la force peut limiter le travail du deltoïde dans les exercices de presse.
INCONVÉNIENTS : si vous faites des développés pour les pectoraux + de la presse pour
les épaules, il est probablement superflu de rajouter des élévations frontales. Par
contre, si vous ne pouvez pas faire de presses-épaules à cause d'une douleur au coude,
cet exercice pourra se substituer aux exercices de base pour les deltoïdes.
DANGERS : afin de prendre plus lourd, on a tendance à cambrer le dos. Il vaut mieux
se pencher très légèrement en avant et garder le dos bien droit. Vous ne pourrez
certes pas manier des poids aussi lourds, mais l'isolation sera meilleure et le risque
de blessure moindre.
L'une des fonctions du biceps est de lever le bras, ce qui explique sa participation dans
les élévations frontales. L'idéal est d'effectuer au moins une série d'échauffement des
biceps avant de manipuler des charges lourdes.
COMMENTAIRES : comme avec tous les exercices d'isolation pour les épaules, les séries
dégressives sont particulièrement appropriées. Par exemple, commencez avec deux
haltères. À l'échec, n'en utilisez plus qu'un seul.
EXERCICES POUR L'AVANT DES ÉPAULES 85
ROWING DEBOUT
PARTICULARITÉS : cet exercice de base recrute L'avant ainsi
que l'extérieur du deltoïde. Les biceps et les trapèzes sont
également sollicités. Le travail en unilatéral est possible,
mais pas forcément souhaitable.
DESCRIPTION: debout, barre i,
haltères S ou poignées de poulie
en main, prise en pronation (les
pouces tournés l'un vers l'autre).
Levez les bras en les pliant.
Assurez-vous que les mains res-
tent à tout moment aussi près du
corps que possible.
COMMENTAIRES: les rowings
debout peuvent être exécutés
à la barre, aux haltères ou à la
poulie basse. Le mouvement
est le même. C'est surtout l'im-
pact articulaire qui va différer.
L'écartement des mains est un
facteur critique pour cibler le
deltoïde plutôt que les trapèzes.
Plus vous allez prendre large,
moins le trapèze entrera en jeu.
POINTS À OBSERVER
Il n'est pas obligatoire de lever les mains jusqu'à la tête.
Certaines épaules n'apprécient pas la rotation que cet exer-
cice impose aux deltoïdes. Moins vous levez haut, moins
cette rotation est importante. Certains bodybuilders devront
arrêter la barre au niveau du bas des pectoraux, afin de ne
pas se faire mal et/ou de ne pas tout « prendre » dans les
trapèzes. D'autres peuvent sans problème lever la barre
au-dessus de la tête.
VARIANTES
O Avec une barre droite, la torsion peu naturelle du poignet
risque d'empêcher de prendre lourd. Une barre tordue (EZ)
minimise ce problème H.
□ La version la plus douce consiste à effectuer ses rowings
à la poulie basse, allongé au sol avec une barre EZ. Son
intérêt est que les coudes vont naturellement tomber vers
le bas, ce qui aide à cibler la jonction toujours probléma-
tique du deltoïde latéral/deltoïde postérieur. Elle présente
aussi l'avantage de réduire la pression sur la colonne ver-
tébrale m.
□ En modulant le placement du coude, on altère la zone
recrutée. En tirant les coudes :
-> bien en arrière, on cible la partie postérieure ;
plus vers l'avant, on cible la partie antérieure U,
□ Au cadre guidé, on évite le ballant de la barre ou des hal-
tères, ce qui aide à mieux localiser l'effort sur le deltoïde S.
AVANTAGES : il s'agit du seul mouvement de base pour les
épaules qui ne dépend pas du triceps. Si vous sentez que
les triceps limitent votre force aux exercices d'épaules,
vous pouvez avantageusement utiliser le rowing debout.
Un superset possible consiste à combiner le développé avec
le rowing (dans cet ordre ou dans l'ordre inverse, à votre
convenance).
INCONVÉNIENTS : tout le monde n'est pas fait pour prati-
quer sans danger cet exercice. Certaines articulations de
l'épaule et du poignet ne le supportent pas du tout. Ne for-
cez donc pas la nature si vous êtes dans ce cas !
DANGERS : afin de réduire la torsion sur les poignets, optez
pour les haltères. Laissez-les prendre l'orientation la plus
naturelle pour vos mains. Mais évitez cet exercice s'il vous
paraît étrange et que vous vous sentez mal àf l'aise.
EXERCICES D'ÉLARGISSEMENT DES ÉPAULES 87
EXERCICES D'ELARGISSEMENT DES EPAULES
ELEVATIONS LATERALES
PARTICULARITÉS : ce mouvement cible la partie latérale de
l'épaule. Il s'agit de l'exercice d'isolation n° 1 pour élargir
votre carrure. Le travail en unilatéral est possible.
Deltoïde,
portion
moyenne
HALTERES, POULIE OU
MACHINE?
Les élévations latérales
peuvent être exécutées
avec des haltères, sur
une poulie ou grâce à
une machine. Une ana-
lyse des avantages et des
inconvénients de chacun
vous aidera à détermi-
ner celui ou ceux qui
conviennent le mieux à
vos besoins.
LES INCONVÉNIENTS
DES HALTÈRES AUX
ÉLÉVATIONS LATÉRALES
Bien que classiques, les
haltères ne constituent
pas le matériel de pré-
dilection pour les éléva-
tions latérales. Ceci pour
cinq raisons :
O L'amplitude est faible :
lorsque la résistance
vient d'un haltère, la
première dizaine de cen-
timètres du mouvement
est plus initiée par le
supra-épineux que par
le deltoïde. Après ces premiers centimètres, l'épaule commence à travailler de façon
un peu brusque jusqu'à ce que le bras atteigne la parallèle. De là, la partie latérale de
l'épaule reste en contraction isométrique et ce sont les trapèzes qui prennent le relais.
□ Le supra-épineux travaille excessivement : comme la résistance ne vient pas du bon
côté, le supra-épineux doit travailler à la place du deltoïde. Il va ainsi s'hypertrophier,
88 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
ce qui n'est pas forcément une bonne chose, car plus il est gros, plus il se frotte contre
l'acromion (voir page 68). Il a donc plus de chances de s'inflammer et de se déchirer.
El La structure de la résistance est mauvaise : plus vous levez les bras, moins vos
épaules ont de force. Par contre, plus vous allez écarter les haltères du buste, plus la
gravité accentuera la résistance. Moralité : avec haltères, la résistance augmente en
parallèle avec la perte de force du muscle. Ceci ne constitue en aucun cas la résistance
idéale pour bien travailler un muscle.
□ Il n'y a qu'un faible préétirement du deltoïde : du fait que la résistance des haltères
disparaît rapidement lorsque les bras rejoignent le corps, le deltoïde est très peu étiré.
Ceci est d'autant plus vrai qu'il est déjà extrêmement difficile d'étirer la partie latérale
du deltoïde. Des trois alternatives possibles pour les élévations, ce sont les haltères
qui en produiront le moins, diminuant d'autant la mobilisation de la force involontaire
pour la remontée de la charge.
El Le mouvement ne convient pas à tous : en fonction des différences morphologiques
(clavicules longues ou courtes, omoplates plus ou moins mobiles, acromion plus ou
moins couvrant), vous ne ressentirez pas le travail de la même façon. Si l'exercice
vous semble bizarre et que vous avez du mal à cibler le deltoïde au lieu des trapèzes,
essayez les élévations à la poulie.
LES AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES POULIES POUR LES ÉLÉVATIONS LATÉRALES
Par rapport aux haltères, la poulie offre un quadruple avantage :
D La direction de la résistance correspond mieux au travail du deltoïde: les poulies
ont été inventées afin de diriger la résistance de manière plus appropriée pour certains
muscles comme les deltoïdes. Avec un haltère, la résistance pousse bêtement vers le
bas. Il semble raisonnable de penser que pour travailler la partie latérale de l'épaule,
la résistance doit venir latéralement plutôt que du bas.
L'idéal est de disposer d'une poulie réglable en hauteur. Dans ce cas, placez la poulie
un peu au-dessus de votre genou afin que la résistance procurée par le câble arrive
bien dans l'axe de tirage de l'épaule CD É.
Lorsque la poulie est proche du sol, la résistance ne vient pas latéralement, ce qui
amenuise le travail du deltoïde. L'amélioration par rapport aux haltères n'est plus
flagrante H.
Deltoïde
EXERCICES POUR L'ÉLARGISSEMENT DES ÉPAULES | 89
90 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
0 Le recrutement du supra-épineux est moindre : comme la résistance vient du bon
côté, le supra-épineux travaille moins qu'avec des haltères. Il va ainsi moins s'hyper-
trophier, réduisant les risques de frottement et donc de déchirure.
□ L'amplitude est augmentée : du fait de la bonne direction de la résistance procurée
par une poulie placée à mi-hauteur, le bras droit peut aller chercher très à gauche, et
vice versa. Par rapport aux haltères, on gagne presque 45° d'amplitude supplémen-
taire. Ce pré-étirement accentue le recrutement de la partie la plus postérieure du
deltoïde latéral.
□ La résistance varie pour le mieux : la fin de course est plutôt facilitée car le câble
bouge, mais le poids fait presque du surplace. Cela est préférable à une résistance qui
progresse au fur et à mesure que le muscle se contracte comme aux haltères.
INCONVÉNIENTS : avec le câble, il est possible de travailler les deux bras à la fois mais
ce n'est pas très pratique. Autant ne faire qu'un bras afin de tirer parti de tous les
avantages de l'unilatéral (augmentation de la force, plus grande amplitude, meilleure
isolation et concentration).
LES AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES MACHINES À ÉLÉVATION D'ÉPAULES
Trois particularités expliquent l'efficacité d'une bonne machine à élévation latérale :
□ La résistance vient exactement du bon côté : il faut pousser latéralement sur une
résistance qui va s'effectuer latéralement. C'est précisément la direction que réclame
la portion moyenne du deltoïde pour être recrutée de manière optimale. Ceci n'est pas
le cas quand la résistance vient du sol comme aux haltères ou à la poulie basse non
réglable en hauteur.
B La résistance varie grâce à la came : comme le deltoïde est placé dans une position
de force, la machine peut lui appliquer immédiatement une résistance conséquente.
Cette charge diminuera au fur et à mesure que vous lèverez le bras pour finir très
allégée afin de permettre une
belle contraction.
□ Le mouvement est guidé :
de ce fait, il y aura peu d'os-
cillations du bras d'avant en
arrière comme avec un hal-
tère ou même à la poulie.
Lorsque l'épaule est saine,
ces petits va-et-vient ne sont
pas très graves. Par contre,
lorsque l'épaule est doulou-
reuse, ils peuvent exacerber
le mal. Dans ce cas, l'environ-
nement rigide de la machine
s'avère salutaire. Grâce à une
bonne machine, il est parfois
possible de s'entraîner, mal-
gré une articulation en mau-
vais état.
EXERCICES D'ÉLARGISSEMENT DES ÉPAULES 91
Pour autant toutes les machines ne sont pas parfaites :
> Les bonnes machines à élévations sont plus rares que les mauvaises.
> Par rapport à la poulie, les machines n'étirent que très peu le deltoïde.
> L'amplitude est donc moins grande.
> Il n'est en général pas possible d'incliner le buste en avant pour cibler la jonction
deltoïde postérieur/latéral pourtant si importante.
> Souvent, la came ne correspond en rien au travail musculaire.
> L'empâtement entre les deux axes de rotation des bras de la machine est fixe. Comme
il doit correspondre plus ou moins à la largeur des clavicules de l'utilisateur, il est
impossible qu'il convienne à tous :
lorsque l'on est grand, les machines semblent bizarres parce que cet empâtement
est trop étroit. Le mouvement utilise excessivement les trapèzes ;
lorsque l'on est petit et que la machine est trop large, on flotte dedans. On a l'impres-
sion qu'il faudrait que les bras s'allongent au fur et à mesure qu'on les lève.
SOLUTION : afin de tirer le maximum d'une mauvaise machine, essayez l'unilatéral. De
cette façon, vous pourrez placer l'épaule exactement dans l'axe de rotation du bras de
la machine. Ainsi, les problèmes d'empâtement disparaîtront.
JONGLER AVEC LES DIFFÉRENCES DE TRAUMATISMES !
Il existe une différence fondamentale entre la résistance procurée par les haltères et
celle des poulies ou des machines.
> Avec les poulies ou les machines, la résistance monte et descend de manière très
graduelle et très linéaire. Ce type de résistance est peu traumatisant, aussi bien pour
le muscle que pour l'articulation. On parle de résistance « molle ».
> Les haltères fournissent une résistance beaucoup plus aléatoire qui peut évoluer de
manière très brusque. Ces variations sont traumatisantes aussi bien pour les muscles,
les tendons que l'articulation. On parle de résistance « dure ».
Élévations latérales, couché sur le côté
92 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
Pour le muscle, une résistance dure est plus à même de le forcer à s'hypertrophier.
Mais pour les tendons, les ligaments et les articulations, cette résistance dure est
beaucoup plus traumatisante et peut conduire à des blessures. Afin de ne pas exacer-
ber une pathologie déjà existante, une résistance molle est nettement plus appropriée.
Pour les séances de rappel entre deux entraînements d'un même muscle, optez aussi
pour la résistance molle, moins traumatisante.
CONCLUSION Aucun des trois types d'équipements ne fournissant un mouvement parfait,
il est bon de les alterner afin d'obtenir une progression optimale.
POINTS À OBSERVER : les élévations peuvent être réalisées assis, allongé ou debout.
En étant assis ou allongé, le mouvement est en général plus strict que debout. Un
enchaînement possible consiste à commencer assis. À l'échec, levez-vous afin de tirer
quelques répétitions supplémentaires permises par une légère prise d'élan.
VARIANTES
□ Unilatéral ou bilatéral ? Si vous sentez bien l'exercice, autant le faire les deux bras
à la fois. Si vous sentez plus les trapèzes que le deltoïde, la solution peut venir de
l'unilatéral. Cette variation permet de :
surpasser les problèmes de structure osseuse ;
mieux cibler et mieux sentir le muscle ;
prendre plus lourd ;
pencher légèrement le buste du côté opposé au muscle qui travaille. À vous de
trouver l'inclinaison qui améliore le plus les sensations musculaires.
Radius
Élévations latérales à la poulie basse
EXERCICES D'ÉLARGISSEMENT DES ÉPAULES | 93
débute
B Tendre ou plier les bras aux élévations
latérales ? Faut-il conserver les bras bien
tendus ou peut-on les plier un peu? En
pliant le bras :
on peut soulever plus lourd,
mais l'isolation de la portion moyenne
sera moins bonne du fait de l'intervention
de la région antérieure de l'épaule.
Avec le bras bien droit dans l'axe des cla-
vicules :
on cible mieux la partie latérale,
mais on a moins de force.
Vous pourrez soit :
commencer lourd, bras pliés. À l'échec,
dégraissez la charge et finissez léger, bras
bien tendus ;
r léger, bras bien tendus. À l'échec, pliez un peu les bras afin d'obtenir
répétitions supplémentaires.
quelques
À vous de trouver la ou les positions ainsi que les combinaisons qui vous conviendront
le mieux.
Deltoïde
l
Faisceaux
antérieurs
Exécution du mouvement bras légèrement pliés
A, ATTENTION !
Certains bodybuilders ne peuvent pas complètement tendre les bras. Dans ce cas,
faites de votre mieux, sans pour autant forcer l'articulation du coude.
Note : la plupart des machines obligent à plier les bras. Seule une minorité permet de
les garder tendus. Le fléchissement importe peu sur machine. Ce qui compte ici, c'est
de bien conserver l'humérus dans l'axe de la portion latérale du deltoïde, afin d'obtenir la
meilleure isolation possible.
94 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
□ À quelle hauteur lever les bras ? Aux
haltères ou sur la poulie, où arrêter l'élé-
vation ? Avec les bras parallèles au sol CD ?
Ou faut-il les lever le plus haut possible ?
Dans ce dernier cas, toute la fin du mouve-
ment de la parallèle à la perpendiculaire
avec le sol sera réalisée grâce à l'avant
du deltoïde et les trapèzes H. La partie
latérale de l'épaule restera surtout en
contraction isométrique, ce qui explique
qu'elle se mette rapidement à brûler.
L'exercice est donc assez différent des élévations classiques qui s'arrêtent à la paral-
lèle. Le gros inconvénient de la levée complète est qu'elle oblige à prendre plus léger.
Par contre, les bras venant de très haut, cette variante fournit une belle négative,
surtout si un partenaire l'accentue en poussant sur vos mains.
^ ATTENTION !
Au-delà de la parallèle, il faudra progressivement basculer le pouce vers l'arrière, afin
de finir le haut du mouvement avec les paumes de mains tournées l'une vers l'autre.
La rotation inverse des poignets sera effectuée au fil de la redescente.
CONCLUSION
> Si vous recherchez l'élargissement du deltoïde, effectuez au minimum 80 % de vos
séries d'élévations jusqu'à la parallèle, et seulement moins de 20 % jusqu'en haut.
> Si votre principal problème de développement se trouve être la jonction avant de
l'épaule/partie latérale, des élévations complètes vous conviendront mieux.
> Une élévation complète très légère constitue un excellent échauffement pour les
épaules ou un bon exercice de rappel.
> Afin d'éviter les pathologies d'usure des muscles de la coiffe des rotateurs, il est
préférable de ne pas dépasser l'horizontal si :
-^vos clavicules sont étroites (voir page 79),
-^vos omoplates sont peu mobiles (voir page 79),
-*vos acromions sont très couvrants (voir page 80).
□ Assis ou debout ? Avec haltères, vaut-il mieux effectuer l'exercice assis ou debout ?
> Debout, on est plus fort car on se sert du corps pour tricher un peu.
> Assis, il est moins facile de tricher. On tend donc à être plus strict, ce qui oblige à
prendre moins lourd.
On a plus de chances de mieux ressentir un muscle en retard lorsque l'on est assis
plutôt que debout. Une autre solution consiste à débuter l'exercice assis. A l'échec,
levez-vous et utilisez de plus en plus l'oscillation du corps pour obtenir quelques
répétitions supplémentaires.
0 Inclinaison du buste. Plus le buste est penché en avant H, plus vous allez cibler la
jonction deltoïde latéral/arrière de l'épaule.
COMMENTAIRES : sur les premières répétitions au moins, vous devez être capable de
stopper net le mouvement avec les bras parallèles au sol S. Si votre arrêt est incertain,
EXERCICES D'ÉLARGISSEMENT DES ÉPAULES 95
c'est que l'exercice s'effectue avec
de l'élan. Vous avez pris trop lourd.
AVANTAGES: du fait d'une bonne
isolation du deltoïde, vous pou-
vez facilement effectuer des séries
dégressives afin de travailler le
muscle à fond. Vous ne serez pas
gêné par vos triceps ou un autre
muscle qui fatigueraient avant
l'épaule.
INCONVÉNIENTS: le caractère d'iso-
lation de ce mouvement ne permet
pas de manier des charges impor-
tantes. Afin de défier la gravité, on
a tendance à tricher excessivement,
ce qui peut s'avérer dangereux et
contre-productif.
DANGERS : plus vous trichez pour lever les bras, plus vous risquez de :
cambrer le bas du dos,
recruter le supra-épineux.
Or aucun de ces deux effets n'est désirable.
L'une des fonctions du biceps est de lever le bras, ce qui explique sa participation dans
les élévations latérales. L'idéal est d'effectuer au moins une série d'échauffements
des biceps avant de manipuler des charges lourdes.
EXERCICES POUR L'ARRIÈRE DES ÉPAULES
ÉLÉVATIONS, PENCHÉ EN AVANT
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible l'arrière des
épaules, mais sollicite aussi les trapèzes, une partie du dos
et des triceps. Le travail en unilatéral est possible.
HALTÈRES, POULIE OU MACHINE POUR LARRIÈRE DES ÉPAULES ?
LES HALTÈRES
Les élévations, penché avec haltères comportent une triple faiblesse.
D Manque d'étirement : contrairement à la partie latérale de l'épaule, l'arrière du
deltoïde est facilement étirable. Facilement, mais pas avec haltères, penché en avant.
Il faudrait pour cela que l'haltère de la main droite aille vers l'épaule gauche et vice
versa. Ce croisement ne peut se produire car les bras s'arrêtent lorsqu'ils sont per-
pendiculaires au sol.
96 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
é
□ Mauvaise adéquation entre la force du muscle et la
résistance des haltères : il n'y a aucun étirement laté-
ral dans le bas du mouvement. Plus on monte les hal-
tères, plus la résistance augmente, alors que la force du
muscle diminue. On a donc du mal à lever les derniers
centimètres, là où justement la contraction est la plus
m ■ bénéfique.
m B Faible amplitude du mouvement : le manque de résis-
I tance dans la position d'étirement, ainsi que la difficulté
de bien monter les bras raccourcissent l'amplitude des
Fin du mouvement élévations. Or, sur les muscles difficiles à développer, il est
important de bénéficier d'une très grande amplitude lorsqu'on le désire. Les exercices
de dorsaux se chargent déjà des mouvements lourds à amplitude partielle pour le travail
de l'arrière de l'épaule.
LA POULIE
H m lie
Les élévations à la poulie parais-
sent plus à même de rattraper un
arrière d'épaule en retard.
Les trois faiblesses des haltères
deviennent alors les trois forces
câble.
L'étirement est bon: l'idéal
pour bien aller chercher l'étire-
ment au câble est d'avoir une pou-
lie réglable en hauteur. Placez la
EXERCICES POUR L'ARRIÈRE DES ÉPAULES | 97
poulie juste un peu au-dessous
du genou. Ainsi, Le câble étirera
votre deltoïde en plaquant quasi-
ment le bras contre le torse CD U.
Avec une poulie non régla-ble, une
partie de cet étirement latéral est
perdue SI S.
On peut tout de même se passer
d'une poulie réglable en s'age-
nouillant au sol. La main qui ne
travaille pas repose par terre afin
de stabiliser le buste U \6\.
L'intérêt de cette stabilité est
qu'elle empêche de tricher, amé-
liorant ainsi l'isolation de l'arrière
de l'épaule. Une fois à l'échec,
relevez-vous pour finir l'exercice.
L'élan rendu possible par la position classique facilite l'obtention de quelques répéti-
tions supplémentaires.
B La résistance ne varie pas au cours du mouvement : la phase de contraction finale
étant moins difficile qu'avec haltères, il est possible de monter le bras plus haut.
El L'amplitude est bien supérieure : il découle d'un étirement plus prononcé et d'une
meilleure contraction une amplitude bien plus grande au câble qu'aux haltères.
— Deltoïde
Élévations latérales à la poulie basse, buste penché en avant, travail en bilatéral
98 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
LES MACHINES
Une « bonne » machine paraît à la fois supérieure à La poulie et aux haltères.
D Elle évite la position allongée : ce n'est pas le cas de toutes, mais sur la plupart
des machines pour l'arrière des épaules, on travaille assis. Cette position est moins
précaire que lorsque l'on est plié à 90°. La position penché en avant est surtout problé-
matique aux haltères lorsque l'on prend lourd. La colonne vertébrale est inutilement
sollicitée alors que l'estomac se retrouve, lui, compressé. À la poulie, au moins, le
bras qui ne travaille pas soutient la colonne vertébrale en s'appuyant sur la cuisse ou
sur le sol.
B La position de contraction est facilitée par la came : il est donc possible de gagner
des centimètres dans la zone la plus productive pour la croissance.
B Augmentation de l'amplitude : le bon étirement ajouté à une meilleure contraction
augmente l'amplitude de mouvement par rapport aux haltères.
Pour autant, toutes les machines ne sont pas parfaites :
> Les bonnes machines à «arrière » sont plus rares que les mauvaises.
> Souvent, la came ne correspond en rien au travail musculaire.
> Une machine n'étire pas autant le deltoïde qu'un câble bien réglé en hauteur.
> Les problèmes d'empâtement que nous avons décrit sur les machines à élévations
latérales se retrouvent ici. Ils se résolvent aussi grâce à l'unilatéral.
L'oiseau debout à la poulie haute (travail bilatéral des épaules)
EXERCICES POUR L'ARRIÈRE DES ÉPAULES 99
VARIANTES
O Faut-il tendre ou non les bras ? Si la question paraît futile, sachez qu'elle ne l'est pas
du tout quand on a du mal à développer son deltoïde postérieur. L'arrière de l'épaule
ne travaille jamais seul. Il est toujours sollicité en combinaison avec le chef long du
triceps. Dans le pire des cas, avec un bon triceps et un arrière d'épaule faible, il est
possible d'effectuer les élévations à la force du triceps, délaissant ainsi le deltoïde.
C'est le meilleur moyen de conserver un arrière d'épaule en retard.
Il convient de minimiser le travail du triceps afin d'optimiser le recrutement de l'arrière
de l'épaule. En règle générale, plus le bras est plié, plus le triceps participe à l'exercice,
ce qui augmente la force.
Le chef long est le seul faisceau du triceps à être pluriarticulaire et à intervenir dans les
élévations. Nous savons qu'un muscle pluriarticulaire est fort lorsqu'on le contracte à un
bout (ici, la partie proche de l'épaule) alors qu'on l'étiré à l'autre extrémité (ici, au niveau
du coude). C'est pour cela que plus on plie le bras en fin de mouvement, plus on donne
de la force au triceps et moins l'arrière de l'épaule pourra intervenir. La compétition avec
le triceps se pose également dans le travail des dorsaux. C'est pour cette raison qu'un
bon triceps peut ralentir la progression du grand dorsal.
Certaines machines obligent à faire l'arrière de l'épaule en gardant les bras tendus.
Ce sont celles où l'on s'agrippe à des poignées. Sur les appareils où l'on pousse avec
les coudes sur des boudins, on a le choix de conserver les bras tendus ou non.
Si vous avez accès à une machine pour l'arrière des épaules à boudins, il est très facile
de se rendre compte du rôle parasite du triceps. Faites l'exercice bras tendus. Vous
aurez assez peu de force puisque le chef long du triceps est raccourci à ses deux bouts.
Comme il se trouve en position de faiblesse, il n'intervient que peu. C'est l'arrière de
l'épaule qui fournit le gros de l'effort.
Triceps, chef long
(sectionné)
Triceps, chef long
Anatomie du muscle triceps brachial
100 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
Écartés arrière des épaules assis à la machine
Effectuez le même mouvement avec le bras plié. Vous êtes fort, car le triceps intervient,
mais c'est souvent au détriment de l'arrière de l'épaule. Les forces ne s'additionnent
malheureusement pas. Le muscle le plus puissant prend l'ascendant sur l'autre. C'est
un problème de hiérarchie dans le recrutement moteur que l'on trouve souvent à la
base des points faibles.
Cette démonstration est plus difficile avec haltères, car plus on pliera le bras, moins on
aura de charge à soulever, ce qui fausse la démonstration. Cependant, l'omniprésence
perturbatrice du triceps reste exactement la même.
H Comment utiliser cette particularité? Commencez les élévations bras tendus.
A l'échec, pliez le bras de plus en plus, afin que le triceps compense la perte de force
de l'arrière de l'épaule. Le deltoïde travaillera ainsi toujours plus que si vous aviez
stoppé votre série. Par contre, la stratégie inverse ne marchera pas : vous courrez le
risque d'assez peu travailler l'arrière si vous débutez la série bras bien pliés.
Avec haltères, on commence bras tendus puis on plie de plus en plus, jusqu'à finir
avec un rowing effectué avec les coudes formant un angle de 90° par rapport au buste.
POINTS À OBSERVER : tirez les bras bien en croix. S'il est plus facile de les monter
lorsqu'ils sont proches du buste, l'isolation de l'arrière de l'épaule est nettement
inférieure.
Gardez la tête bien droite en regardant devant vous, légèrement vers le haut afin de
conserver un dos rectiligne. Par contre, si des fourmillements apparaissent dans vos
mains, penchez la tête en avant en amenant le menton contre la poitrine.
EXERCICES POUR L'ARRIÈRE DES ÉPAULES | 101
ATTENTION !
Il est possible de se faire mal au coude en entraînant l'arrière de l'épaule lourd en ayant
pris le triceps à froid. Effectuez au moins une petite série d'échauffement des triceps
avant de manipuler des charges conséquentes.
COMMENTAIRES : l'arrière de l'épaule est très
souvent négligé. S'il n'est pas obligatoire de
travailler l'avant à chaque séance de del-
toïdes, il est par contre impératif de faire
l'arrière. Si vous entraînez le dos un autre
jour que les épaules, terminez avec quelques
séries d'élévations, penché, en guise de
« rappel » musculaire.
AVANTAGES: il s'agit de l'exercice clé pour
l'arrière de l'épaule. Il est difficile de le faire
trop souvent. Usez et abusez des séries
dégressives car on n'a jamais trop d'arrière
des épaules.
INCONVÉNIENTS: la position penchée rend
plus difficile le travail du muscle lorsqu'on
commence à forcer ; il ne faut pas avoir l'es-
tomac trop plein.
DANGERS: le fait d'être penché en avant place
le dos dans une position vulnérable. Durant
tout l'exercice, conservez le bas du dos bien
droit. Afin de soulager le travail des lom-
baires, vous pouvez soit :
vous allonger sur un banc incliné à 30°,
face vers le sol El ;
appuyer votre cage thoracique contre vos
cuisses H. Pour y arriver plus facilement,
asseyez-vous sur un banc [3].
Ainsi, le mouvement sera plus strict et la
pression exercée sur la colonne vertébrale
moindre.
102 EXERCICES POUR LES ÉPAULES
EXERCICES DECREMENT POUR LES EPAULES
ETIREMENT POUR L'AVANT DES EPAULES
Deltoïde,
portion moyenne
Deltoïde,
faisceaux postérieurs
Deltoïde,
faisceaux antérieurs
Grand pectoral
Debout, mains dans
le dos, l'une dans
l'autre, tenues par
un partenaire [0 ou
placées sur le dos-
sier d'un banc incliné
se trouvant derrière
vous. Abaissez-vous,
cequi élève les bras
en arrière. Plus vous
vous abaisserez, plus
l etirement sera intense.
CD
ÉTIREMENT POUR L'ARRIERE DES EPAULES
Debout, bras droit plié à 90°, levé à la
hauteur des yeux, la main reposant sur
l'épaule gauche. Attrapez le coude droit
avec la main gauche. Ramenez le plus
possible votre bras droit à la base du cou.
Tenez la position puis passez à l'autre bras.
VARIANTE
Appuyez le coude contre un mur en laissant le poids de votre corps
effectuer l etirement. Un partenaire peut faire office de résistance [U.
Note : /'/ est très difficile, voire impossible, d'étirer la partie latérale
H] du deltoïde, car le bras est gêné par le torse.
EXERCICES D'ÉTIREMENT POUR LES ÉPAULES 103
ETIREMENT DU SUPRA-EPINEUX ET DU COU
En cas de spasme ou de
douleur, étirez Le supra-
épineux avec un haltère.
Debout, un haltère dans
une main, posez l'autre main sur la hanche et pen-
chez la tête de ce côté HL
Pour accentuer l'étirement, vous pouvez doucement
pousser sur votre tête avec votre main libre H.
104 I DÉVELOPPEZ UN DOS «COMPLET»
DEVELOPPEZ UN DOS « COMPLET »
CONSIDERATIONS ANATOMIQUES
Le dos est constitué d'un enchevêtrement de nombreux muscles. Cette complexité
explique qu'il soit très difficile de développer un dos « complet ». Le fait que nous ne
puissions pas voir travailler notre dos de manière directe ne simplifie pas la tâche.
Le dos est composé de cinq grands groupes de muscles :
Supra-épineux
Infra-épineux
Grand rond
Grand dorsal
llio-costal
du thorax
Longissimus
du thorax
-> Le grand dorsal.
-> Le grand rond.
-> Linfra-épineux.
-> Les trapèzes.
-> Les muscles érecteurs du rachis.
LES 8 PROBLÈMES DE
DÉVELOPPEMENT DU DOS
LE MANQUE GENERAL DE DOS
Il s'agit du problème le plus évident. Le
dos est en retard par rapport aux autres
muscles. Mais évoquer un « manque de
dos » constitue rarement une analyse
satisfaisante. Il existe plus probablement
des lacunes dans certaines régions bien
LES 8 PROBLÈMES DE DÉVELOPPEMENT DU DOS | 105
définies du dos ( plutôt qu'un retard de tous les groupes musculaires le composant. Si l'on
ne peut pas précisément définir ses zones faibles du dos, il sera impossible de les amé-
liorer en priorité. Afin de remettre son dos à niveau, il faut tout d'abord bien le connaître.
LES 4 GRANDS ÉQUILIBRES D'UN DOS ESTHÉTIQUE
Outre le manque de développement, les problèmes de dos se définissent par
un manque d'harmonie entre les quatre grands équilibres qui le caractérisent.
Ces équilibres sont :
> Le rapport épaisseur/largeur : le développement du grand dorsal + grand
rond doit être proportionné avec celui de l' infra-épineux + érecteurs du rachis
+ trapèze dans son entier.
> Le rapport grand dorsal/grand rond, l'un tendant en général à supplanter
l'autre.
> Le rapport trapèze supérieur/trapèze inférieur. Il ne doit pas exister de décro-
chement dans la partie basse.
> Le rapport lombaires/dorsaux. Les muscles de la gouttière lombaire doivent
s'équilibrer avec ceux des dorsaux (grand dorsal, grand rond et trapèzes).
LE DOS DU SOULEVÉ DE TERRE
Chez les adeptes du soulevé de terre, la zone centrale du dos est très épaisse. Il s'agit
d'un atout, sauf quand cette partie centrale prédomine tellement que les dorsaux ne se
développent plus en largeur. Dans les mouvements de dos, une région centrale surpuis-
sante est recrutée prioritairement à la place des zones périphériques du grand dorsal.
Il s'agit typiquement d'un problème de recrutement moteur. La solution est bien évi-
demment de réapprendre à la région en retard à travailler de manière plus vigoureuse.
TOUT LE DÉVELOPPEMENT SE SITUE DANS LE GRAND DORSAL
Le grand dorsal est trop
développé en comparaison
du grand rond et/ou des
trapèzes. Là encore, une
structure défectueuse du
recrutement moteur est à
l'origine de la dissymétrie.
Le muscle le plus fort, ici
le grand dorsal, éclipse
le recrutement du grand
rond, à qui il ne reste que
la partie congrue durant
un exercice. La solution
consiste à isoler le travail
du grand rond afin de lui
apprendre à se contracter
de manière plus précoce.
DEVELOPPEZ UN DOS «COMPLET»
Grand rond
Grand dorsal
TOUT LE DEVELOPPEMENT SE LOCALISE
DANS LE GRAND ROND
IL s'agit du cas de figure inverse. Le grand
rond est surdéveloppé et omniprésent lors
des exercices de dos. Le recrutement du
grand dorsal est déficient, ce qui explique
que ce muscle ne s'hypertrophie pas.
LES DORSAUX TROP HAUTS
Un grand dorsal court et un abdomen long
donnent l'impression d'avoir les dorsaux
«très hauts». Vu que l'on ne peut pas
réduire la longueur de son abdomen, la
seule solution est de « descendre » autant
que faire se peut le grand dorsal.
H Portion supérieure
[H Portion moyenne
S Portion inférieure
LE MANQUE DE BAS
DE TRAPÈZE
Nous parlons ici des parties
médiane H et basse H, qui sont
en général sous-développées
par rapport à la zone supé-
rieure E. Kolber (2009) montre
un gros déséquilibre de déve-
loppement entre le haut et le
bas des trapèzes chez les body-
builders avec :
-> un surplus de force de 27% de la partie du haut par rapport à des personnes
sédentaires,
-> un déficit de force de 10% dans le bas.
Il est très rare de manquer de trapèzes supérieurs, à moins de ne jamais les travailler.
Il est par contre plus fréquent de voir des trapèzes moyens, et surtout inférieurs, mal
développés. Les bodybuilders ayant des clavicules étroites sont moins sujets à ce genre
de problèmes. Ils ont tendance à beaucoup utiliser leurs trapèzes. Les bodybuilders
aux épaules larges ont, eux, plus tendance à ne pas bien recruter le bas de leurs tra-
pèzes. Il ne s'agit là que d'une tendance, pas d'une règle absolue.
Il convient donc de corriger au plus tôt ce déséquilibre classique en faisant plus de
rowings et d'élévations latérales penché en avant.
Pour les bodybuilders, outre l'aspect esthétique, l'intérêt du bas des trapèzes est de
stabiliser et donc de protéger l'articulation de l'épaule. Un bas de trapèze faible, ainsi
qu'un déséquilibre haut/bas, favorisent les blessures du deltoïde (Smith, 2009). En cela,
le développement du bas des trapèzes est nettement plus important que celui du haut.
LES 8 PROBLÈMES DE DÉVELOPPEMENT DU DOS 107
PAS D'INFRA-ÉPINEUX
Linfra-épineux est cette demi-sphère pla-
cée de part et d'autre du dos, qui lui pro-
cure relief et qualité. Pourtant, aucun des
exercices de dorsaux ne recrute intensé-
ment l'infra-épineux. Comme il est rare
de le travailler spécifiquement, nombre de
bodybuilders arborent des « trous » entre
le trapèze et le grand rond.
Par rapport à des personnes sédentaires, le
surplus de force chez les bodybuilders est :
-> de 5 % dans l'infra-épineux,
-> de 30 % dans les muscles antagonistes
de l'infra-épineux (Kolber, 2009).
Ce déséquilibre des forces ouvre grand la
porte aux blessures d'épaule, car le rôle de
l'infra-épineux est de stabiliser l'articula-
tion du deltoïde (voir page 134).
HANDICAP DES LOMBAIRES
Une myriade de bodybuilders se sont détruit la colonne vertébrale en tentant de déve-
lopper leurs lombaires grâce au soulevé de terre. Il faut rester très prudent face à
cet exercice, certes efficace mais dangereux. Il convient de lui substituer, autant que
possible, des mouvements moins risqués, si votre morphologie ne s'y prête pas.
DILEMME MORPHOLOGIQUE : PEUT-ON TRAVAILLER LA LARGEUR
OU L'ÉPAISSEUR DU DOS ?
LE DOGME : les exercices pour le dos se classent en deux catégories : les mouvements
pour l'« épaisseur» et les mouvements pour la « largeur». Il faut combiner ces deux
types d'exercices afin de travailler le dos sous tous ses angles.
LA RÉALITÉ : il est correct de dire que les dorsaux sont un groupe musculaire à angles
en forme d'éventail. Ceci, contrairement aux biceps par exemple, qui n'ont pas vrai-
ment d'«angles» (voir page 198). Mais cette notion d'angles, d'exercices de largeur
ou d'épaisseur doit être clarifiée.
Les exercices censés faire travailler la « largeur» recrutent prioritairement le grand
dorsal et le grand rond. En se développant, ces muscles vont certes s'hypertrophier
en épaisseur, mais vont surtout s'évaser vers l'extérieur, donnant cette impression
de largeur.
Il est aventureux d'affirmer que certains exercices pour le grand dorsal pourraient,
de manière sélective, ne travailler ce muscle que sur sa largeur ou que sur son épais-
seur. Le grand dorsal se développe en fonction de ses prédispositions anatomiques
plutôt que de manière extrêmement ciblée, grâce à des exercices de « largeur » ou
d'« épaisseur».
Les exercices dits d'« épaisseur» visent surtout les muscles de la gouttière lombaire,
les trapèzes et les rhomboïdes. Ces trois groupes musculaires ne se développent qu'en
108 DÉVELOPPEZ UN DOS «COMPLET»
épaisseur ou vers l'arrière, mais pas latéralement. Ils ne procureront pas le moindre
millimètre de largeur en plus.
Les bodybuilders aux dorsaux très larges ont un grand dorsal à la fois évasé et épais.
Si l'on dit qu'ils manquent d'épaisseur, c'est faute de bas de trapèze, d'infra-épineux
et de développement des muscles érecteurs du rachis.
Les bodybuilders très épais, du fait du développement de leur «gouttière lombaire»
et de leurs trapèzes, peuvent manquer de largeur à cause d'un développement pro-
portionnellement moindre de leur grand dorsal + grand rond. Ces faits relativisent les
notions d'épaisseur et de largeur.
Note : parmi les muscles dorsaux, seuls le grand dorsal, les trapèzes et les érecteurs du
rachis sont réellement des muscles qui peuvent être travaillés sous plusieurs angles.
L'infra-épineux et le grand rond ne sont pas des muscles à «angle».
AIDE-MEMOIRE
Afin de faciliter la compréhension dans le dédale d'exercices de dos, retenez
qu'il existe deux principaux types de mouvements :
D Les mouvements où le coude est orienté à la fois vers le bas et l'extérieur.
Il s'agit des exercices qui favorisent le développement du grand dorsal et du
grand rond, donc la largeur du dos EL
H Les mouvements où l'on tire les coudes vers l'arrière, ce qui favorise les tra-
pèzes et la gouttière lombaire, donc l'épaisseur du dos EU.
Entre ces deux positions du coude, il existe un nombre intermédiaire très impor-
tant d'exercices qui ne sont que des variations de ces deux grandes catégories
de mouvements.
Petit rond
Infra-épineux
Trapèze, portion
inférieure
Rhomboïde
Grand dorsal
it rhomboïde
Grand rhomboïde
Grand rond
Grand dorsal
m
Trapèze
Infra-épineux
Grand rond
/ Érecteurs du rachis,
. / sous l'aponévrose
\Grand dorsal
m
DILEMME MORPHOLOGIQUE: PEUT-ON TRAVAILLER LA LARGEUR OU L'ÉPAISSEUR DU DOS? 109
LES INTERACTIONS MUSCULAIRES PARASITES
Des problèmes de recrutement moteur expliquent souvent le manque de dos.
L'intervention disproportionnée de groupes musculaires autres que les dorsaux para-
site leur travail. Par exemple, des bras et un arrière des épaules puissants risquent de
supplanter le recrutement des dorsaux. Nous aurions pu penser qu'avoir de bons bras
constituerait un avantage pour prendre du dos en accroissant la force. Ce n'est pas
automatiquement le cas. Au contraire, des bras déficients peuvent aider à développer
les dorsaux en réorientant la charge de travail des bras vers le dos.
Certaines personnes ont tendance à surtout utiliser les trapèzes au cours des mouve-
ments de dorsaux. Le résultat est qu'une gouttière extrêmement puissante se forme
autour de la colonne vertébrale, mais le dos ne s'évase pas. Il devient plus épais que
large.
Idéalement, le grand dorsal et les trapèzes devraient travailler de concert afin de
générer un maximum de force. Du fait d'un fonctionnement nerveux inadéquat, cette
synergie est brisée. Au lieu qu'ils se contractent ensemble, il se crée une compétition
entre le grand dorsal et les trapèzes. En ayant plus de facilités à recruter les trapèzes,
ceux-ci prennent l'ascendant et «subtilisent» le travail du grand dorsal. Comme les
muscles que l'on a du mal à recruter grossissent moins, le retard de développement
s'accentue.
Si le différentiel de croissance est léger, il faut mettre l'accent sur le travail du grand
dorsal et lever le pied sur l'entraînement du trapèze. Si le différentiel est flagrant, il
devient primordial d'arrêter tout travail du trapèze pour se concentrer exclusivement
sur le grand dorsal. Cette redistribution des priorités est parfois difficile à accepter,
mais il s'agit de la seule solution viable.
Il faut comprendre que chaque entraînement des trapèzes améliore leur capacité de
recrutement moteur. Au lieu de les encourager, il faut les dissuader d'intervenir en les
négligeant temporairement. Sinon, le grand dorsal passera toujours au second plan. Ce
phénomène de compétition négative dans le recrutement moteur est long à éradiquer.
Si vous n'en tenez pas compte et continuez à pratiquer le type d'entraînements qui a
engendré le problème, vous ne risquez pas de rétablir le moindre équilibre.
CHANGER DE LOGIQUE
Pour mettre fin à un dos en retard, le premier réflexe est d'appliquer les solutions
classiques :
-> travailler plus lourd,
-> faire plus d'exercices de base.
Si les autres muscles réagissent positivement à cette double approche, pourquoi pas
le dos ?
L'adage populaire explique que pour avoir un dos puissant, il faut faire du soulevé de
terre lourd. Le résultat de l'application de ce principe est plus volontiers l'apparition
de douleurs que de muscle.
La logique des points faibles est différente de celle des points forts. Elle est même
souvent diamétralement opposée. Sur un poids faible que l'on a du mal à recruter, il est
préférable d'abandonner la quête des poids lourds et de se concentrer sur la recherche
des sensations musculaires. Ces deux facteurs ne sont pas forcément antinomiques,
mais ils le sont fréquemment sur les points faibles.
DEVELOPPEZ UN DOS «COMPLET»
UN ENTRAÎNEMENT PAR RÉGION
Comme pour tous les muscles, un débutant doit adopter une première approche clas-
sique du travail des dorsaux, c'est-à-dire des exercices de base lourds. Après plusieurs
mois d'un tel entraînement, il faut analyser l'évolution de son dos :
> Si le dos est harmonieux, ne changez rien !
> Si des déséquilibres se créent ou si le dos n'évolue pas, il faut adopter une stratégie
plus ciblée par région au lieu d'une approche globale.
Cette tactique régionale présuppose d'avoir parfaitement défini la ou les zones en
retard. Chaque exercice doit cibler une région spécifique du dos. Afin d'y parvenir plus
précisément, des poids moyens, voire légers, plutôt que lourds seront employés.
UNE OU PLUSIEURS RÉGIONS PAR ENTRAÎNEMENT ?
Toutes les stratégies sont possibles, mais l'approche unique présente un triple avantage :
□ En se concentrant strictement sur une région spécifique du dos, on peut le choquer
à souhait. L'idéal est de se cantonner à un seul mouvement pour toute la séance en
faisant autant de séries qu'il le faudra, en général de U à 8.
H Nerveusement, se limiter à un seul exercice est ce qu'il y a de plus simple. Débutez
léger afin de bien sentir la région ciblée. Puis montez progressivement en charge tout
en conservant au maximum la sensation musculaire. Le travail léger facilite l'acqui-
sition de la sensation, ce qui constitue un gros atout lors des séries les plus lourdes.
El Les temps de récupération entre deux séances d'un même groupe seront ainsi
réduits. Lors de la séance suivante pour le dos, une autre région sera visée. Cette alter-
nance de zones permet d'entraîner le dos de manière plus fréquente (ce qui est une
bonne chose pour un point faible), puisque vous n'aurez pas à attendre que la première
région travaillée ait pleinement récupéré. Par exemple, effectuez une séance ciblant
le bas des trapèzes. La suivante privilégiera le grand rond... Si les trapèzes n'ont pas
récupéré à 100 % avant la deuxième séance, ce n'est pas grave puisqu'ils n'entrent
pas trop en jeu dans les exercices de grand rond. Lors d'une troisième séance, vous
pouvez répéter le cycle ou cibler une nouvelle région.
CONNAÎTRE SA RÉACTION NERVEUSE
La structure de son entraînement doit en grande partie dépendre de sa réponse ner-
veuse. Un changement d'exercice induit une altération complète du recrutement
moteur. Deux cas de figures se présentent :
-> certains bodybuilders bénéficient de cette alternance en regagnant de la force sur
un second mouvement ;
-> d'autres perdent anormalement en efficacité s'ils changent de mouvement en cours
de séance. Dans ce cas, ne tentez pas de lutter contre la nature. Plutôt que de remonter
le courant, allez dans son sens en vous concentrant sur un exercice unique.
Il est tout à fait compréhensible que chaque bodybuilder réagisse différemment.
C'est sa réaction nerveuse propre à ce changement qui doit dicter le comportement
à l'entraînement.
EXERCICES POUR LE DOS | 111
EXERCICES POUR LE DOS
ERLE
Un développement harmonieux du dos requiert un bon équilibre entre la masse du
grand dorsal et celle du grand rond. L'obstacle à cet équilibre est la compétition au
niveau du recrutement moteur qui existe entre ces deux muscles qui s'accrochent qua-
siment au même endroit sur le bras. Ils devraient normalement travailler de concert.
Malheureusement, le recrutement
de l'un prend souvent l'ascendant
sur l'autre. Cette mésentente se
traduit visuellement par un différen-
tiel de croissance. Le cas de figure
le plus courant est le retard pris par
le grand rond. Lorsque ce dernier
est un peu «chétif», c'est le grand
dorsal qui fait tout le travail et qui
se développe. Si l'on ne réagit pas,
la dissymétrie ne fera qu'empirer.
La solution est d'isoler le travail du
grand rond afin de faciliter son recru-
tement lors des exercices classiques
pour le dos.
Le grand rond
porte son nom
en raison de
sa section
transversale
Grand rond circulaire
112 EXERCICES POUR LE DOS
EXERCICE D'ISOLATION DU GRAND ROND
Afin d'isoler le grand rond, il existe un exercice de rotation
interne du bras au câble :
SUR POULIE RÉGLABLE À MI-HAUTEUR
Debout, pieds légèrement écartés, placez-vous latéralement par rapport à la machine
qui se situe à votre droite. Pliez le bras droit à 90° et attrapez la poignée placée à mi-
hauteur H. Adoptez une prise neutre (pouce vers le haut). Par une rotation du bras, amenez
votre poing vers le sternum tout en évitant le corps H. Il faut donc éloigner le coude vers l'exté-
rieur au fur et à mesure que la main revient vers le torse. Votre main droite arrivera
sur le bas du grand dorsal droit H). Tenez cette position de contraction 1 à 2 secondes
avant de ramener la main vers l'extérieur, tout en rapprochant le coude du buste.
SUR POULIE BASSE
Si vous ne disposez pas d'une poulie réglable en hauteur, cet exercice peut être effectué
allongé au sol sur le dos, perpendiculairement à la poulie. Avec la main droite, attrapez
la poignée basse de la poulie placée sur votre côté droit S et procédez comme nous
venons de le décrire EL
RATTRAPER LE GRAND ROND
COMBIEN DE RÉPÉTITIONS ET DE SÉRIES?
Après 20 à 25 répétitions, vous allez ressentir une brûlure localisée sous l'arrière de
l'épaule. Vous venez de réveiller un grand rond qui somnolait.
Afin de sentir son grand rond travailler, il est préférable de rechercher une brûlure
locale intense. Une charge qui ne permet pas d'atteindre les 15 répétitions est trop
élevée pour ce genre d'exercice. Les dégressives constituent évidemment une tech-
nique de choix pour maintenir la brûlure le plus longtemps possible.
Le volume de travail doit dépendre du retard de votre grand rond. Un minimum de
3 séries est un prérequis, afin qu'il y en ait au moins 2 réalisées sur un grand rond
fatigué.
QUAND FAUT-IL TRAVAILLER LE GRAND ROND ?
Comment inclure cette rotation interne du bras dans son entraînement?
> Dans un premier temps, il est important d'effectuer cet exercice le plus fréquem-
ment possible, afin de réveiller rapidement le grand rond. Ce mouvement n'étant pas
traumatisant pour le grand rond, une fréquence élevée ne posera pas de problème de
récupération.
> Au fur et à mesure de vos progrès, la fréquence sera diminuée. L'objectif est d'arriver
à ce que cette rotation devienne superflue car votre grand rond participe à part entière
dans tous les mouvements de base pour le dos.
Plusieurs stratégies peuvent être mises en place. Effectuez la rotation :
Q Au début de chaque séance. L'avantage est ici que la rotation sert d'échauffement
à l'épaule.
H À la fin de l'entraînement. C'est un moment où l'on a tendance à mieux sentir ses
muscles.
H Au début + à la fin de l'entraînement.
LE TRAVAIL DU GRAND ROND DANS LA SÉANCE DOS
Lors des entraînements du dos, plusieurs alternatives s'offrent à vous pour inclure le
travail du grand rond.
LA POSTFATIGUE
Avant d'effectuer cette rotation au début de la séance dos, il faut être certain de bien
la ressentir. La postfatigue est donc à privilégier à l'introduction de ce nouvel exercice.
L'idéal est de le combiner avec un mouvement de base pour le grand dorsal comme
les tirages. Effectuez le plus de répétitions de tirages possibles. A l'échec, poursuivez
avec la rotation du grand rond droit, puis celle du grand rond gauche. Lors de la série
suivante, passez directement avec le grand rond gauche, puis le droit.
LA PRÉFATIGUE
Lorsque vous maîtrisez parfaitement les rotations, adoptez une stratégie de préfati-
gue. Le grand rond est d'abord ciblé avec la rotation avant d'être travaillé indirectement
dans un exercice de base. Le but d'un tel enchaînement est de continuer à sentir la
brûlure du grand rond lors de l'exercice de base, chose qui n'arriverait pas sans cette
préfatigue.
114 EXERCICES POUR LE DOS
______
RATTRAPER LE GRAND DORSAL
Si certains bodybuilders manquent de
grand rond, d'autres en ont trop, ce qui
les empêche de développer leur grand
dorsal. En général, ces athlètes arborent
aussi un grand dorsal assez «court». Ces
deux problèmes, tout comme leurs solu-
tions, vont donc de pair.
Il convient de développer au maximum le
bas du grand dorsal afin de lui procurer
un aspect plus long et plus évasé. Ceci
ne signifie pas que l'on puisse allonger
un grand dorsal court. Par contre, il faut
en créer l'illusion par un ciblage précis
de ses fibres externes inférieures. Afin
d'y parvenir, nous disposons d'un arse-
nal d'exercices qui exploitent des angles
négligés par les mouvements classiques.
ROTATION POSTERIEURE D'UN BRAS
A LA MACHINE PULL-OVER
L'unilatéral autorise à pivoter le torse du côté du grand dorsal
qui travaille. Cette rotation permet au coude d'aller chercher
très loin vers l'arrière. La contraction, en particulier du bas du grand dorsal, est bien
meilleure ainsi. Ces centimètres productifs sont impossibles à obtenir en bilatéral.
AU ROWING AVEC
MACHINE OU CÂBLE
Cette rotation peut être
réalisée grâce à d'autres
exercices comme le
rowing en unilatéral sur
machine ou à la poulie
basse E H. Afin d'accen-
tuer encore l'amplitude,
basculez légèrement le
torse du côté qui travaille
en fin de course.
CD
RATTRAPER LE GRAND DORSAL
AVEC HALTÈRE EN UNILATÉRAL
Avec haltère (voir page 126), la rotation est possible mais plus limitée car il est dan-
gereux de trop pivoter le torse alors que l'on applique une pression sur la colonne
vertébrale.
L'objectif est la recherche de l'amplitude maximale au niveau de la contraction du bas
du grand dorsal plutôt que la charge. Afin de conserver le plus longtemps possible
la brûlure musculaire dans la zone cible, nous pouvons élaborer des supersets en :
-> préfatigue : pull-over suivi d'un rowing à la poulie ;
-> postfatigue: rowing à la poulie suivi du pull-over.
FLEXIONS LATÉRALES
À LA MACHINE À ABDOMINAUX ASSIS
Au lieu de vous asseoir normalement dans le siège, placez-
vous latéralement : le grand dorsal gauche sera placé contre
le dossier du siège afin de travailler son collègue droit. Avec votre main droite, saisissez
la poignée droite et placez votre coude droit contre la butée. Penchez le buste sur la
droite à la force de votre grand dorsal. La tentation est d'effectuer cette flexion avec les
obliques. Ce n'est pas notre objectif ici. Afin de recruter au maximum le grand dorsal,
cambrez-vous légèrement en arrière en gonflant bien la cage thoracique.
À LA POULIE HAUTE
Debout, pieds légèrement
écartés, placez-vous laté-
ralement par rapport à la
machine qui se situe à
votre gauche. Avec la main
droite qui passe au-des-
sus de la tête, saisissez
une corde fixée sur le haut
de l'appareil S. Penchez-
vous latéralement, légè-
rement vers l'arrière, en
évitant de tirer avec les
obliques @J.
Note : afin de mieux ressentir la contraction des fibres externes [quand ceci est possible],
placez les doigts de la main opposée au côté qui travaille sur votre bas de grand dorsal
en mouvement.
116 EXERCICES POUR LE DOS
A LA BARRE FIXE
Suspendez-vous à une
barre fixe. Recroquevillez
vos jambes et effectuez
une flexion du bassin vers
la droite H 0. C'est ce
même exercice qui tra-
vaille les obliques, à ce
détail près qu'ici on essaie
justement de ne pas les
recruter. Une fois la série
du côté droit terminée,
soufflez et passez alors
au côté gauche plutôt que
d'alterner droite-gauche à
chaque répétition.
Comme il s'agit de la ver-
sion de flexions la plus dif-
ficile, un partenaire peut
faciliter l'exercice en sou-
tenant vos jambes et en
vous guidant dans le mou-
vement [3] S.
Grand rond
Grand dorsal
Muscles qui abaissent le bras
A, ATTENTION !
Dans leurs tâches, les dorsaux sont secon-
dés par le chef long du triceps. Avant de
travailler le dos, assurez-vous d'avoir bien
échauffé vos coudes en faisant un peu
de triceps. Un coude pris à froid par un
exercice de dorsaux lourd ne s'avère pas
forcément douloureux. C'est lors de l'en-
traînement des triceps que cette douleur se
révèle. C'est pour cette raison que l'on ne
fait pas toujours la relation entre la cause
de la blessure et son effet douloureux.
En plus des triceps, échauffez égale-
ment bien vos biceps, avant-bras et
infra-épineux.
EXERCICES POUR LES DORSAUX | 117
LE SECRET DU DOS RÉSIDE DANS LES ÉPAULES
L'erreur principale, avec les exercices de dos, est de tout tirer avec les bras.
Il faut au contraire que le mouvement s'initie le plus possible au niveau des
épaules. Les bodybuilders ayant de bons dorsaux sont ceux dont le trajet effec-
tué par l'épaule est le plus important. Cette remarque s'applique aussi bien aux
tirages qu'aux rowings. Les bodybuilders ayant des omoplates très mobiles ont
un avantage sur les autres de ce côté-là (voir illustration S page 79). Assurez-
vous ainsi de bien exécuter l'exercice avant d'accroître les charges.
TRACTIONS A LA BARRE FIXE
PARTICULARITÉS: cet exercice de base cible les muscles du
dos ainsi que les biceps, une partie des triceps et les avant-
bras. Le travail en unilatéral est quasiment impossible, sauf
pour les bodybuilders très légers ou très forts.
DESCRIPTION: saisissez la
barre fixe, mains en supination
(petits doigts l'un vers l'autre).
L'écartement des mains doit
correspondre au moins à la
largeur des épaules. Relevez
les jambes en les croisant (H.
Hissez-vous à la force du
dos afin d'amener le front au
niveau de la barre. Si vous en
avez la capacité, remontez le
menton jusqu'au cou alors
que la tête est penchée en
arrière [6]. Si vous êtes vrai-
ment très fort, tirez jusqu'au
bas des pectoraux, toujours
avec la tête penchée en arrière.
Tenez la position de contrac-
tion 1 seconde avant de redes-
cendre lentement. Ne tendez
pas tout à fait les bras, afin de
rester en tension continue et
de prévenir les blessures (voir
page 121).
VARIANTES
D Vous pouvez aussi placer les mains en pronation (pouces l'un vers l'autre) 13 S ou
en prise neutre (pouces vers la tête), avec une poignée parallèle pour changer l'angle
d'attaque de l'exercice.
118 | EXERCICES POUR LE DOS
EXERCICES POUR LES DORSAUX | 119
Brachioradial
Brachial^_^^
Biceps brachial „
\Grand rond
Grand rhomboïde
Variante prise serrée à la poulie haute
Début du mouvement
Fin du mouvement
Variante à la barre large, prise des mains en semi-pronation
□ Variez l'écartement des mains afin de trouver la position qui vous conviendra le
mieux. Plus la prise sera serrée, plus l'étirement ainsi que l'amplitude de mouvement
seront importants.
El En pronation, vous avez le choix d'amener la barre devant ou derrière la nuque.
Cette dernière version est la plus difficile et la plus traumatisante pour l'articulation
de l'épaule.
Trapèze,
portion inférieure
Biceps brachial
Brachial
Brachioradial
Grand rond
Grand dorsal
Tirage nuque à la poulie haute
IMPACTS MUSCULAIRES
> Plus le buste reste droit, plus le bas et la partie externe des grands dorsaux et les
grands ronds sont sollicités (largeur).
> Plus le torse bascule en arrière, plus l'exercice ressemble à un rowing et recrute
le bas des trapèzes, l'intérieur du dos (épaisseur) et la partie supérieure des grands
dorsaux.
120 EXERCICES POUR LE DOS
POINTS À OBSERVER : assurez-vous d'avoir une bonne prise en main de la barre, afin
de ne pas devoir stopper les tractions à cause d'une faiblesse des doigts. En cas de
défaillance, les straps résoudront le problème (voir page 63).
À tout moment, conservez le corps bien rigide en serrant les fesses et en poussant la
jambe droite contre la cheville gauche. Cette rigidité évite tout balancement intempestif.
AVANTAGES DES MACHINES
Il s'avère parfois difficile de bien ressentir les dorsaux avec les mouvements
classiques. Les «bonnes» machines convergentes H représentent une avancée
considérable en ce qui concerne l'obtention de bonnes sensations musculaires.
Du fait d'une trajectoire originale :
> Il est plus aisé de ressentir le dos sur machines qu'avec les barres (olympiques
ou fixes). Les convergentes facilitent donc l'apprentissage moteur.
> Elles procurent à la fois un meilleur étirement et une meilleure contraction.
> L'amplitude générale de l'exercice est donc plus importante qu'avec les mou-
vements conventionnels.
> La trajectoire est bien guidée, ce qui est un avantage lorsque l'on débute.
> Si le besoin s'en fait sentir, les machines convergentes sont facilement utili-
sables en unilatéral (un bras à la fois). Si l'unilatéral est possible avec haltères,
il ne l'est quasiment pas à la barre fixe. À défaut d'une convergente, les poulies
en représentent un substitut acceptable H] Il S IU S 0.
EXERCICES POUR LES DORSAUX
AVANTAGES : en très peu de temps, les tractions travaillent efficacement une majorité
des muscles du torse.
INCONVÉNIENTS : tout le monde n'est malheureusement pas capable de se hisser à la
barre fixe. Dans ce cas, optez pour une machine ou une poulie haute (voir page 1 19).
La barre droite, mains en supination, convient mal aux hyperpronateurs (voir page 201 ).
Si votre poignet n'est pas assez souple pour effectuer l'exercice avec une barre droite,
il existe de plus en plus de barres à dorsaux légèrement courbées qui conviendront
mieux à vos mains (voir page 118).
DANGERS : comme dans tous les exercices de tirage, évitez de tendre complètement les
bras. La position bras tendus place les épaules et les biceps dans une position vulnérable,
susceptible de créer des traumatismes. Si jamais vous ten-
dez les bras afin de vous reposer entre deux répétitions, ne
redémarrez pas brusquement grâce à un à-coup. Le risque
serait d'arracher des ligaments de l'épaule, des fibres de
la longue portion du triceps ou le tendon du biceps, placés
ici dans une situation précaire. L'idéal aux tractions est de
rester constamment en tension continue dans la partie éti-
rement de l'exercice.
COMMENTAIRES : la supination en prise serrée peut être
avantageusement adoptée par les débutants ayant du mal
à se tracter, car l'exercice est plus facile ainsi.
Lorsque vous êtes à l'aise pour effectuer de 1 2 à 1 5 répé-
titions, n'hésitez pas à rajouter du poids en coinçant un
haltère entre les mollets ou les cuisses U. À l'échec, des-
saisissez-vous de la charge et tentez d'obtenir quelques
répétitions supplémentaires.
\S\ Traction à la barre fixe lesté
ROWING
PARTICULARITÉS: cet exercice de base cible les muscles du
dos, ainsi que les biceps et l'avant-bras. Le travail en unilaté-
ral est très populaire pour cet exercice. Il permet d'accroître
de manière importante l'amplitude du mouvement.
DESCRIPTION: penchez-vous en avant pour que le buste forme un angle variant de 90 à
145° avec le sol. Saisissez une barre, mains en pronation (pouces l'un vers l'autre). Tirez
les bras le long du corps en les pliant, afin de monter la charge le plus haut possible.
Tenez la position de contraction 1 à 2 secondes en resserrant bien les omoplates l'une
contre l'autre avant de redescendre.
POINT À OBSERVER : en règle générale, il faut tirer la barre à peu près à la hauteur du
nombril. Mais certains aimeront l'amener un peu plus haut vers les pectoraux, d'autres
un peu plus bas vers les cuisses.
122 EXERCICES POUR LE DOS
Trapèze
Brachial
Biceps brachial
Brachioradial
Deltoïde,
faisceaux postérieurs
Infra-épineux
Grand rhomboïde
Grand rond
é. Grand dorsal
A, ATTENTION !
Au rowing, en entraînant Les
deux bras simultanément,
Les deux côtés des trapèzes
moyens buttent prématuré-
ment l'un contre l'autre, ce qui
restreint l'amplitude de l'exer-
cice. En ne contractant qu'un
seul côté à la fois, le dépla-
cement de l'omoplate sera
moins limité par la rencontre
des masses musculaires des
trapèzes. L'amplitude est donc
meilleure, ce qui s'avère salu-
taire pour le développement
des dorsaux des athlètes ayant
des omoplates peu mobiles.
Rowing à la barre
EXERCICES POUR LES DORSAUX 123
TIREZ AVEC LES EPAULES
Le développement du trapèze moyen dépend en grande partie de votre apti-
tude à resserrer les omoplates. Certains bodybuilders possèdent la capacité
de déplacer leurs épaules d'avant en arrière sur une très grande amplitude.
Au rowing, ils peuvent avancer leur deltoïde, ce qui étire la partie moyenne du
trapèze. Lors de la contraction, leurs épaules reviennent ensuite très en arrière
afin de garantir une contraction maximale de leur milieu de trapèze.
D'autres bodybuilders
ne possèdent pas cette
amplitude de déplace-
ment des épaules d'avant
en arrière. Au rowing, on
a l'impression que seuls
leurs bras se déplacent
Petit rhomboïde ^P^ dHP ^ alors que les épaules res-
tent quasiment immobiles.
La capacité de dépla-
cement des épaules est
modulée par :
-> la prédisposition anato-
mique : une faible largeur
des clavicules, associée
à un manque de mobi-
lité des omoplates réduit
l'amplitude de déplace-
ment des épaules. À trop
les mouvoir, en particulier
vers l'arrière, des douleurs
peuvent être générées ;
-> la charge : plus on met
lourd sur la barre, moins le mouvement s'initie au niveau des épaules. L'exercice va
s'effectuer préférentiellement avec les bras. D'ailleurs, il est possible de prendre
beaucoup plus lourd en réalisant son rowing avec les «bras» plutôt qu'avec les
«épaules». La course au toujours plus lourd risque de s'avérer contre-productive
chez les bodybuilders ayant du mal à recruter le milieu des trapèzes.
VARIANTES
□ Quelle inclinaison du torse? Les
bodybuilders ont coutume d'exécu-
ter le rowing avec le dos parallèle au
sol CD. Mais une inclinaison du buste
de 145° par rapport au sol [2 au lieu
de 90° permet un recrutement plus
efficace du milieu des trapèzes.
Faites l'expérience suivante: à vide,
placez votre dos à 90° avec les bras
124 | EXERCICES POUR LE DOS
qui pendent vers le sol. Tentez de contracter vos trapèzes moyens en ramenant vos
omoplates l'une vers l'autre. Effectuez le même mouvement mais avec le torse incliné
à 145°. Il y a de fortes chances pour que la contraction soit bien plus facile à obtenir
penché légèrement en avant plutôt que le dos parallèle au sol. Si à vide la différence
est si flagrante, elle ne fera que s'accentuer avec une charge. De plus, grâce au dos
moins penché, on ménage sa colonne vertébrale. Avec le torse parallèle au sol, les
vertèbres sont placées dans une position nettement plus précaire.
□ Quelle prise de barre? Par habitude, les bodybuilders effectuent leur rowing à la
barre avec les mains en pronation 00 [H, ce qui pose trois problèmes :
> Les bras se retrouvent dans une position de faiblesse. En effet, on est plus fort en
flexion de bras (curls) avec les mains en supination qu'avec les mains en pronation
(reverse curls). Cette différence de force est en général assez importante. Les derniers
centimètres de la contraction étant les plus durs au rowing, il vaut mieux que les bras
soient en position forte H 0.
> L'épaule est placée dans un moins bon axe pour bien resserrer les omoplates l'une
contre l'autre. Il est beaucoup plus facile de le faire avec les mains en supination 11 H.
> Il n'est pas aisé de faire glisser la barre le long du quadriceps en pronation. En supi-
nation, grâce à la position du buste plus relevée, il est possible de faire glisser la barre
le long des quadriceps. Ce guidage facilite l'exécution de l'exercice, vous permettant
de mieux vous concentrer sur les trapèzes.
EXERCICES POUR LES DORSAUX | 125
Les T-bar row 0, les poulies basses [U, certaines machines [6] ou les haltères permet-
tent l'adoption d'une prise neutre (pouces vers la tête).
La taille des haltères limite la liberté de positionnement des mains. Il est cependant
possible d'orienter légèrement les pouces vers l'intérieur ou vers l'extérieur.
Une poulie basse H autorise une multitude de prises: pronation, supination, prise
neutre ou rotation qui fait passer de la pronation (bras tendus) à la supination (dans la
position de contraction), cette dernière alternative étant idéale.
126 EXERCICES POUR LE DOS
Trapèze
Grand rhomboïde
Grand dorsal
Grand rond
Deltoïde,
faisceaux postérieurs
Biceps brachial
Brachial
Brachioradial
Rotation postérieure d'un bras avec haltère
A ATTENTION, IDÉE FAUSSE
!
Une idée fausse fréquemment colportée stipule qu'il faut effectuer ses exercices
de dos avec les mains en supination car c'est dans cette position que le biceps
est le plus fort. Cette affirmation néglige le fait qu'aux dorsaux, on tire avec tout
le bras et non pas seulement avec le biceps. Or le bras est plus fort en prise
neutre qu'en supination. Il est à son plus faible en pronation. La supination pro-
cure donc une force intermédiaire entre la prise neutre et la pronation.
Votre prise aux dorsaux doit être dictée par la position qui vous paraît la plus
naturelle et que vous ressentez le mieux, et non pas du fait de propos falla-
cieux. D'autre part, n'hésitez pas à changer votre prise afin d'altérer vos angles
d'attaque des dorsaux.
□ Quelle barre choisir?
Pour qu'en supination une
barre droite vous convienne,
il ne faut pas que vous ayez
de valgus (voir page 200) et
il faut que vous soyez hyper-
supinateur (voir page 201).
La réunion de ces deux
conditions étant rare, on
comprend pourquoi la barre
droite ne semble pas idéale à
la majorité des bodybuilders.
EXERCICES POUR LES DORSAUX
Afin de ne pas aller à rencontre de sa morphologie et de prévenir les blessures du
poignet, de lavant-bras, du coude, du biceps ou/et de l'épaule, optez pour une barre
tordue dite EZ. Barre qu'il est en général beaucoup plus facile de tenir en mains pour
la plupart des athlètes CD H
□ Écartement des mains. Variez l'écartement des mains afin de trouver la position
qui vous conviendra le mieux.
> Plus la prise est serrée, plus l'étirement est important, alors que l'amplitude de
contraction tend à se réduire. C'est pour cette raison qu'à la T-bar (exercice où les mains
sont très resserrées), il est difficile de remonter beaucoup les coudes vers le buste.
> Plus la prise est large, plus l'étirement est réduit. Par contre, vous pourrez monter
plus haut les coudes derrière vous, ce qui favorise la contraction.
A LES DANGERS DE LA SUPINATION
Lorsque le bras est tendu, la supination est une position hasardeuse pour le biceps.
Ce muscle n'a pas été conçu pour tirer bras bien tendus en supination. Avec une
charge très lourde, ses fibres s'arrachent plus volontiers qu'elles ne se contractent.
En supination, ne jamais placer sa barre au sol car, pour la ramasser, il faut
effectuer un soulevé de terre avec les deux mains en supination. Et combien de
biceps ont-ils été déchirés à cause du soulevé de terre ?
Plus grave, en fin de série, lorsque l'on cherche à reposer la barre au sol, la charge
force nos bras fatigués à s'étendre, générant des traumatismes dévastateurs.
Au lieu d'avoir à ramasser et à reposer la barre au sol, juchez-la sur une hauteur
tel un banc ou les sécurités d'un rack à squat. Placez-la assez haut pour n'avoir
qu'à pousser légèrement sur les cuisses afin de vous retrouver en position de
départ. En évitant ce déchirant soulevé de terre, vous épargnerez aussi votre
force et vos lombaires.
De même, à la fin de chaque répétition, ne tendez pas tout à fait les bras. Vous
vous placeriez non seulement dans une position dangereuse, mais aussi dans
une position de faiblesse. Restez plutôt en tension continue.
H Unilatéral ou bilatéral ? Si vous avez du mal à bien res-
sentir les rowings avec les deux bras à la fois, l'unilatéral
résoudra probablement votre problème [H. Profitez du fait
que l'étirement et surtout la contraction sont bien meilleurs
qu'en bilatéral pour exagérer le mouvement. À la machine
ou à la poulie basse, effectuez une légère rotation du buste
du côté du bras actif afin d'accroître encore l'amplitude
de l'exercice. Appuyez la main qui ne travaille pas sur une
cuisse ou sur un banc, afin de soutenir le bas du dos.
Si vous ne disposez pas d'une machine convergente,
reproduisez cet exercice avec un haltère. Adoptez la posi-
tion d'inclinaison du buste de U5° et non pas celle de 90°.
Pour ce faire, utilisez un banc incliné à 45° plutôt qu'un
banc plat. Vous allez ainsi gagner en force, mieux recruter
votre trapèze et préserver vos lombaires.
128 EXERCICES POUR LE DOS
Rhomboïde
AVANTAGES: les rowings ciblent prio-
ritairement les muscles localisés à
l'intérieur du dos. Par rapport au
tirage à la barre fixe, ils font gagner
plus en «épaisseur» mais moins en
largeur. Ainsi, le rowing et la barre
fixe constituent des exercices com-
plémentaires pour les dorsaux.
INCONVÉNIENTS: la position pen-
chée en avant ne favorise pas le tra-
vail intense, car elle tend à entraver
la respiration. Certaines machines
et poulies permettent de travailler
assis, ce qui évite cette position
penchée.
DANGERS: bien que l'inclinaison à
145° soit moins dangereuse que
celle à 90°, le rowing reste risqué
pour le dos, surtout avec des poids
lourds. De nombreuses machines
soutiennent la colonne vertébrale
grâce à un appui thoracique H. Mais
plus cet appui est important, plus la
cage thoracique sera écrasée et la
respiration entravée.
La position assise de certaines
machines procure un bon compro-
mis, réduisant la pression sur le dos
sans bloquer la respiration [D.
COMMENTAIRES: conservez la tête
haute, surtout en phase de contrac-
tion. Évitez de la tourner de droite à
gauche comme on est souvent tenté
de le faire.
SUPERSETS : avec le rowing, les élé-
vations latérales, penché, ciblent la
portion moyenne des trapèzes. Pour
un maximum d'efficacité, ces deux
exercices peuvent être combinés en
supersets de :
-> postfatigue: débutez par du rowing
enchaîné avec des élévations, penché ;
-> préfatigue: commencez aux éléva-
tions avant de poursuivre au rowing.
EXERCICES POUR LES DORSAUX 129
PULL-OVER (ISOLATION DU GRAND DORSAL)
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible les dorsaux
et, dans une moindre mesure, les pectoraux et les triceps.
Le travail en unilatéral est possible dans une version un peu
modifiée que nous détaillerons.
130 | EXERCICES POUR LE DOS
DESCRIPTION: allongez-vous sur le dos en travers d'un banc. Cette position permet
une meilleure amplitude de mouvement, ainsi qu'un étirement plus efficace que si
vous étiez complètement allongé sur le banc. Avec un haltère que vous tenez dans les
deux mains, prise neutre (pouces vers le sol), placez les bras au-dessus de la tête.
Tout en les conservant semi-tendus, descendez-les derrière la tête EL Quand vos bras
sont descendus le plus bas possible, remontez-les à la force des dorsaux HL Arrêtez le
mouvement avant que l'haltère n'arrive au-dessus du front puis redescendez.
m
CYCLE D'APPRENTISSAGE MOTEUR
^"~^II1LB 1 l
m
Le secret du pull-over effectué en tant
qu'exercice d'apprentissage moteur, c'est
l'étirement qu'il procure. Bien s'étirer au
pull-over ne signifie pas qu'il faille forcer au
niveau des épaules, car celles-ci finiraient
par devenir douloureuses. Descendez les
bras dans une position confortable alors
que les fesses se trouvent encore au niveau
du banc. Sans bouger ni les bras ni l'haltère,
descendez lentement les fesses afin que le
corps décrive un arc de cercle EL
En utilisant votre force volontaire, remontez
très légèrement l'haltère (quelques cen-
timètres) avant de vous réétirer. À chaque
répétition, remontez quelques centimètres
supplémentaires avant de retrouver la posi-
tion d'étirement. À moins de vouloir faire une
pause, ne passez pas l'haltère au-dessus de la
tête 12], sous peine de perdre la tension musculaire. Oubliez le nombre de répéti-
tions, l'objectif est de ressentir l'étirement du grand dorsal.
Après cette série, reposez- vous et passez au tirage à la barre fixe U. Adoptez une
prise large, les coudes très légèrement orientés en arrière. Cultivez la sensation
musculaire obtenue au pull-over afin de prendre conscience de votre grand
dorsal. Répétez ce cycle aussi souvent que nécessaire.
EXERCICES POUR LES DORSAUX
Triceps brachial,
chef long
Grand pectoral
Pull-over à la barre, couché sur un banc horizontal
[4] Réalisation du mouvement
à la machine spécifique
VARIANTES
□ Il existe des machines à pull-over 0. Elles ne sont malheureusement pas toutes
conçues judicieusement.
L'idéal est de pouvoir les utiliser en supination (pouces vers l'extérieur) plutôt qu'en
pronation, afin de mieux ressentir la contraction des dorsaux.
H Pull-over à la poulie haute: debout, devant une poulie haute, saisissez une petite
barre (de préférence légèrement tordue), mains en pronation (pouces l'un vers l'autre HJ),
Plus l'écartement des mains sera serré, meilleur sera l'étirement. Tout en conservant
les bras tendus, amenez la barre vers les cuisses [6]. Tenez la contraction 1 seconde
avant de remonter.
132 EXERCICES POUR LE DOS
Si vous disposez d'une poulie réglable en hauteur, il est préférable de travailler à
genoux plutôt que debout. Dans ce cas, placez la poulie au niveau de vos yeux CD H U.
En reculant plus ou moins, trouvez un angle à la fois confortable et agréable. L'avantage
de la position à genoux est d'accroître l'étirement en permettant de lever les bras
beaucoup plus haut par-dessus la tête. À l'échec, relevez-vous et poursuivez l'exercice
qui devient plus facile debout. On triche aussi plus volontiers debout alors que l'on
est forcément plus strict à genoux. Cet enchaînement strict-triché aide à conserver
la brûlure le plus longtemps possible dans le grand dorsal. Si vous ressentez trop les
triceps, c'est sans doute que vous pliez excessivement les bras.
La poulie ne remplace pas forcément le pull-over avec haltère. S'ils se ressemblent, ces
deux exercices n'en sont pas moins différents et complémentaires. Avec l'haltère, on
obtient un meilleur étirement, mais le mouvement est plus traumatisant pour l'épaule.
La poulie permet, elle, de conserver une tension continue en phase de contraction, ce
qui n'est pas le cas avec l'haltère.
PENSEZ AUX SÉRIES DE 100 POUR VOTRE DOS
Le pull-over au câble est très approprié pour les séries de 100 répétitions. La tension
est conservée dans le dos sans qu'aucune interaction des avant-bras ou des biceps
force à l'arrêt prématuré de la série. Pour rappel, les séries de 100 répétitions :
-> favorisent l'apprentissage moteur,
-> congestionnent merveilleusement le muscle, augmentant sa «densité
cardio-vasculaire »,
-> favorisent la récupération entre deux séances de dorsaux.
EXERCICES POUR LES DORSAUX
H Une variation unilaté-
rale est possible si vous ne
ressentez pas le pull-over
classique. Au lieu de vous
allonger sur le dos, cou-
chez-vous latéralement en
travers du banc. Haltère en
main, étendez le bras dans
le prolongement du corps
S. Étirez bien le grand dor-
sal en amenant les fesses
vers le sol. Ne remontez
pas l'haltère trop haut afin
de toujours rester en ten-
sion continue HL Vous pou-
vez poser votre main libre
sur le grand dorsal qui tra-
vaille, afin de mieux le sen-
tir. Il est assez unique de
pouvoir toucher son grand
dorsal en contraction.
AVANTAGES: aucune interfé-
rence de la part des biceps
ne se produira durant le
pull-over. Si aux tractions
ou aux rowings vous res-
sentez tout dans les biceps
et rien dans les dorsaux, le
pull-over peut vous aider. Vous pouvez ainsi commencer toutes ou certaines de vos
séances dos par du pull-over afin d'isoler vos dorsaux avant de passer aux exercices
de base.
INCONVÉNIENTS : certains ressentiront fortement le travail de leurs triceps, ce qui peut
être gênant. Dans ce cas, assurez-vous de ne pas avoir effectué de presses-pectoraux,
épaules ou triceps avant de faire du pull-over.
DANGERS : le pull-over place l'articulation de l'épaule dans une position précaire. L'idéal
est de disposer d'un banc qui ne soit pas trop élevé. Il convient aussi que, dans la posi-
tion d'étirement, les deltoïdes reposent complètement sur le banc plutôt que d'être
dans le vide.
Augmentez plus volontiers le nombre de répétitions que la charge. Préférez un style
d'exécution lent plutôt qu'explosif. Recherchez la sensation pas la performance.
Avec haltère, assurez-vous que les poids sont bien attachés car il arrive qu'ils se
décrochent au-dessus de la tête de l'utilisateur !
134 EXERCICES POUR LE DOS
EXERCICES D'ETIREMENT POUR LE DOS
ETIREMENT DU GRAND DORSAL
Suspendez-vous à la barre fixe,
mains en pronation, proches L'une
de l'autre H.
Pour plus d'étirement, vous pou-
vez vous suspendre avec une seule
main (U.
/K ATTENTION !
Effectuez l'étirement d'un bras
avec une extrême prudence, pour
éviter les blessures musculaires
(principalement au biceps) et
articulaires.
ETIREMENT DU BAS DU TRAPEZE/INFRA-EPINEUX
Assis au sol, jambes semi-
tendues, buste redressé
à 90°. Avec la main droite
(pouce vers le sol), allez
attraper le pied gauche. Aidez-vous en pliant la
jambe H. Tendez-la ensuite lentement afin de bien
étirer les muscles. Répétez avec le bras gauche.
ETIREMENT DU GRAND DORSAL
ET DU GRAND ROND
Debout, penché en avant, accrochez-vous à un support stable,
une main au-dessous de l'autre. Effectuez une rotation laté-
rale en vous tournant du côté de la main la plus haute. Bras
tendus, poussez sur le support pour accentuer la torsion H.
EXERCICES D'ÉTIREMENT POUR LE DOS 135
136 NE NÉGLIGEZ PAS L'INFRA-ÉPINEUX
NE NEGLIGEZ PAS L' INFRA-ÉPINEUX
RÔLES DE L' INFRA-ÉPINEUX
Supra-épineux
Supra-épineux, tendon
Infra-épineux
Petit rond
Linfra-épineux est l'un des quatre
muscles qui composent La coiffe
des rotateurs. Ces muscles enser-
rent l'articulation du deltoïde afin
de la maintenir en place. Sans eux,
le moindre mouvement du bras
déboîterait l'épaule.
Pour le bodybuilder, l'infra-épineux
joue un triple rôle en :
□ Permettant la rotation de l'épaule.
H Stabilisant l'articulation lorsque
l'on a besoin de rigidité, afin d'évi-
ter à l'humérus d'être expulsé de
la cavité glénoïde au développé-
couché, par exemple.
□ Procurant un relief esthétique
primordial dans le haut du dos.
L' INFRA-EPINEUX EST-IL UN MUSCLE DU DOS ?
Bien que l'infra-épineux soit un muscle qui physiquement se localise dans le dos, il ne
doit pas être considéré comme tel. S'il travaille légèrement lors des petites rotations de
l'épaule au tirage à la barre fixe ou au rowing, c'est loin d'être assez pour le développer.
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UN MUSCLE EN MAUVAIS ETAT
LE PARADOXE DE L'INFRA-ÉPINEUX | 137
LE PARADOXE DE L'INFRA-ÉPINEUX
Comment se fait-il que l'infra-épineux soit si souvent endommagé alors qu'on le
recrute peu à l'entraînement ? Ce paradoxe s'explique par :
-> un rabotage mécanique quasi systématique sur l'acromion à chaque déplacement
du bras, lorsque l'humérus est en rotation interne comme au développé-couché ou
aux élévations latérales, debout pour les épaules ;
-> un manque d'échauffement de l'infra-épineux avant
de travailler les muscles du torse ;
-> une absence de renforcement par un travail
spécifique ;
-> un style d'exécution triché des exercices qui le
maltraite ;
-> une sollicitation en position d'étirement (bras ten-
dus au développé-couché) qui augmente sa vulnéra-
bilité, alors que du fait de sa structure, il s'agit d'un
muscle fragile — il en résulte un risque d'inflamma-
tion et d'usure prématurée du tendon ;
-> les cisaillements auxquels il est soumis trop fré-
quents pour permettre une bonne régénération.
Au total, l'infra-épineux se déchire lentement au lieu
de se renforcer.
L'INFRA-ÉPINEUX N'EST PAS FACILE À SENTIR
Les premières fois que l'on travaille spécifiquement l'infra-épineux, on le sent mal,
voire pas du tout. On perçoit qu'il se passe quelque chose dans le dos, sans vraiment
savoir quoi. C'est une des raisons pour lesquelles les séries longues (environ 20 répé-
titions, ou plus), et donc des poids légers sont conseillés. La brûlure obtenue permet
de mieux ressentir l'infra-épineux, ce qui guide dans l'apprentissage moteur et dans
l'isolation du muscle. Avec un poids trop lourd :
-> la sensation est très vite perdue,
-> l'amplitude diminue radicalement,
-> l'étirement devient dangereux,
-> l'épaule se retrouve placée dans une position de rotation précaire.
Ceci est d'autant plus vrai que vous travaillez avec haltère plutôt qu'avec une poulie.
TECHNIQUES D'INTENSIFICATION
Trois stratégies d'intensification sont propices au déclenchement d'une forte brûlure
dans l'infra-épineux.
L'UNILATÉRAL
Dès que l'on parle points faibles ou muscles difficiles à sentir, il faut avoir le réflexe de
l'unilatéral. Le fait de ne contracter qu'un infra-épineux plutôt que les deux ensemble
facilite grandement l'isolation musculaire. De plus, la main libre peut être utilisée pour
se donner des répétitions forcées.
138 NE NÉGLIGEZ PAS L'INFRA-ÉPINEUX
LES DÉGRESSIVES
Les séries dégressives constituent la stratégie de choix afin d'augmenter Les charges
tout en continuant à sentir une brûlure. Même si vous perdez un peu d'amplitude sur
la partie « lourde » de la série, lorsque vous dégraisserez, vous regagnerez cette ampli-
tude. En général, en enchaînant le lourd avec le léger, on ressent mieux le muscle lors
du léger parce qu'il a été potentié par le travail lourd (voir page 34).
LA PRÉFATIGUE
Dans le but de conserver la brûlure le plus longtemps possible,
le dégressif peut être combiné avec la préfatigue. Lorsqu'un
muscle est plein d'acide lactique, une tension, même minime,
exacerbe la brûlure. Profitez du léger travail de l'infra-épineux
au rowing CD pour enchaîner les rotations de « l'auto-stoppeur »
avec des rowinqs.
L'ARRIÈRE DE VOS ÉPAULES VOUS REMERCIERA
Un phénomène inattendu que l'on constate en travaillant l'infra-épineux est que
l'arrière de l'épaule en profite également. Ce qui est surprenant est que les exer-
cices d'infra ne travaillent pas tout l'arrière du deltoïde comme les mouvements
classiques. Ils ciblent plus les faisceaux très postérieurs de l'épaule, c'est-à-dire
les plus difficiles à recruter (voir page 70).
QUAND FAUT-IL TRAVAILLER L'INFRA-ÉPINEUX ?
L'avantage de l'entraînement de l'infra-épineux est qu'il n'est pas éreintant. Même si
la brûlure peut y être intense, il ne réclame pas un influx nerveux exceptionnel. Cette
propriété particulière peut être exploitée de quatre manières spécifiques.
LES SÉANCES «FANTÔMES»
Il y a des jours où l'on ne se sent pas tout à fait d'attaque pour l'entraînement. Il serait
toujours possible de prendre un jour de récupération supplémentaire. Mais il est frus-
trant d'être contraint au repos forcé. Dans ce cas, intercalez une séance « fantôme ».
Cette séance, que l'on place de manière opportune mais pas régulière, se focalise
sur un point faible qui pourra être stimulé sans entraver la récupération des autres
muscles. En entraînant l'infra-épineux (ou tout autre point faible demandant peu
d'influx nerveux), on se « repose » de manière productive en se focalisant sur un petit
muscle que l'on a tendance à négliger.
QUAND FAUT-IL TRAVAILLER L' INFRA-ÉPINEUX? | 139
LES SÉANCES ALTERNATIVES
On peut faire face à un deuxième cas de figure. Lors d'un entraînement, ce n'est
qu'après la deuxième ou troisième série que l'on s'aperçoit que les muscles prévus
n'ont pas assez récupéré. Dans ce cas, on peut :
-> insister quand même mais ceci est rarement efficace ;
-> quitter la salle, dégoûté ;
-> faire une séance alternative ciblant l'infra-épineux (ou n'importe quel petit muscle
en retard qui ne compromettra pas la séance du lendemain). Une baisse de forme
n'empêchera pas de se donner à fond sur l'infra-épineux. Vous rentrerez satisfait du
devoir accompli plutôt que frustré par une séance improductive.
EN ÉCHAUFFEMENT
Afin de prévenir les blessures d'épaules et de travailler fréquemment l'infra-épineux, il
est judicieux d'effectuer 2 à 3 séries d'infra-épineux avant les pectoraux, épaules, dos,
bras ou même le squat. Cet échauffement conditionnera parfaitement l'articulation
du deltoïde.
EN FIN DE SÉANCE
Au cas où ce travail d'échauffement ne suffirait pas ou si vous sentez que votre épaule
est instable, un entraînement plus intense devient nécessaire. En général, on se rend
compte qu'un renforcement de l'infra-épineux est requis quand l'épaule est déjà dou-
loureuse. Dans ce cas, effectuez 3 à 5 séries d'infra pour conclure les entraînements
des muscles du torse. Cette spécialisation ne dispense pas des séries d'échauffement.
CONCLUSION Le statut de muscle fragile implique qu'il ne faut pas en faire trop non
plus. Il convient d'éviter les poids excessifs, les techniques d'exécution trichées ou les
étirements mal maîtrisés. Gardez à l'esprit que ce n'est pas parce que l'on renforce un
muscle qu'il ne s'endommage pas en parallèle. Prenez soin de votre infra-épineux le
plus tôt possible dans votre carrière. Certes, le travail de l'infra est ingrat puisque l'on
y passe du temps sans qu'il fasse accumuler le moindre kilo sur la balance. Mais le
bodybuilding est une discipline de longue haleine. Afin de durer, il faut éviter le piège
des blessures, particulièrement sur une articulation aussi vulnérable et pourtant aussi
sollicitée que l'épaule.
140 EXERCICES POUR L'INFRA-ÉPINEUX
IXERCICES POUR L'INFRA-EPINEUX
ES D'ISO
E L'INFRA-EPINEU
ROTATIONS DE « L'AUTO-STOPPEUR » A LA POULIE
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible l'infra-épineux
Le travail en unilatéral est obligatoire.
EXERCICES D'ISOLATION DE L'INFRA-ÉPINEUX | 141
SUR POULIE RÉGLABLE
Debout, pieds légèrement écartés. Avec la main gauche, attrapez La poignée placée
à mi-hauteur sur une poulie réglable située sur votre côté droit. Utilisez une prise
neutre (pouce vers le haut) ffl. Effectuez une rotation de l'avant-bras comme si vous
faisiez de l'auto-stop. Allez chercher le plus loin possible vers la gauche [H. Tenez la
position de contraction 1 à 2 secondes avant de ramener l'avant-bras vers la droite.
Stoppez l'étirement dès que vous sentez que le coude va se soulever. Après une série
de répétitions avec le bras gauche, recommencez avec le bras droit H.
SUR POULIE CLASSIQUE
Si vous ne disposez pas d'une poulie réglable en hauteur, cet exercice peut être effectué
allongé au sol sur le dos, perpendiculairement à la poulie. Avec la main droite, attrapez
la poignée basse de la poulie placée sur votre côté gauche S. Avec l'avant-bras sur le
ventre, main vers la gauche, biceps le long du torse, tirez latéralement afin d'amener
la main sur votre droite [H le plus possible puis revenez.
142 | EXERCICES POUR L' INFRA-ÉPINEUX
POINTS À OBSERVER : effectuez au moins 1 2 répétitions.
Le déplacement du coude doit être le plus faible possible.
Amenez votre main au maximum vers l'extérieur afin d'effectuer une rotation d'épaule
d'environ 180° mais ne dépliez jamais le bras.
VARIANTE
Tentez de changer l'orientation de la main pour voir si vous ressentez mieux l'exercice
en supination (pouce vers l'extérieur) ou en pronation (pouce vers le torse).
:: astuces
> Afin de mieux sentir l'infra, il est important de gonfler le plus possible la cage thora-
cique en parallèle avec l'approche de la position de contraction. Cela amène à cambrer
le dos en se penchant légèrement en arrière. Normalement, la cambrure du dos est à
proscrire. Mais comme le mouvement s'effectue lentement avec un poids léger, il n'y
a pas beaucoup de risques pour une colonne vertébrale en bonne santé.
> Utilisez la poignée la plus légère possible afin d'isoler au maximum la contraction
de l'infra-épineux du travail du biceps, qui finirait par se crisper en soutenant une
grosse poignée en métal.
> S'ils sont disponibles sur votre poulie, utilisez des demi-poids pour monter progres-
sivement en charge. Le rajout d'une plaque de machine est parfois trop considérable
pour l'infra-épineux.
AVANTAGES : cet exercice est le plus efficace pour échauffer et renforcer l'infra-épineux.
INCONVÉNIENTS : le temps passé sur l'infra-épineux n'est pas perdu, mais il ne se
traduira pas par des gains de masse extraordinaires.
DANGERS : le risque de blessure est faible, à condition d'éviter tout étirement brusque
ou trop prononcé.
A, ATTENTION !
On voit souvent faire cet exercice debout avec haltère. Malheureusement, il est com-
plètement inutile car la résistance doit venir latéralement et non pas de haut en bas.
ROTATIONS DE « L'AUTO-STOPPEUR »
AVEC HALTÈRE
f
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible l'infra-épineux.
Le travail en unilatéral est obligatoire.
DESCRIPTION: sur un
n |
I
banc plat ou au sol,
couché latéralement sur le côté gauche, pliez
le bras droit à 90° en conservant la partie
interne du biceps contre le torse. Haltère en
main, prise neutre (pouce vers la tête), effec-
tuez une rotation de l'avant-bras comme si
vous faisiez de l'auto-stop. Arrêtez-vous un
peu avant d'avoir l'avant-bras perpendicu-
laire au sol. Redescendez ensuite lentement.
EXERCICES D'ISOLATION DE L'INFRA-ÉPINEUX 143
POINTS À OBSERVER : IL ne s'agit en aucun cas de prendre lourd. Appliquez-vous à bien
faire l'exercice et à bien sentir l'infra-épineux travailler, ce qui est loin d'être facile.
K ASTUCE
> Effectuez au moins 20 répétitions. La brûlure qui doit se produire grâce aux séries
longues aide à mieux ressentir le travail de l'infra-épineux.
VARIANTE
Vous pouvez changer l'orientation de la main pourvoir si vous ressentez mieux l'exer-
cice en supination (petit doigt vers le torse) ou en pronation (pouce vers le torse).
L'haltère permet la plus grande variété d'orientations de la main possible.
INCONVÉNIENTS : la résistance procurée par un haltère est mal adaptée au travail requis
pour l'infra-épineux. L'amplitude est réduite et le type de tension assez erratique donc
traumatisant pour un muscle déjà fragile.
AVANTAGES : même si cet exercice n'est pas idéal, il est tout de même mieux que rien.
C'est à vous de rechercher la sensation de contraction en tension continue plutôt que
la performance.
DANGERS : si vous descendez trop bas ou de manière violente dans la position d'étire-
ment, vous risquez d'endommager votre infra-épineux. N'effectuez cet exercice que
de manière lente et très contrôlée, afin d'éviter les blessures.
COMMENTAIRES : un volume de travail important (nombre de séries et de séances éle-
vées) doit compenser la faible intensité de cet exercice.
POULIE OU HALTÈRES ?
La poulie apparaît plus appropriée que les haltères pour l'infra-épineux car :
> Du fait de sa vulnérabilité, le travail avec haltères est souvent trop agressif
surtout si votre infra-épineux est déjà en mauvais état.
> La résistance procurée par les haltères ne correspond pas à la structure de la
force de l'infra-épineux :
-> en débutant la rotation, la résistance monte trop brusquement ;
-> elle disparaît d'un coup à l'approche de la position de contraction (la plus
intéressante).
> L'haltère risque d'emmener le bras dans une position d'étirement hasardeuse
pour l'épaule.
> Toutes ces imperfections sont moindres à la poulie. De plus, l'élévation très
progressive de la charge série après série est souvent plus facile à réaliser sur
une poulie qu'avec un haltère qui monte de 1 kg en 1 kg par exemple.
144 EXERCICES POUR L'INFRA-ÉPINEUX
EXERCICES D'ÉTIREMENT DE L'INFRA-ÉPINEUX
ÉTIREMENTS DE L'INFRA-EPINEUX
Afin d'assouplir L'inf ra-épi-
neux, vous pouvez utiliser
l'un des trois étirements
suivants :
D Assis au sol, jambes semi-tendues, buste
redressé à 90°. Avec la main droite (pouce vers le
sol), allez attraper le pied gauche. Aidez-vous en
pliant la jambe ÈL Tendez-la ensuite lentement afin
de bien étirer les muscles. Répétez avec le bras
gauche.
H Accrochez-vous par les pieds à une barre fixe et
conservez les mains arrimées à la barre U. Cette
position dite du « fœtus bodybuildé » (voir page 57)
permet de décompresser toutes les articulations
durement sollicitées par la musculation, y compris le
supra-épineux et l'infra-épineux. Afin d'accentuer
leur étirement, vous pouvez lâcher (prudemment)
une main, ce qui fait porter beaucoup plus de ten-
sion sur le bras qui reste accroché. Après quelques
dizaines de secondes, raccrochez-vous et relâchez
l'autre bras.
H En cas de spasme ou de douleur, étirez l'infra-
épineux avec un haltère, le bras relâché, le buste
reposant sur un support HL Cet étirement est aussi
valable pour le supra-épineux.
EXERCICES D'ÉTIREMENT DE L' INFRA-ÉPINEUX 145
IMPRESSIONNEZ AVEC VOS TRAPÈZES
Les trapèzes sont divisés
en trois segments :
□ La portion supérieure qui
élève Les épaules ffl.
□ La portion inférieure qui
antagonise l'action des tra-
pèzes supérieurs en abais-
sant les épaules [U.
□ La portion moyenne qui,
avec les rhomboïdes qu'elle
recouvre partiellement, rap-
proche les omoplates l'une
vers l'autre [H.
Visuellement, le haut des
trapèzes donne une apparence impressionnante que l'on devine même au travers des
vêtements. Mais un excès de haut de trapèzes accentue l'aspect étriqué d'un body-
builder étroit d'épaules. Il peut aussi interférer négativement avec le recrutement des
deltoïdes sur les mouvements destinés à cibler les épaules. Il est donc très important
de moduler l'entraînement des trapèzes en fonction de ses besoins spécifiques.
ATTENTION AUX DÉSÉQUILIBRES
Il convient d'éviter les déséquilibres
entre les trapèzes supérieurs et les
trapèzes inférieurs. L'intérêt du bas
des trapèzes est de stabiliser et donc
de protéger l'articulation de l'épaule.
Un bas de trapèzes faible ainsi qu'un
déséquilibre haut/bas favorisent les
blessures du deltoïde (Smith, 2009).
En cela, le développement du bas des
trapèzes est nettement plus impor-
tant que celui du haut.
Lorsque l'on effectue des hausse-
ments d'épaules [shrugs en anglais),
c'est typiquement la partie supé-
rieure du trapèze qui travaille. Le
soulevé de terre (voir page 158) sol-
licite également le haut de trapèze
mais de manière plus statique.
Un dernier exercice pour les trapèzes
consiste à faire du rowing debout en
prise serrée.
ATTENTION AUX DÉSÉQUILIBRES 147
Un superset en postfatigue consiste à débuter avec du rowing
debout S. À l'échec, enchaînez immédiatement avec des
shrugs.
a Un superset en préfatigue consiste à effectuer Les shrugs
^ juste avant le rowing debout.
QUAND TRAVAILLER LES TRAPÈZES ?
Il existe deux stratégies d'intégration des trapèzes dans
g] Rowing debout l'entraînement :
□ De manière classique, les trapèzes sont incorporés dans
les séances épaules ou dos. Outre le simple développement des trapèzes, les shrugs
lourds peuvent accélérer la progression des muscles du torse car ils constituent un
excellent exercice de potentiation (voir page 34). En débutant un entraînement avec
des shrugs partiels
très lourds, l'influx
nerveux est tempo-
rairement boosté,
ce qui augmente la
force des épaules,
des pectoraux, des
dorsaux et des bras.
Le but est de mettre
le plus lourd possible
sur la barre, quitte
à diviser par deux
l'amplitude normale
et à tricher un peu.
Cette technique de
potentiation est donc
la plus intéressante.
Cependant, il ne faut
pas sentir que ce
super-échauffement
interfère négativement
ensuite, par exemple
en empêchant de for-
cer car les trapèzes
brûlent ou conges-
tionnent à outrance.
C'est la raison pour
laquelle il faut se
contenter de seule-
ment 1 ou 2 séries de potentiation (hormis les séries d'échauffement préalables).
H Chez les bodybuilders que cela gêne de débuter par les trapèzes, surtout le jour
des épaules, les shrugs peuvent être relégués en fin d'entraînement.
Haussement et rotation des épaules avec haltères
148 \ EXERCICES POUR LES TRAPÈZES
EXERCICES POUR LES TRAPÈZES
SHRUGS
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible le haut des
trapèzes. Le travail en unilatéral est possible avec haltère
ou machine.
DESCRIPTION : debout, bras tendus le long du corps,
saisissez une barre longue, deux haltères ou une
machine à shrugs EL Montez les épaules le plus
haut possible, comme si vous vouliez toucher les
oreilles avec les trapèzes HL Tenez la contraction
1 seconde avant de redescendre. L'étirement doit
être maximum sans pour autant engendrer de
petits craquements au niveau du cou (bruits qui
témoignent du léger déplacement de cervicales).
POINTS À OBSERVER : ne pliez pas les bras en début
de mouvement. Par contre en haut, afin de monter
encore un peu plus les épaules, vous pouvez tirer H
légèrement avec les biceps.
Trapèze
Elévateur
de la scapula
Rhomboïde
Variante avec haltères placées le long du corps
VARIANTES
O Avec haltères, il est possible de
les placer devant ou derrière soi,
ainsi que le long du corps afin de
changer l'angle d'attaque sur les
trapèzes. L'enchaînement suivant
permet d'épuiser les trapèzes en
un minimum de temps. Débutez
l'exercice avec les bras légère-
ment derrière vous, mains en pro-
nation (pouces l'un vers l'autre). À
l'échec, ramenez-les latéralement
EXERCICES POUR LES TRAPÈZES
4f4
Variante avec les mains placées devant le corps
Variante avec les mains placées derrière soi
(pouces en avant) afin de conti-
nuer l'exercice dans une version
plus facile. Une fois le nouvel
échec atteint, amenez les bras
devant vous (prise en pronation)
pour obtenir quelques répétitions
supplémentaires en trichant
légèrement. Une brûlure intense
va rapidement se propager dans
tout le haut des trapèzes.
H Avec une barre longue, il est
possible de placer les bras devant
le corps (mains en pronation) U S
ou derrière soi (mains en prona-
tion ou en supination)!!] S.
□ Sur machine ou à la barre,
l'écartement des mains peut
être modifié afin d'attaquer
les trapèzes sous des angles
inhabituels :
> Une prise étroite permet un
meilleur étirement mais réduit l'amplitude de la
contraction.
> Une prise large :
-> permet une meilleure contraction mais réduit
l'amplitude d'étirement,
-> cible la partie plus postérieure du haut des
trapèzes.
□ Afin de réduire le ballant d'une barre, les shrugs
peuvent être réalisés sur un cadre guidé.
AVANTAGES : le travail porte directement sur les tra-
pèzes. La seule interférence est celle des mains qui
peuvent avoir du mal à conserver la prise lors d'une
série très lourde. L'usage de straps résout totale-
ment ce problème (voir page 62).
INCONVÉNIENTS: le haut des trapèzes se développe plutôt facilement. C'est le bas de
ce muscle qui est difficile à renforcer. Il en résulte un déséquilibre entre régions anta-
gonistes. Au lieu de s'acharner sur le travail du haut des trapèzes, il vaudrait mieux
consacrer plus de temps à la partie basse.
DANGERS: du fait de leur proximité avec les cervicales, la contraction répétée des tra-
pèzes supérieurs peut engendrer des maux de tête. Il faut donc débuter cet exercice avec
prudence et éviter de trop lever le menton pour ne pas compresser les nerfs cervicaux.
Comme il est possible de soulever très lourd, les lombaires risquent d'être compres-
sées. Attention de ne pas vous blesser le dos en manipulant des charges excessives.
EXERCICES POUR LES TRAPÈZES
AVANTAGES DES MACHINES À TRAPÈZES
Les machines à shrugs réunissent les
avantages des barres et des haltères
sans en présenter les inconvénients
en permettant :
> De conserver le bras parfaitement
le long du corps, ce qui place les tra-
pèzes dans leur meilleur axe de tra-
vail. À la barre longue, on est obligé
de la mettre soit devant, soit derrière
le corps. Si les haltères autorisent à
tirer parfaitement dans l'alignement
du trapèze supérieur, elles frottent
contre les cuisses, ce qui est gênant.
> D'utiliser des poids très lourds.
Avec une barre, la charge n'est pas
limitative mais avec haltères, il est
rare d'en disposer d'assez lourdes
pour offrir une résistance convenable.
> De varier l'orientation des mains.
Certes les possibilités sont plus res-
treintes qu'aux haltères mais elles
restent plus nombreuses qu'à la
barre.
> Une facilité d'utilisation. Les poi-
gnées arrivent quasiment à la bonne
hauteur. Pas besoin de les ramasser
du sol comme pour les haltères ou de
reculer comme avec la barre pour sor-
tir d'un rack.
> De gagner en amplitude avec un
étirement plus prononcé en bas et une
meilleure contraction en haut lorsque
la machine converge.
Si vous ne disposez pas de machine
à shrugs, les appareils horizontaux à
développé-couché pour les pectoraux
représentent un bon substitut.
La trap-bar cumule beaucoup des
avantages des haltères sans en avoir
les inconvénients.
EXERCICES POUR LES TRAPÈZES 151
152 PROTÉGEZ VOTRE DOS GRÂCE À DE PUISSANTS MUSCLES LOMBAIRES
PROTÉGEZ VOTRE DOS GRACE À DE PUISSANTS
[USCLES LOMBAIRES
Ilio-costal du cou
Longissimus du cou
Ilio-costal du thorax
Longissimus du thorax
Épineux du thorax -
Ilio-costal des lombes ,
Carré des lombes
Semi-épineux de la tête
Splénius de la tête
Splénius du cou
ROLES DES MUSCLES
SACRO-LOMBAIRES
Les sacro-lombaires jouent un
double rôle :
□ Ils soutiennent le bas de la
colonne vertébrale ; lorsqu'ils
sont suffisamment développés,
ils vont supporter la pression
mise sur le dos à la place de la
colonne vertébrale.
H Ils redressent le buste
lorsque nous sommes penchés
en avant. Dans cette tâche,
ils sont sollicités en même
temps que les fessiers et les
ischio-jambiers.
MISE EN GARDE
Voici quelques évidences qu'il est bon de rappeler avant qu'il ne soit trop tard :
D La colonne vertébrale est fragile.
H La très grande majorité des gens souffriront du dos, même sans avoir jamais
fait de sport.
El La musculation sursollicite les disques intervertébraux.
□ Une colonne, on n'en a qu'une seule. Lorsqu'elle est endommagée, l'entraî-
nement devient très limité et le moindre geste fait souffrir.
EXERCICES DE BASE : LA PORTE OUVERTE À LA HERNIE DISCALE
Il est fréquent de lire dans les ouvrages de bodybuilding que rien ne vaut les exercices
de base pour la masse. Squat, rowing penché en avant, soulevé de terre, développé
militaire... Le tout parfois dans la même séance. Avec ce type d'entraînement, la ques-
tion n'est pas de savoir si l'on va se blesser le dos mais plutôt quand ?
L'argument que l'on oppose à cet avertissement de bon sens est que tant que l'on
maintient une technique d'exécution exemplaire, il n'y a aucun risque ! Rien ne pourrait
être plus trompeur :
> Seule une faible minorité de bodybuilders ont une colonne vertébrale à toute épreuve.
> Ce n'est pas parce que l'on renforce ses muscles lombaires que l'on n'est pas en
train de détruire sa colonne simultanément.
> Si certains athlètes sont à l'aise avec les mouvements de base, beaucoup doivent
voûter le dos afin de les exécuter. Nous verrons, avec les exemples du soulevé de terre
EXERCICES DE BASE: LA PORTE OUVERTE À LA HERNIE DISCALE | 153
ou du squat (voir pages 158 et 253) p que certaines morphologies ne conviennent pas
du tout à ces exercices.
> Malheureusement, on est beaucoup plus fort dos arqué que dos plat. En général, une
série débute avec un bon placement vertébral. Mais au fil des répétitions, on arque la
colonne afin de compenser la perte de puissance musculaire.
> Combien de records de force ont-ils été établis avec le dos bien arrondi et une
technique d'exécution dangereuse ? Certainement plus qu'avec le dos plat et un posi-
tionnement irréprochable.
ENTRAÎNER INTELLIGEMMENT SES LOMBAIRES !
S'il est indéniable que le soulevé de terre est efficace, il n'en reste pas moins un mou-
vement très dangereux. Par exemple, 8 séries de 20 répétitions au soulevé de terre
induisent un écrasement des disques intervertébraux s'élevant à :
-> U millimètres sans ceinture de force,
-> 2 millimètres avec ceinture (Reilly, 1995).
Il est d'autant plus facile de vanter les mérites de cet exercice qu'il ne s'agit pas de
sa propre colonne vertébrale ! Plus que pour tout autre muscle, l'entraînement des
lombaires réclame intelligence et mesure. Il convient de faire les bons choix afin de
les développer sans démolir sa colonne vertébrale.
LES ALTERNATIVES AU SOULEVE D
RELEVES DE BUSTE AU BANC A LOMBAIRES
Biceps fémoral,
chef court
Grand glutéal
Carré des lombes
PARTICULARITÉS: cet exercice d'iso- mo-costai des tombe
lation travaille les muscles spinaux,
les fessiers et les ischio-jambiers. Le
travail en unilatéral est possible sur
une jambe.
DESCRIPTION : installé dans la machine,
les chevilles calées sous les armatures
rembourrées, relâchez le buste pour
qu'il se place perpendiculairement au
sol. Relevez le torse à la force des lom-
baires. Il faut bien enrouler et dérouler sa colonne si l'on veut focaliser l'effort sur les
muscles érecteurs du rachis. Afin d'y arriver, effectuez le mouvement de façon assez lente.
Ilio-costal du thorax
154 j EXERCICES POUR LES LOMBAIRES
JUSQU'OÙ REMONTER LE BUSTE ?
Il est parfois recommandé de ne pas dépasser la parallèle au sol. À moins d'avoir
mal au dos ou d'exécuter le mouvement avec brutalité, franchir la parallèle ne pose
pas de problème. La partie la plus intéressante de la contraction se trouve justement
au-dessus de la parallèle. C'est ce que l'on appelle l'hyperextension. Cette dernière
est à éviter lorsque l'on est debout. Mais allongé, la gravité ne pressurisera pas le
noyau discal. Ceci ne veut pas dire pour autant qu'il faille se plier le dos en deux afin
de se retrouver buste perpendiculaire au sol. On sent très naturellement le moment où
les muscles lombaires ne peuvent plus se raccourcir davantage. Dans cette position,
restez 1 ou 2 secondes en contraction isométrique avant de revenir au point de départ.
VARIANTES
Il existe deux grandes catégories de relevés de buste :
Q Dans la plus fréquemment exécutée, le mouvement s'initie au niveau du bassin. Il
est surtout engendré par l'arrière de la cuisse, un peu par les fessiers et très peu par
les sacro-lombaires. Ceux-ci restent en contraction isométrique ce qui, en induisant
brûlure et congestion, donne l'impression qu'ils effectuent le mouvement.
Ce type de contraction isométrique n'est pas forcément négatif car les érecteurs du
rachis sont faits pour travailler en isométrie. Par exemple, au squat, à aucun moment
durant la série les lombaires n'ont le loisir de se relaxer. Ils sont en permanence sous
tension isométrique.
Mais nous savons que pour développer la masse musculaire, rien ne vaut l'enchaîne-
ment d'une contraction et d'un étirement. L'isométrique n'est pas l'idéal pour l'hyper-
trophie, surtout à cause du manque de phase négative.
□ Pour vraiment travailler les lombaires de manière dynamique à la chaise romaine,
il faut enrouler et dérouler le dos à la manière d'un escargot. Plus on recule les pieds
sur le banc, plus le bassin est immobilisé par le socle rembourré qui l'empêche de
plonger en avant. Le mouvement partira du bas de la colonne. Celle-ci se déroulera
au fur et à mesure de la remontée.
Il est aussi possible d'exécuter cet exercice avec une seule jambe coincée par l'arma-
ture rembourrée. L'autre pied se trouve dans le vide, posé sur cette même armature.
Ces hyperextensions en unilatéral augmentent surtout la tension au niveau de l'ischio
et des fessiers correspondants à la jambe dont la cheville est bloquée. Le travail lom-
baire, lui, n'est pas vraiment modifié. Il s'agit donc plus d'une version pour l'arrière
des cuisses que pour les spinaux.
AVANTAGES : les hyperextensions travaillent les sacro-lombaires sans malmener la
colonne vertébrale.
INCONVÉNIENTS : il est difficile d'augmenter la résistance afin de travailler plus lourd
qu'avec uniquement le poids du buste. En général, dès que l'on rajoute un disque
derrière la tête ou sous le menton, le centre de gravité se déplace. L'exercice devient
ainsi moins agréable et l'on a plus de mal à recruter les lombaires.
La meilleure façon d'alourdir le buste est d'utiliser une petite barre ou un poids que
l'on tient avec les bras tendus vers le sol OD HL Paradoxalement, l'exercice se met à
ressembler à une sorte de soulevé de terre. Barre ou pas, il est agréable d'exécuter les
hyperextensions comme si on tenait une barre à bout de bras. Cette position permet un
LES ALTERNATIVES AU SOULEVÉ DE TERRE LES PLUS EFFICACES 155
étirement plus important en bas ainsi qu'une
meilleure contraction en haut.
DANGERS : redresser violemment la colonne
vertébrale en hyperextension peut s'avérer
dangereux. Remontez donc lentement en
gardant à l'esprit que cette technique lente
travaille les spinaux en combinant contrac-
tion dynamique et isométrique, ce pourquoi
ils sont conçus.
COMMENTAIRES: le placement de la tête est
primordial. Afin de bien contracter les spinaux,
la tête doit être penchée en arrière en haut du
mouvement (voir page 59). Conservez-la ainsi
sur toute l'amplitude du déplacement.
Vous pouvez aussi la déplacer en parallèle avec le buste : dans la position d'étirement,
la tête se retrouve penchée en avant, ce qui permet un meilleur étirement lombaire.
Mais le fait de déplacer la tête d'avant en arrière finit par donner le mal de mer.
Ce qu'il ne faut pas, c'est se retrouver tête baissée dans la position de contraction.
H Début du mouvement
Fin du mouvement
en hyperextension
BANC DROIT OU BANC A 45° ?
Il existe deux grandes catégories de bancs clas-
siques pour les lombaires, le banc droit et le
banc incliné à 45°. Votre choix va dépendre de :
-> leur disponibilité en salle,
-> votre goût personnel.
Cependant, le banc incliné à 45° présente
l'inconvénient de n'étirer efficacement ni les
spinaux ni la colonne vertébrale en bas du
mouvement. Du fait de leur résistance parti-
culière, les bancs à 45° sont plus appropriés au
travail des ischio-jambiers que des lombaires.
EXERCICES «MODERNE
S»
Il existe deux « nouveaux » exercices pour les lombaires, le GHR (glute-ham raise) et
les reverse hyper. Tous deux nécessitent des bancs spéciaux.
GHR
Un banc à lombaires GHR diffère d'un banc classique :
D La plante des pieds est bloquée par une plaque métallique,
donnant un appui qui augmente le recrutement des mollets et
de l'arrière des cuisses. Lorsque les pieds sont en « liberté »
156 | EXERCICES POUR LES LOMBAIRES
comme sur un banc traditionnel, il est impossible d'utiliser efficacement les muscles
des jambes.
□ Le dossier qui soutient le bassin forme une bosse de chameau au lieu d'être plat.
En s'insérant dans le bas-ventre, cet arrondi permet au buste de mieux pivoter.
Le glute-ham raise débute comme un relevé de buste classique jusqu'à la parallèle. De
là, en poussant fortement sur les pointes des pieds et en pliant les jambes à la force
des ischio-jambiers, on amène le corps à la perpendiculaire avec le sol.
Outre le meilleur travail des ischios, l'intérêt est de doubler l'amplitude de l'exercice.
La contraction isométrique qui se surajoute à la contraction dynamique est ainsi de
plus longue durée. Le GHR travaille tous les muscles se trouvant entre les pieds et la
nuque de manière simultanée, ce qui est important pour préparer le corps au soulevé
de terre ou au squat.
REVERSE HYPER
La logique du reverse hyper est inverse de celle du GHR. Au
lieu de bouger le buste en ayant les jambes bloquées, on lève
les jambes alors que le buste reste fixe. L'exercice peut être
pratiqué sans équipement mais les machines le rendent beau-
coup plus efficace. En effet, il faut absolument qu'une charge force les jambes à revenir
au moins sous le nombril, ce qui va étirer la colonne vertébrale et les ischio-jambiers.
Sans cet étirement préalable, la puissance de contraction est faible. Exécuté sans résis-
tance et donc sans préétirement, l'exercice manque de ressenti et d'amplitude. Faute
de machine, une bande élastique enroulée autour des pieds peut servir de résistance.
L'intérêt du reverse hyper, surtout en fin de séance, est de forcer la décompression
lombaire. Au début, il est possible que cet étirement fasse tourner la tête en agissant
sur le réseau nerveux qui traverse la colonne vertébrale. Débutez donc avec prudence !
EXERCICES « MODERNES
QUE PENSER DES MACHINES A LOMBAIRES ?
La plupart des machines à lombaires sont mal adaptées au travail des spinaux
pour plusieurs raisons :
-> la position assise n'est pas la plus propice à la contraction des sacro-lombaires ;
-> l'hyperextension avec le buste droit n'est pas recommandée, surtout lorsque
la colonne vertébrale est mise sous tension ;
-> elles tendent à coj^^s^rjeaœrtiibxe
-> en repliant trop les jambes, le tra 1
le manque de points d'appui nuit à l'efficacité,
existe cependant quelques bonnes
■
Epineux du thorax .
Longissimus du thorax .
Ilio-costal des lombes
Carré des lombes .
Sacro-lombaire,
sous le fascia -
\™ r . w'WVj
wmwm
m
HBKltitilUMt
158 EXERCICES POUR LES LOMBAIRES
Bien que le carré des lombes
soit un groupe de muscles
internes (donc non visibles),
il est important de ne pas le
négliger, car il constitue un
soutien important pour la
colonne vertébrale. L'exercice
de prédilection pour le tra-
vailler et décompresser le dos
en fin de séance, ce sont les
relevés de jambes latéraux à
la barre fixe CD. Suspendez-
vous à la barre fixe, recroque-
villez les jambes comme pour travailler le bas des abdominaux. Mais au lieu de lever
les genoux vers l'avant, relevez les jambes latéralement.
SOULEVÉ DE TERRE, JAMBES TENDUES
Muscle carré des lombes
Érecteurs du rachis,
sous le fascia
Moyen glutéal
Grand glutéal
Biceps fémoral,
chef long
Semi-tendineux
Biceps fémoj
chef court
Semi-membraneux
PARTICULARITES :
cet exercice de base
travaille non seule-
ment les lombaires,
mais aussi les dorsaux, les fessiers et les
cuisses. Le travail en unilatéral est possible
sur une jambe, mais un peu acrobatique.
DESCRIPTION : pieds écartés d'une distance
correspondant à la largeur des clavicules ou
un peu moins, accroupissez-vous pour ramas-
ser la barre qui se trouve près de vos pieds H.
Conservez le dos plat, très légèrement cam-
bré en arrière. Poussez sur les jambes et tirez
avec le dos afin de vous redresser H. Le mou-
vement des jambes et du dos doit être aussi synchronisé que possible et la barre doit
coulisser le long des tibias, puis des cuisses S. Il ne faut pas pousser avec les jambes
d'abord puis tirer avec le dos ensuite. Une fois debout U, penchez-vous en avant tout
en pliant les jambes afin de retrouver la position de départ.
.«It- 4* *r
TRAVAILLER LE CARRÉ DES LOMBES 159
POINTS À OBSERVER : lorsque les lombaires fatiguent,
il devient de plus en plus difficile de conserver la cam-
brure naturelle du dos. La colonne commence à se
voûter, ce qui facilite l'exercice et permet de gagner
des répétitions supplémentaires. C'est pour cette rai-
son que très peu de bodybuilders stoppent l'exercice,
malgré une position du dos désastreuse. La poursuite
du mouvement alors que les disques lombaires sont
mal placés à cause de la fatigue n'est pas une bonne
idée. Il est préférable de s'arrêter dès que le dos com-
mence à se voûter.
VARIANTES
D La prise de mains est typiquement inversée, c'est-
à-dire qu'une main est en supination (pouce vers l'ex-
térieur), l'autre en pronation (pouce vers l'intérieur).
Cette prise permet de mieux agripper la barre en
empêchant celle-ci de rouler mais place le biceps de
la main en supination dans une position de très grande vulnérabilité. Les déchirures
sont fréquentes. La double pronation protège le biceps mais rend plus difficile la tenue
de la barre. Des straps résoudront ce problème de grip (voir page 62).
Trapèze
Pour verrouiller la prise
de barre, il est possible
de bloquer le pouce sous
l'index
Quadriceps -
Droit de la cuisse
Vaste latéral
Vaste médial
- Adducteurs
160 EXERCICES POUR LES LOMBAIRES
les obliques et les muscles spi-
naux, afin d'optimiser le gainage
lombaire.
Variante à la trap-bar
TRAVAILLER LE CARRÉ DES LOMBES | 161
? 4
1
CD Variante avec des haltères
[2] Variante à la trap-bar
H Lecartement des jambes peut être modulé, allant des deux pieds joints aux pieds très
écartés (voir page précédente).
Trapèze
Grand glutéal
Semi-tendineux
Semi-membraneux
Biceps fémoral,/ fljjf
chef court R
\ï\ Le soulevé de terre est le mouvement
de musculation le plus complet
El L'usage d'haltères CD ou de la trap-
bar [H au lieu d'une barre permet un
mouvement plus naturel, aussi bien
au niveau de la prise que du respect
du centre de gravité, limitant du même
coup l'inclinaison du buste et les risques
de blessures lombaires.
AVANTAGES: il s'agit du mouvement
de musculation le plus complet; il fait
travailler beaucoup de muscles en un
minimum de temps U.
INCONVÉNIENTS: du fait du nombre
conséquent de muscles qui entrent en
jeu, cet exercice est épuisant. De plus,
il débute par une phase positive ne per-
mettant pas, comme au squat, d'accu-
muler de l'énergie « élastique » dans les
muscles lors de la descente.
DANGERS: la colonne vertébrale est
très fortement sollicitée. Les risques
d'écrasement des disques interverté-
braux sont importants, même avec un
bon placement du dos. Étirez-vous lon-
guement à la barre fixe en fin de séance.
COMMENTAIRES: si vos jambes sont lon-
gues et/ou vos bras courts, vous allez
devoir voûter le dos pour descendre
la barre jusqu'au sol, ce qui n'est pas
recommandé. Dans ce cas, réduisez
l'amplitude du mouvement en ne des-
cendant la barre que sous le genou.
La variante au cadre guidé permet de ne pas trop voûter le dos
EXERCICES POUR LES LOMBAIRES
GOOD MORNING
PARTICULARITÉS : cet exercice de base travaille non seulement
les lombaires mais aussi les fessiers et les ischio-jambiers.
Le travail en unilatéral serait possible, mais hasardeux.
m
Epineux du thorax
DESCRIPTION : pieds écartés d'une distance qui correspond
à la largeur des clavicules, placez la barre sur l'arrière de
vos épaules (pas sur le cou) CD. Conservez le dos plat, très
légèrement cambré en arrière. Reculez d'un ou deux pas
afin de sortir du rack. Vos jambes sont légèrement pliées.
Tout en gardant le dos le plus droit possible, penchez-
vous en avant tant que l'étirement reste confortable \2\.
L'amplitude peut n'être que d'une dizaine de centi-
mètres pour commencer. Elle augmentera rapidement
au fil des entraînements. Une
fois la position d'étirement
atteinte, redressez-vous à la
force des lombaires. Ne rele-
vez pas le buste complète-
ment, afin de rester en tension
continue.
POINTS À OBSERVER: bien qu'un
arrondissement du dos facilite
l'exercice, il met en danger les
disques intervertébraux.
Erecteurs du rachis
sous le fascia
Grand glutéal
Biceps I Chef long
fémoral 1 Cnef court
llio-costal
Carré des lombes
Semi-membraneux
Semi-tendineux
VARIANTES
D Vous pouvez aussi conser-
ver les jambes semi-tendues.
Les muscles sacro-lombaires
seront ainsi plus sollicités.
H Lécartement des cuisses
peut être modulé, allant des
deux pieds joints [3] (afin de plus
focaliser l'effort sur le dos) aux
pieds très écartés S (afin de
plus recruter les ischio-jam-
biers et le grand adducteur).
H L'inclinaison du buste peut varier.
Moins on se penche, plus on peut
mettre lourd. Jambes tendues, il ne
faut pas se pencher autant que dans
la version jambes semi-pliées, sinon
on risque de voûter le dos.
TRAVAILLER LE CARRÉ DES LOMBES 163
AVANTAGES : il s'agit d'un mouvement qui prépare formidablement pour le squat et
le soulevé de terre. Il fait travailler beaucoup de muscles en un minimum de temps.
INCONVÉNIENTS : l'équilibre reste précaire lors du good morning. Toute déviation de la
trajectoire peut vous déstabiliser et conduire à une blessure.
DANGERS : la colonne vertébrale est très fortement sollicitée. Les risques d'écrasement
des disques intervertébraux sont importants. Étirez-vous longuement à la barre fixe
en fin de séance.
COMMENTAIRES : la première fois que l'on fait du good morning, une barre vide suffit
comme résistance, afin de se familiariser avec l'exercice.
Variante jambes semi-tendues
164 RÉÉQUILIBREZ VOS PECTORAUX
REEQUILIBREZ VOS PECTORAUX
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES
Le grand pectoral est composé d'un bloc musculaire qui se divise en plusieurs fais-
ceaux :
-> le faisceau claviculaire ou haut des pectoraux,
-> la partie sternale qui représente la portion centrale des pectoraux,
-> la partie abdominale qui désigne le bas des pectoraux.
. Elévateur de la scapula
S8é
Petit pectoral
Dentelé antérieur
m
Il existe un petit pectoral caché sous le grand pectoral.
Il joue un rôle dans la stabilisation de l'épaule. Du fait
de son faible volume, il n'intéresse pas le bodybuilder.
Cependant, le petit pectoral s'avère parfois douloureux
chez les adeptes du développé-couché (Bhatia, 2007).
Comme une tendinite au petit pectoral peut facilement
être confondue avec une douleur d'épaule, il est impor-
tant de bien savoir localiser son emplacement afin de
diagnostiquer correctement le problème. Une pression
manuelle générant une douleur dénote une inflamma-
tion qui nécessite un repos et une abstinence d'entraî-
nement des pectoraux.
RÔLES DES PECTORAUX
Les muscles pectoraux projettent les bras en avant
dans un mouvement d'étreinte.
Le haut des pectoraux, en synergie avec l'avant
d'épaule, sert aussi à lever les bras en l'air.
I
PARTICULARITÉS MORPHOLOGIQUES: LE GRAND PECTORAL EST UN MUSCLE À ANGLES | 165
PARTICULARITÉS MORPHOLOGIQUES :
LE GRAND PECTORAL EST UN MUSCLE À ANGLES
Les pectoraux sont des
muscles à «angles» du fait
de leur forme en éventail :
-> ils s'insèrent en un point
sur le bras ;
-> par contre, à leur ori-
gine, ils sont accrochés à
une multitude de points
remontant de la sixième
côte jusqu'à la clavicule en
passant par tout le sternum.
Il existe donc une infinité
d'angles «d'attaque» qu'il
convient d'exploiter. C'est la
position d'arrivée des bras
qui détermine le recrute-
ment des divers faisceaux.
Ces différentes positions vont de :
-> par-dessus la tête pour le haut des pectoraux CD,
-> jusqu'aux mains qui frôlent les cuisses pour le bas des pectoraux [2].
En ne travaillant que sous un seul «angle», vous risquez de manquer soit de haut, soit
de milieu, soit de bas de pectoraux.
DILEMME MORPHOLOGIQUE :
LE DÉVELOPPÉ-COUCHÉ EST-IL L'EXERCICE N° 1 POUR LES PECTORAUX?
LE DOGME : le développé-couché est le meilleur exercice pour les pectoraux. Afin
d'hypertrophier ces muscles, il suffit de pousser de plus en plus lourd au «couché».
LA RÉALITÉ : le développé-couché est effectivement à l'origine de la construction
de pectoraux extraordinaires. Mais chez certains bodybuilders, son usage explique
l'absence de développement pectoral et la présence de blessures graves aux épaules.
En effet, tout le monde ne répond pas systématiquement de manière favorable au déve-
loppé-couché. Les études scientifiques reflètent d'ailleurs très bien ces différences
individuelles de recrutement musculaire au «couché». Par exemple, Rocha Junior
(2007) montre que le travail du grand pectoral y est 30 % supérieur à celui de l'avant
des épaules. Au contraire, Welsch (2005) mesure une activation du deltoïde légèrement
supérieure à celle du grand pectoral.
Certes, un mauvais recrutement du grand pectoral peut venir d'un positionnement
défectueux. Mais une morphologie peu favorable au «couché» explique souvent les
mauvaises sensations ressenties lors de cet exercice. Si vous n'êtes pas naturellement
fait pour le développé-couché, il faudra soit :
O Passer par une phase de rééducation motrice. En améliorant le recrutement pec-
toral, elle vous apprendra à tirer le maximum de bénéfices du développé-couché.
H Trouver des alternatives plus adaptées à votre morphologie.
I
166 | RÉÉQUILIBREZ VOS PECTORAUX
LES 5 DIFFICULTÉS DES PECTORAUX
MANQUE DE MASSE
Les pectoraux sont très peu utilisés dans la vie courante, ce qui explique que les débutant :
-> ont fréquemment un grand pectoral sous-développé,
^> éprouvent des difficultés à ressentir travailler ce muscle.
Lorsque l'on a des épaules et/ou des bras prédominants, il peut être difficile de bien
recruter ses pectoraux au cours des différents développés. Vouloir pousser toujours
plus lourd au « couché » quand on a du mal à cibler ses pectoraux ne fera qu'ajouter au
problème au lieu de le résoudre. En effet, plus la barre est chargée, plus le mouvement
se détériore et force les épaules ou les bras à intervenir au détriment des « pecs ». Par
contre, une blessure risque de couronner cette quête de la performance.
Il faut apprendre à bien ressentir ses pectoraux grâce à une sensibilisation que seuls
les exercices d'isolation fournissent. Les machines convergentes permettent, elles
aussi, de mieux sentir vos pectoraux, particulièrement lorsqu'elles sont utilisées en
unilatéral. Quand vous aurez acquis de meilleures sensations musculaires, essayez de
les transférer à votre développé-couché. Utilisez un poids modéré afin de conserver
un maximum de tension dans le grand pectoral.
Il convient également de changer sa perception de l'échec. La série doit s'arrêter non
pas lorsque la barre se retrouve coincée sur la poitrine, mais quand vous ne ressen-
tez plus suffisamment la contraction des pectoraux. Cet échec sensitif survient bien
avant l'échec classique. En effet, la fatigue détériorant l'exécution du développé, les
pectoraux participent de moins en moins à l'exercice, ce qui est contre-productif. Avec
le temps, l'échec sensitif se rapprochera petit à petit de l'échec classique. Une étape
importante de votre apprentissage moteur sera franchie au moment où l'échec sensitif
coïncidera avec l'échec classique.
Nous avons vu page 38 que le travail de fond sportif effectué dans sa jeunesse aug-
mente le potentiel de développement musculaire futur du débutant en bodybuilding.
Or, à moins d'avoir fait beaucoup de pompes étant jeune, peu de sports recrutent les
pectoraux. Des séries de 100 répétitions effectuées quasi quotidiennement peuvent
combler ce déficit de travail de fond. L'exercice de prédilection est ici le cross-over à
la poulie vis-à-vis ; ceci à condition de ne pas réaliser
l'exercice à la force des épaules, ce qui ne résoudrait
en rien le problème.
MANQUE DE HAUT DE PECTORAUX
Un bodybuilder peut acquérir un bon bas de pecto-
raux, sans pour autant avoir de « haut de pec ». Cette
dissymétrie illustre parfaitement le phénomène de
régionalisation du recrutement musculaire. En théo-
rie, le grand pectoral devrait se contracter dans sa
globalité et non par régions. Au vu de la déficience
classique du haut des pectoraux, nous comprenons
bien que ceci n'est pas le cas. Il est possible de
recruter la partie inférieure du grand pectoral sans
contracter la zone supérieure.
LES 5 DIFFICULTÉS DES PECTORAUX 167
Les bodybuilders les plus susceptibles de souffrir d'une déficience de « haut de pec »
sont ceux chez qui le tendon du grand pectoral est très haut perché sur le bras. À cause
d'un tendon très proche de l'épaule, il est difficile d'étirer le haut des pectoraux. Sans
préétirement des faisceaux claviculaires, les développés recrutent prioritairement le
bas des pecs ou les épaules. De plus, le levier n'étant pas favorable, le bodybuilder
aura des difficultés à manipuler avec aisance des charges lourdes. Par contre, sa sus-
ceptibilité à se déchirer le « haut de pecs » se trouve réduite du fait de son incapacité
à étirer fortement ce faisceau.
Les bodybuilders ayant le tendon du grand pectoral placé très bas sur le bras béné-
ficient d'un bien meilleur levier, ce qui les rend forts au développé-couché. Le pré
étirement des faisceaux supérieurs étant plus prononcé, ils ont aussi moins de mal
à recruter cette zone musculaire. Mais par l'effet combiné d'une plus grande force et
d'un meilleur étirement, ils sont aussi plus susceptibles de se déchirer le haut des
pectoraux, blessure de plus en plus fréquente en bodybuilding (voir plus bas).
On peut déduire de ces différences anatomiques que ce n'est pas parce que l'on tra-
vaille sur un banc incliné que l'on va automatiquement cibler son « haut de pec ». Il
s'agit plus d'un problème d'attachement tendineux que d'inclinaison du banc. Lorsque
le tendon est vraiment très haut, il est quasiment impossible de recruter la partie
claviculaire avec les exercices de base.
Les résultats des études médicales illustrent parfaitement ces différences d'effets du
développé-incliné. Bien que certaines recherches confirment que le haut des pecto-
raux soit plus impliqué à l'incliné, la majorité des études montrent, au contraire, que
le développé-incliné ne recrute pas le haut de pec. Ce sont les épaules qui subtilisent
le travail à la partie claviculaire du grand pectoral. Ainsi, Barnett (1995) montre que
par rapport au développé-couché, l'incliné sur un banc à 40° :
-> diminue la force de 10 %,
-> réduit l'activation du grand pectoral de 30 %,
-> augmente le recrutement du faisceau antérieur du deltoïde de 75 %.
Un bodybuilder qui s'acharne à l'incliné alors que son haut de pectoraux n'y répond
pas va :
-> conserver son retard de haut des pectoraux.
-> faire prendre du retard à tout son grand pectoral par rapport à ses épaules.
Le suivi aveugle du dogme du travail du «haut de pec» à l'incliné peut donc s'avérer
doublement négatif.
L'UNILATÉRAL POUR ISOLER LE HAUT DES PECTORAUX
Comme pour tous les points faibles, l'unilatéral est une technique à privilégier
afin d'isoler les pectoraux, particulièrement le haut. En bilatéral, les deltoïdes
se projettent naturellement vers l'avant. De ce fait, les épaules prennent volon-
tiers l'ascendant sur les pectoraux quel que soit l'exercice. Le bilatéral explique
beaucoup des retards de développement de « haut de pec ». En unilatéral, il est
plus simple de conserver son épaule en retrait, ce qui facilite le recrutement du
grand pectoral.
Une autre fonction du « haut de pec» est de lever le bras en l'air. Ce rôle peut parfaite-
ment s'exprimer lorsque le tendon est placé loin de l'épaule. Avec un tendon qui frôle
168 RÉÉQUILIBREZ VOS PECTORAUX
l'épaule, le « haut de pec » n'interviendra quasiment pas dans le lever de bras. Ce sont
les deltoïdes qui exerceront cette fonction, réduisant d'autant l'arsenal d'exercices
disponibles lorsque l'on souffre d'un déficit de haut de pectoraux.
Comme nous le verrons dans la description des exercices, c'est à la poulie vis-à-vis
que le « haut de pec » trouvera le plus volontiers son salut.
PLATITUDE DE L'INTÉRIEUR DES PECTORAUX
Il est fréquent que les contours externes des pectoraux soient bien galbés mais que
la partie centrale du muscle voie son volume diminuer comme peau de chagrin. Ce
problème se cumule souvent avec le précédent. Non seulement on manque de « haut de
pec», mais sur l'intérieur de la zone claviculaire, on a juste la peau sur les os. Il s'agit
là aussi d'un problème de régionalisation du recrutement musculaire. Les fibres qui
se trouvent à l'extérieur du grand pectoral sont recrutées en priorité, alors que celles
de l'intérieur du muscle restent passives. Si l'on en croit les ouvrages théoriques de
physiologie, ce phénomène ne devrait pas exister. Pourtant, force est de constater qu'il
affecte une majorité de bodybuilders.
Il s'explique par le fait que les prises larges aux développés ciblent prioritairement
les fibres situées à l'extérieur du grand pectoral. Plus on contracte, plus on recrute le
centre des pectoraux. Le problème est que l'on ne rapproche jamais assez les mains
avec les exercices classiques pour cibler
de manière satisfaisante l'intérieur du
muscle. Au développé-couché CD ou à l'in-
cliné avec barre, les mains étant fixes, la
contraction s'arrête avant d'avoir atteint
les zones centrales du muscle. Aux écar-
tés, le manque de résistance dans la
seconde partie de la contraction prévient
le recrutement interne. Au vis-à-vis ou
aux développés avec haltères, la rencontre
des deux mains survient trop tôt pour cor-
riger le problème.
Afin de cibler l'intérieur des pectoraux, il
faut adopter une prise serrée, si possible
sur une machine convergente. Au câble, en ne travaillant qu'un bras à la fois ou en
croisant les deux mains H, l'amplitude du mouvement est augmentée, ce qui favorise
le développement central.
Nous pouvons ainsi imaginer des supersets pour l'intérieur des pectoraux :
-> en préfatigue : câble vis-à-vis avec les mains croisées devant + développé-serré ;
-> en postfatigue : développé-serré + câble vis-à-vis mains croisées.
DÉCHIRURE DU GRAND PECTORAL
Du fait de sa forme très particulière en U, l'attache tendineuse du grand pectoral sur
le bras est relativement vulnérable. De ce U, l'attache :
-> du faisceau claviculaire est tournée vers l'extérieur du corps,
-> du bas des pectoraux est plus interne et recouverte par celle du « haut de pec ».
Dans le développé-couché ou incliné, c'est la partie la plus externe du tendon (donc le «haut
LES 5 DIFFICULTÉS DES PECTORAUX 169
Insertion du
grand pectoral
de pec») qui est la plus étirée.
C'est donc elle qui est la plus sus-
ceptible de se déchirer.
Cette déchirure se produit plus
volontiers à l'incliné qui étire
encore plus le haut des pectoraux
que le développé-couché. Plus ces
deux exercices sollicitent la partie
claviculaire des pectoraux grâce
à un puissant étirement, plus on
est susceptible de souffrir d'une
déchirure.
La déchirure ne signifie pas rup-
ture totale du haut de pec. Elle
peut n'être que partielle mais
progressive. Dans les deux cas, elle va handicaper la progression des pectoraux, des
épaules et des bras.
Comme nous l'avons vu précédemment, les bodybuilders ayant un tendon attaché très
près de l'épaule courent nettement moins de risques que les autres, mais c'est au prix
d'une plus grande difficulté à prendre du «haut de pec». De plus, les personnes ayant
des bras longs et/ou une cage peu épaisse descendront plus bas les coudes au couché,
étirant intensément les grands pectoraux et augmentant les risques de blessure.
Sillon
intertuberculaire
Section du muscle
correspondant au
faisceau claviculaire
(susceptible de se
déchirer)
Section du muscle
correspondant à la
portion sternale
Section du muscle
correspondant
à la portion
chondro-abdominale
A IMPACTS PATHOLOGIQUES DES DÉVELOPPÉS SUR L'ÉPAULE
Les différents développés entraînent le frottement de certains muscles stabili-
sateurs du deltoïde contre l'acromion. La répétition excessive de ces rabotages
peut conduire à une inflammation et/ou à une déchirure.
Surface de
frottement du
supra-épineux
contre l'acromion
Surface de
frottement de
l'infra-épineux
contre l'acromion
D Impact pathologique du développé-couché :
lorsque l'on pousse le bras avec l'humérus en rota-
tion interne, comme au «couché» ou au «décliné»,
l'infra-épineux frotte contre l'acromion.
0 Impact pathologique du développé-incliné :
lorsqu'on lève le bras avec l'humérus en rotation
externe comme à «l'incliné» ou à la presse pour les
épaules, le supra-épineux frotte contre l'acromion.
Créant un traumatisme différent des muscles
la coiffe des rotateurs, on comprend pourquoi un
bodybuilder souffrant :
-> de l'infra-épineux peut souvent faire de «l'incliné»,
-> du supra-épineux peut souvent faire du «couché».
170 RÉÉQUILIBREZ VOS PECTORAUX
IMPACTS PATHOLOGIQUES DE L'ENTRAÎNEMENT DES PECTORAUX
SUR LES BICEPS
Acromion
Sillon intertuberculaire
Durant les exercices de pectoraux, en phase d'étirement, le tendon du chef long
du biceps est plaqué contre la gouttière bicipitale (sillon intertuberculaire). Cette
compression augmente d'autant plus que le coude est pointé vers l'extérieur. Il
en résulte un frottement susceptible d'endommager le tendon (voir page 197).
Afin d'améliorer la résistance mécanique ainsi que la lubrification de ce tendon,
échauffez bien vos biceps (en combinant travail
dynamique en prise marteau H + étirements
légers H) avant de faire les pectoraux.
Si vous souffrez de douleurs «d'avant d'épaule»
fréquentes, réduisez l'amplitude des mou-
vements de pectoraux en descendant moins
la barre ou les haltères, afin de limiter cette
abrasion.
EXERCICES POUR LES PECTORAUX
^ ATTENTION !
Les biceps, les triceps, l'infra-épineux et les dorsaux sont fortement sollicités dans les
exercices de pectoraux. N'oubliez donc pas de bien les échauffer avant de travailler
les pecs.
:: astuce
Un moyen de gagner rapidement de la force sur les exercices de base pour les pec-
toraux consiste à effectuer une série de biceps sans trop forcer, entre deux séries
de développés ou de dips. Un travail modéré du biceps accélère la récupération des
triceps, empêchant leur fatigue prématurée.
EXERCICES DE BASE POUR LES PECTORAUX
EXERCICES DE BASE POUR LES PECTORAUX
DEVELOPPES
PARTICULARITÉS : ces exercices de base ciblent les pectoraux,
les épaules et les triceps. Le travail en unilatéral est possible,
surtout sur machine.
DESCRIPTION : allongé, dos sur un banc, pieds au sol, attrapez la barre se trouvant
au-dessus de vous, mains en pronation (pouces l'un vers l'autre). Décrochez la barre,
si possible avec l'aide d'un partenaire. Amenez-la sur la poitrine; à la force des pec-
toraux, tendez les bras.
BARRE LIBRE, HALTÈRES, MACHINE OU CADRE GUIDÉ ?
Les développés pour pectoraux peuvent être exécutés avec une barre libre, des hal-
tères, une machine ou sur un cadre guidé. Il faut faire son choix en analysant les
avantages et les inconvénients de chacun de ces matériels, afin de déterminer la ou
les variantes qui vous conviennent le mieux.
172 EXERCICES POUR LES PECTORAUX
DÉVELOPPÉS AVEC BARRE LIBRE
Il est possible d'effectuer du développé-couché à la barre dans quasiment toutes les
salles de musculation ou chez soi.
Outre cette disponibilité, la barre présente plus d'inconvénients que d'avantages :
> L'amplitude du mouvement est déterminée par la taille des bras et celle de la cage
thoracique, ce qui ne correspond pas forcément à une amplitude optimale pour les
pectoraux.
> Les mains étant fixes sur la barre, elles ne peuvent se rejoindre au moment de la
contraction, comme c'est le cas avec les haltères ou avec une machine convergente.
Cette restriction du degré de contraction limite le développement de la partie centrale
des pecs.
> Le décrochement et le raccrochement de la barre s'avèrent périlleux. Ils nécessitent
un partenaire lorsque la charge est conséquente.
DÉVELOPPÉS AVEC HALTÈRES
LL: Développé-couché avec haltères, mains en pronation
Par rapport à la barre, les haltères présentent de nombreux avantages :
> La contraction est bien meilleure puisque les mains terminent proches l'une de
l'autre.
> Létirement a aussi la possibilité d'être plus ample puisqu'il n'y a rien pour arrêter
les haltères en bas. Cependant, il ne faut tout de même pas abuser de cet étirement à
double tranchant, qui pourrait malmener à la fois l'épaule et l'attache tendineuse des
pectoraux et des biceps.
> L'orientation des mains et des coudes est totalement libre. Seuls les haltères per-
mettent cette variété de prises :
□ La position la plus naturelle consiste à placer le pouce en semi-pronation (pouce
légèrement tourné vers la tête CD).
EXERCICES DE BASE POUR LES PECTORAUX
21 Développé-couché avec haltères, coudes le long du corps,
pour continuer à s'entraîner si l'on souffre des épaules
H En gardant Les coudes
le long du corps et les
mains en prise neutre
(pouces vers la tête [H), le
grand pectoral est moins
étiré et le deltoïde tra-
vaille plus. Cette variante
permet de continuer à
entraîner le torse malgré
une épaule douloureuse.
□ En écartant les coudes
au maximum 0, grâce à
une prise en pronation
(pouce l'un vers l'autre),
les pectoraux sont très
étirés en bas du mouve-
ment. Leur recrutement
est ainsi plus impor-
tant mais les risques de
déchirures augmentent.
Les problèmes inhérents
aux haltères sont qu'il
faut:
> En disposer d'assez
lourdes.
> Les lever du sol pour les
mettre en place et ensuite
les reposer, ce qui est
périlleux avec des charges
conséquentes.
> Faire très attention au
ballant car il est dange-
reux d'avoir deux poids
lourds au-dessus de la
tête. Fatigue aidant, une
perte d'équilibre n'est
pas à exclure dans les
dernières répétitions.
> L'indépendance des bras l'un par rapport à l'autre augmente inutilement la diffi-
culté du mouvement. La maîtrise de l'équilibre peut être problématique pour certains
débutants.
> Plus les charges sont lourdes, moins l'amplitude sera grande puisque la masse des
haltères entrave aussi bien l'étirement que la contraction.
174 EXERCICES POUR LES PECTORAUX
DÉVELOPPÉS AVEC MACHINE
EXERCICES DE BASE POUR LES PECTORAUX
Les bonnes presses convergentes
sont idéales puisqu'elles :
> Ne nécessitent quasiment aucune
manipulation pour attraper et repo-
ser les poignées.
> Copient l'amplitude des haltères
sans en avoir les restrictions
lorsque le poids devient lourd.
> Placent en général (pour les
meilleures machines) les muscles
dans une trajectoire correcte.
> Garantissent contre toute perte
d'équilibre.
> Ne connaissent pas les limita-
tions de charge rencontrées avec
haltères.
Pourtant, les machines ne sont pas
parfaites :
> Les bonnes convergentes se font
malheureusement plus rares que
les mauvaises machines.
> Le fait qu'elles débutent par une
phase positive plutôt que par une
négative comme à la barre rend la
première répétition plus difficile.
> Si certains leur reprochent leur
trajectoire entièrement guidée, cette
rigidité prévient nombre de blessures
dont peut être victime le bodybuilder
avec les barres ou les haltères.
DEVELOPPES SUR CADRE GUIDÉ
Variante sur un banc incliné
Si une bonne machine n'est pas disponible, le cadre guidé
peut servir de compromis entre la barre et la facilité d'uti-
lisation d'une convergente. Les avantages du guidé sont de
réduire la nécessité d'un partenaire car:
> Il est plus facile de saisir et de reposer la barre.
> En cas de fatigue, il y a des sécurités sur lesquelles on
peut reposer la barre au lieu de rester coincé dessous. Les
principaux inconvénients des guidés sont :
> Une trajectoire linéaire plutôt qu'en arc de cercle, ce qui
peut déplaire à certaines épaules.
> La pléthore de guidés de mauvaise qualité qui coulis-
sent mal ou qui se mettent à vibrer lorsque les muscles
commencent à fatiguer.
176 EXERCICES POUR LES PECTORAUX
VARIANTES
Vous pouvez réaliser votre déve-
loppé sur un banc :
-> plat (afin de tenter de travailler
tout le grand pectoral),
-> incliné (pour tenter de cibler le
haut des pectoraux) CD,
-> décliné (afin de cibler le bas des
pectoraux) 0.
La force est légèrement plus impor-
tante au développé-décliné qu'au
couché, en grande partie du fait que
l'amplitude de mouvement est plus
réduite au décliné. C'est à l'incliné que l'on a le moins de force car
-> l'angle d'attaque des pectoraux est moins favorable,
-> le recrutement des triceps est moindre (Barnett, 1995).
- Chef court
. Chef long
Triceps
" brachial
\2\ Variante sur un banc décliné
RELATIVISER L'AMPLITUDE DES DEVELOPPES
Le développé-couché est l'un des exercices causant le plus de dommages aux épaules,
biceps et pectoraux. Le malentendu qui existe concernant l'amplitude à adopter est à
l'origine de ces blessures. En théorie, il faut descendre la barre jusqu'aux pectoraux
puis la remonter pour avoir les bras tendus. Mais cette présentation un peu simpliste
aborde le problème à l'envers.
EXERCICES DE BASE POUR LES PECTORAUX | 177
Les meiLLeurs powerlifters ont des bras courts et une cage thoracique massive. Ils
arrivent ainsi à réduire leur amplitude au «couché» à moins de 20 centimètres. Un
bodybuilder qui a de très longs bras possède une course au moins deux fois supérieure.
Hormis la capacité à bien gonfler la cage thoracique, c'est la longueur des avant-bras
qui détermine l'amplitude du «couché». Or plus l'amplitude est importante, plus le
risque de blessure augmente. Il existe donc une inégalité entre les bodybuilders face à
la difficulté et aux risques encourus lors du développé-couché. Les bodybuilders ayant
de longs avant-bras doivent donc être prudents face à la pleine amplitude, surtout avec
des poids lourds. Dans ce cas, il n'y a aucune honte à vouloir réduire cette amplitude :
en repliant plusieurs fois une serviette que vous disposerez sur les pectoraux, la barre
sera arrêtée avant la fin du mouvement. L'exercice n'en demeurera
pas moins efficace puisque vous conserverez une amplitude supé-
rieure à la moyenne. Une autre stratégie de réduction des risques
consiste à utiliser une prise de barre plus étroite.
Cette remarque s'applique aussi au développé-incliné. Pour cette
raison, il est possible d'amener la barre sur le menton [U, ce qui
l'arrête plutôt que de l'amener sur le haut des pectoraux. Cette
réduction permet, outre de diminuer les risques de blessure, de
mieux conserver la tension dans le haut des pectoraux. Tension
qui est souvent perdue lorsque l'amplitude est trop importante.
LES DIFFÉRENCES DE MOBILITÉ DES OMOPLATES
Certains bodybuilders, en particulier lorsqu'ils sont étroits d'épaules, ont les
omoplates relativement fixes. Cette rigidité leur procure une bonne stabilité
dans des exercices comme le développé-couché. Grâce à des omoplates peu
mobiles, il leur est possible :
-> de conserver la cage thoracique haute, réduisant d'autant l'amplitude
mouvement,
-> d'attaquer les pectoraux dans un axe qui favorise leur recrutement,
-> de rétracter les épaules, les empêchant ainsi d'interférer avec le travail de
pectoraux.
Par contre, ces mêmes bodybuilders vont avoir plus de mal à descendre la barre
derrière la nuque à la presse-épaules. Ils ont
donc des chances de posséder de bons pec-
toraux mais risquent d'éprouver des difficultés
à développer les épaules.
Les bodybuilders ayant des omoplates très
mobiles bénéficient de moins de stabilité au
développé-couché. Cependant, leurs bras sont
moins susceptibles de venir trop précocement
heurter l'acromion. Cette liberté de mouvement
leur permet de descendre plus facilement la
barre aux développés derrière la nuque pour les
deltoïdes. Ils ont donc plus de chances d'avoir
de bonnes épaules mais risquent d'éprouver
des difficultés à développer leurs pectoraux.
Petit rhomboïde
Grand rhomboïde
178 EXERCICES POUR LES PECTORAUX
ROLES DU PONTAGE
■
Afin de réduire l'amplitude du développé, il
est populaire de ponter, c'est-à-dire d'arquer
les lombaires afin que seuls les fesses et le
haut du dos soient en contact avec le banc.
Cette position se rapprochant du développé-
décliné, elle fera porter davantage la tension
sur le bas des pectoraux. Il est évident qu'ar-
quer le dos fait courir un risque à la colonne
vertébrale. Cette variante n'est donc pas
recommandée aux bodybuilders ayant des
problèmes de lombaires. Le pontage peut
justifier l'usage d'une ceinture de force au développé-couché.
Au développé-incliné, le pontage revient en fait à abaisser l'inclinaison du banc.
Il permet certes de prendre plus lourd mais il est contre-productif car il retire
de la tension du haut des pectoraux pour la transférer vers le bas. Il est encore
plus dangereux qu'au «couché», car du fait de la position inclinée il y a plus
de tension sur la colonne vertébrale. En cas de pontage, utilisez la ceinture de
force afin de retirer une partie de la pression des disques intervertébraux. Mais
autant diminuer l'inclinaison du banc si cela est possible et conserver la colonne
plaquée contre le dossier !
PIEDS AU SOL p SUR LE BANC OU EN L'AIR ?
Les pieds jouent un rôle stabilisateur important
au « couché ».
> La performance sera la meilleure avec les
pieds au sol CD. Cette position est quasiment
obligatoire avec haltères. Mais un banc trop
surélevé peut obliger à ponter afin d'atteindre
le sol.
> Pour réduire la tension que doit supporter la
colonne vertébrale, il est possible de poser les
pieds sur le banc. Cette position fait perdre en
stabilité mais aide à conserver le dos bien en
contact avec le banc.
> Il est aussi possible de lever les pieds en
l'air [H, jambes croisées. La stabilité devient
précaire alors que cette position n'apporte pas
plus de support lombaire qu'avec les pieds sur
le banc. Plus folklorique qu'utile, elle est impo-
sée dans certaines salles afin que les usagers
n'abîment pas le Skaï des bancs avec leurs
chaussures.
ï&Lj ^ Variante jambes relevées
EXERCICES DE BASE POUR LES PECTORAUX 179
FAUT-IL FAIRE UNE PAUSE EN BAS ?
Lorsque la barre arrive sur Le torse, trois possibilités s'offrent à vous :
FAIRE REBONDIR LA BARRE SUR LES PECTORAUX
Il s'agit de la technique la plus populaire, surtout en fin de série, lorsque l'on juge ne
plus avoir assez de puissance pour remonter la barre à la simple force des muscles.
L'arrivée rapide sur la poitrine optimise le recrutement de la force involontaire. Couplés
avec le rebond thoracique, ces artifices garantissent une remontée de quelques cen-
timètres (souvent les plus difficiles).
Le danger de cette méthode est bien sûr de perdre le contrôle de la barre et de se bri-
ser les côtes, d'abîmer un cartilage ou de déboîter une côte sur la colonne vertébrale.
FAIRE UNE PAUSE SUR LE TORSE
Il s'agit de la tactique inverse. En effectuant une pause, barre sur la cage thoracique,
on abandonne une partie de la force élastique accumulée dans les muscles pendant
la phase négative. La remontée sera ainsi plus difficile, ce qui oblige à prendre 'moins
lourd qu'en faisant rebondir la barre. Par contre, en augmentant la difficulté du mou-
vement, la pause peut contribuer à un meilleur recrutement des pectoraux.
N'EFFLEURER QUE LA CAGE THORACIQUE
Une fois que la barre touche le torse, remontez immédiatement la barre sans effectuer
ni pause ni rebond.
Une stratégie possible est de débuter sa série en marquant une pause d'une seconde
sur la cage thoracique. Lorsque la force diminue, remontez sans faire de pause. Afin
d'obtenir quelques répétitions supplémentaires quand le simple effleurement ne suffit
plus, utilisez le rebond (avec modération).
RÔLEDELÉCARTEMENT
DES MAINS
Le placement des mains joue un
rôle important dans la redistri-
bution des forces entre les pec-
toraux et les triceps. Par rapport
à une prise large correspondant
à deux fois la largeur des clavi-
cules, une prise moyenne (égale
à sa largeur de clavicules) :
-> diminue de 20 % le recrute-
ment du grand pectoral,
-> augmente de 60 % le recru-
tement des triceps (Lehman,
2005).
180 EXERCICES POUR LES PECTORAUX
Par rapport à la prise large, la prise serrée (mains espacées de 10 centimètres) :
-> diminue de 30 % le recrutement du grand pectoral,
-> double le recrutement des triceps.
Il est parfois recommandé de changer la position des mains à chaque série, afin de
modifier l'angle d'attaque de l'exercice. Chaque changement de position impose une
altération nerveuse pouvant s'avérer délétère pour la performance. Certains bodybuil-
ders supportent bien ces modifications. Chez d'autres, une baisse subite de la force
risque de souligner la contre-productivité de tels changements.
POSITION D'ATTERRISSAGE DE LA BARRE
Il est possible de varier la position d'atterrissage de la barre sur la poitrine. En général,
la barre arrive légèrement au-dessus des mamelons.
> Plus la barre vient vers les abdominaux, plus l'amplitude du mouvement est réduite.
La tension musculaire portera plus sur le bas des pectoraux.
> Plus la barre s'approche du cou, plus l'amplitude augmente. L'étirement devient ainsi
plus dangereux pour les pectoraux et les épaules. La tension musculaire portera plus
sur le haut des pectoraux ou sur les épaules.
AVANTAGES DES BANDES ÉLASTIQUES
DIPS
Les développés à la barre peuvent avantageusement s'ef-
fectuer avec des bandes élastiques en plus des poids CD. Par
exemple, durant 11 semaines, des bodybuilders ont réalisé
3 entraînements hebdomadaires de développé-couché. Leur
maximum au couché s'est accru de :
-> U % avec une résistance classique,
-> deux fois plus lorsque 20 % de la résistance était issue de
bandes élastiques (Anderson, 2008).
La supériorité de la combinaison poids + bandes s'explique par
l'accentuation de la phase négative S. En effet, comme pour
tous les mouvements, lorsque la phase négative est effectuée
au même poids que la phase positive, les pectoraux en profi-
tent pour se reposer au lieu de travailler. Ainsi, les recherches
montrent que l'activation musculaire du grand pectoral dimi-
nue de 30 % sur la négative par rapport à la positive (Glass,
1997).
PARTICULARITÉS : cet exercice de base cible les pectoraux, les
triceps et les épaules. Le travail en unilatéral n'est possible
que sur machine.
DESCRIPTION : placez les mains sur les barres parallèles en prise neutre (pouce vers
l'avant). Repliez les jambes en arrière. Pliez les bras pour descendre vers le sol puis
remontez à la force des pectoraux.
181 1 XAîfHomd S3i anod asvfl aa S3DIDH3X3
EXERCICES POUR LES PECTORAUX
POINTS À OBSERVER : le placement de la tête joue un rôle critique. Conservez le menton
collé sur la poitrine. En vous faisant piquer du nez, cette position optimise le recrute-
ment des pectoraux et minimise l'implication des triceps. Elle permet aussi d'éviter
les classiques fourmillements des mains (voir encadré page ci-contre).
COMMENTAIRES: dans le but
d'accroître la résistance, placez
un haltère entre les mollets CD
ou tenu à l'aide d'une ceinture
(type ceinture de sport de com-
bat) (U. Une bande élastique fixée
autour de votre taille peut aussi
augmenter la difficulté de l'exer-
cice H. À l'échec, dessaisissez-
vous du poids ou de l'élastique
afin d'obtenir quelques répéti-
tions supplémentaires.
VARIANTES
D Si les barres parallèles s'écartent en V, il est possible de moduler l'espacement des
mains. Plus la prise est large, plus le travail portera sur les pectoraux et donc moins
sur les triceps. Par contre, le risque de déchirure musculaire augmente à cause du
plus grand étirement pectoral.
Début du mouvement
Fin du mouvement
[4J Exécution des dips à la machine
H Plus vous allez tendre les bras, plus
les triceps vont être sollicités à la place
des pectoraux. Il est bon de conserver
une tension continue dans les pectoraux
en ne tendant pas tout à fait les bras. À
l'échec, tendez-les afin de reposer un peu
les muscles et de pouvoir ainsi obtenir
quelques répétitions supplémentaires.
El II existe des machines à dips qui pré-
sentent l'avantage de laisser une complète
liberté du degré de résistance. Leur problème est,
qu'avec des poids lourds, il est difficile de rester assis,
le corps ayant tendance à s'éjecter de la machine H.
Préférez donc l'unilatéral sur les machines
□ Si vous n'arrivez pas à vous soulever ou si vous
désirez effectuer quelques répétitions forcées en fin
de série, il est possible de pousser sur le sol ou sur
un banc avec les pieds afin de vous alléger.
H En conservant les bras tendus, on peut générer un
petit mouvement qui enfonce le cou dans les trapèzes
[H et l'en sortir à la force du petit pectoral
EXERCICES DE BASE POUR LES PECTORAUX
AVANTAGES: les pectoraux congestionnent facilement aux dips du fait de l'étirement
inhabituel procuré par cet exercice.
INCONVÉNIENTS: il n'est pas évident de bien cibler le travail des pectoraux à cause
d'interférences possibles de la part des triceps et des épaules.
DANGERS: les dips deviennent dangereux lorsque c'est la charge qui dicte le mouve-
ment. Attention de ne pas descendre trop rapidement ni trop bas, car rien ne viendra
arrêter votre chute. Une déchirure aux pectoraux, des douleurs aux coudes ou aux
épaules sanctionneront une exécution de mouvement mal maîtrisée.
A ÉVITEZ LES FOURMILLEMENTS DANS LES BRAS
Certains exercices du haut du corps
déclenchent des picotements, des four
ticulier le cas des dips. La position de
Ta
il
flux nerveux du plexus brachial. Comme (
ces nerfs traversent tout le bras, l'irradia-
tion peut affecter le bras, le coude ou la
main. Afin de ne pas gêner l'influx nerveux, il suffit généralement de conserver
le menton sur le torse U. Ce conseil peut également s'appliquer aux autres exer-
cices qui produisent ces fourmillements, la machine pour l'arrière des épaules
assis par exemple.
■■■■■■■■■■■■■■■■■
COMPRENDRE LES DOULEURS AU STERNUM
Le sternum ne se comporte pas juste comme
l'os central de la cage thoracique. Avec les côtes,
le sternum constitue une véritable articulation.
Légèrement mobile, cette articulation est indis-
pensable à la respiration. Et comme toutes les
articulations, elle est capable de générer une
souffrance. Une douleur sternale peut se révé-
ler lorsque la barre heurte la cage thoracique de
manière trop brutale au développé-couché. Mais
c'est aux dips que la gêne est la plus fréquente.
Afin de la prévenir, échauffez le «sternum»
grâce à des exercices respiratoires d'expansion
thoracique SI 251. En cas de douleur persistante,
il est préférable d'éviter les exercices sources de
gênes sternales.
Inspirez
Expirez
Etirement de la cage thoracique
184 EXERCICES POUR LES PECTORAUX
POMPES
PARTICULARITÉS: cet exercice de base cible les pectoraux,
Les épaules et les triceps. Le travail en unilatéral est possible
mais réservé aux personnes extrêmement légères.
DESCRIPTION : allongez-vous face contre terre, mains au sol ;
leur écartement doit correspondre au moins à la largeur des épaules. Tendez les bras
pour remonter le corps en utilisant au maximum la force des pectoraux. Une fois les
bras tendus, redescendez lentement.
POINTS À OBSERVER : sélectionnez l'orientation des mains qui vous semble la plus
naturelle. Pour les pectoraux, les mains sont généralement tournées vers l'avant ou
vers l'extérieur; une orientation interne favorise plutôt le recrutement du triceps.
Choisissez aussi l'écartement de pieds qui vous donne le maximum de confort.
VARIANTES
□ Prise large : plus vous écarterez les mains, plus vous étirerez les pectoraux. La
contraction ciblera plus l'extérieur des pecs.
H Prise étroite : au contraire, plus vous resserrerez les mains, moins l'étirement sera
prononcé. La contraction ciblera plus l'intérieur des pecs. Le «risque» est que les
triceps, plus sollicités en prise étroite, ravissent une partie de l'effort aux pectoraux.
El L'angle formé entre le buste et les bras peut varier. Recherchez la position la plus
confortable entre un placement des mains dans l'axe des épaules ou dans l'axe des
pectoraux.
EXERCICES DE BASE POUR LES PECTORAUX
□ Afin de rajouter de la résistance, passez-vous une
bande élastique dans le dos que vous tiendrez avec les
mains. N'employez qu'une seule boucle dans le dos pour
commencer OD.
Lorsque vous aurez pris de la force, vous pourrez passer
les deux boucles dans le dos @.
AVANTAGES: il est facile de varier la résistance. Si votre
poids de corps est trop important, commencez à faire les
pompes sur les genoux plutôt que sur les pieds, afin de gagner de la force. De même,
en fin de série, si vous n'avez plus de force aux pompes classiques, continuez l'exercice
sur les genoux afin d'obtenir plus de répétitions. Enfin, les pompes sollicitent fortement
le dentelé antérieur en maintenant calées contre la cage les omoplates.
INCONVÉNIENTS: il n'est pas évident de bien cibler les pectoraux avec les pompes. De
plus, les pompes ne correspondent pas forcément à la morphologie de tous les body-
builders. Si vous avez de longs bras, vous allez vous donner beaucoup de mal sans
avoir la moindre garantie de résultats.
Les pompes ne sont pas une fin en soi. La musculation ne doit pas devenir la secte
des faiseurs de pompes, ni l'école du cirque en recherchant toutes les variantes de
pompes plus farfelues les unes que les autres.
DANGERS: le fait de cambrer le dos facilite certes l'exercice, mais comprime inutile-
ment les lombaires.
Tous les poignets ne sont pas faits pour être pliés à 90°. Afin de ne pas martyriser
inutilement vos avant-bras, des poignées spéciales pour les pompes sont disponibles
dans les magasins de sport. Elles augmentent l'amplitude de l'exercice tout en empê-
chant la trop grande torsion du poignet.
LATION DES PECTORAUX
ECARTES AVEC HALTERES
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible les pectoraux
et les épaules. Le travail en unilatéral est possible mais pré-
caire, sauf sur machine.
DESCRIPTION: saisissez deux hal-
tères que vous placerez sur les
cuisses alors que vous êtes assis
sur un banc. En vous allongeant
sur le dos, amenez les haltères au
niveau des épaules, bras tendus,
mains en prise neutre (pouce vers
l'arrière) m. Une fois en position,
descendez les bras en croix en les conservant semi-tendus jusqu'à ce que vous res-
sentiez un bon étirement des pectoraux (qui ne doit cependant pas être excessif) H.
Remontez les haltères l'un vers l'autre à la force des pectoraux.
EXERCICES POUR LES PECTORAUX
POINTS À OBSERVER: les
haltères ne doivent pas for-
cément se toucher en haut
du mouvement. En effet, il
y a assez peu de résistance
sur la partie supérieure de
l'exercice. Les études esti-
ment que la résistance sur
les pectoraux est insigni-
fiante sur plus de 25% du
mouvement (Welsch, 2005).
Afin de ne pas perdre la
contraction des pecto-
raux, il vaut mieux s'arrêter aux trois quarts du mouvement plutôt que de l'exécuter
complètement.
VARIANTES
D Vous pouvez réaliser les écartés sur un banc :
-> plat (afin de tenter de travailler tout le grand pectoral],
-> incliné (pour tenter de cibler le haut des pectoraux),
-> décliné (afin de cibler le bas des pectoraux).
Variante sur un banc incliné
EXERCICES D'ISOLATION DES PECTORAUX
H Vous pouvez effectuer deux types de rotations du poi-
gnet afin de mieux contracter Les pectoraux. Plus les
mains se resserrent, plus vous allez tourner :
-> les petits doigts l'un vers l'autre afin de cibler le bas
des pectoraux El,
-> les pouces l'un vers l'autre afin d'accentuer le travail du
haut de pec H|.
El Au lieu d'abaisser les bras bien en croix, il est possible
d'amener les bras en V, soit beaucoup plus vers la tête SL
Il s'agit d'un mouvement hybride entre les écartés et le
pull-over. Certains ressentiront mieux l'exercice ainsi. Par
contre, il faut prendre beaucoup plus léger car le mouve-
ment est plus difficile et les risques de déchirures sont
plus grands.
□ Au lieu d'utiliser des haltères, les écartés peuvent être
réalisés sur une machine ou avec une poulie vis-à-vis
basse. Ces appareils présentent l'avantage de procurer
de la résistance sur toute l'amplitude du mouvement et
non pas seulement sur la moitié, comme c'est le cas avec
les haltères. Ils facilitent aussi le travail en unilatéral.
Variante sur machine
Variante sur machine
COMMENTAIRES: un enchaînement possible consiste à commencer par des écartés.
Une fois à L'échec, pliez de plus en plus les bras afin de transformer l'exercice en
développé-couché avec haltères et obtenir plus de répétitions.
AVANTAGES: les écartés fournissent un bon étirement des pectoraux.
Contrairement aux développés, les triceps n'interviennent pas dans cet exercice, ce
qui évite qu'ils fatiguent avant les pectoraux et interrompent la série.
INCONVÉNIENTS: il est parfois difficile de bien cibler les pectoraux plutôt que les
épaules. D'autre part, la résistance en haut du mouvement étant quasi nulle, il peut
s'avérer problématique de bien ressentir la contraction des pectoraux.
DANGERS: au cours de l'exercice, ne tendez jamais totalement les bras. De même,
ne les tendez jamais pour saisir ou pour reposer les haltères, car vous pourriez vous
déchirer un biceps.
Afin d'éviter les blessures, les écartés doivent être réalisés de manière lente et non
explosive.
CROSS-OVER À LA POULIE VIS-À-VIS
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible les pectoraux
et les épaules. Le travail en unilatéral est possible.
DESCRIPTION: debout, attrapez les poignées d'une poulie
haute en prise neutre (pouce vers l'avant) CD. Tout en gardant les bras presque tendus,
EXERCICES D'ISOLATION DES PECTORAUX 189
Jhl'
ramenez les mains devant vous à la force des pec-
toraux jusqu'à ce que les deux poignées se ren-
contrent [H. Tenez la contraction 1 seconde avant
de revenir à la position initiale.
POINTS A OBSERVER: effectuez l'exercice lente-
ment, en tension continue, afin de bien cibler
GD % g] % les pectoraux. Le mouvement devient nettement
plus facile si vous pliez les bras, mais l'isolation
des pectoraux est moins bonne. Pour cette raison, il faut conserver les bras presque
tendus. Lorsque vous serez à l'échec, il sera toujours temps de les plier un peu afin
d'obtenir quelques répétitions supplémentaires.
VARIANTES
O Afin de gagner en ampli-
tude, croisez les mains
devant vous au lieu de les
arrêter lorsqu'elles se ren-
contrent [H. Vous avez le
choix de passer le bras
droit au-dessus du gauche
à chaque série (ce qui est le
plus simple) ou d'alterner
bras droit au-dessus pour
190 EXERCICES POUR LES PECTORAUX
une répétition, puis bras gauche au-
dessus pour La répétition suivante
(ce qui est plus complexe).
□ Vous pouvez amener le bras
n'importe où entre le bas-ventre et
le dessus de la tête afin de chan-
ger l'angle de travail des pecto-
raux. Plus les mains sont placées
en hauteur, plus vous avez de chances de recruter
le «haut de pec» @ U. Plus les mains sont
basses, plus la partie inférieure des pectoraux
est sollicitée CD. Pour travailler encore plus le
haut des pecs, vous pouvez effectuer l'exercice à
genoux S EU.
El Si votre attache tendineuse sur le bras est
éloignée de l'épaule, faites aussi des cross-over à
partir de la poulie basse [§. En remontant les bras
vers la tête tout en resserrant les mains l'une vers
l'autre, le haut des pectoraux est ciblé 0. Lorsque
le tendon est haut, cette variante travaillera sur-
tout le deltoïde.
□ En unilatéral, attrapez la poignée d'une pou-
lie haute, main en prise neutre (pouce vers le
haut) H ou agrippez directement
le câble de la machine, main en
pronation (paume vers le plafond).
Amenez le bras devant vous en le
conservant toujours à la hauteur
des épaules 0. La main doit aller
chercher le plus loin possible
sur le côté opposé Q5L Tenez la
contraction au moins 2 secondes
avant de revenir à la position d'étirement. Avec la main inactive, effleurez du bout des
doigts votre haut de pectoraux en mouvement afin de mieux le sentir.
COMMENTAIRES : si vous avez du mal à sentir travailler vos pectoraux sur les exercices
de base, vous pouvez apprendre à ressentir leur contraction grâce au câble. Après plu-
sieurs semaines de travail quotidien léger à la poulie, vous obtiendrez de meilleures
sensations sur les autres exercices de pectoraux.
AVANTAGES : cet exercice ressemble beaucoup aux écartés mais le câble procure une
résistance sur toute l'amplitude du mouvement et non pas seulement sur la moitié,
comme c'est le cas avec les haltères.
Le cross-over constitue l'exercice de prédilection pour travailler les pectoraux en séries
de 100 répétitions.
EXERCICES D'ISOLATION DES PECTORAUX 191
INCONVÉNIENTS : il est possible d'effectuer cet exercice à la force des épaules en utili-
sant très peu les pectoraux. Si vous sentez que vos épaules travaillent trop, effectuez
le cross-over d'un bras à la fois, plutôt que des deux.
DANGERS : ne tendez jamais complètement les bras, surtout dans la position d'étiré-
ment, car vous pourriez ainsi vous déchirer un biceps ; ne les pliez pas trop non plus
car vous ressentiriez nettement moins le travail pectoral.
Si la poulie part de très haut, attention de ne pas élever trop les bras, ce qui pourrait
endommager vos pectoraux.
DESCRIPTION: allongez-vous sur
le dos en travers d'un banc droit.
Cette position procurera un
meilleur étirement qu'en étant
allongé complètement sur le
banc. Avec un haltère que vous
tenez dans les deux mains en prise
neutre (pouces vers le sol), tendez
les bras au-dessus de la tête EL
Tout en conservant les bras semi-
tendus, descendez-les derrière la tête EU. Quand vos bras se trouvent dans le prolon-
gement du corps, remontez-les à la force des pectoraux. Arrêtez le mouvement lorsque
l'haltère arrive au-dessus des yeux puis redescendez.
m
192 EXERCICES POUR LES PECTORAUX
POINTS À OBSERVER : vous pouvez plier très légèrement les bras afin de faciliter l'éti-
rement. Mais si vous les pliez trop, l'effort portera de plus en plus sur les dorsaux et
de moins en moins sur les pectoraux.
VARIANTES
Au lieu d'utiliser un haltère, vous pouvez saisir :
□ Une barre droite, ce qui change la prise de main.
H Le cable d'une poulie basse, ce qui permet d'augmenter l'amplitude du mouvement,
particulièrement dans la position de contraction.
AVANTAGES: cet exercice étire à la fois les pectoraux et les épaules, deux groupes qui
tendent à perdre de leur souplesse en bodybuilding.
INCONVÉNIENTS: certaines personnes n'arriveront pas à ressentir leurs pectoraux tra-
vailler sur cet exercice. Ce seront les dorsaux ou les triceps qui fourniront la majeure
partie de l'effort.
DANGERS: le pull-over bras tendus place l'articulation de l'épaule dans une situation
relativement précaire. Il ne faut donc pas prendre trop lourd. Augmentez plus volon-
tiers le nombre de répétitions que la charge. Assurez-vous également que les poids
de l'haltère sont bien fixés car il ne faudra pas qu'ils se décrochent au-dessus de votre
tête. Par ailleurs, cet exercice peut endommager sérieusement les triceps au niveau
de la longue portion près de l'épaule ou au niveau de l'insertion du coude ; veillez donc
à ne pas tendre excessivement les bras à la descente et à stopper le mouvement à la
moindre douleur suspecte.
[XERCICES D'ÉTIREMENT DES PECTORAUX
i
ÉTIREMENTS DES PECTORAUX
Debout dans un rack à squat,
amenez la main contre un
montant du rack. Penchez-
vous en avant afin d'accentuer
l'étirement 0.
VARIANTES
Debout, bras plié à 90°, demandez à un partenaire de
pousser doucement votre bras vers l'arrière pour étirer
les pectoraux EL
EXERCICES D'ÉTIREMENT DES PECTORAUX 193
194 VITE DES BRAS: DE GROS BICEPS
VITE DES BRAS : DE GROS BICEPS
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES
Le biceps est composé de deux chefs :
O le chef Long (à l'extérieur), qui est le
plus visible,
□ le chef court (partie interne), qui tend
à être masqué par le torse.
Le rôle du biceps est principalement de
fléchir l'avant-bras, amenant ainsi la
main vers le bras.
LE SECRET DES GROS «BICEPS»
Pour développer rapidement des bras
massifs, il faut se rendre compte que le
biceps n'est pas seul. Il est secondé par
deux autres muscles :
-> le brachial, qui se trouve sous le
biceps ; c'est une sorte de second biceps ;
-> le brachioradial, qui est techniquement
plutôt un muscle de l'avant-bras. Il pro-
cure au bras une partie de son épaisseur.
LES 5 OBSTACLES
DU DÉVELOPPEMENT DES BICEPS
PAS ASSEZ DE BICEPS
Il s'agit de la frustration n°1 des body-
builders. Bien que l'on n'ait jamais assez
de biceps, certains bras semblent réfrac-
taires à la croissance. Sur le plan visuel,
le manque de biceps est exacerbé par des épaules volumineuses. Ce problème n'est
pas irrémédiable. Il existe des stratégies d'attaque innovantes mais souvent ignorées,
capables de développer rapidement les biceps.
DES BICEPS TROP COURTS
Un biceps est court quand il s'arrête très au-dessus de l'avant-bras ; ceci explique
souvent un mauvais développement musculaire. Au contraire, les bodybuilders ayant
des biceps très longs, qui descendent profondément sur l'avant-bras, ont des facilités
d'hypertrophie.
LES 5 OBSTACLES DU DÉVELOPPEMENT DES BICEPS 195
Le seul avantage des biceps courts est qu'ils procurent un meilleur pic (galbe du som-
met d'un biceps contracté). Les biceps longs exhibent un pic moins prononcé.
Malheureusement, il n'est pas possible de rallonger son biceps. Mais si l'on ne peut pas
faire descendre le biceps vers l'avant-bras, il est par contre possible de faire grimper
l'avant-bras vers le biceps en développant le brachioradial (muscle de jonction entre
le biceps et l'avant-bras).
DÉSÉQUILIBRE CHEF LONG/CHEF COURT
L'équilibre entre le chef long et le chef court n'est pas toujours harmonieux. Cette
dissymétrie se révèle lorsque l'on contracte en double biceps :
-> vu de devant, un manque de galbe et de pic signale une déficience du chef court ;
-> vu de dos, un manque de galbe s'explique par une carence du chef long.
Afin de remédier à ce problème, il faut isoler le travail du chef en retard.
196 ! VITE DES BRAS : DE GROS BICEPS
MANQUE DE BRACHIAL
Potentiellement, le brachial peut
devenir aussi gros que le biceps.
Dans les faits, le brachial reste trop
fréquemment sous-développé. Il
représente donc un gisement de cen-
timètres faciles à gagner. L'impact
esthétique du brachial ne s'arrête
pas là :
-> si l'on possède un bras plus gros
que l'autre, le différentiel de taille
vient souvent d'une inégalité de déve-
loppement entre le brachial droit et le
gauche ;
-> si la génétique détermine en
grande partie la forme du biceps, un
gros brachial améliore le pic en pous-
sant le biceps vers le haut.
Le problème du brachial n'est pas
qu'il se développe mal. Il s'agit plus
d'une déficience au niveau du recru-
tement moteur. Nombre de body-
builders effectuent les exercices
censés travailler le brachial sans
que ce muscle n'intervienne. Il faut
apprendre au brachial à se contracter
grâce à un travail spécifique.
DOULEURS AUX BICEPS
Avec l'avant-bras, le biceps est le siège de nombreuses douleurs. Ces blessures retar-
dent le développement des bras et plus généralement des muscles du torse. Bien que
l'on s'étonne d'avoir si souvent mal aux biceps, les causes de ces pathologies sont
parfaitement identifiées :
> On tend le bras, main en supination dans les exercices de biceps, dorsaux ou pectoraux.
> Les bodybuilders ayant un recurvatum en abusent (voir encadré page 37). Ceux ayant
un biceps court tendent trop les bras en essayant de faire comme les autres, alors que
leur amplitude est plus limitée que la moyenne.
> On ne tient compte ni de son valgus ni de son hyperpronation (voir pages 200-201).
> Le biceps est un muscle vulnérable qui est pourtant sollicité fréquemment dans les
exercices du torse, ce qui lui laisse peu de temps pour récupérer.
> Son échauffement avant de travailler les dorsaux, les épaules ou les pectoraux est
trop succinct.
> Manque de renforcement de l'avant-bras.
> Déséquilibre de développement entre les muscles fléchisseurs et extenseurs de
l'avant-bras.
LES 5 OBSTACLES DU DÉVELOPPEMENT DES BICEPS | 197
> Les bodybuilders ayant un brachioradial court ou faiblement développé sont nette-
ment plus susceptibles de se blesser au biceps que les autres (voir page 1 94).
> Les douleurs de l'avant de l'épaule s'expliquent souvent par une inflammation ten-
dineuse du chef long du biceps. La douleur étant révélée lors du travail des épaules
ou des pectoraux, on s'imagine souffrir du deltoïde.
A ANOMALIE DU SILLON INTERTUBERCULAIRE
En moyenne, le sillon intertuberculaire possède une profondeur de 4 à 6 milli-
mètres. Mais chez 20 % des individus, ce sillon mesure moins de 3 millimètres,
Du fait de son étroitesse, les frottements du tendon du biceps y sont plus
intenses. La susceptibilité de ces sportifs de souffrir de tendinites du biceps,
voire d'arrachement, est anormalement élevée. La gouttière est «étroite» chez
les bodybuilders :
-> souffrant de douleurs «de l'avant de l'épaule» fréquentes après un entraîne-
ment du torse ;
-> ressentant ou entendant un cliquetis au niveau de l'avant de l'épaule dans les
exercices de bras, d'épaules, de pectoraux ou de dorsaux.
198 VITE DES BRAS: DE GROS BICEPS
COMMENT DÉVELOPPER SES BICEPS ?
En beaucoup de points, Les biceps rappellent les mollets. Certains bodybuilders pren-
nent facilement des biceps alors que d'autres ont des bras qui semblent très réfrac-
taires à la croissance. Pourtant, il n'existe pas de fatalité du « biceps ». Une remise en
cause des idées fausses concernant ce muscle lèvera les obstacles qui retardent la
progression.
DILEMME ANATOMIQUE :
IL FAUT TRAVAILLER SES BICEPS SOUS TOUS LES ANGLES POUR LES DÉVELOPPER !
LE DOGME : seul un travail du biceps sous une multitude d'angles est capable de déve-
lopper de bons bras. Il faut donc utiliser la plus grande variété possible d'exercices de
biceps à chaque entraînement.
LA RÉALITÉ : il existe bien des muscles à « angles » comme les pectoraux ou le grand
dorsal. Par contre, le biceps n'est pas vraiment un muscle à angles. Vouloir varier
ses exercices afin de travailler tous les différents angles du biceps dénote un manque
de compréhension de ce muscle. Contrairement aux pectoraux qui possèdent des
dizaines d'angles, on ne compte que deux «angles» pour les biceps, les autres étant
des « faux » angles.
LES DEUX SEULS VRAIS ANGLES DU BICEPS
□ Suivant la position du coude dans l'espace, il est
possible de moduler la tension que l'on place sur
chacun des deux chefs du biceps. Avec le coude :
-> derrière le buste: le chef long intervient
prioritairement ;
-> devant le buste: le chef court est davantage
sollicité.
B Comme tous les muscles, les biceps ne sont
pas recrutés de manière uniforme sur toute leur
longueur. Certaines zones d'un même chef vont
se contracter plus que d'autres. C'est ce que l'on
appelle la compartimentation ou la régionalisa-
tion. Plus que l'exercice lui-même, c'est le nombre
de répétitions qui module la région de contraction.
Chez l'homme, les fibres de type 2 (fibres de la
force) se trouvent en périphérie du muscle. Les
fibres de type 1 (fibres de l'endurance) se localisent au cœur du muscle. Donc, en
effectuant plus ou moins de répétitions, on recrute différentes régions du muscle.
LES FAUX ANGLES DU BICEPS
Suivant la position de la main, on favorise ou on handicape la contraction du biceps :
-> en supination (petits doigts tournés l'un vers l'autre), l'efficacité du biceps est
optimale ;
-> en prise neutre (pouces vers le haut), on incommode la contraction du biceps. Par
contre, le brachial, aidé du brachioradial, compense la perte de force du biceps ;
GOMMENT DÉVELOPPER SES BICEPS? 199
-> en pronation (pouces l'un vers l'autre), la
contraction du biceps est encore plus entravée.
C'est le brachioradial qui fournit le gros de l'effort.
Il s'agit plus ici de contraintes mécaniques que
d'angles d'attaque du biceps. En ayant connais-
sance de ces divers phénomènes, on comprend
mieux comment chaque exercice affecte différem-
ment les fléchisseurs du bras sans qu'il soit vrai-
ment question « d'angles ».
00 Supination
2 Pronation
COMMENT GAGNER AU BRAS DE FER ?
Afin de battre un adversaire au bras de fer, il existe une technique infaillible :
lui tordre le poignet afin de faire passer sa main d'une prise neutre à la supina-
tion. De là, il est facile de l'aplatir car son bras se trouve dans une position de
faiblesse alors que la prise neutre vous rend fort.
Le bras est à son plus puissant en prise neutre, ce qui explique qu'on lève plus
de poids aux hammer curls qu'aux curls classiques.
En pronation, le biceps est à son plus faible, ce qui explique que l'on soulève
moins lourd aux reverse curls qu'aux curls.
DILEMME MORPHOLOGIQUE : FAUT-IL TENDRE LES BRAS AUX CURLS ?
LE DOGME : le fait de bien tendre les bras aux curls à la barre permet de :
-> gagner en amplitude,
-> mieux étirer le muscle,
-> augmenter l'efficacité du mouvement.
LA RÉALITÉ : dans la pratique, les fibres qui composent le biceps sont peu à même de
plier le bras lorsque celui-ci est tendu, main en supination. Ce que fait le biceps, c'est
enfoncer l'avant-bras dans le bras, ce qui place une tension tout à fait indésirable sur
son tendon au niveau du coude. L'initiation de la flexion du bras lorsque celui-ci est
tendu n'est réalisée qu'en faible partie grâce au biceps, heureusement secondé par
le couple brachioradial/brachial.
Lorsque le bras est tendu main en supination, le biceps est placé dans une position
très vulnérable. Ce n'est pas pour rien que c'est le biceps placé en supination qui se
déchire au soulevé de terre. Dans un premier temps, les tendons s'endommagent. À
défaut d'un arrachement, apparaît une inflammation (tendinite) dont on a du mal à
déterminer l'origine. Aux curls et dans tous les exercices dans lesquels les mains sont
en supination, il ne faut jamais trop tendre les bras, en particulier lorsque l'on prend
lourd. Restez en tension continue permanente.
200 VITE DES BRAS : DE GROS BICEPS
ANALYSEZ VOTRE VALGUS !
Le valgus est très prononcé sur le modèle féminin
— notez la grande dissymétrie droite-gauche du
valgus de chaque modèle
Avant de débuter la musculation, le premier
paramètre qu'il faut déterminer afin de mettre
en adéquation votre morphologie avec le choix
de vos exercices de biceps, c'est l'ampleur du
valgus de votre coude.
Personne n'a un bras tout à fait droit. Pour vous
en rendre compte, placez-vous devant un miroir
plain pied. Debout, tendez le bras avec le pouce
le plus à l'extérieur possible. Imaginez une ligne
droite qui descend de votre épaule en passant
par le milieu du coude. Prolongez cette ligne
vers votre main. Si elle :
-> passe au milieu de la main, votre bras est
relativement droit ;
-> descend vers le mineur, le petit doigt, voire à
l'extérieur de votre main, votre valgus est très
prononcé, ce qui témoigne d'un bras qui n'est
pas droit du tout.
Suivant votre morphologie, la trajectoire de
déplacement des membres ne va pas être la
même chez tous. L'exemple du valgus en est
la meilleure illustration. Regardez ce qui se
passe lorsque vous effectuez un curl (fléchissez
l'avant-bras sur le bras comme pour faire les
biceps). Toujours avec le pouce le plus à l'exté-
rieur possible, laissez librement monter votre
main sans bouger le coude. Chez les personnes
ayant le bras droit, la main arrive plus ou moins
sur l'épaule. Chez les autres, elle atterrit à l'ex-
térieur, voire très à l'extérieur de l'épaule.
1 Bras avec l'angle du coude peu marqué
\2\ Bras avec l'angle du coude marqué, en valgus
(plus fréquent chez la femme)
CONFLITS ANATOMIQUES
Lorsque les bodybuilders aux bras coudés tentent de faire les biceps à la barre droite,
il se crée un conflit anatomique. Les articulations voudront naturellement amener la
main vers l'extérieur, alors que la barre la bloquera dans une ligne droite. Vu que la
barre ne cédera pas, ce sont vos articulations, vos muscles ou vos tendons qui vont en
pâtir. Un autre symptôme est que l'on bat des coudes comme un oiseau qui cherche à
s'envoler lorsque l'on initie la contraction.
Sur un plan pratique, on a du mal à conserver la barre en main, surtout dans la posi-
tion de contraction. Il faudra sans cesse la repositionner. Ce phénomène est exacerbé
chez les hyperpronateurs.
ÊTES-VOUS HYPERPRONATEUR OU HYPERSUPINATEUR ? | 201
ÊTES-VOUS HYPERPRONATEUR OU HYPERSUPINATEUR ?
Sillon
intertuberculaire
Brachial
Dans sa partie supérieure, le radius prend la forme
d'une hélice.
Cette configuration lui permet de mieux s'imbriquer sur
l'ulna afin de porter la main en pronation.
Sillon
intertuberculaire
Radius
'l Hypersupinateur
Le degré de courbure du radius varie entre les individus,
ce qui induit des conséquences très importantes. Les
bodybuilders peuvent être classés en deux catégories :
LES HYPERSUPINATEURS
La courbure peu prononcée du radius les autorise à parfai-
tement tourner le pouce en arrière, main en supination. Par
contre, les hypersupinateurs ont plus de mal à tourner le pouce
vers l'arrière, main en pronation.
LES HYPERPRONATEURS
La courbure prononcée du radius les empêche de tourner com-
plètement le pouce en arrière, main en supination. Par contre,
les hyperpronateurs peuvent aisément tourner le pouce vers
l'arrière, main en pronation.
i il
™ P f M Conséquences:
□ Les hypersupinateurs ont des facilités à utiliser une barre
\2\ Hyperpronateur droite aux curls, surtout si leurs bras sont relativement droits
(absence de valgus au coude). De même, ils auront plus d'ai-
sance à adopter une prise étroite aussi bien aux curls avec barre qu'aux tirages dor-
saux, mains en supination.
0 Les hyperpronateurs vont avoir des difficultés à tourner assez leurs mains pour
utiliser une barre droite aux curls. Cette difficulté sera exacerbée si leur valgus au
coude est prononcé. Les hyper-pronateurs seront également mal à l'aise en prise
étroite aux curls et aux tirages dorsaux, mains en supination. Afin de limiter l'impact
pathologique de ces deux exercices, il est important qu'ils utilisent des barres tordues
ou des haltères, mieux adaptés à leur morphologie.
Par contre, les hyperpronateurs vont plus facilement faire du reverse curls avec une
barre droite.
202 VITE DES BRAS : DE GROS BICEPS
ADAPTEZ LES MOUVEMENTS À VOTRE MORPHOLOGIE
S'acharner à faire des curls à la barre droite alors que son anatomie n'est pas prévue
pour va engendrer des pathologies telles des douleurs aux poignets, aux coudes, aux
avant-bras, aux biceps ou aux épaules. Ces douleurs se propageant lentement, on ne
se rend pas toujours compte d'où elles viennent. On les attribue alors à autre chose
qu'à la barre droite. En ne comprenant pas qu'il faille laisser à son bras « coudé » et/
ou hyperpronateur un large degré de liberté, on entretient les douleurs qui semblent
ne plus vouloir s'en aller.
Notez qu'il est fréquent que le valgus ou que l'hyperpronation soit plus prononcé sur
un bras que sur l'autre, ce qui souligne le fait que nous ne sommes pas symétriques.
Nos deux bras ne vont donc pas suivre la même trajectoire de déplacement. Dans ce
contexte, travailler les biceps avec une barre (droite ou tordue] risque de générer des
pathologies handicapantes (voir pages 200-201).
APPLICATIONS PRATIQUES
Un bodybuilder ayant un léger valgus ou/et étant hyper-pronateur sera mieux placé
avec une barre EZ qu'avec une barre droite. Mais bien souvent, ces barres tordues
ne procurent pas un degré de liberté suffisant! Pour des bras très coudés ou/et peu
symétriques, seuls les haltères ou le câble d'une main peuvent fournir cette liberté.
Par contre, la poignée des poulies peut s'avérer trop droite pour un hyper-pronateur.
Afin d'éviter une torsion excessive de la main, il est parfois possible d'attacher la poi-
gnée de manière à reproduire l'angle procuré par une barre EZ.
Curl à la barre EZ
ADAPTEZ LES MOUVEMENTS À VOTRE MORPHOLOGIE 203
Ces problèmes vont aussi se ressentir sur machines. Plus on tend les bras, plus la
machine amène les avant-bras à un endroit où les mains ne veulent pas aller. La
machine paraît bizarre. On se dit que l'on est mal placé ou que l'on ne sait pas bien
utiliser l'appareil. En réalité, quasiment aucune machine n'a été conçue pour accom-
moder la trajectoire des avant-bras des bodybuilders ayant un valgus prononcé et/ou
étant hyper-pronateurs. Il ne faut donc pas être dogmatique face aux machines. Une
bonne machine est souvent supérieure aux poids libres. Mais à moins d'avoir le bras
bien droit et la main bien souple, ceci est rarement le cas pour les machines à biceps.
Note : si l'usage d'une barre droite est source de problèmes dans les exercices de biceps,
elle va réciproquement en poser aussi pour les triceps.
CONCLUSION En tenant compte de la courbure de ses bras ainsi que de la souplesse de
torsion de ses poignets, on élimine beaucoup d'exercices mal adaptés à sa morpho-
logie. On s'aperçoit ainsi que l'éventail des mouvements qui restent pour les biceps
s'est considérablement restreint.
DILEMME BIOMÉCANIQUE :
LES CURLS SONT-ILS UN EXERCICE DE BASE POUR LES BICEPS ?
LE DOGME : pour prendre du biceps, il faut s'orienter vers les exercices de base ciblant
ce muscle. Les curls à la barre constituent le meilleur exercice pour les biceps, car il
s'agit d'un mouvement de base.
LA RÉALITÉ : lorsque l'on désire prendre du muscle et de la force, les exercices de base
sont en général les plus efficaces. Mais si cette stratégie ne porte pas ses fruits, il faut
tenter autre chose au lieu de s'acharner. D'autant plus que le curl classique n'est pas
un exercice de base mais plutôt un mouvement d'isolation pour les biceps.
Il existe trois définitions qui caractérisent un exercice de base :
D II met en jeu deux articulations. Aux curls, seule l'articulation du coude bouge.
□ Le biceps est un muscle pluriarticulaire, c'est-à-dire qu'il enjambe deux articu-
lations : l'épaule et le coude. Pour un muscle pluriarticulaire, les exercices de base
contractent le muscle à un bout et l'étirent simultanément à l'autre bout. La longueur
du muscle ne varie donc pas beaucoup lors d'un mouvement. Aux curls, le biceps se
raccourcit au niveau du coude. Et si on lève un peu les coudes, il va aussi se raccourcir
au niveau de l'épaule. Lorsqu'un muscle biarticulaire se raccourcit à ses deux bouts,
nous sommes face à un exercice d'isolation.
El La trajectoire des mouvements de base décrit une ligne plus ou moins droite, alors
que les mouvements d'isolation représentent un arc de cercle (ce qui est le cas aux
curls).
QUE FAIRE SI LES CURLS CLASSIQUES NE PROCURENT PAS
LES RÉSULTATS ESCOMPTÉS ?
Si les curls classiques vous permettent d'acquérir de gros biceps, ne changez rien ! Par
contre, s'ils ne procurent pas les résultats escomptés, il y a une raison à cela et donc
une solution. Les curls classiques ne travaillent pas le biceps de manière optimale.
Afin de développer un muscle biarticulaire le plus rapidement possible, il faut le tra-
vailler à sa longueur optimale (voir page 204). Observons le travail du biceps au rowing
VITE DES BRAS : DE GROS BICEPS
à la barre, mains en supination. Plus on tire la barre vers le torse, plus le biceps
se raccourcit au niveau du coude. Par contre, il s'allonge au niveau de l'épaule. En
conservant une longueur proche de sa longueur optimale, le biceps reste fort sur toute
l'amplitude du mouvement.
À LA RECHERCHE DE LA LONGUEUR OPTIMALE
Si vos biceps ne répondent pas aux exercices classiques, il faut changer la longueur à
laquelle vous les entraîner. L'objectif est de les rapprocher de leur longueur optimale
au lieu de les en éloigner comme le font les curls à la barre. Pour diamétralement
changer la façon dont vous recrutez vos biceps, placez votre coude derrière le corps
plutôt que devant vous. Pour ce faire, il existe deux exercices différents :
CURLS SUR BANC QUASI PLAT
Il arrive que les bodybuilders travaillent leurs biceps sur un banc incliné mais il est
rare que le banc soit très plat. Pourtant, plus le banc est à plat, plus le coude va pendre
dans le vide, étirant ainsi le biceps au niveau de l'épaule. Cet étirement ne se produit
dans aucun autre exercice de biceps classique.
L'idéal est d'utiliser un banc inclinable que l'on incline très
légèrement ffl. La petite pente qui en résulte facilite l'exercice
par rapport au banc complètement plat. En se plaçant le plus
haut possible sur l'extrémité du banc et comme il ne faut pas
tendre tout à fait les bras, les haltères ne touchent pas le sol.
Du fait de l'étirement extrême procuré par le placement du
coude derrière le corps, il faut commencer léger en séries lon-
gues afin d'habituer les fibres musculaires. Mettre très lourd
du jour au lendemain risquerait d'induire une inflammation du tendon du chef long du
biceps au niveau du deltoïde, ce qui vous donnerait l'impression d'avoir mal à l'épaule.
Outre un recrutement du biceps complètement différent, vous allez ressentir que la
brûlure porte plus volontiers sur le chef long. Il s'agit de la partie externe du biceps,
visuellement la plus importante. Elle est donc à privilégier alors que l'on sollicite
généralement la partie interne grâce aux exercices qui placent les coudes en avant du
buste (curls classiques, curls concentrés, machines ou pupitres de type Larry Scott).
^ ATTENTION !
Évitez cette variante si vous éprouvez des douleurs à l'avant de l'épaule
STRETCH CURLS À LA POULIE
D'habitude, à la poulie, on regarde la machine. Si au
contraire on lui tourne le dos, le biceps sera auto-
matiquement mieux étiré, surtout si l'on travaille
en unilatéral 0. Une poulie réglable placée à mi-
hauteur permet d'encore mieux étirer le biceps [3].
Afin de vous familiariser avec l'exercice, commen-
cez avec une poulie basse que vous relèverez série
après série. L'étirement le plus extrême est obtenu
lorsque la poulie est placée à la hauteur de la tête.
EXERCICES POUR LES BICEPS
EXERCICES CIBLANT PRINCIPALEMENT LES BICEPS
CURLS EN SUPINATION
PARTICULARITÉS : cet exercice cible particulièrement le biceps
et travaille aussi plus ou moins le brachial et le brachioradial.
Il s'agit d'un mouvement d'isolation. Le travail en unilatéral
est souhaitable si des gros biceps sont votre objectif n° 1 .
DESCRIPTION :
□ Avec barre: saisissez la
barre (droite, tordue ou une
poignée de poulie ou de
machine) avec une prise en
supination S. Pliez le bras à
la force du biceps [§. Montez
la barre le plus haut possible @.
Tenez la position de contrac-
tion 1 seconde en serrant votre avant-bras aussi fortement que possible contre votre
biceps. Redescendez lentement sans tendre trop le bras dans la position d'étirement.
Biceps, chef court
Biceps, chef long
Brachial antérieur
206 EXERCICES POUR LES BICEPS
Variante assise
EXERCICES CIBLANT PRINCIPALEMENT LES BICEPS 207
□ Avec haltères : saisissez les hal-
tères, mains en position neutre. En
effectuant une rotation du poignet
pour amener le pouce vers l'ex-
térieur, pliez le bras à la force du
biceps. Montez l'haltère le plus
haut possible. Afin d'y arriver,
vous pouvez légèrement lever le
coude. N'exagérez cependant pas
ce déplacement du coude. Tenez
la position de contraction une
seconde. Redescendez lentement
dans la position initiale.
VARIANTES
D Les curls avec haltères peuvent être réalisés assis
ou debout. Une stratégie possible est de commencer
l'exercice assis afin d'effectuer un mouvement bien
strict. A l'échec, levez-vous pour obtenir quelques
répétitions supplémentaires en trichant un peu.
□ Avec haltères 13 S, à la machine ou sur pou-
lie M EL vous avez le choix d'entraîner un bras ou
les deux à la fois. C'est en unilatéral que vous aurez
le plus de force.
B Utilisez une bande élastique en plus des poids classiques GO. À l'échec, relâchez la
bande afin d'obtenir quelques répétitions supplémentaires S.
□ Drag curls à la barre : le principe est de reculer le coude au fur et à mesure de la
montée de la barre, afin que celle-ci frôle en permanence le torse 0. L'avantage de
cette variante est d'étirer légèrement la partie haute du biceps simultanément avec
la contraction de la partie basse, ce qui en fait presque un exercice de base. Les body-
builders éprouvant des difficultés aux curls à cause de longs avant-bras apprécieront
les drag curls qui éliminent cet obstacle grâce au recul du coude.
208 EXERCICES POUR LES BICEPS
A, ATTENTION !
Avec haltères, vous pouvez soit effectuer une rotation
du poignet à chaque répétition EL soit garder la main
en supination H. Adoptez la position qui vous semble
la plus naturelle pour votre bras. Si vous choisissez de
rester en pronation, ne tendez jamais le bras à fond,
surtout avec des charges importantes, car vous pourriez
vous déchirer le biceps. Ce problème ne se pose pas si
vous adoptez une prise neutre en position d'étirement.
Trois façons de réaliser les flexions des avant-bras avec haltères
□ Travail principal
du biceps
et du brachial
B Travail intense
du brachioradial
□ Prédominance
du travail du biceps
AVANTAGES : il y a une bonne isola-
tion du biceps. Les haltères don-
nent une liberté de mouvement
au poignet qui évite les blessures
pouvant survenir avec barre droite
ou avec machine.
INCONVÉNIENTS: cet exercice n'ex-
ploite pas la relation longueur-ten-
sion. La tentation de tricher est
plus forte ici que pour tout autre
mouvement. Cela peut se retour-
ner contre vous, en empêchant la bonne contraction du biceps. Préférez les répétitions
forcées, moins dangereuses, aux répétitions trichées H.
DANGERS : si vous trichez trop en balançant le buste d'avant en
arrière, pour prendre plus de poids ou effectuer quelques répé-
^ JjJ^ titions supplémentaires, vous risquez de vous blesser le dos.
^BLfc Au vu des dangers, n'abusez pas de la barre droite.
% ^ K ASTUCE
M M m Entre les séries, secouez chaque biceps à l'aide de la main
Hl I WÊÊÊ opposée afin de le relaxer et d'accélérer sa récupération.
CURLS SUR BANC INCLINE
PARTICULARITES:
cet exercice d'iso-
lation cible parti-
culièrement l'exté-
rieur du biceps, grâce à l'étirement du bras
qu'il procure. Ces curls peuvent être prati-
qués en unilatéral.
DESCRIPTION : haltères en mains, allongez-vous sur un banc incliné le plus horizontal
possible B. À la force du biceps, ramenez l'avant-bras sur le bras S. Ne levez que
légèrement le coude avant de redescendre.
EXERCICES CIBLANT PRINCIPALEMENT LES BICEPS 209
4
POINTS À OBSERVER : la mise
en place sur le banc et le
dessaisissement des hal-
tères peuvent s'avérer déli-
cats au début. Afin de ne
pas vous blesser, ne tendez
jamais le bras lorsqu'il se
trouve en supination.
L'étirement du biceps dans
cet exercice procure une
brûlure rapide et unique. Afin
»f!%:¥l;iijï|i ifs Eil'S 1 E rilÉ"
X HhïnBÉBDr vAn tant il n pruK mè^Iè ostùâ
Mil iryfa kh^
!injî;liiaiS aiiiïï
piirAi
i4m US= fixât li pErbEadtaiB
«se ni inp iApm iï'f iMolBivp ù iji) niitti Iéhbmse
iis iwiiiiis iiai;pa n itftafewel p»tiUvn1n Inp 3KtaB£3A|q||i ■ lit
^gvinrïiPictaicalK m SM^Aotfttnn Min
ïiiSi- ::I pifiÉltlîïli!!' à^moÊMaÊiti EaÊbmwBjÊÊpq&ih
210 EXERCICES POUR LES BICEPS
TIRAGES A LA BARRE FIXE
PARTICULARITÉS: cet exercice cible non seulement les biceps
mais aussi les muscles du dos. Il s'agit du seul véritable exer-
cice de base pour les biceps. Le travail en unilatéral est qua-
siment impossible, sauf sur poulie haute.
DESCRIPTION: saisissez la barre fixe, mains en supination (petits doigts l'un vers
l'autre). L'écartement des mains doit correspondre approximativement à votre largeur
de clavicule. Si cela ne vous tiraille pas les poignets, vous pouvez même prendre un
peu plus serré CD. Plus la prise est serrée, plus le biceps travaille. Remontez le corps
à la force des biceps H. Vous n'avez
pas besoin d'atteindre la barre. Vous
êtes en haut du mouvement lorsque
les biceps sont colles aux avant-oras.
Tenez la position 1 seconde avant de
redescendre lentement.
POINTS À OBSERVER : contrairement
aux exercices de dos dans lesquels
on tente d'éviter de travailler les
biceps, l'objectif est ici de les recru-
ter le plus possible. Par contre, on
recherche moins la contraction du
dos. Pour ce faire, basculez légère-
ment le corps en arrière et amenez
la barre au plus près de votre cou.
VARIANTES
D Afin de travailler le brachioradial,
vous pouvez adopter une prise en
pronation (pouces l'un vers l'autre).
El Une prise parallèle (pouces vers
la tête) permet de mieux cibler le
brachial.
H L'exercice peut être réalisé sur
une poulie haute, afin de ne pas avoir
à soulever son poids de corps.
CD
m
EXERCICES CIBLANT PRINCIPALEMENT LES BICEPS
AVANTAGES: le tirage est Le seul exercice de base classique pour les biceps. Pendant
que le biceps se contracte au niveau du coude, il est étiré simultanément au niveau de
l'épaule. La relation longueur/tension est ainsi parfaitement exploitée, ce qui fait du
tirage un excellent mouvement pour les bras.
INCONVÉNIENTS: les barres fixes droites ne conviennent pas à tous les bodybuilders,
surtout si leur valgus est prononcé et/ou s'ils sont hyper-pronateurs. Heureusement,
de plus en plus de barres fixes coudées sont disponibles.
DANGERS : comme dans tous les exercices de tirage, ne tendez jamais complètement
les bras, afin de ne pas placer les ligaments de l'épaule dans une position de vulné-
rabilité (voir page 197).
EXERCICES MIXTES BICEPS-BRACHIAL
Biceps
CURLS AU PUPITRE « LARRY SCOTT »
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible un peu mieux
le brachial et un peu moins le biceps que les curls classiques,
se pratique couramment en unilatéral.
Exécution du mouvement
Curls au pupitre « Larry Scott » avec haltère en unilatéral
DESCRIPTION : assis, saisissez une barre ou les haltères, mains en supination (pouces
à l'extérieur). Placez les bras sur le pupitre. Remontez la charge à la force du biceps.
Tenez la contraction 1 seconde. Redescendez lentement dans la position initiale.
212 | EXERCICES POUR LES BICEPS
Cu ris au pupitre « Larry Scott » en bilatéral
POINTS À OBSERVER: un bon pupitre «Larry
Scott» doit être arrondi et perpendiculaire au
sol. Ce n'est pas le cas de la plupart des pupitres
trouvés en salle. Une inclinaison de 45° est à la
fois très dangereuse et contre-productive pour
les biceps. En effet :
-> l'étirement procuré est très imprudent,
-> le démarrage sera trop violent,
-> la fin du mouvement manque de résistance.
Ces désagréments disparaissent avec un pupitre
perpendiculaire au sol.
VARIANTE
Les pupitres inclinés à 45° peuvent par contre
être utilisés sur une poulie basse. Grâce la résis-
tance particulière d'un câble ou d'une machine,
les inconvénients disparaissent. Sur poulie, c'est
le banc perpendiculaire qui ne convient plus.
Pupitre « Larry Scott » incliné à 45°
EXERCICES MIXTES BICEPS-BRACHIAL 213
AVANTAGES : en avançant le coude devant le buste, les recrutements du chef court du
biceps et du brachial sont meilleurs qu'avec les curls classiques.
INCONVÉNIENTS : les pupitres très mal conçus pullulent alors que les vrais pupitres
« Larry Scott» sont rares.
DANGERS : si vous tenez à réaliser du Larry Scott sur un pupitre à 45°, ne tendez
jamais le bras. Restez en tension continue, toujours très loin de la position d'étirement.
Celle-ci risque d'endommager le tendon du biceps et de générer des douleurs dans
l'avant-bras.
COMMENTAIRES : à défaut de pupitre, le cheval d'arçon utilisé en gymnastique est par-
fait pour ces curls. C'est d'ailleurs lui que les premiers bodybuilders utilisaient pour
faire du «Larry Scott». La forme des bons pupitres n'est qu'une reproduction de sa
courbure et de son inclinaison.
CURLS CONCENTRES
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible un peu mieux
le brachial et un peu moins le biceps que les curls classiques.
Il ne se pratique qu'en unilatéral.
DESCRIPTION: assis sur un
banc, saisissez l'haltère d'une
main alors que celle-ci se
trouve en supination (pouce
vers l'extérieur). Appliquez
le triceps contre l'intérieur
de la cuisse ffl. Pliez le bras
à la force du biceps. Montez
l'haltère le plus haut possible
sans lever le coude (H.
Tenez la contraction 1 seconde.
Redescendez lentement dans
la position initiale.
CD
POINTS À OBSERVER : cet exercice est censé travailler
le pic (sommet) du biceps, lui donnant une forme plus
ronde en recrutant le chef court du biceps ainsi que
le brachial.
214 EXERCICES POUR LES BICEPS
VARIANTES
Vous pouvez adopter :
soit une prise en supination,
soit une prise marteau (pouce vers le haut) 00. Dans ce der-
v * nier cas, le travail du brachial est encore accentué.
i
AVANTAGES : en recrutant un peu plus le brachial que les curls
classiques, les curls concentrés aident à équilibrer le déve-
loppement du brachial par rapport au biceps.
INCONVÉNIENTS: cet exercice n'est pas le meilleur pour prendre de la masse muscu-
laire. Il est populaire car facile à exécuter. Son caractère unilatéral fait perdre du temps.
DANGERS: pour appliquer le bras contre la cuisse, il faut voûter le dos. Dans le but
de protéger ce dernier, appuyez la main libre sur une cuisse afin de soustraire de la
pression des vertèbres.
COMMENTAIRES: commencez votre série en curls concentrés (prise en supination
ou neutre), à l'échec passez aux curls normaux afin d'obtenir quelques répétitions
supplémentaires.
EXERCICES CIBLANT PRINCIPALEMENT LE BRACHI
HAMMER CURLS
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible plus parti-
culièrement le brachial et le brachioradial, mais moins le
biceps que les curls en pronation. Le travail en unilatéral est
possible.
COMMENTAIRES: la nécessité
de pratiquer cet exercice sera
dictée par la taille de votre bra-
chial. Si ce dernier est de taille
égale à votre biceps, ce mouve-
ment ne présente aucune uti-
lité. Si votre brachial est très
sous-développé par rapport
à votre biceps, les hammer
curls trouvent tout leur sens.
Ils peuvent même remplacer
les curls classiques jusqu'à ce
que votre brachial ait rattrapé
son retard.
DESCRIPTION: saisissez l'hal-
tère d'une main alors que
celle-ci se trouve en position
EXERCICES CIBLANT PRINCIPALEMENT LE BRACHIAL
neutre (pouce vers le haut,
c'est-à-dire en prise marteau,
d'où le nom de l'exercice). Pliez
le bras en gardant toujours le
pouce vers le haut. Montez l'hal-
tère le plus haut possible. Afin
d'y arriver, vous pouvez légè-
rement reculer le coude sans
pour autant exagérer ce dépla-
cement. Tenez la contraction
1 seconde. Redescendez lente-
ment dans la position initiale.
En prise neutre, vous pouvez
sans problème tendre le bras.
POINTS À OBSERVER: grâce à la
position neutre, le bras est plus
fort qu'en supination. Il est donc normal de pouvoir mettre
un peu plus lourd aux hammer curls qu'aux curls classiques.
Il faut simplement veiller à ne pas trop réduire l'amplitude
du mouvement parce que l'on a pris un poids trop lourd.
Brachioradial
VARIANTES
Q Cet exercice peut être réalisé assis ou debout. Une
stratégie possible est de commencer l'exercice assis. À
l'échec, levez-vous afin d'obtenir quelques répétitions
supplémentaires en trichant un peu.
0 Vous avez le choix de lever les deux haltères
ensemble EU ou l'un après l'autre. C'est avec cette
dernière version que vous aurez le plus de force.
Vous pouvez aussi travailler avec un disque U.
H À la poulie, les hammer curls peuvent être effec-
tués avec une corde en unilatéral S ou en bilatéral @.
□ En concentré, assis g], ou au banc « Larry Scott » 0,
le travail du brachial est doublement favorisé.
AVANTAGES: le renforcement de
l'avant-bras procuré par les ham-
mer curls aide à prévenir les
douleurs qui s'y développent fré-
quemment en musculation.
Comme avec tous les curls prati-
qués en unilatéral, en fin de série,
donnez-vous quelques répétitions
forcées avec la main inactive.
216 EXERCICES POUR LES BICEPS
INCONVÉNIENTS : les hammer curls ne sont pas forcément utiles dans un programme
de musculation, les curls classiques et les exercices de dos étant déjà censés travailler
le brachial.
DANGERS : attention au dos et aux poignets, surtout avec des charges très lourdes.
BRACHIAL CURLS
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible plus particuliè-
rement le brachial. Parfois imposé par la variation d'exercice
utilisée, le travail en unilatéral est de toute manière préférable,
surtout si l'objectif est de rattraper un brachial déficient.
COMMENTAIRES : il existe des machines à brachial qui travaillent les fléchisseurs de
l'avant-bras en positionnant le coude au niveau de la tête. Bien que très à la mode, ces
machines sont encore rares. Elles possèdent malheureusement les mêmes inconvé-
nients que les appareils à biceps classiques, en emmenant l'avant-bras à un endroit
où la main des bodybuilders ayant un valgus ou étant hyperpronateur ne veut pas
forcément aller.
POINTS À OBSERVER : plus le coude sera placé au-dessus de la tête, meilleure sera
l'isolation du brachial par rapport au biceps. Ce dernier étant biarticulaire, plus on
lève le coude, plus on lui donne de mou, ce qui l'empêche d'intervenir efficacement.
BRACHIAL CURLS SUR POULIE BASSE
Allongez-vous latéralement, côté droit
sur un tapis de sol dans le prolon-
gement de la poulie, tête vers la
machine. Tendez le bras droit vers
Q] ^ [2] ^ la poulie, pas tout à fait dans le pro-
longement du corps afin de ne pas
violenter l'épaule. Saisissez la poignée de la poulie ffl. Fléchissez le bras pour amener
la main à la base du cou S. Tenez la contraction 1 seconde avant de retourner lentement
dans la position initiale.
BRACHIAL CURLS SUR POULIE HAUTE
À genoux ou debout suivant votre
taille, la machine se trouvant à
votre droite. Tendez le bras au-
dessus de la tête afin de saisir
la poignée haute de la poulie H.
Fléchissez le bras pour ame-
ner la main à la base du cou S.
Tenez la contraction 1 seconde
avant de remonter lentement
dans la position initiale.
EXERCICES CIBLANT PRINCIPALEMENT LE BRACHIAL | 217
M ASTUCE
Du bout des doigts de la main, effleurez
votre brachial droit afin de mieux ressentir
sa contraction HL
VARIANTE
Cet exercice peut être réalisé debout [6] 0 (
les bras en croix sur une poulie vis-à-vis U.
Le coude étant à mi-hauteur, le travail est
partagé entre le biceps et le brachial. Cette
position ne sera pas satisfaisante chez les
bodybuilders ayant le plus grand mal à
recruter leur brachial.
Brachial
Biceps brachial
Brachial
Biceps brachial
\S\ Variante à la poulie vis-à-vis
AVANTAGES: bien que le biceps travaille encore, on sent parfaitement le brachial qui
glisse sur l'humérus, signe qu'il se contracte puissamment.
INCONVÉNIENTS: les brachial curls ne sont pas forcément utiles dans un programme
de musculation, les curls classiques et les exercices de dos étant déjà censés travailler
ce muscle.
DANGERS: attention de ne pas vous servir de l'épaule pour initier le mouvement ou
pour gagner des centimètres de contraction, car celle-ci est placée dans une position
vulnérable alors que vous avez les bras au-dessus de la tête.
218 EXERCICES POUR LES BICEPS
EXERCICES D'ÉTIREMENT DU BICEPS
ETIREMENTS DU BICEPS
Pour bien étirer le biceps, placez une main sur le dossier d'un
banc incliné à 90°, ou sur le dossier d'une chaise. Tournez
très lentement le dos à ce banc CD. Effectuez une rotation du
poignet de haut en bas et de bas en haut afin de bien étirer
les deux chefs qui composent le biceps U. Ne donnez pas d'à-coups car votre muscle
se trouve ainsi dans une position très vulnérable.
VARIANTE
Cet exercice peut être réalisé debout, avec un partenaire.
Celui-ci maintient le poignet tandis que, de l'autre main,
il aide le biceps à s'étirer en torsion H.
DES AVANT-BRAS PLUS DÉVELOPPÉS 219
mm
DES AVANT-BRAS PLUS DEVELOPPES
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES
Brachial
Biceps brachial
Brachioradial
Long extenseur
radial du carpe
Court extenseur
radial du carpe
Extenseur commun
des doigts
Extenseur
ulnaire du carpe
Extenseur
du petit doigt
Fléchisseur
ulnaire du carpe
Les muscles de lavant-
bras sont très nombreux
et complexes. Ils sont pour
beaucoup pluriarticulaires.
Nous nous intéresserons
particulièrement aux :
-> brachioradial, qui fléchit
le bras lorsque les mains
sont en pronation ;
-> fléchisseurs du poignet
dans leur ensemble, qui
lèvent la main lorsqu'elle
est en pronation ;
-> extenseurs du poignet
dans leur ensemble qui
lèvent la main lorsqu'elle
est en supination.
OBSERVATIONS PRATIQUES : AVANT-BRAS, LE MUSCLE DES EXTRÊMES
Les avant-bras sont pleins de paradoxes :
> Certaines personnes ont des avant-bras énormes même musculation.
> Chez d'autres, leur masse reste modeste malgré tous leurs efforts.
> Avec très peu de masse musculaire, certains sont capables de prouesses de
force extraordinaires avec leurs mains, comme de tordre des clous facilement.
Il s'agit, avec les mollets, du seul muscle où de tels extrêmes se côtoient. La
facilité ou la difficulté de faire croître ses avant-bras est étroitement liée à la
longueur de ce muscle :
> plus les muscles de F avant-bras sont longs (et donc les tendons courts), plus
il est facile de les développer ;
> plus les muscles sont courts, plus il est difficile de les hypertrophier.
LES 5 DIFFICULTES DES AVANT-BRAS
PAS ASSEZ D'AVANT-BRAS
Il y a encore peu de temps, le non-développement des avant-bras était une stratégie
utilisée afin d'accentuer l'apparence visuelle des biceps. Cette tactique est un peu
passée de mode car la masse des avant-bras des champions a explosé en particulier
avec le développement du brachioradial. Il devient difficile de ne plus considérer les
avant-bras comme un groupe musculaire à part entière.
220 DES AVANT-BRAS PLUS DÉVELOPPÉS
TROP D'AVANT-BRAS
Le problème d'un avant-bras massif est qu'il faut une sacrée paire de biceps pour aller
avec. Il n'est en effet pas esthétique d'avoir de gros avant-bras et de petits biceps. De
plus, lorsque les avant-bras se développent rapidement, les biceps ont tendance à
prendre du retard. Il arrive qu'avec de gros avant-bras, on ait du mal à travailler effica-
cement les biceps. Les avant-bras ont tendance à faire tout le travail, congestionnent et
finalement tétanisent, ce qui oblige à interrompre sa série sans que les biceps n'aient
travaillé efficacement.
De gros avant-bras ne sont pas obligatoirement un obstacle à l'acquisition de « biceps ».
On peut posséder de bons avant-bras et de très bons biceps. Mais lorsque les biceps
ne veulent pas grossir, de trop gros avant-bras vont plus gêner qu'autre chose.
PAS DE BRACHIORADIAL
Le brachioradial est un muscle très négligé.
Pourtant, il épaissit la base du «biceps», la
faisant devenir nettement plus impression-
nante. Dans le pire des cas, le brachioradial
est extrêmement court car il ne monte ni
sur le bras ni sur l'avant-bras. Son absence
donne l'impression que l'on a des pattes de
mouche à la place des avant-bras.
En le travaillant de manière spécifique,
on arrive toujours à développer son
brachioradial.
Outre l'esthétisme, un bon brachioradial
protège les biceps des déchirures. Son
mauvais développement va, au contraire,
favoriser les blessures.
DÉSÉQUILIBRES FLÉCHISSEURS/EXTENSEURS
Extenseur,
ulnaire du carpe
Long extenseur
radial du carpe
Extenseur commun
des doigts
Court extenseur
radial du carpe
Extenseur
du petit doigt
Muscles extenseurs du poignet et des doigts
En pratiquant les curls et en faisant les dorsaux,
les muscles fléchisseurs de l'avant-bras reçoivent
de grosses stimulations indirectes. Par contre,
les muscles extenseurs ne sont que rarement
travaillés. Il en découle un déséquilibre de déve-
loppement. Au-delà de l'aspect esthétique, cette
dissymétrie entre antagonistes représente un
important facteur de risque de blessures. Il est
possible d'atténuer, voire de faire disparaître, cer-
taines douleurs aux avant-bras en rééquilibrant
les masses musculaires grâce à un travail spéci-
fique des extenseurs.
LES 5 DIFFICULTÉS DES AVANT-]
BRAS 221
Muscles fléchisseurs du poignet et des doigts
DOULEURS AUX AVANT-BRAS
Comme si prendre des bras n'était déjà pas assez difficile, nombre de bodybuilders
chevronnés souffrent des avant-bras, ou des poignets. Ces blessures ne sont pas dues
à la malchance. Elles résultent :
D de prédispositions anatomiques, facteurs de risque :
-> un valgus du coude prononcé ;
-> une hyperpronation ;
-> un manque de brachioradial ;
-> un avant-bras long mais composé de muscles courts.
H d'un non-respect de quelques règles simples par l'athlète qui :
-> tend les bras, mains en supination dans les exercices de biceps, dorsaux ou
pectoraux ;
-> ne renforce pas ses avant-bras par un travail spécifique ;
-> laisse se développer un déséquilibre de force entre les fléchisseurs et les extenseurs
de l'avant-bras ;
-> n'échauffe pas suffisamment les avant-bras avant de s'entraîner ;
-> n'accorde pas assez de temps de régénération à un muscle sollicité dans quasiment
tous les exercices de musculation ;
-> ne protège pas ses poignets avec des bandes au développé-couché ou aux curls
(voir pages 62-63).
EXERCICES CIBLANT PRINCIPALEMENT LES AVANT-BRAS 223
224 i EXERCICES POUR LES AVANT-BRAS
AVANTAGES: La torsion du poignet est nettement moindre avec les
haltères E ou une barre tordue qu'avec une barre droite, ce qui
prévient les blessures que peut engendrer la pronation stricte.
INCONVÉNIENTS: le bras se trouve dans une position relative-
ment faible. Il faut donc prendre nettement moins lourd aux
reverse curls qu'aux curls classiques.
DANGERS: attention aux poignets. Conservez toujours le pouce
un peu plus haut que le petit doigt afin de ne pas faire subir
une trop grande torsion à vos avant-bras. C'est la raison pour
laquelle il est préférable d'éviter les barres droites.
COMMENTAIRES: avec haltères, débutez l'exercice en reverse curls. À l'échec, pivotez
les mains pour terminer l'exercice en hammer curls.
WRIST CURLS
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible la partie interne
de l'avant-bras. Le travail en unilatéral est possible.
DESCRIPTION : assis, saisissez une barre droite, mains en supi-
nation (pouces vers l'extérieur) \2\. Placez les avant-bras sur les cuisses alors que les
mains pendent dans le vide. À la force des avant-bras, levez les mains le plus haut
possible 1]. Tenez la contraction 1 seconde avant de redescendre lentement.
Rond pronateur
Fléchisseur radial du carpe
Fléchisseur du carpe
Fléchisseur superficiel et
fléchisseur profond des doigts
Fléchisseur ulnaire
du carpe
Brachioradial
Court extenseur
radial du carpe
Long extenseur
radial du carpe
POINTS À OBSERVER : plus vos bras
sont pliés, plus vous serez fort
sur cet exercice. Mais, il ne s'agit
pas d'un exercice de puissance
à réaliser de manière explosive.
Les muscles des avant-bras ont
été conçus afin de soutenir un
effort prolongé. Effectuez cet
exercice lentement.
EXERCICES CIBLANT PRINCIPALEMENT LES AVANT-BRAS 225
VARIANTES
Q Le travail en unilatéral avec haltère est possible mais rendu plus dangereux par
l'instabilité du poignet. La main risque ainsi d'être placée en situation précaire dans
la position d'étirement. N'abusez donc pas d'une amplitude trop importante en bas
de l'exercice.
□ Les wrist curls peuvent être effectués debout avec la barre dans
le dos p mains en pronation H. Cette variante étant moins dangereuse
pour les poignets, vous pourrez manipuler des charges beaucoup
plus lourdes.
a
w AVANTAGES: les wrist curls peuvent vous donner plus de force pour
le travail des biceps et des dorsaux.
INCONVÉNIENTS : les hyperpronateurs vont avoir du mal à tenir une
barre droite. Les wrist curls font double emploi avec les exercices de
biceps et de dos pour la plupart des bodybuilders.
DANGERS : les poignets sont des articulations fragiles et pourtant très sollicitées. C'est
pour cela qu'il est préférable d'effectuer plus de répétitions (15 à 25) avec un poids
léger plutôt que peu de répétitions avec un poids très lourd.
WRIST EXTENSIONS
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible la partie
externe de l'avant-bras. Le travail en unilatéral est possible
mais pas forcément souhaitable.
Brachioradial
Long extenseur
radial du carpe 1
EXERCICES POUR LES AVANT-BRAS
DESCRIPTION : assis, saisissez une barre droite ou tordue, mains
en pronation (pouces tournés L'un vers L'autre). PLacez les avant-
bras sur les cuisses alors que vos mains pendent dans le vide CD.
À la force des avant-bras, levez les mains S. Tenez la contrac-
tion 1 seconde avant de redescendre lentement.
POINTS À OBSERVER : le placement des mains sur la barre doit
être aussi naturel que possible. Si vous sentez un tiraillement au
niveau du poignet, n'hésitez pas à prendre une barre tordue H
plutôt qu'une barre droite afin de pouvoir orienter les pouces
légèrement vers le haut plutôt que bien en face l'un de l'autre.
VARIANTE
Débutez l'exercice avec les bras pliés à 90° environ. À l'échec,
tendez les bras pour gagner quelques répétitions car plus les
bras seront tendus, plus vous aurez de force.
m AVANTAGES : les exercices de biceps, de triceps et de dorsaux
c^f^ sollicitent beaucoup les fléchisseurs du poignet (muscles du
lift i wnst curls). Par contre, les muscles extenseurs sont nette-
' , ment moins sollicités. En cela, les wnst extensions constituent
un exercice de rééquilibrage beaucoup plus utile que les wrist
curls.
INCONVÉNIENTS: les wrist extensions peuvent faire double
emploi si vous faites déjà beaucoup de reverse curls.
DANGERS : les hypersupinateurs vont avoir du mal à tenir une barre droite. Ne forcez
pas sur vos poignets en voulant imiter les autres.
COMMENTAIRES : un superset en préfatigue permet de gagner du temps. Il consiste à
débuter en wrist curls. A l'échec, levez-vous et enchaînez avec du reverse curls pour
bien fatiguer les avant-bras.
CES D'ETIREMENT DES AVANT-BRAS
ETIREMENTS DES AVANT-BRAS
m
1
Placez les mains l'une contre
l'autre soit avec :
-> les doigts vers le haut, paume
l'une contre l'autre, afin d'étirer
les fléchisseurs H,
-> les doigts vers le bas, dos de la main l'un contre l'autre,
afin d'étirer les extenseurs [§.
DES TRICEPS IMPRESSIONNANTS 227
DES TRICEPS IMPRESSIONNANTS
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES
Le triceps est composé de trois chefs :
D Le chef latéral situé à l'extérieur du bras, qui représente la partie la plus visible.
H Le chef long placé à l'intérieur du bras, qui est le seul à être pluriarticulaire et à
franchir l'articulation de l'épaule.
El Le chef rmédial, qui est en grande partie masqué par le chef long et la plaque
tendineuse.
RÔLES DU TRICEPS
D Le triceps tend le bras. En cela, il antagonise le travail du biceps, du brachioradial
et du brachial.
□ En synergie avec les dorsaux et l'arrière de l'épaule, le chef long ramène le bras
vers le corps.
LES 3 DIFFICULTÉS DU TRICEPS
MANQUE DE TRICEPS
Étant idéalement un peu plus volumineux que l'ensemble biceps + brachial, le triceps
devrait fournir beaucoup de masse au bras. Malheureusement, il est fréquemment
sous-développé pour deux raisons :
> Le triceps est un muscle que l'on peut avoir du mal à sentir travailler. Qui dit mau-
vaise sensation dit difficultés d'hypertrophie.
228 DES TRICEPS IMPRESSIONNANTS
> Les triceps sont courts. Ils montent sur l'épaule (ce qui masque la séparation del-
toïde/triceps) et finissent très haut sur le bras.
Au contraire, lorsqu'il est long, le triceps va chercher extrêmement bas sur le coude.
Dans ce cas, il est nettement plus facile de le sentir et de le développer. Il n'est mal-
heureusement pas possible d'allonger son triceps ni même de dissimuler un triceps
court comme on peut le faire avec le biceps. La seule solution est de l'hypertrophier
au maximum pour que sa partie inférieure soit la plus apparente possible.
Des trois parties qui composent le triceps, le chef latéral (celui situé à l'extérieur) est
le plus visible. Les deux autres chefs tendent à être masqués par le torse. Le chef
latéral est donc la partie à développer en priorité pour se forger rapidement des bras
bien galbés.
MAUVAIS ÉQUILIBRE ENTRE LES CHEFS
Avec ses trois chefs, le déséquilibre entre chaque portion du triceps est un point faible
classique. À cause d'une compétition de recrutement entre chefs, lorsque la partie
interne est bien développée la zone externe est en retard.
Un chef externe court explique souvent pourquoi cette rivalité de recrutement moteur
tourne à l'avantage du chef long. Dans cette configuration, le travail de la partie externe
du triceps est éclipsé.
Le déséquilibre inverse est plus rare mais présente un double avantage. Lorsque le
chef latéral est très développé :
O II élargit le physique. Bien hypertrophié, ce chef dépasse le deltoïde. C'est donc lui
qui définit la largeur du bodybuilder et non plus ses épaules. Si vous êtes étroit de
clavicules, il va falloir vous acharner sur votre chef latéral.
B II améliore la séparation deltoïde/triceps en donnant au bras un galbe et une qualité
exceptionnels.
La solution pour rééquilibrer le triceps consiste à inverser la logique défectueuse du
recrutement moteur. Comme seul le chef long du triceps est biarticulaire, il est facile
d'y arriver. Nous savons que pour recruter de manière optimale un muscle biarticu-
laire, il faut l'étirer à un bout alors qu'on le contracte à son autre extrémité. C'est de
cette manière que travaille le chef long du triceps au développé-couché : en tendant
le bras, il se raccourcit au niveau du coude alors qu'il s'allonge au niveau de l'épaule.
Différents types de placements du coude et de la main doivent être exploités de manière
complémentaire pour rééquilibrer le triceps :
LA POSITION DU COUDE DANS L'ESPACE AFFECTE LE RECRUTEMENT DU TRICEPS
> En utilisant des exercices qui travaillent le triceps alors que le bras reste le long du
corps, on donne du mou au chef long ce qui entrave son recrutement. Mécaniquement,
le recrutement du chef latéral s'en trouve favorisé.
> Au contraire, plus l'exercice place le coude à la hauteur de la tête, plus on étire la
portion longue, ce qui favorise son recrutement. Cette mise en valeur fait du tort au
travail du chef latéral.
LES 3 DIFFICULTÉS DU TRICEPS | 229
Pushdown à la poulie
230 DES TRICEPS IMPRESSIONNANTS
LA POSITION DE LA MAIN AIDE À MIEUX CIBLER
LA ZONE DU TRICEPS QUE L'ON DÉSIRE FAVORISER
> Plus La main sera libre de s'orienter vers l'extérieur lors de la
contraction, meilleur sera le recrutement du chef latéral. Pour
cela, l'idéal est d'exercer une rotation du poignet vers l'extérieur,
afin de remonter au maximum le petit doigt vers le haut et légère-
ment en avant. L'usage d'une corde relativement longue sur une
poulie est le matériel le plus approprié à cette rotation CD.
Viennent ensuite les haltères qui donnent un bon degré de liberté
de mouvement aux poignets. Les diverses barres (aussi bien sous
forme de poids libre que pour la poulie) figent la main, empêchant
le ciblage pointu du chef latéral.
> Dans tous les exercices, afin d'encourager le recrutement de la partie externe du tri-
ceps, pensez à bien pousser les mains vers l'extérieur (même si elles ne bougent pas).
DOULEURS AUX TRICEPS
Grand rond
Grand dorsal
Triceps brachial,
chef latéral
Triceps brachial,
chef long
2 ' Muscles agissant dans l'abaissement du bras
Corps de l'humérus
Zone de frottement
propice aux pathologies
inflammatoires
Olécrane
Ulna
3 Coupe du coude
Le triceps est un muscle moins vulnérable
que le biceps. Cependant, n'oubliez pas que
la longue portion du triceps est recrutée dans
tous les exercices pour le dos et l'arrière de
l'épaule. Il faut donc bien l'échauffer avant
de travailler ces deux groupes musculaires,
afin d'éviter les blessures. D'autre part, en
trichant excessivement ou en tendant les
bras aux tirages dos, on risque de déchirer
le tendon qui rattache le chef long du triceps
à l'omoplate [H.
C'est plus au niveau du coude que diverses
pathologies risquent d'handicaper le body-
builder m.
Le coude est une articulation très exposée.
Outre le travail du triceps, les presses pour
pectoraux et épaules, ainsi que tous les exer-
cices de dorsaux, sollicitent le coude. Ce der-
nier ne dispose donc que de peu de temps
pour se régénérer entre deux entraînements.
La non-prise en compte de son valgus
explique souvent les diverses pathologies
du coude. Si le valgus affecte la trajectoire
lors de la contraction des biceps, il va en être
de même lors de la contraction du muscle
antagoniste. L'usage d'une barre droite dans
les exercices de triceps risque de placer le
coude dans des positions délicates du fait du
manque de liberté dans le placement de la
main. Les barres tordues, les haltères ou le
travail en unilatéral sur poulie est préférable.
232 ! EXERCICES POUR LES TRICEPS
plus la résistance est importante. Or plus vous tendez les bras, plus le rôle des triceps
augmente alors que celui des pectoraux diminue.
□ En faisant une pause, barre sur les pectoraux, le recrutement des triceps est aug-
menté afin de compenser la partie de l'énergie cinétique éliminée par cet arrêt de
1 ou 2 secondes.
COMMENTAIRES: à l'échec, au lieu d'arrêter l'exercice, vous pouvez enchaîner sur des
pompes mains serrées afin d'obtenir quelques répétitions supplémentaires.
AVANTAGES: le développé-serré est l'un des seuls exercices de triceps à réellement
optimiser la relation longueur/tension du chef long.
INCONVÉNIENTS : il n'est pas évident de bien cibler les triceps, car les pectoraux et les
épaules travaillent également à des degrés qu'il est difficile de moduler.
DANGERS: tous les poignets ne sont pas faits pour le développé très serré. Afin de ne
pas les martyriser, optez pour une barre tordue EZ au lieu d'une barre droite
DIPS
PARTICULARITÉS : cet exercice de base cible le triceps, les
pectoraux et les épaules. Le travail en unilatéral n'est pas
possible, sauf sur machine.
DESCRIPTION: placez les mains sur
les barres parallèles en prise neutre (pouces vers l'avant).
Repliez les jambes en arrière. Pliez les bras pour descendre
vers le sol H puis remontez à la force des triceps \2\.
POINTS À OBSERVER : le placement de la tête joue un rôle cri-
tique. L'idéal est de la garder bien droite, les yeux légèrement
vers le plafond afin de garder le buste droit. Cette position
optimise le recrutement du triceps en minimisant l'implication
des pectoraux.
Par contre, si vous ressentez des fourmillements dans une ou
dans les deux mains, conservez le menton sur le torse (voir
page 183).
COMMENTAIRES: c'est surtout le haut du mouvement, plus que
le bas, qui travaille le triceps. Ne descendez donc pas trop bas,
mais tendez bien les bras en haut de l'exercice.
Dans le but d'accroître encore plus la résistance, placez un
haltère entre vos mollets ou vos cuisses. De même, une
bande élastique fixée au sol et autour de votre taille modu-
lera la résistance de manière très favorable au recrutement
du triceps.
À l'échec, dessaisissez-vous du poids afin d'obtenir quelques
répétitions supplémentaires.
EXERCICES DE BASE POUR LES TRICEPS
Au lieu d'arrêter l'exercice à l'échec,
tentez de pousser sur le sol ou sur un
banc avec vos pieds, afin de gagner
quelques répétitions.
VARIANTES
D Si les barres parallèles sont suffi-
samment grosses, vous pouvez tenter
de placer les mains en semi-prona-
tion (pouces vers le buste) U. Dans
cette position plus difficile, le travail
du triceps est beaucoup plus impor-
tant. Par contre, le traumatisme pour
le coude augmente lui aussi du fait
du plus grand étirement du triceps.
Débutez cette variante avec prudence.
□ Les reverse dips qui s'effectuent avec les pieds placés sur un banc sont beaucoup plus
faciles à réaliser puisqu'ils éliminent une partie du poids des jambes S. Ils aideront les
bodybuilders qui ne maîtrisent pas bien les dips à prendre de la force.
Fin du mouvement
5 Exécution des dips à la machine
El II existe des machines à dips qui présentent
l'avantage de laisser une complète liberté du degré
de résistance [U. Leur problème est que, avec des
poids lourds, il est très difficile de rester assis, le
corps ayant tendance à s'éjecter de la machine.
Dans ce cas, essayez l'unilatéral.
AVANTAGES: les dips sont l'un des seuls exercices
de base pour les triceps.
INCONVÉNIENTS: il n'est pas facile de bien cibler
le travail des triceps du fait d'interférences possibles des épaules et des pectoraux.
DANGERS : attention de ne pas descendre trop rapidement, car rien ne viendra arrêter
votre chute. Une déchirure aux pectoraux et des douleurs aux coudes risquent de
sanctionner un style d'exécution mal maîtrisé.
234 EXERCICES POUR LES TRICEPS
EXERCICES D'ISOLATION DES TRICEPS
TRICEPS EXTENSIONS, ALLONGÉ
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible le triceps. Le
travail en unilatéral est possible.
a
DESCRIPTION : allongez-vous sur
un banc plat, une barre (coudée
ou droite) ou des haltères en
mains ŒL Levez la charge au-
dessus de la tête @. Les coudes
et (si possible) les petits doigts
devront être orientés vers le
plafond. Descendez les mains
vers le front avant de remonter
les bras quasi tendus.
VARIANTES
Q II existe un large éventail
de positions d'étirement dans
lesquelles vous pouvez faire
arriver vos mains, allant de
derrière la tête SI à la base des
pectoraux S. Dans ce dernier
EXERCICES D'ISOLATION DES TRICEPS 235
cas, nous avons affaire à un exercice hybride entre les
extensions et le développé-serré. Choisissez en priorité
votre niveau d'arrivée en fonction de ce qui vous apparaît
le plus naturel pour les coudes.
0 A la place d'un banc plat, l'exercice peut s'effectuer
sur un banc légèrement incliné ou décliné, afin d'altérer
la structure de la résistance que les triceps doivent sur-
monter m.
El Les machines assises plaçant les coudes devant la tête reproduisent la trajectoire
des extensions 0. Attention, certaines machines sont un peu dures pour les articula-
tions au démarrage du mouvement.
□ Avec haltères, vous pouvez travailler en bilatéral ou en unilatéral. L'orientation de
la main étant libre, une multitude de prises peuvent être adoptées.
AVANTAGES: le dos est bien protégé par la position allongée. Le mouvement restera
ainsi plus strict qu'avec les extensions, debout ou assis.
Du fait de l'étirement, le travail du chef long est privilégié.
INCONVÉNIENTS : les coudes sont durement sollicités. Il faut donc faire un mouvement
bien contrôlé afin de ne pas les traumatiser de manière excessive. La relation lon-
gueur-tension n'est pas exploitée comme elle le devrait pour une efficacité optimale.
L'étirement est moindre qu'à la french press.
DANGERS: attention de ne pas vous cogner la tête ou le nez avec la charge, surtout
lorsque la fatigue détériore le contrôle de la trajectoire.
Afin de ne pas trop martyriser les poignets et les coudes, optez pour une barre tordue
EZ ou des haltères au lieu d'une barre droite. Par ailleurs, avec des charges lourdes,
ce mouvement risque de déchirer le triceps près du coude; stoppez l'exercice à la
moindre douleur suspecte.
6 Extension des triceps au câble arrière
236 i EXERCICES POUR LES TRICEPS
COMMENTAIRES : ne confondez pas cet exercice avec un pull-over. À tout moment, les
bras restent plus ou moins perpendiculaires au sol.
Afin de demeurer en tension continue :
-> ne tendez pas les bras ;
-> pointez les coudes légèrement en arrière plutôt que totalement vers le plafond.
À l'échec, tendez les bras quelques secondes afin de reposer les triceps et d'obtenir
quelques répétitions supplémentaires.
FRENCH PRESS, ASSIS OU DEBOUT
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible le triceps.
Le travail en unilatéral est possible.
EXERCICES D'ISOLATION DES TRICEPS | 237
238 EXERCICES POUR LES TRICEPS
VARIANTES
D En bilatéral, il est préférable de rester en tension continue, c'est-à-dire de ne pas
tendre complètement les bras. Par contre, en unilatéral, il est possible de tendre le bras
afin de bien contracter le triceps.
H On est plus fort debout car il est facile de tricher. Il
est cependant préférable de rester assis afin de mieux
isoler le triceps.
H Les machines assises qui placent le coude au-dessus
de la tête reproduisent la trajectoire des french press.
Cependant, certaines machines sont un peu dures pour
les coudes, sans toutefois procurer la liberté de rotation
des mains qu'offrent les haltères.
□ En s'asseyant sur un petit banc incliné à 90 e
tège mieux son dos.
on pro-
Chef latéral L Triceps
brachial
Chef long
Variante sur un banc à 90°
AVANTAGES : cet exercice
étire les triceps de manière
assez unique. Du fait de cet
étirement, il s'agit de l'exer-
cice qui ciblera le mieux le
travail du chef long.
INCONVÉNIENTS : les coudes
sont durement sollicités.
Il y a aussi une pression
qu'une épaule en mauvais
état aura du mal à supporter.
Il faut donc exécuter le mou-
vement dans un style bien
contrôlé afin de ne pas trau-
matiser les articulations.
Ce mouvement exploite mal
la relation longueur/tension
du triceps.
DANGERS : il est facile de se
laisser aller à cambrer le
dos, surtout lorsque l'on est
debout. Cette position per-
met certes de gagner de la
force mais c'est au prix d'un
écrasement des vertèbres.
Afin de ne pas martyriser
trop vos poignets et vos
coudes, optez pour une barre
tordue EZ ou des haltères au
lieu d'une barre droite.
EXERCICES D'ISOLATION DES TRICEPS 239
DESCRIPTION: penché en avant, saisissez l'haltère, main en prise neutre (pouce vers
l'avant). Le bras est collé au corps, parallèle au sol, alors que l'avant-bras se retrouve,
lui, plié à 90°. À la force du triceps, tendez le bras. Tenez la position de contraction au
moins 1 seconde avant de redescendre.
POINTS À OBSERVER: restez le plus longtemps possible à contracter le triceps, bras
tendus. En effet, contrairement aux autres exercices de triceps, il faut générer beau-
coup de tension musculaire afin de conserver le bras tendu dans ce mouvement. Tirez
donc pleinement avantage de cette originalité.
COMMENTAIRES : en tournant légèrement le petit doigt vers l'extérieur dans la position
de contraction, il est possible de mieux cibler l'extérieur du triceps.
VARIANTES
D Vous pouvez soit garder le coude vers l'arrière, soit le lever un peu vers le pla-
fond. Cette dernière version aide à mieux sentir le travail du triceps chez certains
bodybuilders.
EXERCICES POUR LES TRICEPS
H Afin d'accentuer encore le travail du triceps, appuyez-vous sur un banc décliné (la
tête du côté le plus bas du banc), afin de pouvoir orienter encore plus le coude vers
le plafond.
□ Un travail sur câble permet d'augmenter
l'amplitude de l'exercice Q] S.
AVANTAGES: il s'agit de l'un des mouve-
ments de triceps qui sollicitent le moins
durement le coude. Il permet d'entraîner
les triceps malgré une articulation s'avérant
douloureuse avec les autres mouvements.
Notez qu'en cas de douleur, il est tout de même préférable de laisser reposer le coude !
INCONVÉNIENTS : cet exercice n'exploite pas la relation longueur/tension. Comme il y a
assez peu d'étirement, certains éprouveront des difficultés à ressentir ce mouvement.
DANGERS : en bilatéral, le bas du dos est sollicité, alors qu'en unilatéral le bras inactif
appuie sur la cuisse ou sur le banc, ce qui soutient la colonne vertébrale.
PUSHDOWN A LA POULIE
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible le triceps.
Le travail en unilatéral est possible.
^1
»4>
S
DESCRIPTION: attachez une barre à
triceps, une corde S ou une poignée
simple S sur une poulie haute. En
regardant la machine, poussez sur
cette barre à la force des triceps Hl.
Tenez la contraction 1 seconde avant
de revenir à la position initiale.
POINTS À OBSERVER AU SUJET DE LA
PRISE: les cordes sont très popu-
laires du fait de la liberté de poignet
qu'elles permettent. Avec une poi-
gnée simple ou une barre droite,
vous pouvez placer les mains en
pronation (pouces l'un vers l'autre)
ou en supination. Certains bodybuil-
ders apprécient cette prise originale.
Optez pour la position qui vous per-
mettra la meilleure contraction du
triceps.
Plus la barre est volumineuse,
plus vous aurez de force et moins
242 EXERCICES POUR LES TRICEPS
l'exercice martyrisera le coude. Les barres fines de 2,5 centi-
mètres de diamètre que l'on trouve couramment ne sont donc
pas optimales. Afin d'augmenter leur diamètre, vous pouvez uti-
liser des éponges que vous placerez entre la barre et vos mains.
VARIANTE
Au lieu de regarder la machine, vous pouvez lui tourner le dos EL
Penchez-vous en avant avec les biceps le long de la tête, comme
pour imiter la position des extensions à la barre §L L'étirement
du triceps sera ainsi plus important [H.
AVANTAGES: le travail à la poulie est moins traumatisant pour le
coude que les exercices avec haltères, barre ou machines.
INCONVÉNIENTS: l'exploitation de la
relation longueur/tension n'est pas
bonne lorsque vous faites face à la
poulie. Elle est meilleure lorsque
vous lui tournez le dos.
DANGERS: prenez garde à ne pas
trop cambrer le dos dans les exer-
cices où la poulie est située der-
rière vous.
COMMENTAIRES : les machines ayant
des poulies démultipliées sont les
plus douces pour les coudes et les
moins traumatisantes pour les muscles. Les poulies simples qui lèvent la charge
directement restent cependant plus douces que les poids et haltères.
D'ETI
ETIREMENTS DES TRICEPS
Debout, levez le bras droit de façon que
votre biceps soit collé contre la tête. À
l'aide de la main gauche, pliez le bras
droit au maximum tout en le poussant
contre un mur. L'idéal est que votre main droite touche votre épaule
droite.
VARIANTE
Pour accentuer l'étirement, vous pouvez demander à un partenaire
de vous aider S.
EXERCICES D'ÉTIREMENT DES TRICEPS 243
Triceps brachial
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES
Les quadriceps sont composés de quatre muscles :
Q Le vaste latéral qui se situe à l'extérieur de la cuisse.
B Le vaste médial qui est à l'intérieur.
El Le droit de la cuisse qui est au centre.
□ Le vaste intermédiaire qui est recouvert en grande partie par les trois autres.
CONSIDÉRATIONS ANATOMQUES 245
Sauf pour le droit de la cuisse qui est pluriarticulaire, les trois vastes du quadriceps
sont monoarticulaires.
Les grosses cuisses sont nettement moins prisées qu'un torse musclé. Elles sont
donc souvent négligées. Mais pourquoi développer un torse d'athlète et n'avoir que
des cuisses de flamant rose pour le soutenir ?
DILEMME MORPHOLOGIQUE : SQUAT, L'EXERCICE UNIVERSEL ?
LE DOGME : le squat est le meilleur exercice jamais inventé ! Lorsqu'on manque de
cuisses, il faut soit :
-> faire du squat,
-> faire plus de squat,
-> mettre plus lourd au squat.
En effet, le squat présente de nombreux avantages en :
-> ne réclamant que peu de matériel,
-> pouvant être réalisé dans n'importe quelle salle de musculation,
-> travaillant toute la cuisse et le dos en un seul mouvement.
En quelques séries de squats, on a stimulé efficacement la moitié des muscles du corps.
LA RÉALITÉ : tout dépend de votre morphologie. Si le squat convient très bien à certains,
ce n'est pas le cas de tout le monde. Face au squat, il existe deux grandes catégories
de bodybuilder :
O Le « bon » squatter : il est capable de conserver le torse bien droit, ce qui lui fait tout
«prendre» dans les quadriceps. Il n'a en général aucun problème pour développer
ses cuisses.
□ Le «mauvais» squatter : il penche son buste très en avant, ce qui lui fait tout «prendre»
dans les fessiers et les lombaires. La porte de la hernie discale lui est grande ouverte.
Une technique défectueuse peut être
responsable du plongeon en avant
du buste. Mais il faut se rendre à
l'évidence: certains bodybuilders ne
peuvent, mécaniquement, pas deve-
nir de bons squatters, même avec la
meilleure volonté du monde. Comme
ils ont du mal à prendre des cuisses,
ils s'acharnent et finissent imman-
quablement par se blesser plus
ou moins gravement le dos ou les
ischio-jambiers.
Fry (1988) a dressé le portrait-robot
du bon squatter. La capacité à bien se positionner au squat est déterminée à :
-> 36% par la taille du sujet. Plus on est petit, plus on a de chances de pouvoir rester
bien droit au squat. Au contraire, plus on est grand, plus on risque de tomber dans la
mauvaise catégorie.
-> 33% par la longueur du torse par rapport aux cuisses. Plus celui-ci est long, meilleur
pourra être votre alignement et vice versa.
Ces chiffres démontrent que le positionnement au squat est essentiellement déter-
miné par la morphologie. Vous pouvez utiliser toutes les techniques de placements
possibles, personne n'est en mesure de changer sa morphologie.
246 UN PAS VERS DES QUADRICEPS MASSIFS
Lorsque l'on est petit mais qu'on a le torse long, c'est que les jambes sont plutôt
courtes, en particulier le fémur. Au contraire, lorsque l'on est grand avec un torse
court, c'est que les cuisses sont grandes.
CONCLUSION
> Plus le fémur est court, meilleures sont les chances d'être un bon squatteur.
> Plus le fémur est long, moins les quadriceps bénéficient du squat, alors que le danger
pour les vertèbres lombaires augmente.
La taille de la population s'élevant, le squat posera de plus en plus de problèmes aux
nouvelles générations. Avant de vous lancer à corps perdu (et à dos défoncé) dans un
cycle de squats, analysez bien votre structure osseuse, afin de déterminer si le jeu en
vaut la chandelle.
ROLE PRIMORDIAL DE LA MORPHOLOGIE
DANS LE DÉVELOPPEMENT DU QUADRICEPS
Assis, la différence de taille entre une personne de 1,80 mètre et un individu
de 1 ,60 mètre est visible mais pas flagrante. Ce n'est que lorsqu'ils sont debout
que l'écart de gabarit apparaît clairement. Cette expérience démontre que ce
n'est pas tant le buste que les jambes qui font, le plus souvent, la différence de
taille. Ceci est particulièrement vrai au niveau de la longueur du fémur. Il s'agit
de l'os dont la dimension varie le plus chez les humains. Or la taille du fémur
joue un rôle majeur dans la détermination de la trajectoire des mouvements de
base pour les cuisses. La prise en compte de sa morphologie est donc impérative
dans le choix de ses exercices de quadriceps.
PLAIDOYER CONTRE LE SQUAT
De nombreux griefs peuvent être exposés contre le squat. IL s'agit d'un exercice qui :
-> est très technique,
-> repose sur un équilibre précaire,
-> comprime la colonne vertébrale,
-> entrave énormément la respiration,
-> fait grimper la tension artérielle.
On finit sa série éreinté, en ayant l'impression que son crâne va exploser, alors que ses
cuisses n'ont pas toujours beaucoup travaillé. Tous ces problèmes amoindrissent l'effi-
cacité du squat, même si certains apprécient ce sentiment d'épuisement. Notre objectif
est de trouver un moyen efficace de travailler les quadriceps, pas de finir exténué.
QUELLE AMPLITUDE DANS LES EXERCICES DE QUADRICEPS ?
Le débat concernant l'amplitude de mouvement des exercices de base pour les cuisses
suscite énormément de polémiques. Deux camps s'affrontent :
D Les « classiques » pour qui tous les mouvements doivent obligatoirement s'effec-
tuer à pleine amplitude. C'est-à-dire que l'on doit descendre le plus bas possible dans
chaque exercice.
QUELLE AMPLITUDE DANS LES EXERCICES DE QUADRICEPS?
LES AVANTAGES :
-> Le travail musculaire est plus complet car plus ample et affecte tous les muscles
de la cuisse ;
-> le temps sous tension est prolongé ;
-> l'étirement est meilleur.
LES INCONVÉNIENTS:
-> Les mouvements vont devenir très « physiques » car il faut bloquer la respiration
plus longtemps ;
-> l'étirement extrême place les muscles en position de faiblesse, ce qui oblige à
réduire les charges utilisées ;
-> charges qui vont paraître ridicules en haut du mouvement quand le muscle est fort ;
-> donc, plus l'amplitude est grande, moins il va y avoir d'adéquation entre la force que
le muscle peut déployer et la résistance offerte par la charge (voir page 249) ;
-> les risques de problèmes mécaniques augmentent. Les genoux n'apprécient pas
forcément l'étirement que procure la pleine amplitude. Le dos aura tendance à se
voûter afin de faciliter le mouvement...
H Les « modernes » prêchent pour une amplitude réduite. Par ce terme « moderne »,
nous voulons signifier qu'il s'agit d'une tendance très répandue chez les bodybuilders
professionnels actuels. Les pros, en grande majorité, descendent assez peu dans leurs
exercices de cuisses. Ils peuvent se le permettre, vue la grande diversité des appareils
auxquels ils ont accès. Autrefois, lorsqu'aucune machine à quadriceps n'était dispo-
nible, le squat complet était le passage obligé pour faire les cuisses. Les temps ont
changé, pour notre plus grand bénéfice ! La stratégie est maintenant de mettre le plus
lourd possible mais de ne descendre que de 20 à 40 centimètres.
LES AVANTAGES :
En ne ciblant qu'une fraction de l'amplitude du mouvement :
-> le quadriceps est travaillé dans sa position mécanique la plus puissante ;
-> l'adéquation entre la force des cuisses et la résistance de l'exercice s'améliore ;
-> le mouvement est moins « physique » ;
-> il devient plus facile de se concentrer sur le travail musculaire ;
-> un mouvement plus lent, en tension continue, compense la réduction du temps sous
tension, conséquence de la diminution de l'amplitude.
LES INCONVÉNIENTS:
-> Le risque est de finir avec une amplitude de quelques centimètres sous prétexte
que l'on tente de mettre le plus lourd possible ;
-> l'étirement est plus faible ;
-> le quadriceps est privilégié alors que les ischio-jambiers sont délaissés ;
-> la compression lombaire est exacerbée par des poids anormalement lourds.
CONCLUSION La morphologie joue un rôle déterminant sur l'amplitude que vous devez
adopter. Les personnes ayant un fémur court auront moins de mal à descendre bas
que les grands.
Notre conseil est de descendre jusqu'à ce que vous ressentiez un soudain change-
ment de l'angle buste/cuisses ; par exemple au squat, quand vous commencez à vrai-
ment pencher le buste en avant. Cette altération des angles indique que la résistance
s'éloigne des quadriceps pour affecter d'autres muscles.
248 UN PAS VERS DES QUADRICEPS MASSIFS
LES 4 DIFFICULTÉS DES QUADRICEPS
On recense quatre principales difficultés affectant le développement des quadriceps :
DES QUADRICEPS SOUS-DÉVELOPPÉS PAR RAPPORT AU TORSE
Les cuisses ont tendance à être négligées. L'absence de développement des quadri-
ceps par rapport aux muscles du torse est un phénomène classique. Une faiblesse des
cuisses peut avoir une double origine :
> On délaisse leur entraînement, préférant concentrer toute son énergie pour les
muscles, plus visibles, du haut du corps. Dans ce cas, il va falloir accroître le volume
de travail sur les membres inférieurs.
> Ils ne se développent pas, même en les travaillant dur. Ce manque de résultats peut
venir du choix des mouvements (souvent le squat) qui ne correspondent pas bien à
votre morphologie. Il va falloir trouver des alternatives au squat ou améliorer l'effica-
cité de ce dernier.
LES QUADRICEPS ONT UNE FORME DE CAROTTE
Le quadriceps est bien galbé en haut mais plus il descend plus il s'affine de manière
inquiétante. L'origine de ce problème peut être double :
> Un muscle court, (c'est-à-dire s'arrêtant très au-dessus du genou), flanqué d'un
tendon interminable. Dans ce cas, il faudra développer au maximum la partie basse
des cuisses afin de masquer le problème.
> Il s'agit d'une anomalie classique de régionalisation. Les quadriceps se développent
plus volontiers en haut qu'en bas. Il est d'ailleurs rare qu'ils croissent de manière
harmonieuse sur toute leur longueur. Cette caractéristique correspond aux muscles
des sprinters (Kumagai, 2003). Le recrutement moteur sollicitant les parties hautes du
muscle au détriment des fibres basses, la zone supérieure s'hypertrophie en priorité.
Par exemple, après 10 semaines de musculation, la croissance du haut des quadriceps
est trois fois plus importante que celle du bas chez 75 % des sujets (Coleman, 2006).
La solution consiste à réapprendre aux muscles à se contracter sur toute leur longueur
plutôt que seulement par régions. Il faudra aussi éviter d'entraîner les adducteurs,
car une masse importante d'adducteurs est souvent associée avec une difficulté de
développement du bas des quadriceps (Kumagai, 2003).
DES DISSYMÉTRIES ENTRE LES MUSCLES
Les problèmes de développement non harmonieux des
différents muscles qui composent le quadriceps ont la
même origine que celle des cuisses en carotte : un recru-
tement moteur défectueux qu'il convient de restructurer.
La dissymétrie la plus classique est un développement du
vaste interne qui se fait au détriment du vaste externe, la
configuration inverse étant plus rare.
LES 4 DIFFICULTÉS DES QUADRICEPS 249
MANQUE DE DROIT DE LA CUISSE
Le droit de la cuisse (le muscle situé au centre) est très particulier, car il est l'unique
muscle pluriarticulaire du quadriceps. Les exercices qui penchent le buste en avant
lui donnant du mou, il ne peut plus se contracter efficacement. Ce positionnement
explique que les analyses scientifiques révèlent que le droit de la cuisse ne travaille
qu'assez peu au squat, à la presse ou au hack squat (Tesh, 1999). Si vous avez du mal
à le développer, il faudra le solliciter avec des exercices spécifiques.
LES STRATÉGIES DE RATTRAPAGE DES QUADRICEPS
AMÉLIORER L'EFFICACITÉ DU SQUAT
i
Beaucoup des faiblesses du squat s'expliquent par une résistance qui correspond assez
mal à la variation de la force des cuisses. Le squat est plus :
-> dur en bas alors que la force musculaire est à son plus faible,
-> facile en haut alors que la force musculaire est à son
maximum.
Le développement des cuisses pâtit de cette inadéqua-
tion entre notre force et la structure de la résistance
offerte par le squat. L'alternance entre phases érein-
tantes et phases trop faciles fait décroître la productivité
de ce mouvement. Heureusement, il existe une solution
qui améliore l'efficacité du squat : accrocher des bandes
w *P élastiques à la barre H. Ce stratagème procure plusieurs
avantages :
> Au fur et à mesure de la descente, la charge s'allège. Cela permet d'entamer la
remontée sans avoir l'impression que le crâne va exploser.
> La résistance grandissante des bandes compense la facilité du mouvement au fur et
à mesure que l'on tend les jambes. Par rapport à un squat classique, le recrutement
musculaire augmente de 16 % lorsque les bandes fournissent 35 % de la résistance
(Wallace, 2006).
> Une fois en haut, lorsque l'on recommence à descendre, toute l'énergie élastique
accumulée dans les bandes se trouve brusquement libérée, ce qui accentue la phase
négative.
Durant 1 1 semaines, des bodybuilders ont tenté d'améliorer leur squat grâce à 3 entraî-
nements hebdomadaires. Leur maximum au squat s'est accru de :
-> 6 % avec une résistance classique,
-> 16 % lorsque 20 % de la résistance était issue de bandes élastiques (Anderson, 2008).
La même stratégie peut être adoptée au hack squat ou à la presse à cuisses. Débutez
avec les bandes présentant la résistance la plus faible afin de vous habituer à la coha-
bitation poids + élastiques. Montez ensuite progressivement jusqu'à atteindre un maxi-
mum de 40 % de la résistance sous forme de bande.
TROUVER DES ALTERNATIVES AUX SQUATS
Les meilleures alternatives au squat sont le hack squat ou les fentes glissées que nous
décrivons dans les fiches exercices situées à la fin de ce chapitre.
250 UN PAS VERS DES QUADRICEPS MASSIFS
L'UNILATÉRAL
Le passage du travail bilatéral à l'unilatéral ouvre de nouvelles portes à la croissance.
Ce qu'il ne faut pas, c'est réaliser la transition de manière brusque car vous ne pourriez
pas vous donner à fond en unilatéral. Une fois cet apprentissage effectué, l'unilatéral
permet un rattrapage efficace de points faibles comme les cuisses.
PRENDRE LE TEMPS DE SOUFFLER
Une autre erreur à ne pas faire avec l'unilatéral est d'entraîner le côté droit et d'en-
chaîner immédiatement avec le gauche. De toute façon, si vous en êtes capable après
une série de quadriceps, c'est que vous n'avez pas forcé assez. Il faut au contraire se
reposer entre les deux côtés. Comme l'unilatéral fait gagner en intensité, il permet de
réduire le nombre de séries, ce qui compense cet allongement des temps de repos.
CONTINUER AVEC LA TENSION CONTINUE
Un dos ou des genoux en mauvais état empêchent parfois de travailler les cuisses. La
tension continue permet de considérablement alléger les poids utilisés, ce qui est une
bonne chose en cas de trouble articulaire.
Si vous ne tendez pas tout à fait les jambes en haut du mouvement, les exercices
deviennent beaucoup plus difficiles car les muscles ne peuvent plus se reposer.
Débutez la série sans tendre les jambes ; à l'échec, tendez-les afin de pouvoir vous
reposer un peu et obtenir plus de répétitions.
RÉÉQUILIBRAGE DU DÉVELOPPEMENT
Pour mettre fin aux cuisses en carotte ou aux dissymétries de développement, il faut
cibler plus précisément les zones musculaires en retard.
CHANGEZ RADICALEMENT VOTRE ENTRAÎNEMENT
Comme dans tous les problèmes de recrutement moteur, les muscles ont pris de
mauvaises habitudes. S'acharner en s'entraînant toujours de la même manière ne fera
qu'accentuer les déséquilibres. Seuls des changements radicaux auront la capacité
de provoquer des altérations musculaires salvatrices.
CHANGEZ D'EXERCICES
À chaque exercice correspond un recrutement moteur spécifique. Donc, si vous faites
surtout du squat, essayez autre chose. Même si, dans un premier temps, vous n'êtes
pas aussi à l'aise avec ce nouveau mouvement.
CHANGEZ L'AMPLITUDE
Si vous le pouvez, tentez d'accroître votre amplitude. Un étirement inhabituel peut
s'avérer bénéfique au niveau de la partie basse du quadriceps. Au contraire, si votre
mouvement est déjà ample, réduisez-le en prenant plus lourd.
RÉÉQUILIBRAGE DU DÉVELOPPEMENT 251
CHANGEZ VOTRE NOMBRE DE RÉPÉTITIONS
Il s'agit d'un principe de base de la régionalisation : la localisation des fibres rapides
et des fibres lentes dans un même muscle n'étant pas la même, le fait de changer
votre nombre de répétitions altère mécaniquement le recrutement moteur. Il faut donc
essayer soit :
-> des séries plus courtes si vous vous entraîniez en séries longues,
-> des séries plus longues si vous faisiez d'habitude des séries courtes.
TOUCH TRAINING
Sur des mouvements comme le leg extension, le hack squat ou la presse, il est possible
de poser ses mains sur les régions musculaires que l'on désire renforcer. Le toucher
augmente les sensations, ce qui favorise le recrutement musculaire local.
LA SOLUTION EST-ELLE DANS LES PIEDS ?
Changer l'orientation des pieds va-t-il rediriger la tension vers les zones en retard ?
Les problèmes inhérents à cette stratégie sont que l'on :
-> risque de placer les genoux dans une position précaire,
-> ne va pas pouvoir s'entraîner lourd.
De plus, ces petites altérations suffisent rarement à rattraper un déséquilibre flagrant.
Vous aurez sans doute plus de succès en modifiant l'écartement des pieds, ainsi que
la hauteur de leur placement sur les machines.
Pieds placés haut
sur la plate-forme
Pieds placés bas
sur la plate-forme
u
Forte sollicitation
des fessiers et des
ischio-jambiers
U
Forte sollicitation
des quadriceps
Pieds écartés
Pieds resserrés
Forte sollicitation
des adducteurs
U
Forte sollicitation
des quadriceps
CIBLER LE DROIT
DE LA CUISSE
Le développement du droit de
la cuisse procure :
-> un galbe au quadriceps,
-> de la masse,
-> de la définition,
-> l'illusion d'un allongement
du muscle vers le bas.
252 UN PAS VERS DES QUADRICEPS MASSIFS
APPRENDRE À CONTRACTER LE DROIT DE LA CUISSE
Si les exercices de base ne recrutent pas suffisamment votre
droit de la cuisse, employez des mouvements d'isolation qui
vont directement le faire travailler. L'exercice de prédilection est
ici le relevé de jambe 0D (voir page 267). Sa pratique régulière au
cours des entraînements des cuisses, et grâce à de multiples
séances de rappels, sensibilisera votre système nerveux à ce
muscle. En quelques mois, il interviendra de plus en plus dans
les exercices de base, rendant superflu le travail d'isolation.
OPTIMISER SON RECRUTEMENT
Afin d'optimiser le recrutement du droit de la cuisse au leg extension, allongez-vous
en arrière. Ceci n'est pas toujours possible à cause du dossier du siège. Dans ce cas,
il faut ruser de trois manières complémentaires. :
O Poussez le dossier au maximum afin de pouvoir incliner le buste en arrière autant
que possible.
H Avancez les cuisses au maximum hors du siège tout en gardant les genoux assez
alignés avec l'axe de rotation du balancier.
□ Pliez une serviette et placez-la sur le siège (sous le bas des fessiers), afin de vous
rehausser.
L'objectif de ces trois manipulations est qu'une fois la jambe tendue, le corps forme
un angle de 180° au lieu de décrire l'habituel angle de 90° entre les cuisses et le torse.
Seul un buste incliné en arrière étire la partie supérieure du droit de la cuisse, condition
sine qua non pour qu'il puisse se contracter au niveau du genou.
SUPERSETS DE RECRUTEMENT DU DROIT DE LA CUISSE
Plusieurs supersets pour le droit de la cuisse sont possibles :
EN ISOLATION : élévations de la cuisse enchaînées immédiatement avec des leg exten-
sions d'une jambe.
EN PRÉFATIGUE : leg extensions, penché en arrière, suivies de sissy squats.
EN POSTFATIGUE : sissy squats suivis de leg extensions, penché en arrière.
MARQUEZ UNE PAUSE
Afin d'accentuer le recrutement du droit de la cuisse ainsi que la définition muscu-
laire du quadriceps, il est payant de tenir la contraction 1 à 2 secondes en haut des
leg extensions.
EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
2^ ATTENTION !
Avant l'entraînement des cuisses, il est impor-
tant de protéger les genoux en échauffant tous
les muscles qui s'y rattachent. Trop souvent, la
préparation des genoux consiste à échauffer
les quadriceps. C'est une erreur ! Afin d'éviter
les problèmes rotuliens, il faut échauffer l'ar-
rière des cuisses + le quadriceps + les mollets.
Bien des petites douleurs seraient éliminées
ou prévenues grâce à cette simple précaution.
EXERCICES DE BASE POUR LES QUADRICEPS
SQUAT
PARTICULARITÉS : cet exercice de base travaille les quadri-
ceps, l'arrière des cuisses, les lombaires, les mollets et les
fessiers.
Quadriceps ■
Vaste latéral
Droit de la cuisse
Vaste intermédiaire
Vaste médial
Moyen glutéal
Grand glutéal
Chef court I
Chef long
- Biceps fémoral
EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
DESCRIPTION : pieds écartés d'une distance qui correspond à peu près à la largeur des
clavicules, placez la barre sur l'arrière de vos épaules (pas sur le cou). Conservez le dos
plat, très légèrement cambré en arrière. Reculez d'un ou deux pas afin de sortir du rack.
Tout en gardant le dos le plus droit possible, pliez les jambes. Descendez non pas
jusqu'au sol mais jusqu'à ce que vous sentiez que vous commencez à vraiment pencher
le buste en avant. À partir du moment où il faut trop se pencher, le travail des cuisses
se réduit et ce sont les sacro-lombaires qui sont sollicités. Ensuite, poussez sur les
jambes jusqu'à ce qu'elles soient presque tendues. Répétez le mouvement.
L )
~~Z-£zi'
Une cale sous les talons
oblige à avancer
les genoux
Inclinaison du buste au squat en fonction
des différentes morphologies
Jambes courtes, buste long :
buste peu incliné, faible
porte-à-faux
Jambes longues, buste court
buste très incliné, important
porte-à-faux
POINTS À OBSERVER: plus vous des-
cendez, plus vous pouvez légère-
ment décoller les talons du sol afin
de conserver le dos droit. Avec les
talons décollés, le travail musculaire
se concentrera mieux sur les quadri-
ceps (cette technique, par l'instabilité
qu'elle occasionne, n'est pas préconi-
sée si vous devez prendre des poids
lourds). Au contraire, en conservant
les talons au sol, vous aurez du mal
à garder le dos droit. L'effort portera
ainsi plus sur les lombaires, les fes-
siers et l'arrière des cuisses.
A± ATTENTION À LA POSITION DE VOTRE
TÊTE! Regardez droit devant vous, légè-
rement en hauteur. Si vous regardez
vers le bas, vous allez avoir tendance
à piquer du nez, ce qui est dangereux.
VARIANTES
Il existe plusieurs variantes au squat :
O Variation du niveau de la des-
cente: plus vous descendez bas, plus
le squat devient difficile car il recrute
un nombre grandissant de groupes
musculaires. Cependant, le niveau de
descente doit tenir compte non seu-
lement des muscles que vous désirez
cibler mais aussi de votre anatomie.
Plus vos jambes sont longues, plus il est dangereux pour le
dos de descendre bas. Un rapport jambes/buste défavorable
oblige à se pencher beaucoup en avant, créant un porte-à-
faux important et une sursollicitation au niveau lombaire.
Application au box squat: afin de délimiter votre ampli-
tude, placez un banc ou une swissball sur la trajectoire
de descente E. Le contact avec le banc signale le moment
EXERCICES DE BASE POUR LES QUADRICEPS
où il est temps de remonter S. La rencontre avec la butée
doit s'effectuer doucement. Il ne faut pas taper violem-
ment, sinon la colonne vertébrale sera dangereusement
compressée.
Il existe deux techniques au box squat :
> Temps de contact très bref. Dès que les fessiers effleu-
rent la butée, repartez. Avec une remontée partielle qui
finit jambes un peu fléchies, vous obtenez un bon exercice
en tension continue.
> Effectuez une pause de 1 à 2 secondes sur le banc. Après la pause, enchaînez en
tentant de remonter la barre de manière explosive.
Ces deux variantes vont recruter les quadriceps de manières très différentes. À vous
de découvrir la technique qui conviendra le mieux à vos besoins.
En profondeur,
2 e adducteur
et 3 e adducteur
ou grand adducteur
Quadriceps,
vaste latéral
Quadriceps,
vaste médial
' t i *
'm
Note : certains n aiment pas
du tout le box squat alors
que d'autres ne sentiront
bien leurs quadriceps que si
une butée délimite l'ampli-
tude de descente. Ne luttez
pas contre la nature ! Optez
pour le type de squat que
vous ressentirez le mieux
dans les cuisses.
H Position des pieds : il est
possible de varier le place-
ment des pieds.
> La position de base
consiste à conserver un
écartement égal à la lar-
geur des clavicules avec
les pieds très légèrement
orientés vers l'extérieur [3].
> Afin de concentrer l'ef-
fort sur les quadriceps,
l'écartement des jambes
pourra être plus resserré,
voire très resserré S.
Dans ce cas, les genoux
seront plus durement mis
à contribution.
> En écartant largement
les jambes, l'intérieur des
cuisses, les ischio-jambiers
et les fessiers seront sollici-
tés [5]. Il devient plus facile
de conserver le dos droit.
EXERCICES DE BASE POUR LES QUADRICEPS | 257
Le front squat permet
au buste de rester plus droit
que le squat classique
Comme avec toutes les variantes, au moins
dans un premier temps, optez pour celle qui
vous paraît la plus naturelle. Dans un deu-
xième temps, adoptez progressivement une
position qui cible mieux la ou les zones que
vous désirez isoler.
Application au cadre guidé: le cadre guidé offre
une grande variété de positionnements. En
plaçant les pieds très en avant H, le guidé per-
met de conserver la colonne vertébrale per-
pendiculaire au sol [U. Cette variation unique
est idéale pour préserver le dos. De plus, les
rotules ne dépassant jamais les pointes de
pieds, les genoux délicats supporteront mieux
le guidé que le squat à la barre libre.
Par contre, nous déconseillons d'effectuer un
squat classique sur un guidé S. En effet, au
squat, le buste va naturellement se pencher
vers l'avant au fil de la descente 0. Cette bas-
cule n'est pas possible sur les guidés d'an-
cienne génération non oscillants, que l'on
trouve volontiers dans les salles. On com-
pense en général en voûtant la colonne ver-
tébrale, ce qui n'augure rien de bon.
H Rajout de tension élastique : plus on tend
les jambes, plus le squat devient facile. Afin de
remédier à ce problème, attachez des bandes
élastiques aux parties internes ou externes de
la barre. Grâce à elles, plus les jambes sont
tendues, plus la résistance augmente [U ce
qui correspond mieux à la structure du levier
des cuisses.
□ Le front squat : au lieu de placer la barre
dans le dos, il est possible de la poser sur
le haut du deltoïde antérieur. Le front squat
apporte certains avantages par rapport au
squat classique en :
-> ciblant mieux les quadriceps,
-> aidant à conserver le dos droit,
-> permettant de prendre moins lourd, ce
qui épargne les lombaires,
-> compressant 15% moins les genoux à acti-
vation musculaire identique (Gullett, 2009).
EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
Front squat avant-bras croisés
Malheureusement, il existe aussi plusieurs faiblesses inhérentes au front squat :
-> on finit toujours par piquer du nez, ce qui voûte la colonne vertébrale ;
-> le mouvement est assez périlleux, surtout avec une barre de 2,20 mètres ;
-> la respiration est entravée de manière substantielle, ce qui limite la performance ;
-> tout comme au squat, la résistance est trop forte en bas et trop faible en haut.
Certains bodybuilders semblent très bien s'accommoder de toutes ces difficultés.
Il ne s'agit pourtant là que d'une minorité au buste proportionnellement long et aux
chevilles souples.
260 EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
A ATTENTION !
En plus des genoux, échauffez bien les abdominaux, les obliques et les muscles spinaux
afin d'optimiser le gainage lombaire.
APPRENDRE DES POWERLIFTERS
Le fait d'avoir à reculer avec une barre lourde sur les épaules pour sortir du rack
contribue inutilement à accroître les dangers inhérents au squat. Les powerlifters ont
mis au point un système de monolift qui supprime la nécessité de se déplacer avec la
barre. Il est possible de copier ce système si vous avez un partenaire d'entraînement.
Ce dernier peut tirer le rack en avant une fois que vous avez décroché la barre. Au
début, c'est assez étrange car on n'a pas l'habitude de voir bouger le rack. Le mieux
est de fermer les yeux afin de ne pas voir ce qui se passe. Vous allez vite vous rendre
compte que cette stratégie permet un gain de 1 à 2 répétitions car vous n'avez ni à
reculer ni à replacer vos pieds.
Bien évidemment, des partenaires compétents sont de mise. Ils doivent tirer le rack, mais
ni trop peu ni pas assez, afin que la barre ne bute nulle part quand vous allez entamer
la descente. Vous pouvez apposer des petites marques au sol qui indiqueront l'endroit
jusqu'où glisser le rack. Il faut aussi le déplacer (puis le remettre) de manière rapide et
symétrique.
Bouger le rack plutôt que reculer avec la barre facilitera la tâche si vous utilisez les
bandes élastiques. En effet, déplacer une barre alors que des bandes élastiques la
rattachent au sol peut se révéler périlleux.
Note : évitez d'appliquer cette technique si vous travaillez en superlourd.
SQUAT OU HACK SQUAT
Le hack squat résout plusieurs des problèmes posés par le squat :
> Plus besoin d'avancer et de reculer avec la barre.
> Il n'y a aucun problème de ballant induit par une barre de 2,20 mètres.
> Le dos est stabilisé par la machine.
> La colonne vertébrale n'est pas mise en porte-à-faux par la position penchée
en avant.
> En cas de défaillance musculaire, il y a normalement des butées qui empê-
chent de finir aplati sous la charge.
> Grâce à ce surplus de sécurité, il est plus facile de se donner à fond au hack
qu'au squat. Ainsi, on n'hésitera pas à aller jusqu'à l'échec, ce qui n'est pas
concevable au squat.
> Il existe une plus grande palette de positionnements des pieds.
Avec le hack squat, la trajectoire est guidée par la machine, ce qui élimine toute
liberté de mouvement. Certains apprécient cette rigidité, d'autres pas. Mais
grâce à elle, toute l'attention peut se focaliser sur le travail musculaire plutôt
que sur le maintien d'une bonne technique d'exécution, ce qui est un souci per-
manent au squat. Le hack représente ainsi une très bonne alternative au squat,
à condition bien sûr d'en avoir un bon à disposition.
EXERCICES DE BASE POUR LES QUADRICEPS 261
HACK SQUAT
PARTICULARITÉS: cet exercice de base travaille les quadri-
ceps, l'arrière des cuisses, les lombaires, les fessiers et les
mollets.
DESCRIPTION : pieds écartés à peu
près à la largeur des hanches,
placez les épaules sous les butées
rembourrées prévues à cet effet.
Poussez sur les cuisses et déga-
gez les sécurités en conservant
le dos plat, collé à la machine.
Descendez sur les cuisses,
avant de remonter à la force des
quadriceps.
POINTS À OBSERVER: plus vous
descendrez, plus vous aurez ten-
dance à décoller la colonne ver-
tébrale du dossier de la machine.
Les genoux risquent aussi d'os-
ciller de droite à gauche. Afin
d'éviter ces deux problèmes, ne
descendez pas trop bas, au moins
dans un premier temps. Après
avoir acquis une bonne maîtrise
de la machine, vous pourrez pro-
gressivement allonger l'ampli-
tude du mouvement.
VARIANTES
O II existe une palette de positions des pieds extrêmement diverse :
> Plus les pieds sont placés sous les fesses, plus le quadriceps est sollicité. En contre-
partie, les genoux se retrouvent dans une position précaire.
> Si vous avez les ménisques délicats, montez les pieds plus haut sur la plate-forme.
L'étirement moindre du quadriceps transfère la tension vers les ischio-jambiers et
les fessiers.
□ En général, on descend un peu en dessous de la parallèle (l'humérus parallèle à la
plate-forme sur laquelle reposent les pieds). Mais l'amplitude de la descente au hack
squat doit être modulée selon votre morphologie.
□ Rajout de tension élastique : plus on tend les jambes, plus l'exercice devient facile.
Afin de remédier à ce problème, attachez une bande élastique en plus des poids. Grâce
à elle, plus les jambes se tendent, plus la résistance augmente, ce qui correspond
mieux à la structure du levier des cuisses.
EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
DANGERS : les hanches et La coLonne vertébrale sont mieux protégées avec Le hack
qu'au squat. IL existe cependant de très mauvais hacks qui risquent de mettre Les
genoux en péril.
DESCRIPTION : chargez votre machine, puis installez-vous. Positionnez les pieds sur le
chariot prévu à cet effet. Leur écartement doit correspond à peu près à la largeur des
épaules. Poussez sur les cuisses et dégagez les sécurités. En conservant le dos plat,
collé à la machine, abaissez le chariot en freinant avec les cuisses.
EXERCICES DE BASE POUR LES QUADRICEPS
Descendez jusqu'à ce que vous sentiez que les lombaires commencent à décoller du
dossier.
Ensuite, poussez sur les jambes jusqu'à ce qu'elles soient presque tendues. Répétez
le mouvement jusqu'à la fatigue.
POINTS À OBSERVER : à la presse, plus on descend, plus on a tendance à décoller le
dos du siège. Avec le dos décollé, la force et l'amplitude du mouvement s'améliorent
mais c'est au prix d'une augmentation des risques de blessures aux lombaires ; l'ar-
rondissement du dos n'est donc pas recommandé.
VARIANTES
D II existe plusieurs types de presses à cuisses :
> Les presses horizontales : ce sont les plus anciens modèles. Leur problème : elles
poussent vraiment à décoller le bas du dos.
> Les presses verticales : elles ne constituent pas la meilleure façon de cibler les
quadriceps, car les fessiers sont très sollicités.
> Les presses inclinées à 45° : ce sont les mieux adaptées au travail des cuisses.
□ Changez la position des pieds :
> Plus les pieds sont bas sur le chariot, plus les quadriceps sont sollicités, mais les
genoux se retrouvent dans une position précaire.
> Plus les pieds sont hauts sur la plate-forme, plus les genoux sont épargnés. Ce
repositionnement réduit la participation du quadriceps en transférant un surplus de
tension vers les ischio-jambiers et les fessiers.
> Afin de concentrer l'effort sur les quadriceps, l'écartement des pieds pourra être
resserré, voire très resserré.
> En écartant largement les jambes, l'intérieur des cuisses, les ischio-jambiers et les
fessiers seront sollicités.
El Variation du niveau de la descente : plus vous descendez bas, plus la difficulté
augmente. Le niveau de descente doit tenir compte non seulement des zones ciblées
mais aussi de votre morphologie. Un autre moyen de moduler l'amplitude consiste à
changer l'inclinaison du siège. Plus il est :
-> droit, plus le travail risque de porter sur les fessiers ;
-> plat, plus les quadriceps ont de chances d'être mis à contribution.
Q Rajout de tension élastique : la presse est trop facile en haut du mouvement. Afin
de remédier à ce problème, attachez des bandes élastiques à la machine. Elles per-
mettront à la résistance d'augmenter au fur et à mesure que vous tendrez les jambes.
Cette variation de la résistance correspond mieux à la structure du levier des cuisses.
Les ischio-jambiers sont plus faciles à ressentir lorsque l'on ajoute ces bandes. En
mettant les deux tiers de la résistance sous forme d'élastiques, il n'y a presque plus
besoin de travailler spécifiquement l'arrière des cuisses.
AVANTAGES : la presse sollicite tout le bas du corps en un minimum de temps. Par
rapport aux squats, le dos est mieux protégé et la stabilité offerte par la machine
représente un gage de sécurité.
INCONVÉNIENTS : il s'agit d'un exercice risqué pour le dos, les hanches et les genoux.
264 EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
DANGERS : même si la colonne vertébrale apparaît protégée par le dossier de la
machine, des pressions importantes lui sont tout de même infligées. Faites attention
de ne pas arquer les lombaires lors de la descente des jambes.
FENTES
PARTICULARITÉS : cet exercice de base travaille toute la
cuisse. Il correspond en beaucoup de points à un squat sur
une jambe. Le travail en unilatéral est obligatoire.
Grand glutéal
Quadriceps
l
Droit de la cuisse
Vaste latéral
Vaste médial
Vaste intermédiaire
Biceps fémoral,
chef long
DESCRIPTION : debout, les pieds serrés et les jambes tendues, les mains sont posées
sur les hanches ou sur la cuisse. Si vous avez des problèmes d'équilibre, tenez-vous
à un mur ou à une machine. Initiez le mouvement en effectuant un grand pas en avant
avec la jambe droite. Les débutants peuvent plier un peu la jambe gauche. Les per-
sonnes entraînées pourront choisir de la conserver tendue afin de rendre l'exercice
plus difficile.
Ensuite, pliez le genou de la jambe droite. Les débutants pourront ne descendre que
de 20 centimètres alors que les personnes entraînées effectueront le mouvement le
plus ample possible.
EXERCICES BASE POUR LES QUADRICEPS
Lorsque le genou droit est assez
plié, poussez sur le pied à la force
de la cuisse pour retendre la
jambe. Repartez pour une nouvelle
répétition en repliant le genou si
vous désirez conserver une ten-
sion continue. Vous pouvez au
contraire choisir de remettre les
pieds ensemble (voir plus bas les
différentes variantes).
Effectuez ensuite le même mouve-
ment avec la jambe gauche.
POINTS À OBSERVER : afin d'ajouter
de la résistance, vous pouvez :
-> utiliser des haltères ou une
barre ;
-> poser le pied de la jambe qui
travaille sur un banc, ce qui rajoute
de la difficulté sans pour autant
placer de pression supplémentaire
sur la colonne vertébrale.
VARIANTES
Il existe de nombreuses variantes :
D Faire un grand ou un petit pas.
Ce premier pas détermine l'ampli-
tude du mouvement. Débuter avec
un petit pas facilite la maîtrise de
l'exercice. Afin d'accroître la diffi-
culté, allongez progressivement la
taille de la fente.
H Faire un pas en avant ou un
pas en arrière selon ce qui vous
convient le mieux.
El Alterner le travail de la jambe
gauche avec celui de la droite à
chaque répétition ou effectuer
toute la série sur une seule jambe
avant de passer à l'autre.
□ Rester le pied au sol en ne réa-
lisant qu'un mouvement partiel ou
vous redresser complètement.
Quadriceps
Vaste médial
Vaste latéral
Droit de la cuisse
Vaste intermédiaire
Grand glutéal
Moyen glutéal
Chef long
Y
Chef court ^
1
Biceps fémoral
Variante avec haltères
Moyen glutéal
Grand glutéal
Quadriceps
Droit de la cuisse
Vaste médial
Vaste latéral
Vaste intermédiaire
Biceps fémoral,
chef long
Semi-tendineux
Variante pied sur un banc
EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
H Avancer à chaque répétition comme si vous marchiez en faisant des fentes ou
n'effectuer qu'un va-et-vient, ce qui prend moins de place.
□ Trois positions de pieds sont possibles :
> Pied à plat au sol: le quadriceps et les ischio-jambiers partagent le travail à parts
relativement égales.
> Talon sur une cale DD: cible plus les quadriceps, car on donne du mou aux ischio-
jambiers qui ont plus de mal à intervenir.
> Pointe de pied sur une cale [H 1] : cible plus les ischio-jambiers, car l'arrière de la
cuisse est étiré, ce qui facilite son recrutement au détriment des quadriceps.
LES FENTES GLISSEES
Au lieu de conserver
le pied de la jambe au
repos immobile sur le
sol, il est possible que
y^^P T^jf* fk L celui-ci glisse d'avant S
en arrière H] grâce à
l'emploi d'un gros patin
de déménagement en
Téflon®. Cette variante
où le pied arrière va et vient est beaucoup plus douce pour les genoux et les
hanches. Elle conviendra à tous ceux qui n'apprécient pas les fentes classiques.
Une fois habitué au mouvement, utilisez un haltère afin d'accroître la résistance.
Exécution avec un pas simple :
prédominance du travail
des quadriceps
Exécution avec un grand pas:
prédominance du travail
des grands fessiers
COMMENTAIRES : plus le mou-
vement est ample, plus les fes-
siers et l'arrière des cuisses
seront mis à contribution. Il en
est de même si vous penchez le
buste en avant. Un mouvement
d'amplitude plus réduite ciblera
mieux le quadriceps.
EXERCICES DE BASE POUR LES QUADRICEPS 267
AVANTAGES : les fentes permettent de travailler toute la cuisse sans compresser la
colonne vertébrale. Elles constituent également un excellent étirement pour tous les
muscles des membres inférieurs.
INCONVÉNIENTS : en tirant sur le psoas, les fentes ont tendance à faire cambrer le bas
du dos. Faites donc attention à votre cambrure.
DANGERS : les genoux et les hanches sont durement mis à contribution par les fentes
alors que le dos est épargné. Plus le genou avance, plus la rotule est sollicitée.
Les fentes glissées, en produisant un mouvement plus naturel, sont nettement moins
traumatisantes pour les articulations.
K ASTUCE
si vous avez une main libre, posez-la sur la partie du muscle que vous désirez isoler
afin de mieux ressentir sa contraction.
RELEVES DE JAMBE
PARTICULARITES:
cet exercice de
base cible le droit
de la cuisse, les
abdominaux, ainsi que le psoas et
l'iliaque. Le travail en unilatéral est obliga-
toire. Les relevés peuvent être exécutés sur
machine ou avec un simple poids.
Tenseur
du fascia lata
Quadriceps
Droit de la cuisse
Vaste latéral
Vaste médial
Vaste
intermédiaire
EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
RELEVÉS DE JAMBE SUR MACHINE
Ajustez La charge, puis installez-vous dans la machine. Positionnez le bas du quadri-
ceps sous l'armature rembourrée. Levez la jambe jusqu'à dépasser la parallèle au sol
tout en pliant le genou. Tenez la contraction 1 seconde avant de redescendre la cuisse
en allant chercher le plus loin possible en arrière, sans toutefois cambrer le dos. Une
fois la jambe droite travaillée, passez à la gauche.
RELEVÉS DE JAMBE AVEC UN POIDS
Debout, placez une rondelle de poids ou
un haltère sur la cuisse gauche un peu au-
dessus du genou CD. Stabilisez cette charge
avec la main gauche alors que la main droite
assure votre stabilité. Vous pouvez égale-
ment vous placer dos à une machine. Levez
la jambe jusqu'à la parallèle au sol tout
en pliant le genou El. Tenez la contraction
1 seconde avant de redescendre la cuisse
jusqu'à la perpendiculaire au sol. Une fois la
jambe gauche travaillée, passez à la droite.
L'avantage de la machine sur les poids libres est qu'elle permet une plus grande
amplitude de mouvement, en particulier sur la phase d'étirement.
POINTS À OBSERVER : ne reposez pas le pied au sol entre chaque répétition, afin de
rester en tension continue. Il n'y a qu'à l'échec que vous pourrez poser le pied au sol
afin de souffler 1 seconde et d'obtenir ensuite quelques répétitions supplémentaires.
VARIANTES
□ Avec une main, vous pouvez pousser sur la cuisse lors de la des-
cente afin d'accentuer la phase négative du mouvement. Lorsque
la cuisse est fatiguée, arrêtez les négatives accentuées afin d'ob-
tenir quelques répétitions supplémentaires. À l'échec, sortez de la
machine ou débarrassez-vous du poids afin de continuer l'exercice
à vide.
□ Au lieu d'utiliser un poids, vous pouvez accrocher un élastique
au-dessus du genou ; élastique dont vous bloquerez l'autre extré-
mité sous le pied resté au sol.
0 Vous pouvez également utiliser un élastique + un poids afin de bénéficier de la
synergie offerte par ces deux types de résistance HL
AVANTAGES : les relevés de jambe isolent le droit de la cuisse, partie du quadriceps qui
a du mal à intervenir dans les exercices de base pour les quadriceps chez une majorité
de bodybuilders.
EXERCICES DE BASE POUR LES QUADRICEPS
INCONVÉNIENTS : le caractère unilatéral de cet exercice fait perdre du temps, alors qu'il
ne travaille qu'un muscle de taille modeste.
DANGERS : le travail du psoas va tirer sur la colonne vertébrale. Conservez le dos bien
droit en évitant toute cambrure des lombaires. Si des craquements se font entendre
au niveau du dos, levez la cuisse moins haut et ralentissez le mouvement. Si ces cra-
quements persistent, évitez cet exercice.
COMMENTAIRES : si vous avez du mal à échauffer vos genoux avant de faire les cuisses,
quelques séries de relevés de jambe vous y aideront. D'autre part, si vos genoux vous
empêchent de bien entraîner les quadriceps, cet exercice sollicite une portion de ce
muscle sans martyriser les rotules.
K ASTUCE
Placez un doigt sur le milieu du droit de la cuisse, afin de mieux ressentir sa contraction.
ISOLATION DES QUADRIGE
SISSY SQUAT
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible le quadriceps
et particulièrement le droit de la cuisse. Le sissy squat est
très différent du squat car il permet de travailler sans charge,
ce qui préserve le dos et les hanches.
Quadriceps
Droit de la cuisse
Vaste médial
Vaste latéral
Vaste
intermédiaire
DESCRIPTION: afin d'éviter les
problèmes d'équilibre, tenez-
vous à une machine. Pieds
écartés d'une distance qui cor-
respond à peu près à la largeur
des clavicules, penchez-vous en
arrière tout en pliant et en avan-
çant les genoux. Plus vous des-
cendez, plus vous devez décoller
les talons du sol. Conservez le
dos plat sans cambrer vers
l'arrière. Descendez d'abord
de quelques centimètres ainsi
avant de remonter. En haut, ne
tendez pas tout à fait les jambes
afin de conserver une tension
continue dans le quadriceps.
Descendez de plus en plus bas
à chaque répétition.
270 EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
Grand glutéal
Quadriceps
EXERCICES D'ISOLATION DES QUADRICEPS 271
POINTS À OBSERVER : en plaçant une cale sous les talons, l'exercice devient plus aisé. Plus la
cale est haute, plus le mouvement est facile. Il est donc recommandé d'introduire cet exer-
cice avec une cale. Après vous être habitué au sissy, la cale peut éventuellement être retirée.
VARIANTE
Afin d'ajouter de la résistance, tenez une rondelle de poids que vous calerez sur les
pectoraux.
Il existe des petits appareils qui bloquent les pieds afin de faire du sissy squat sans
avoir à se pencher en arrière. Les lombaires sont ainsi mieux préservés, mais le droit
de la cuisse est moins sollicité lorsque l'on conserve le dos perpendiculaire au sol.
AVANTAGES : le sissy squat sollicite fortement le droit de la cuisse, partie souvent négli-
gée du quadriceps.
INCONVÉNIENTS: il faut que les genoux soient bien chauds avant de débuter cet exercice.
L'idéal est qu'il ne soit pas le premier mouvement de la séance cuisses.
DANGERS : ne descendez pas excessivement afin de ne pas trop tirer sur les genoux et
évitez de cambrer le dos.
COMMENTAIRES: il s'agit d'un exercice que l'on exécute lentement, en tension continue,
plutôt que de manière explosive.
LEG EXTENSIONS
PARTICULARITÉS : cet exercice isole parfaitement le quadri-
ceps. Le travail en unilatéral est possible.
DESCRIPTION : placez votre charge puis installez-vous dans la
machine. Positionnez les pieds sous l'armature rembourrée
prévue à cet effet. À la force des quadriceps, tendez les jambes. Conservez la position
de contraction de 1 à 3 secondes avant de redescendre.
272 EXERCICES POUR LES QUADRICEPS
POINTS À OBSERVER : il s'agit d'un exercice à effectuer lentement, en tension continue,
sans brusquer la rotule.
VARIANTE
Plus le buste sera incliné vers l'arrière, plus vous aurez de chances de recruter le droit
de la cuisse. Au contraire, ce recrutement sera d'autant plus difficile que vous serez
penché en avant.
AVANTAGES : la colonne vertébrale n'est pas mise à contribution.
INCONVÉNIENTS : il s'agit d'un mouvement très artificiel que la nature n'a pas anticipé.
Le quadriceps a été conçu pour travailler de concert avec les ischio-jambiers, afin que
la tension exercée au niveau des genoux soit contrebalancée. En l'absence du soutien
actif de l'arrière de la cuisse, certains genoux n'apprécient pas tellement que seul le
quadriceps les mette sous tension.
DANGERS : le genou est placé dans une position précaire. Il faut éviter de prendre trop
lourd et d'effectuer le mouvement de manière explosive.
astuce
Posez une main sur les quadriceps afin de mieux ressentir la contraction.
COMMENTAIRES : le leg extension est soit un exercice d'échauffement, soit un exercice
de fin d'entraînement. Mais il ne faut pas compter exclusivement sur lui pour se for-
ger des cuisses massives. Par contre, il est inégalé pour améliorer la définition des
muscles du quadriceps.
EXERCICES D'ÉTIREMENT DES QUADRICEPS
ÉTIREMENTS DES QUADRICEPS
Debout ou allongé | |
sur le ventre, attra- ¥1
pez la pointe du
pied droit avec la I — — —
main droite. Tenez la position d'étirement
quelques secondes avant de passer à l'autre
jambe. Attention de ne pas cambrer excessi-
vement le dos H.
Pour certaines personnes peu souples, le
maintien de la position basse du squat suffit
pour étirer les muscles de la cuisse H].
Pour certaines personnes très souples, au
contraire, l'étirement des quadriceps peut
être accentué en s'agenouillant sur le sol,
avant-bras posés derrière soi [U.
EXERCICES D'ÉTIREMENT DES QUADRICEPS ! 273
Droit de la cuisse
Vaste latéral
Vaste médial
Vaste
intermédiaire
Quadriceps
274 REMISE À NIVEAU DES ISCHIO-JAMBIERS
REMISE À NIVEAU DES ISCHIO-JAMBIERS
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES
Les ischio-jambiers sont composés de trois muscles :
Q Le biceps fémoral, qui se situe à l'extérieur de la cuisse.
H Le semi-tendineux, qui est à l'intérieur de la cuisse.
El Le semi-membraneux, qui est recouvert en grande partie par le semi-tendineux.
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES 275
Une symétrie idéale voudrait que Les deux
«semi-» fassent à peu près le même volume
que le biceps fémoral.
Sauf pour une faible portion du biceps fémoral,
l'arrière de la cuisse est composé de muscles
pluriarticulaires. Nous les considérerons
comme tels, négligeant, par simplification, le
chef court du biceps fémoral.
LES 2 DIFFICULTÉS
DE L'ARRIÈRE DE LA CUISSE
Il existe deux problèmes potentiels de dévelop-
pement des ischios :
DÉSÉQUILIBRE QUADRICEPS/ISCHIOS,
AVEC UN RETARD FLAGRANT DE CES DERNIERS
Les ischio-jambiers sont des muscles très négli-
gés puisque difficilement visibles. Le manque
d'ischios est un phénomène très classique. Ce
retard peut avoir une double cause :
> On délaisse leur entraînement. N'effectuer que quelques séries d'ischios de temps en
temps alors que l'on fait régulièrement 1 0 séries de quadriceps va forcément conduire
à un déséquilibre quadriceps/ischios. De plus, l'arrière est souvent entraîné après les
quadriceps alors que l'on est déjà épuisé.
Face à ces mauvaises habitudes, il faut prendre conscience que les ischios constituent un
groupe musculaire potentiellement volumineux, presque autant que les quadriceps. Ils
vont donc demander la même application et le même volume de travail que ces derniers.
> On les sent mal travailler. Contracter un ischio devrait revenir à contracter le biceps
du bras, sauf qu'il est plus évident de sentir son biceps que ses ischios. Ce manque de
sensation vient souvent du fait qu'ils ne sont pas entraînés à leur longueur optimale.
ISCHIOS COURTS, ISCHIOS LONGS
Les personnes ayant un ischio-jambier très long (c'est-à-dire descendant bien
sur l'arrière du genou et montant très haut sur les fessiers) vont avoir plus de
facilités que les autres à développer l'arrière de leur cuisse. Lorsque l'ischio est
court, deux configurations se présentent. Le muscle :
-> s'arrête bien avant le genou (muscles des sprinters). Dans ce cas, le déve-
loppement sera plus difficile mais, en contrepartie, il sera possible d'obtenir un
bon galbe donc un ischio très arrondi ;
-> ne peut monter très haut sur la cuisse du fait d'un fessier qui descend très bas.
Dans ce cas, les fessiers auront tendance à faire le travail à la place des ischios.
Si vous n'y prêtez pas attention, vous risquez de vous retrouver avec un gros
fessier et peu d'arrière de la cuisse.
Le chef court du biceps fémoral
De tous les muscles fléchisseurs, seul le chef
court du biceps fémoral est monoarticulaire. Cette
dernière portion fléchit exclusivement la jambe.
276 REMISE À NIVEAU DES ISCHIO-JAMBIERS
À LA RECHERCHE DE LA LONGUEUR OPTIMALE
Les ischios étant des muscles indispensables à la locomotion, la nature leur a
conféré à la fois puissance et résistance. C'est afin de répondre à cette double
exigence que les arrières des cuisses sont des muscles pluriarticulaires. Lorsque
l'on marche, court ou saute, on les étire à une extrémité alors qu'on les contracte
à l'autre bout. En dépit de cette contraction musculaire, la longueur des ischios
varie assez peu. En restant proches de leur rapport tension/longueur optimales
ils gagnent en efficacité, ce qui permet une locomotion rapide et endurante.
Application pratique: les muscles pluriarticulaires comme les ischio-jambiers
doivent être entraînés à leur longueur optimale (voir ci-dessous). Dans la réa-
lité, on s'aperçoit au contraire que tous les dogmes orientent les bodybuilders
vers une longueur non optimale, ce qui explique que certains ont tant de mal à
ressentir et à développer ce muscle.
DÉSÉQUILIBRE DE DÉVELOPPEMENT
ENTRE LES TROIS MUSCLES QUI COMPOSENT LES ISCHIO-JAMBIERS
Il est très fréquent que les trois parties qui constituent les ischios ne grossissent pas
de manière uniforme. Certains développent en priorité leur biceps alors que d'autres
ont tout dans les semis. Il est possible d'avoir de bons ischios avec un développement
régional déséquilibré. Mais pour obtenir une hypertrophie maximale, surtout quand les
ischios sont en retard, il faut aller chercher les centimètres sur la partie la plus faible.
Ce déséquilibre peut avoir deux origines :
> Une conformation osseuse qui pousse à utiliser en priorité l'intérieur ou l'extérieur
des ischios.
> Un défaut dans la structure de son recrutement moteur, qui explique que l'on tire
préférentiellement avec un muscle plutôt que l'autre. Il est malheureusement très dif-
ficile de rétablir l'équilibre. D'une part parce que l'on ne voit pas l'arrière de sa cuisse
travailler, d'autre part parce que les mauvaises habitudes ont la vie longue.
DILEMME MORPHOLOGIQUE :
COMMENT CONTRACTER LES ISCHIOS DE MANIÈRE OPTIMALE ?
LE DOGME: il stipule qu'il faut absolument rester bien collé à la machine lorsque l'on
effectue des leg curls pour l'arrière de la cuisse. Au leg curls :
> Allongé, il ne faut pas cambrer le dos.
> Debout, il faut rester bien droit.
> Assis, il faut se caler dans le fond du siège.
LA RÉALITÉ: durant les contractions au leg curls, plus l'on ramène les pieds vers les
fesses, plus on va naturellement chercher à avancer le buste.
> Au leg curls, allongé : cette tendance va se traduire par une élévation progressive
des fesses au fur et à mesure de la contraction. Plus vous allez lever le postérieur,
plus vos ischios seront forts et mieux vous les sentirez. Pourquoi ? Parce que le muscle
recherche sa longueur optimale. En levant les fesses, vous étirez sa partie supérieure
DILEMME MORPHOLOGIQUE : COMMENT CONTRACTER LES ISCHIOS DE MANIÈRE OPTIMALE? 277
pendant qu'il se contracte au niveau du genou. Il est donc naturel de lever les fesses
au leg curls, allongé. Malheureusement sur la plupart des machines, le banc vous
en empêchera ce qui se traduira par une cambrure excessive des lombaires. Cette
gesticulation peut pincer une vertèbre, rendant l'exercice potentiellement dangereux
Les machines allongées en dos d'âne tentent, imparfaitement, d'intégrer cette réalité
de longueur optimale. Travaillant les ischios à une longueur inférieure à l'optimale,
le leg curls, allongé, place artificiellement le muscle dans une position de faiblesse.
Si vos ischios sont réfractaires au développement, nous ne conseillons pas de baser
votre entraînement sur cet exercice.
> Au leg curls, debout : vous allez tenter de vous pencher en avant au fur et à mesure
de la contraction. Bien souvent, un butoir de sécurité va vous en empêcher. Vous n'au-
rez que très peu de force puisque vos ischios se contracteront à une longueur inférieure
à l'optimale.
Heureusement, les appareils où l'on fait les ischios debout, une jambe à la fois, dis-
paraissent progressivement. Ils sont remplacés par des machines dans lesquelles on
se place à quatre pattes et non debout. Le buste se retrouve beaucoup plus penché en
avant, ce qui étire l'ischio au niveau des fesses, procurant de meilleures sensations.
> Au leg curls, assis : beaucoup ne sentent pas cet exercice, car ils restent bien calés
dans le fond du siège tout au long du mouvement. Dans ce cas, les ischios sont faibles
car loin de leur longueur optimale. La fin du mouvement est incomplète alors que le dos
se cambre, ce qui met inutilement la colonne vertébrale en porte-à-faux. Le manque
de force ainsi que la torsion du dos prouvent qu'il n'est pas physiologique de rester
bien assis dans le fond du siège.
Pour être fort au leg curls, assis, il faut au contraire se pencher de plus en plus en
avant au fur et à mesure que l'on ramène les pieds sous le siège CD H m.
Cette bascule permet d'étirer le « haut » des ischios pendant que le bas se raccourcit.
L'arrière de la cuisse restant dans sa zone de longueur optimale, vous :
-> sentirez mieux l'exercice,
-> serez plus fort,
-> ne martyriserez pas votre dos !
STRATÉGIES D'INTENSIFICATION POUR LES ISCHIO-JAMBIERS
STRATÉGIES POUR LA MASSE
ADAPTEZ VOTRE VOLUME DE TRAVAIL
Si la cause du retard de développement des ischios est un manque de volume de travail,
rajoutez des séries et donnez-leur la priorité sur les quadriceps.
Ne relevez pas les jambes alors que vous restez le buste penché en avant,
cela risquerait d'étirer un peu trop fortement les ischio-jambiers
278 REMISE À NIVEAU DES ISCHIO-JAIYIBIERS
FAUT-IL TRAVAILLER SPECIFIQUEMENT LES ISCHIO-JAMBIERS ?
S Le redressement
du bassin entraîne
le redressement
du buste
En théorie, les exercices de base que l'on
attribue aux quadriceps (squats, fentes, presse
à cuisses...) devraient fortement recruter les
ischio-jambiers et suffire à les développer.
Si cette mobilisation de l'arrière de la cuisse
n'est pas toujours facile à concevoir mentale-
ment, elle l'est encore moins lorsqu'il s'agit de
la ressentir. Le jour où vous aurez appris à bien
recruter vos ischios aux mouvements de « qua-
driceps », le travail spécifique de l'arrière de
la cuisse deviendra superflu. Il arrive même
que le problème inverse se pose : on ressent
tellement les ischios que l'on a du mal à cibler
les quadriceps.
Ce retournement est pourtant dans la nature
des choses, car l'arrière de la cuisse est beau-
coup plus puissant que les quadriceps. C'est le caractère pluriarticulaire des
ischios qui leur confère cette supériorité sur les « quads ». Même si ces derniers
sont massifs, leur puissance est réduite du fait d'un mauvais levier.
Cet avantage explique que certains champions de squat privilégient l'entraî-
nement des ischios sur celui des quadriceps afin de gagner de la force. C'est
en comprenant qu'au squat le rôle des ischios est aussi important que celui des
quadriceps que les records ont explosé ces dernières années.
CONCLUSION II serait plus juste de qualifier d'exercices de cuisses les mou-
vements de base que l'on attribue généralement aux quadriceps. En théorie, il
n'est pas nécessaire de travailler les ischios de manière spécifique. La réalité
dicte pourtant que le travail d'isolation est quasi-indispensable.
H Les ischio-jambiers
se contractent pour
redresser la bassin
Pendant le squat, les muscles ischio-
jambiers se contractent pour redresser
le bassin, empêchant le buste de s'in-
cliner excessivement vers l'avant.
ENTRAINER LES ISCHIOS AVEC LES QUADRICEPS ?
L'importance que vous devrez accorder aux ischios dépendra de :
> Leur niveau de développement par rapport aux quadriceps. De profil, la
masse de l'arrière de la cuisse doit être équivalente aux deux tiers de celle des
quadriceps.
> Vos objectifs. Les cuisses sont très négligées. Parmi ces muscles, les ischios
passent toujours en dernier avec les mollets. Dans cet état d'esprit, rien ne sert
de les travailler beaucoup. Par contre, si vous désirez un physique équilibré, il
est probable qu'il faille mettre l'accent sur leur entraînement.
Voici quatre stratégies possibles, qui montent crescendo en importance de priorité
selon le retard de vos ischios.
O Travailler les ischios après les quadriceps.
AVANTAGES : l'entraînement des ischios ne produira aucune interférence négative sur
celui des quadriceps.
STRATÉGIES D'INTENSIFICATION POUR LES ISCHIO JA1YIBIERS 279
INCONVÉNIENTS : en dernier, vous serez trop fatigué physiquement et mentalement
pour vraiment rendre justice à l'arrière de la cuisse.
H Intercaler un exercice d'ischios entre deux mouvements de quadriceps.
AVANTAGES: aucun des deux groupes musculaires de la cuisse ne prend l'ascendant
sur l'autre.
INCONVÉNIENTS: votre entraînement «cuisses» va s'allonger et risque de devenir
épuisant.
H Travailler les ischios juste avant les quadriceps.
AVANTAGES: la priorité est donnée aux ischios afin de combler leur retard.
INCONVÉNIENTS: vous allez perdre beaucoup de force sur les exercices de «quadri-
ceps », ce qui ne fera que confirmer le rôle primordial des ischios dans les mouvements
de base pour les cuisses. Vous risquez aussi de blesser vos ischios si vous vous pen-
chez excessivement au squat.
□ Réserver un jour complet pour les ischios et les mollets en dehors de tout travail
du quadriceps.
AVANTAGES: idéal pour remettre à niveau vos ischios.
INCONVÉNIENTS: en consacrant une séance complète aux ischios, vous diminuerez la
fréquence d'entraînement de tous les autres groupes musculaires.
AUGMENTEZ LA FRÉQUENCE GRÂCE AUX RAPPELS
Si la cause du retard est un mauvais recrutement moteur ou une absence de sensations
de contraction, il faudra multiplier les petites séances de rappels d'ischios.
L'UNILATÉRAL
Les exercices dits d'isolation devraient vous aider à mieux ressentir l'arrière de votre
cuisse, surtout s'ils sont pratiqués en unilatéral. L'objectif est de bien apprendre à
recruter les ischios et finalement ne plus avoir à les entraîner spécifiquement en
dehors des exercices de base pour les cuisses. De plus, il est fréquent d'avoir les
ischios d'une jambe moins puissants, cela vous rééquilibrera.
ÉLASTIFIEZ VOTRE ENTRAÎNEMENT
Lorsque l'on pousse au squat ou à la presse, les ischios doivent intervenir. Le gros pro-
blème de ces exercices est qu'ils offrent une résistance de plus en plus faible vers la fin
du mouvement, au moment où les ischios sont supposés se contracter puissamment.
L'un des moyens de forcer les ischios à intervenir est d'ajouter de gros élastiques en
plus des poids. Dans ce cas, plus les jambes se tendent, plus la résistance augmente
au lieu de diminuer. Face à cet accroissement de la difficulté de l'exercice, vous allez
sentir que les ischios sont forcés d'intervenir.
JOUEZ L'ATOUT SUPERSET
Les deux stratégies de superset pour les ischios sont :
> La préfatigue (un exercice d'isolation suivi d'un exercice de base) : cet enchaînement
permet de mieux ressentir les ischios au soulevé de terre. De plus, en ayant préfati-
gué l'arrière de la cuisse, vous devrez mettre moins lourd au soulevé de terre, ce qui
épargnera la colonne vertébrale.
REMISE À NIVEAU DES ISCHIO-JAMBIERS
> La postfatigue (un exercice de base suivi d'un exercice d'isolation): cette combi-
naison permet d'utiliser un maximum de poids au soulevé de terre. Ensuite, grâce à
l'exercice d'isolation, vous pourrez aller plus loin dans la fatigue.
LES BIENFAITS DU NÉGATIF ACCENTUÉ
L'arrière de la cuisse est un muscle qui apprécie le travail négatif. Si vous avez un
partenaire, celui-ci peut accentuer la tension négative en poussant sur la pile de poids
durant la phase d'étirement du mouvement. Quand la négative est surchargée, il est
beaucoup plus facile de ressentir les ischios. Ils vont se manifester, tout d'abord par
une brûlure musculaire intense, des courbatures, puis par une croissance rapide.
Si vous n'avez pas de partenaire, certaines machines permettent d'appuyer soi-même
sur la pile de poids. Dans ce cas, entraînez-vous en unilatéral et utilisez votre main
libre pour les négatives.
Attention toutefois à ne pas trop accentuer la fin de l'étirement, car, dans cette position
de vulnérabilité, vous pourriez facilement déchirer un ischio !
STRATÉGIES D'INTENSIFICATION POUR LES ISCHIO-JAMBIERS 281
TRICHEZ, TOUT EST BON À PRENDRE !
N'oubliez pas de travailler les adducteurs. Lorsque vous
resserrerez les jambes, ils vont pousser les ischios vers
l'extérieur, donnant l'impression que vous avez plus
d'arrière des cuisses.
Les bodybuilders ayant des cuisses de sprinters (très
développées en haut et moins en bas) doivent cepen-
dant rester prudents face au travail des adducteurs qui
risque, dans certains cas, d'accentuer l'aspect «forme
de carottes» de leurs cuisses.
ÉTIREZ-LES !
Les ischios sont très sujets aux blessures. Échauffez-les bien avant tout travail des
cuisses grâce à des étirements doux. Le stretching fait aussi gagner de l'amplitude et
induit une mécano-transduction anabolique (voir page 47). Intégrez des exercices qui
étirent fortement les ischios comme le soulevé de terre jambes quasi tendues. L'objectif
n'est pas dans un premier temps de prendre très lourd mais plutôt de rechercher l'ëti re-
ment qui favorisera la croissance. Allez-y progressivement afin de ne rien vous arracher.
STRATÉGIES DE RÉÉQUILIBRAGE
RECHERCHEZ LES BONS EXERCICES
Si une région des ischios prend l'ascendant sur l'autre, il va falloir altérer la structure
de votre recrutement moteur. Pour cela, tentez de varier les exercices afin de changer
la longueur à laquelle vous recrutez les ischios. C'est en cherchant la longueur qui
cible le mieux la région en retard que vous avez le plus de chances de rééquilibrer
votre développement des ischios.
DIVERSIFIEZ LES LONGUEURS DE TRAVAIL
Il existe trois catégories de longueurs à laquelle vous pouvez attaquer les ischios. Il y
a les exercices qui :
□ s'efforcent de conserver la longueur optimale : leg curls assis, fentes glissées ;
□ étirent à l'extrême : soulevés de terre jambes quasi tendues et good morning ;
□ travaillent en position raccourcie : leg curls debout ou allongé sur un banc droit.
Ce classement est fait par ordre décroissant, allant de la longueur la plus susceptible
d'être efficace à celle qui l'est moins. Ceci ne signifie pas qu'il faille négliger la seconde
et la troisième longueur. Il faut simplement que l'efficacité respective de ces longueurs
soit reflétée dans votre structure d'entraînement. Les exercices réalisés à la longueur
optimale doivent représenter la majorité du volume de travail. Les deux autres longueurs
se partagent le reste de l'entraînement avec un avantage de la seconde sur la troisième.
PERMUTEZ LES ANGLES DATTAQUE
Les exercices d'ischios peuvent être classés en quatre grandes catégories selon leur
angle d'attaque. Il y a les mouvements qui :
□ rapprochent les pieds des fesses : leg curls allongé et debout ;
□ relèvent le buste : tous les différents soulevés de terre et good morning ;
□ copient la locomotion en contractant la partie haute tout en étirant la partie basse :
fentes glissées ;
Grand
adducteur
Petit
adducteur
282 | REMISE À NIVEAU DES ISCHIO-JAIYIBIERS
Q inversent la séquence précédente en étirant La partie haute tout en raccourcissant
la partie basse : leg curls assis en se penchant en avant.
Nous avons affaire à quatre angles d'attaque complètement différents. Il s'agit d'une
originalité assez unique qu'il faut exploiter pour travailler les différentes régions qui com-
posent les ischios. Deux stratégies se présentent pour tirer avantage de cette diversité :
> Si l'on a besoin d'augmenter la fréquence des entraînements d'ischios, on privilé-
giera la première fonction pour une séance, la seconde lors de la suivante, la troisième
ensuite... Cette approche permet de refaire les ischios plus rapidement avec une récu-
pération qui n'est que partielle.
> Si vous n'avez pas besoin d'augmenter votre fréquence d'entraînement, vous pouvez
combiner ces différents angles lors de chaque séance, en particulier grâce aux supersets.
RÉORIENTEZ VOS PIEDS
Afin de tenter d'altérer le recrutement des ischios, il est possible de changer l'orien-
tation de la pointe des pieds aux divers curls :
-> les pieds tournés vers l'extérieur ciblent le biceps fémoral (partie externe) ;
-> les pieds vers l'intérieur ciblent les semis (partie interne).
Si cette stratégie de redirection des forces peut fonctionner lors d'un travail léger,
avec des poids lourds la nature reprendra le dessus. Vos pieds se réorienteront vers
la partie des ischios qui prédomine. Notez qu'il est intéressant de savoir si vos pieds
vont, d'eux-mêmes, se tourner vers l'intérieur, l'extérieur ou rester bien droits pour
confirmer une éventuelle prédominance des ischios internes ou externes.
EXERCICES POUR LES ISCHIO-JAMBIERS
Le saviez-vous ?
Tous les exercices de base pour les quadriceps (squats, fentes, presse à cuisses...)
sollicitent les ischio-jambiers à des degrés divers. Il en est de même pour le sou-
levé de terre et les exercices de « lombaires » analysés dans le chapitre sur le dos
(voir page 1 53). Nous ne reviendrons pas sur ces mouvements décrits précédemment.
Échauffez toujours l'arrière des cuisses avant de faire ces exercices car un ischio pris
à froid explique souvent les petites douleurs intempestives aux genoux et au dos que
l'on peut ressentir lors de ces mouvements.
ERCICE DE BAS
IO-JAMBIERS
SOULEVES DE TERRE, JAMBES SEMI-TENDUES
PARTICULARITÉS : cet exercice de base travaille les ischio-jam
biers, les fessiers, les lombaires et le dos.
EXERCICES POUR LES ISCHIO-JAMBIERS
DESCRIPTION : pieds proches l'un de l'autre, penchez-vous pour ramasser la barre
(mains en pronation) qui se trouve au sol EL Conservez le dos plat, très légèrement
cambré en arrière et les jambes semi-tendues SL Redressez-vous à la force des ischio-
jambiers tout en serrant bien les fesses U. Une fois debout, penchez-vous à nouveau
en avant afin de retrouver la position de départ.
*
POINTS À OBSERVER : l'idéal est de ne pas remonter le buste
totalement jusqu'à la perpendiculaire avec le sol. En ne
remontant pas tout à fait, vous conserverez une tension
continue dans l'arrière de la cuisse. Ce n'est qu'à l'échec
que vous pourrez vous relever complètement afin de reposer
les muscles quelques secondes et obtenir ensuite quelques
répétitions supplémentaires.
VARIANTE
S Pour une prise et un mouvement plus naturel, vous pou-
vez effectuer cet exercice avec deux haltères plutôt qu'une
barre S. Si cette dernière est plus pratique pour le travail lourd, les haltères sont tout
à fait appropriés pour les séries légères.
AVANTAGES: cet exercice étire les ischios de manière intense, d'où sa capacité à géné-
rer de fortes courbatures.
INCONVÉNIENTS: il s'agit d'un mouvement dangereux car lorsque les lombaires fati-
guent, il devient de plus en plus difficile de conserver la cambrure naturelle du dos. La
colonne vertébrale commence à se voûter. Le piège est qu'en courbant le dos, on gagne
à la fois en amplitude et en force, ce qui est très tentant. Gardez plutôt le dos droit,
quitte à réduire l'amplitude de mouvement afin de diminuer les risques de blessures.
DANGERS: les disques intervertébraux sont pris en tenaille et fortement compressés
par les soulevés de terre, même si ce mouvement est parfaitement exécuté.
COMMENTAIRES: si le soulevé de terre semble facile, il est en fait plus périlleux qu'il
n'y paraît car il est difficile de conserver son équilibre ainsi qu'une bonne technique
d'exécution.
284 EXERCICES POUR LES ISCHIO-JAMBIERS
EXERCICES D'ISOLATION DES ISCHIO-JAIYIBIERS
EXERCICES D'ISO
LATION DES ISCHIO-JAMBIERS
LEG CURLS, ASSIS
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible les ischio-
jambiers. Le travail en unilatéral est possible lorsque l'on
désire rattraper un retard de développement de l'arrière de
la cuisse.
Semi-membraneux
Semi-tendineux
Biceps fémoral, chef long..
DESCRIPTION : sélectionnez votre charge puis asseyez-vous dans la machine. Placez les
cuisses entre les armatures rembourrées prévues à cet effet. Étirez les ischios sans
tendre complètement les jambes. De cette position de cuisses semi-tendues, rame-
nez les pieds le plus possible vers vous à la force des ischios. Tenez cette position de
contraction 2 à 3 secondes avant de retendre les jambes.
POINTS À OBSERVER : le secret de cet exercice tient dans la bascule du buste. Lorsque
les jambes sont (presque] tendues, le dos est perpendiculaire au sol (pas au fond
du siège). Plus vous ramènerez les pieds vers les fesses, plus vous vous pencherez
en avant. Pendant que les jambes effectuent un trajet de 90° vers l'arrière, le buste
286 EXERCICES POUR LES ISCHIO-JAMBIERS
s'incline de 45° en avant. Le déplacement inverse doit s'accomplir lorsque vous allez
retendre les jambes. Vous observerez que vous êtes beaucoup plus fort ainsi et que
vous sentez bien mieux travailler l'arrière de la cuisse. En effet, cette bascule du buste
va étirer les ischios au niveau des fesses alors qu'ils se raccourcissent au niveau
des genoux. C'est ainsi que l'arrière de la cuisse travaille de manière optimale (voir
pages 277-278).
AVANTAGES : bien qu'il s'agisse, techniquement, d'un exercice d'isolation, le leg curls
assis devient un mouvement de base à condition de bien effectuer la bascule du buste.
Vous optimiserez aussi la relation longueur-tension des ischio-jambiers.
INCONVÉNIENTS : si vous n'effectuez pas cette bascule du buste, vous allez cambrer le
dos en contractant les ischios. Cette cambrure place inutilement la colonne vertébrale
en porte-à-faux.
DANGERS : ne relevez pas les jambes alors que vous restez le buste penché en avant.
Cela risquerait d'étirer trop fortement les ischio-jambiers.
VARIANTE
La position de base consiste à avoir les jambes serrées, mais vous pouvez très bien
les écarter afin d'altérer le recrutement des ischios.
COMMENTAIRES : en vous asseyant sur les mains, vous ressentirez mieux la contraction
des ischio-jambiers.
LEG CURLS, ALLONGÉ
DESCRIPTION : sélectionnez votre charge puis allongez-vous
sur la machine. Positionnez les chevilles sous l'armature
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation recrute les ischio-jam-
biers. Le travail en unilatéral est possible.
Semi-tendineux
EXERCICES D'ISOLATION DES ISCHIO-JAMBIERS
rembourrée prévue à cet effet. Ramenez les pieds vers Les fesses à la force des ischio-
jambiers. Conservez la contraction 1 seconde avant de redescendre dans la position
d'étirement.
POINTS À OBSERVER : si l'armature rembourrée roule de manière excessive sur vos
chevilles, qu'elle menace de s'échapper dans la position d'étirement ou vient heurter
trop tôt vos cuisses en position de contraction, c'est que le réglage du levier mobile
n'est pas correct. Sur beaucoup de mauvaises machines, il est quasiment impossible
d'obtenir un bon réglage.
VARIANTE
En unilatéral, libérez une main et posez-la sur vos ischios afin de mieux ressentir la
contraction. La main libre peut aussi servir à pousser sur la pile de poids afin d'accen-
tuer la phase négative du mouvement.
AVANTAGES: cet exercice isolant le travail de l'arrière de la cuisse, il est relativement
facile à exécuter.
INCONVÉNIENTS: le leg curls n'exploite pas le fait que les ischio-jambiers soient des
muscles pluriarticulaires. L'aspect peu physiologique de ce mouvement explique la
tendance naturelle à cambrer le dos et à lever les fesses lors de la contraction. C'est
en fait la nature pluriarticulaire des ischio-jambiers qui resurgit dans cet exercice
assez artificiel. Ce conflit anatomique place le bas du dos dans une situation précaire.
DANGERS : en cambrant le dos, on gagne de la force mais c'est au prix d'un écrasement
des lombaires.
COMMENTAIRES: l'orientation des pointes des pieds joue un rôle important dans la
contraction des ischio-jambiers. En fléchissant les pointes de pieds vers les genoux,
vous gagnerez de la force car la puissance des mollets s'ajoutera à celle de l'arrière
des cuisses. Mais ce gain se fait au prix d'une moins bonne isolation du travail des
ischio-jambiers.
Au contraire, en conservant les pointes de pieds le plus tendues possible vers le haut,
vous aurez moins de force mais l'isolation des ischios sera meilleure.
Une stratégie possible est de débuter l'exercice avec les pointes des pieds le plus ten-
dues possible vers le haut. À l'échec, fléchissez les pointes de pieds vers les genoux.
Cette altération fait reprendre de la force grâce au recrutement des mollets. Vous
obtiendrez ainsi quelques répétitions supplémentaires.
288 EXERCICES POUR LES ISCHIO-JMIBIERS
LEG CURLS, DEBOUT
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible les ischio-jam-
biers. Le travail en unilatéral est obligatoire.
DESCRIPTION: sélectionnez votre charge puis installez-vous I
dans la machine. Placez la cheville sous l'armature rembour-
rée prévue à cet effet. Ramenez le pied le plus possible vers les fesses à la force des
ischios. Tenez cette position de contraction 1 à 2 secondes avant de retendre les jambes.
VARIANTES
Il existe deux manières de réaliser cet exercice :
Q En double contraction : on cambre légèrement le dos vers l'arrière au fur et à mesure
que l'on amène le pied vers les fesses. L'ischio est ainsi raccourci par ses deux bouts.
La contraction sera forte (voire handicapante en rappelant la crampe), bien que le
muscle soit faible du fait d'une mauvaise relation longueur/tension.
EXERCICES D'ISOLATION DES ISCHIO-JAMBIERS 289
H En contraction-étirement: on penche de plus en plus le buste en avant au fur et
à mesure que l'on amène le pied vers les fesses. L'ischio sera ainsi contracté sur sa
partie basse et étiré sur sa partie haute. La sensation de contraction est très différente
de la première variation car le muscle est plus fort du fait d'une meilleure relation
longueur/tension.
Un tiers de vos séries pourront être réalisées en double contraction, les deux autres
tiers en contraction-étirement.
AVANTAGES: le leg curls, debout est facile et peu fatiguant.
INCONVÉNIENTS: il s'agit plus d'un exercice d'apprentissage moteur qui aide à bien res-
sentir ses ischio-jambiers, plutôt qu'un mouvement donnant de la masse musculaire.
DANGERS : à moins de balancer violemment le poids, cet exercice est assez peu dangereux.
COMMENTAIRES: utilisez une main pour toucher l'ischio-jambier en contraction afin
de mieux le sentir travailler.
POINTS À OBSERVER : de plus en plus, sur les machines, il faut se mettre à quatre pattes
plutôt que debout ce qui procure une meilleure position de travail pour l'ischio.
EXERCICES D'ETIREMENT DES ISCHIO-JAMBIERS
ETIREMENTS POUR LES ISCHIO-JAMBIERS
Posez un talon sur une hauteur (machine ou banc) CD, puis
tendez la jambe. Plus le pied sera placé haut, plus l'éti re-
ment sera important. Posez les mains sur la cuisse étirée
un peu au-dessus du genou. Penchez lentement le buste en
avant. Lorsque votre ischio est bien étiré,
vous pourrez plier un peu la jambe qui est
restée au sol afin d'accentuer encore le
stretching.
Grand glutéaU
f4
Biceps JCheflong^
fémoral | Chef court
Variante pieds au sol
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES
Le triceps sural (ou mollet) est composé de trois chefs (parties) :
D Le gastrocnémien latéral, situé à l'extérieur de la jambe.
□ Le gastrocnémien médial, à l'intérieur de la jambe.
0 Le soléaire, qui est quasiment recouvert par le gastrocnémien sur sa partie haute.
Les deux chefs du gastrocnémien constituent la majorité de la masse du mollet. Le
volume du soléaire est nettement plus modeste.
Outre la taille, il existe une très grosse différence entre le gastrocnémien et le soléaire :
seul le gastrocnémien est pluriarticulaire. Cette particularité a d'importantes réper-
cussions sur chaque exercice de mollet :
-> le soléaire, du fait de son statut monoarticulaire, participe à tous les mouvements
de mollet, que la jambe soit tendue ou pliée ;
-> le gastrocnémien n'interviendra qu'avec la jambe plus ou moins tendue. C'est pour
cette raison que les exercices assis où la jambe est pliée à 90° isolent particulièrement
le soléaire, délaissant le gastrocnémien.
LES 2 DIFFICULTÉS DES MOLLETS
MANQUE DE MASSE GÉNÉRAL
Des différents points faibles, les mollets sont les plus problématiques. Lorsque tout
ce que l'on a ce sont deux petites boules sur le bas des ischio-jambiers et des ten-
dons qui font des kilomètres, il va s'avérer difficile de remettre ses mollets à niveau.
Un rattrapage total n'est sans doute pas réaliste, mais soyez assuré qu'il est toujours
possible d'améliorer la situation.
Mollet long :
gastrocnémiens
et soléaire
descendant bas
Mollet court :
gastrocnémiens
et soléaire très
haut, avec un
tendon long
OBSERVATIONS PRATIQUES :
MOLLET, LE MUSCLE DES EXTRÊMES
Le triceps sural est un muscle plein de paradoxes :
> certaines personnes ont des mollets énormes
sans même faire de musculation ;
> chez d'autres, ils restent minuscules et rien ne
semble leur permettre de grossir.
Il s'agit, avec les avant-bras, du seul muscle où
de tels extrêmes se côtoient. La facilité ou la dif-
ficulté de faire croître ses mollets est étroitement
liée à la longueur de ce muscle :
> plus le mollet est long (et donc le tendon court),
plus il est facile de le développer ;
> plus le mollet est court, plus il est difficile de
l'hypertrophier.
LES 2 DIFFICULTÉS DES MOLLETS 291
292 | VERS DES MOLLETS HARMONIEUX
LE SAVIEZ-VOUS?
Si, en musculation, le fait d'avoir des mollets longs est un avantage, lorsqu'il s'agit de
courir vite, ce sont les mollets courts qui prennent le dessus. Tout comme avec leurs
cuisses, les bons sprinters ont le tendon des mollets très long.
DÉSÉQUILIBRE DE DÉVELOPPEMENT ENTRE L'EXTÉRIEUR ET L'INTÉRIEUR
Un autre problème que l'on rencontre est le déséquilibre de développement entre le
chef médial et le chef latéral du gastrocnémien. Il faut donc trouver des moyens de
réorienter la contraction vers la région la plus en retard.
LES STRATÉGIES D'INTENSIFICATION
LES PLUS APPROPRIÉES POUR LES MOLLETS
Dix techniques d'intensification sont recommandées pour éliminer ces deux difficultés
et obtenir un développement rapide des mollets:
RECHERCHE DE LA LONGUEUR OPTIMALE
Avec un muscle pluriarticulaire comme le gastrocnémien, il est possible de jouer sur
le rapport longueur/tension afin de l'entraîner à sa longueur optimale (voir page 000).
D'instinct, les culturistes ayant de gros mollets ont en général le réflexe de plier un
peu les genoux lors des exercices de mollets. En fléchissant légèrement les jambes,
surtout lors de la phase d'étirement :
-> la force augmente,
-> l'amplitude du mouvement se rallonge,
-> la capacité d'étirement s'améliore.
Il est relativement simple de trouver sa longueur optimale : c'est celle qui permet de
pousser la charge la plus importante, tout en ressentant parfaitement la contraction
du mollet. Cependant, plier un peu les jambes ne signifie pas que le mouvement doit
ressembler à un squat. Il faut éviter de se servir de la force des cuisses pour lever la
charge (sauf pour se mettre en place sur la première répétition).
CIBLEZ GRÂCE À L'UNILATÉRAL
Comme pour tous les points faibles, la solution passe par l'unilatéral. On entend dire
que pour cibler l'une ou l'autre partie du mollet il faut changer l'orientation des pieds.
Une autre alternative consiste à varier l'écartement des pieds. Mais la technique qui
est de loin la plus propice au ciblage régional du mollet, c'est l'unilatéral. En ne tra-
vaillant qu'un seul mollet à la fois, il est nettement plus aisé de se concentrer sur la
zone en retard.
ÉLARGISSEZ VOTRE PALETTE DE RÉPÉTITIONS
Il faut diversifier au maximum les charges, alternant travail lourd et séries plus légères
(n'hésitez pas à monter jusqu'à 100 répétitions). Il est toujours possible de faire du
lourd + du léger dans le même entraînement mais il est préférable que chaque séance
LES STRATÉGIES D'INTENSIFICATION LES PLUS APPROPRIÉES POUR LES MOLLETS | 293
soit spécialisée sur un type de charge. En effet, il est possible de retravailler léger
un muscle qui n'a pas encore totalement récupéré d'une séance lourde alors que le
contraire n'est pas possible. L'alternance lourd/léger permet d'accroître la fréquence
des entraînements de mollets grâce à la multiplication des rappels légers.
ALLONGEZ VOS SÉRIES
Les mollets ont été conçus pour être des muscles résistants plutôt que puissants.
Il est donc préférable de les travailler en séries longues (20 à 25 répétitions par série).
Utilisez le dégressif, que cela soit lors des séances lourdes ou légères.
AUGMENTEZ LA FRÉQUENCE DE TRAVAIL
Si vous devez effectuer un programme de spécialisation des mol-
lets, ce muscle présente l'avantage de pouvoir être entraîné à la
maison. Un simple bloc de bois ou deux disques superposés suffi-
sent. En montant sur cette hauteur, un pied à la fois, vous pourrez
faire les mollets, debout. Pour rajouter de la résistance, prenez un
haltère dans une main. Afin de travailler le soléaire, accroupissez-
vous, toujours avec les pieds sur le bloc. En vous tenant bien avec
les mains, agissez comme si vous étiez assis sur une machine à
mollet.
GAGNEZ EN SOUPLESSE
Étirez fréquemment les mollets, aussi bien les jours où vous les travaillez, que les jours
où vous ne les entraînez pas. Le stretching fait gagner en amplitude de mouvement
tout en accélérant la récupération musculaire entre deux séances mollets.
VARIEZ LES AMPLITUDES
Plus la cheville est souple, plus le mollet peut travailler sur une large amplitude.
Afin de pouvoir prendre plus lourd, il n'est certes pas toujours judicieux d'utiliser une
pleine amplitude. Mais pour instiller de la nouveauté dans l'entraînement, il est bon
que certaines séances soient réalisées avec une amplitude extrême, afin de solliciter
des régions musculaires délaissées par le travail partiel lourd.
LE REST/PAUSE
Les exercices de mollets possèdent la particularité de conserver une tension continue
dans le triceps sural. Ceci par opposition à des mouvements comme le squat dans
lesquels les muscles peuvent se reposer lorsque les jambes sont tendues.
Afin de laisser les mollets récupérer au cours d'une série, il est possible de prendre
10 à 15 secondes de repos en arrêtant le mouvement quand la brûlure devient insou-
tenable. Une fois l'acide lactique évacué, reprenez votre série afin d'obtenir quelques
répétitions supplémentaires.
294 VERS DES MOLLETS HARMONIEUX
UTILISEZ DES FEEDBACKS
Sur l'exercice le plus pratiqué pour les mollets, les extensions, debout, il n'est possible ni de
voir ni de toucher ses mollets. Pourtant, la vue des mollets en contraction ou leur toucher
aide à mieux ressentir le muscle. L'exécution du chameau sur une presse à cuisses permet
de toucher et de voir ses mollets travailler durant une série. Il s'agit de deux feedbacks
cruciaux pour les personnes qui ont du mal à sentir la contraction de leurs mollets.
PARACHEVEZ VOS SÉRIES AVEC DES CONTRACTIONS INVOLONTAIRES
Au mollet, il est facile d'exploiter le phénomène des contractions involontaires. En sau-
tillant très légèrement, pointes des pieds sur une petite hauteur, l'étirement brusque
du muscle induit une contraction réflexe. En fin de série, lorsque la force volontaire
vous abandonne, ces petits rebonds mobilisent la force involontaire, ce qui permet
d'obtenir de nombreuses mini-répétitions supplémentaires
Vous pouvez également rebondir sur les pointes des pieds à même le sol.
Dans les deux cas, le jeu consiste à faire un maximum de petits bonds afin de conserver
le plus longtemps possible tension et brûlure dans les mollets.
DILEMME MORPHOLOGIQUE :
FAUT-IL TENDRE LES JAMBES POUR BIEN TRAVAILLER LES MOLLETS ?
LE DOGME : il stipule qu'il faut absolument conserver les jambes parfaitement tendues
lorsque l'on travaille les mollets. En théorie cette recommandation paraît raisonnable
du fait du statut biarticulaire du gastrocnémien : plus on plie les genoux, plus on lui
donne de mou, réduisant son recrutement en faveur du soléaire. Cette redistribution
des forces est diamétralement opposée à ce que nous voulons.
LA RÉALITÉ : on comprend mal pourquoi la nature aurait prévu de nous obliger à tendre
parfaitement les jambes pour que le gastrocnémien soit à son plus fort. Personne ne
marche ni ne court jambes tendues !
Pour arriver à recruter le soléaire au détriment du gastrocnémien, il faut déjà bien
plier les jambes. Il n'est pas possible de délaisser le gastrocnémien en ne pliant que
peu les genoux.
D'autre part, lorsque l'on garde les
jambes parfaitement tendues dans
les mouvements lourds de mollets :
-> le gastrocnémien ne peut exercer
toute sa force ;
-> le corps se met à osciller d'avant
en arrière durant les exercices, ce qui
s'avère dangereux pour les lombaires.
Recommander de conserver les
jambes bien droites aux «mollets»
est aussi astucieux que de conseiller
de tendre les jambes lors d'un atter-
rissage en parachutisme afin de ne
pas froisser le pli du pantalon.
1 Gastrocnémiens
V étirés
Gastrocnémiens
/jMllK relâchés
WÊi 1 Soléaire
1 Soléaire
m i / Tend ° n
IflUp^calcanéen
1 Tendon
Jv calcanéen
Genoux fléchis, les gastrocné-
miens sont relâchés. Dans cette
position, ils ne participent que
faiblement à l'extension des
pieds, l'essentiel du travail
étant fourni par le soléaire.
Lorsque la jambe est droite,
les gastrocnémiens sont
étirés. Dans cette position,
ils participent activement à
l'extension des pieds et com-
plètent l'action du soléaire.
EXERCICES POUR LES MOLLETS | 295
EXERCICES POUR LES MOLLETS
& ATTENTION !
Les trois exercices que nous allons décrire sont souvent classés parmi les mouvements
de base, ce qui n'est pas le cas puisqu'ils ne mettent en jeu qu'une seule articulation,
celle de la cheville.
LATION DES MOLLETS
LE CHAMEAU
PARTICULARITÉS: ce mouvement d'isolation cible tout le mol-
let, particulièrement le gastrocnémien. Il s'agit, de très loin,
de l'exercice n° 1 pour les mollets. Diverses machines sont
disponibles pour sa réalisation :
□ Les machines à chameau classiques, où
l'on est debout, penché en avant à 90° ou à
135°. La résistance est appliquée directe-
ment sur le bassin.
H Les presses à cuisses horizontales, qui
reproduisent la position du chameau mais
où l'on est assis.
B Les presses à cuisses inclinées à 45°,
qui copient le chameau alors que l'on est
semi-allongé.
□ Les presses à cuisses verticales, qui
imitent le chameau alors que le buste est
allongé.
DESCRIPTION: sélectionnez votre charge
puis installez-vous dans la machine. Placez
les pointes des pieds sur le rebord prévu
à cet effet. Étirez les mollets au maxi-
mum avant de pousser la charge le plus
haut possible grâce aux pointes des pieds.
Conservez la contraction 1 seconde avant de
redescendre dans la position d'étirement.
POINTS À OBSERVER : ne gardez pas les jambes parfaitement tendues, surtout lorsque
vous étirez les mollets.
VARIANTE
Si vous n'avez pas de machine, un partenaire peut s'asseoir sur le bas de votre dos.
C'est de cette posture que l'exercice tire d'ailleurs son nom.
296 EXERCICES POUR LES MOLLETS
AVANTAGES : le chameau est l'exercice le plus efficace pour les mollets car il les place
dans un rapport tension/longueur idéal.
Très peu de force de compression est placée sur la colonne vertébrale.
INCONVÉNIENTS : les machines à chameau classiques ne sont pas toujours disponibles.
Par contre, le mouvement peut être reproduit avec une presse à cuisses.
DANGERS : assurez-vous que la résistance est placée le plus possible sur les hanches
et pas sur la colonne vertébrale, afin de ne pas comprimer inutilement le dos.
COMMENTAIRES : l'idéal est de faire du chameau sur une presse à cuisses horizontale.
Avec les jambes à l'horizontal, le sang circule plus « librement ». Sur une machine clas-
sique, la position verticale des jambes rend plus difficile le retour veineux, si bien qu'en
série longue l'acide lactique a du mal à s'évacuer et le muscle est auto-asphyxié ; il est
donc moins à même de soutenir l'effort du fait d'une fatigue artificiellement exacerbée.
Sur une presse à cuisses inclinée à 45°, le fait d'avoir les jambes en l'air favorise le
retrait du sang. Mais sur une série longue, les mollets vont finir par s'engourdir, le
sang s'évacuant progressivement vers les cuisses.
EXTENSIONS DES MOLLETS, DEBOUT
PARTICULARITES : cet exercice d'isolation cible tout le mollet
et particulièrement le gastrocnémien.
DESCRIPTION :
sélectionnez votre charge puis installez-
vous dans la machine. Placez les pointes
des pieds sur le rebord prévu à cet effet.
Étirez les mollets au maximum avant de
pousser la charge le plus haut possible
grâce aux pointes des pieds. Conservez
la contraction 1 seconde avant de redes-
cendre dans la position d'étirement.
POINTS À OBSERVER : il faut absolument
éviter d'osciller d'avant en arrière en
cambrant au niveau des lombaires. Ces
va-et-vient dangereux ont souvent pour
origine le fait de :
-> conserver les jambes trop tendues
surtout dans la position d'étirement,
-> regarder vers le sol,
-> ou bouger constamment la tête de
haut en bas.
Conservez la tête droite, en regardant
très légèrement vers le haut.
EXERCICES D'ISOLATION DES MOLLETS | 297
VARIANTES
Il est possible d'orienter les pieds vers l'extérieur ou vers l'intérieur, mais il est préfé-
rable de les conserver bien dans l'axe de la jambe afin d'éviter les torsions inutiles au
niveau du genou. Torsions d'autant plus importantes que l'on utilise une charge consé-
quente. De plus, une orientation des pieds vers l'intérieur ou vers l'extérieur réduit la
force du mollet, donc l'efficacité de l'exercice. Les mollets seront plus forts avec les
pieds bien droits. Si vous recherchez absolument une variante, changez l'écartement
des pieds (serré ou large) ou utilisez l'unilatéral.
AVANTAGES: cet exercice procure un bon travail direct de tout le mollet.
INCONVÉNIENTS: par rapport au chameau, les extensions debout :
-> n'étirent pas aussi bien les mollets,
-> ne les placent pas dans une relation longueur/tension optimale,
-> écrasent inutilement les lombaires.
La position verticale des
jambes rend difficile le retour
veineux. En série longue,
l'acide lactique tend à sta-
gner dans les mollets qui
s'auto-asphyxient.
DANGERS: plus vous ajou-
terez de charge, plus vous
comprimerez la colonne
vertébrale.
COMMENTAIRES: à défaut de
machine spécifique, cet exer-
cice peut être réalisé avec un
cadre guidé, la barre repo-
sant sur les épaules H ou
avec des haltères dans les
mains HL
MOLLETS A LA MACHINE, ASSIS
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible le soléaire.
DESCRIPTION: placez la charge puis installez-vous dans la
machine. Positionnez les pointes de pieds sur le rebord prévu
à cet effet et coincez les genoux sous l'armature rembourrée de la machine. Étirez
les mollets au maximum avant de pousser la charge le plus haut possible grâce aux
pointes des pieds. Conservez la contraction 1 seconde avant de redescendre.
POINTS À OBSERVER : afin de monter le plus haut possible sur les pointes de pieds, faites
basculer la résistance du gros au petit orteil en fin de mouvement.
N'hésitez pas à regarder et à toucher vos mollets afin de mieux les ressentir travailler
au cours de chaque série.
298 EXERCICES POUR LES MOLLETS
EXERCICES D'ISOLATION DES MOLLETS 299
VARIANTE
Variez l'écartement des pieds plutôt que leur orientation, afin d'apporter de la diversité
à cet exercice.
AVANTAGES : ce mouvement est relativement facile car il ne travaille pas de grosse
masse musculaire, aucune tension n'est placée au niveau des lombaires.
INCONVÉNIENTS : il s'agit d'un exercice très populaire mais qui ne sollicite qu'une infime
partie du mollet puisque seul le soléaire est recruté. Du fait que les jambes sont très
pliées, le gastrocnémien a le plus grand mal à intervenir.
DANGERS : pour ne pas vous faire mal, ne placez par la résistance directement sur le
genou. Reculez l'armature d'au moins 5 centimètres sur la cuisse. Ne la reculez pas
trop quand même car l'exercice deviendrait alors trop facile.
COMMENTAIRES : un bon superset consiste à débuter l'exercice à la machine, assis.
A l'échec, levez cy^n^rioc^fp'rîe^^:
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EXERCICES D'ETIREMENT DES MOLLET
ETIREMENTS DES MOLLETS
Il existe de nombreux angles sous lesquels les i
vent être étirés. Lorsque la jambe reste bien t
essentiellement le gastrocnémien qui est étiré. F
est pliée, plus c'est sur le soléaire que porte l'é
Debout, placez une pointe de pied (ou les deux) :
teur (machine à mollets, marche d'escalier, poids.,
butée est élevée, plus l'étirement sera important. T
tion quelques dizaines de secondes.
Les étirements du mollet peuvent être réalisés ave
deux jambes à la fois. L'amplitude est beaucoup plus
une jambe CD car :
-> on est toujours plus souple lors des étirements
| unilatéral ;
F ÊÊÊÊ '\ -> le poids du corps forcera beaucoup plus l'étirei
1 I réparti sur une seule jambe plutôt que divisé en de
m^ÊLmgp pratique quotidienne du stretchmg du triceps s
n bonne habitude à prendre pour rattraper des mollets
Les mollets étant attachés aux fémurs, il est impc
étirer avant d'entraîner les quadriceps et les ischio-jambiers, pour chau
lement l'articulation du genou.
Une bonne souplesse de la cheville est aussi essentielle afin de conser
plus droit possible lors des exercices de cuisses tel le squat.
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES
La sangle abdominale est constituée de quatre muscles :
□ Le droit de l'abdomen, que l'on appelle couramment les «abdominaux».
H L'oblique externe, qui est situé de part et d'autre du droit de l'abdomen.
H L'oblique interne, qui est placé sous l'oblique externe.
□ Le transverse, qui est sous les obliques.
Contrairement aux autres muscles pour lesquels la masse est recherchée, il faut
garder une taille fine. Plus que la musculature, c'est avant tout la définition qui est de
mise dans cette région.
LES 4 DIFFICULTÉS DU DÉVELOPPEMENT DE LA SANGLE ABDOMINALE | 301
LES 4 DIFFICULTÉS DU DÉVELOPPEMENT DE LA SANGLE ABDOMINALE
Nous recensons quatre principales difficultés affectant la sangle abdominale :
D Un faible développement des tablettes de chocolat.
0 Un bas d'abdos en retard sur la partie supérieure.
H Une pellicule de graisse rend invisible les abdos.
□ Un manque de tonus de la sangle abdominale qui donne un gros ventre.
DILEMME MORPHOLOGIQUE : EST-IL POSSIBLE D'ISOLER LE TRAVAIL
DU HAUT DES ABDOMINAUX DE CELUI DU BAS ?
LE DOGME: il est impossible d'isoler le travail du haut des abdominaux de celui du bas.
Le droit de l'abdomen se contracte sur toute sa longueur et non pas soit en haut soit
en bas. Vouloir travailler le bas des abdominaux en plus du haut constitue une perte
de temps.
LA RÉALITÉ: force est de constater que chez nombre de bodybuilders, le « haut » des
abdominaux est bien mieux développé que le bas. Si le droit de l'abdomen travaillait à
égalité à ses deux extrémités, ce problème n'existerait pas.
Les études médicales montrent bien qu'il existe une régionalisation de la contraction
du droit de l'abdomen. Cette compartimentation s'explique par une innervation ner-
veuse du haut du muscle, indépendante de celle du bas. Les exercices qui relèvent le
buste sollicitent surtout (mais pas exclusivement) la partie supérieure. Les mouve-
ments qui relèvent le bassin ciblent un peu mieux la zone inférieure.
Comme pour des raisons que nous
évoquerons plus loin il est plus dif-
ficile de renforcer le bas que le haut
du droit de l'abdomen, la région infé-
rieure nécessite une attention toute
particulière !
CONCLUSION Les abdominaux sont
des muscles qui se travaillent par
les deux bouts. Un bon entraînement
pour le droit de l'abdomen cible prio-
ritairement la partie basse des abdo-
minaux ce qui :
-> protège la colonne vertébrale,
-> réduit les ballonnements du
ventre,
-> limite l'accumulation de la graisse
qui s'y fixe volontiers.
POURQUOI LE BAS DES ABDOS EST-IL SI DIFFICILE À DÉVELOPPER ?
Il est rare de voir un droit de l'abdomen parfaitement développé sur toute sa longueur.
Le classique retard du bas des abdominaux s'explique par :
D Une grande difficulté de recrutement. Son manque d'activité n'habitue pas assez
la région basse à intervenir puissamment dans les exercices d'abdos. Le recrutement
Érecteurs du rachis , Vertèbre
de l'abdomen Droit de l'abdomen de l'abdomen
Coupe du buste
302 CISELEZ VOTRE SANGLE ABDOMINALE
nerveux affectera plus volontiers la partie supérieure, ce qui explique qu'il est possible
d'effectuer des relevés de jambes avec le haut des abdominaux alors que c'est le bas
qui devrait initier le mouvement.
H Un manque de force. N'étant pas très volumineux, il manque de force alors qu'on lui
demande souvent de lever tout le poids des cuisses. Afin de pallier cette inadéquation
entre la charge et la force, le cerveau mobilise les puissants fléchisseurs des hanches.
Le psoas et l'iliaque subtilisent volontiers le rôle du bas des abdominaux.
El Une parfaite isolation du bas est ainsi difficile à obtenir, surtout lorsque l'on monte
en charge et en intensité. Pour cette raison, les relevés de jambes sont techniquement
beaucoup plus complexes à maîtriser que les crunches.
□ Étant peu sollicité, le bas des abdominaux n'est pas très résistant à la fatigue et ne
supporte pas un volume d'entraînement conséquent.
0 Les mouvements retenus pour travailler le bas sont généralement inappropriés.
La vocation de la région basse du droit de l'abdomen est de décoller les fesses du sol
lorsque l'on est allongé. Il n'est pas de lever les cuisses et encore moins d'effectuer
des battements de jambes.
DILEMME PHYSIOLOGIQUE : ((FAIRE » DES ABDOS
AUGMENTE-T-IL LA DÉFINITION MUSCULAIRE ?
LE DOGME : il ne sert à rien de travailler les abdominaux si l'on n'est pas au régime.
Seule une restriction alimentaire peut éliminer la graisse qui masque le droit de
l'abdomen.
LA RÉALITÉ : c'est en grande partie vrai chez une personne sédentaire. Au-delà de
15 % de graisse, aucune «tablette de chocolat» ne sera visible. Faire des abdos n'y
changera rien !
Mais le dogme ne s'applique pas aux bodybuilders sérieux. Lorsque le pourcentage
de graisse se situe aux alentours de 10 %, un travail abdominal régulier fera toute la
différence car :
D Si vous ne travaillez jamais vos abdominaux, ceux-ci n'ont aucune chance de se
développer. Des abdominaux peu musclés sont relativement lisses. Un filet de graisse
très mince suffira à les masquer.
H Au contraire, plus vos abdominaux seront hypertrophiés et donc galbés, plus ils
auront de chance d'être visibles même avec un pourcentage de graisse élevé.
H Les recherches médicales montrent sans ambiguïté que le muscle en contraction
puise une partie de son énergie dans la graisse qui le recouvre (Stallknecht, 2007).
□ Le gras s'accumule en priorité sur les muscles les moins actifs. En faisant des abdomi-
naux régulièrement, on réduit les capacités d'accumulation de la graisse sur l'abdomen.
CONCLUSION L'entraînement régulier des abdominaux est doublement bénéfique en
luttant localement contre les graisses et en hypertrophiant le droit de l'abdomen, ce
qui augmente sa visibilité.
TAILLE FINE ET ABDOMINAUX !
Les abdominaux, sans être forcément secs, ne sont en général pas recouverts de
tant de graisse que cela. À moins d'être obèse, la vision du droit de l'abdomen n'est
obstruée que par quelques millimètres voire centimètres de graisse. Cette épaisseur
TAILLE FINE ET ABDOMINAUX !
n'atteint que rarement une dizaine de centimètres. L'aspect ventru n'a pas pour ori-
gine cette graisse sous-cutanée. Il vient de l'intérieur, de ce que l'on appelle la graisse
viscérale. Cette graisse interne pousse la paroi abdominale vers l'extérieur.
LES ABDOMINAUX RENDENT-ILS LA TAILLE FINE ?
Schéma montrant le sens d'action des muscles de l'abdomen
et le système de contention des viscères
□ Droit de l'abdomen
S Oblique externe de l'abdomen
M Oblique interne de l'abdomen
S Transverse de l'abdomen
Chez les quadrupèdes, les muscles
de la sangle abdominale soutiennent
passivement les viscères à la façon
d'un hamac et jouent en général un
rôle actif relativement limité dans la
locomotion.
Chez l'homme, avec le passage à la
bipédie, les muscles de la sangle
abdominale se sont considérable-
ment renforcés pour solidariser,
en position verticale, le bassin avec
le buste, empêchant ce dernier de
basculer excessivement pendant
la marche ou la course. Ils sont
devenus de puissants muscles de
contention, gainant les viscères de
façon active.
encore avoir du ventre, car ce n'est pas ce muscle qui est
internes et de donner une taille fine.
Le droit de l'abdomen
est-il le muscle de la taille
fine? On ne peut pas avoir
la taille plus fine qu'al-
longé parterre, les jambes
repliées. Dans cette posi-
tion, contractez les abdo-
minaux en relevant le
buste sans soulever le bas
du dos. Vos abdominaux
durcissent et font ressor-
tir le ventre que la gravité
avait aplati.
CONCLUSION Vous pouvez
avoir le meilleur droit de
l'abdomen du monde et
chargé de retenir les organes
LES MUSCLES DE LA TAILLE FINE
Hypertonicité des
muscles érecteurs
du rachis entraînant
une cambrure
lombaire excessive
Hypotonicité
des muscles
de l'abdomen
entraînant une
ptôse abdominale
Ce sont des muscles moins célèbres que
ceux de la tablette de chocolat dont le tra-
vail a pour but de donner une taille fine,
ou du moins la plus fine possible. Il s'agit :
-> du muscle transverse qui agit comme
un véritable corset pour la taille,
-> des grand et petit obliques qui, à un
moindre degré, aident aussi à affiner
l'abdomen.
ATTENTION
À LA CAMBRURE DU DOS !
Plus le dos sera cambré, plus le ventre
sortira. Afin d'éviter une cambrure exces-
sive, il faut :
-> mettre un bémol au travail des fléchis-
seurs des hanches : le psoas et l'iliaque ;
-> prendre bien soin de les étirer afin d'ac-
croître leur souplesse.
304 CISELEZ VOTRE SANGLE ABDOMINALE
STRATÉGIES DE RATTRAPAGE DES ABDOMINAUX
En théorie, il n'est pas nécessaire de travailler spécifiquement les abdominaux. Des
exercices comme le squat, le pull-over, certains exercices de triceps... devraient les sti-
muler de manière indirecte. Mais à moins d'avoir des facilités, ce recrutement indirect
est rarement suffisant. Il convient donc d'entraîner les abdominaux de manière isolée.
Contrairement à celui des autres muscles, le travail des abdominaux doit répondre à
un double objectif :
-> procurer du galbe,
-> faire en sorte que le tissu adipeux ne s'accumule pas localement. Ce second objectif
sera atteint grâce à une discipline alimentaire ainsi qu'à un volume de travail et une
fréquence d'entraînement élevé.
LES 3 ANGLES D'ATTAQUE POUR UN DÉVELOPPEMENT COMPLET
La sangle abdominale doit être entraînée sous trois angles différents qui sont :
O Le bas des abdominaux.
H Le haut des abdominaux.
El Les muscles responsables de la rotation du torse.
Vous n'êtes pas obligés d'attaquer ces trois angles lors d'un même entraînement, mais
n'en négligez aucun.
IMPORTANCE RELATIVE DE CHAQUE ANGLE
Il ne faut pas attribuer une importance égale à ces trois angles. L'angle le plus impor-
tant, car le plus difficile à attaquer, c'est la partie basse des abdominaux. Pour la
recherche de l'esthétisme, il semble raisonnable d'attribuer :
-> 40 % des séries au bas des abdos,
->30%au haut,
-> 30 % aux exercices de rotations.
Par exemple, pour un entraînement bihebdomadaire des abdominaux comportant
chacun 5 séries, faites :
STRATÉGIES DE RATTRAPAGE DES ABDOMINAUX | 305
-> k séries d'exercices pour le bas des abdominaux,
-> 3 séries pour le haut,
-> 3 séries de rotations.
Cette répartition constitue une bonne base de travail. Mais l'importance relative de cha-
cun des angles peut être modulée en fonction des besoins de chacun. Par exemple, si
vous avez des poignées d'amour à éliminer, le travail en rotation deviendra prioritaire.
QUAND ENTRAÎNER LES ABDOMINAUX ?
Chacun ou quelques-uns de vos entraînements peuvent débuter par des abdominaux
en guise d'échauffement. Alternativement, vous pouvez conclure vos séances par des
abdos en parallèle avec les exercices de décompression de la colonne vertébrale.
Comme le travail abdominal ne réclame que peu de matériel, il peut être pratiqué chez
soi, le matin ou le soir, voire matin et soir.
306 | CISELEZ VOTRE SANGLE ABDOMINALE
COMBIEN DE SÉRIES ?
Le minimum «syndical» pour les abdominaux est
de 4 séries de 25 répétitions, ce qui prend moins
de 5 minutes. Vous pouvez toujours en faire plus,
surtout pour entretenir votre définition musculaire.
COMBIEN DE FOIS PAR SEMAINE ?
Il faut entraîner ses abdominaux au moins deux fois
par semaine. Certains préféreront les faire tous les
jours, voire plusieurs fois par jour. Plus vous allez
les travailler fréquemment, plus il va falloir spécia-
liser chaque séance sur un angle d'attaque unique. Par exemple, le premier jour se
focalisera sur le bas, le second sur les rotations, le troisième sur le haut... Cette alter-
nance permet de faire souvent la sangle abdominale sans risque de surentraînement.
Quelles que soient la répartition et la fréquence choisies, il faut éviter l'erreur clas-
sique qui consiste à ne travailler que le haut des abdominaux avec des crunches et à
négliger les deux autres angles.
BIEN RESPIRER PENDANT LES EXERCICES D'ABDOMINAUX
La respiration durant une série d'abdos est très particulière. La tendance naturelle
est de bloquer la respiration, surtout si l'on tente de s'entraîner lourd. Le blocage au
début de chaque répétition donne certes de la force mais transfère aussi la tension
musculaire des abdominaux vers le psoas. En effet, le blocage, en augmentant la
pression intra-abdominale, rigidifie l'abdomen. Au lieu de bien s'enrouler, le corps a
tendance à se plier en deux à la force du psoas.
L'idéal pour travailler les abdominaux est de souffler très légèrement au fur et à
mesure que l'on s'enroule à la force du droit de l'abdomen. En vidant ses poumons,
la pression intra-abdominale diminue, ce qui permet un enroulement maximum de la
colonne vertébrale. Sur la phase négative, on inspire lentement.
Dans les faits, les exercices intenses d'abdos finissent par entraver la respiration.
Celle-ci ne devient que partielle. Il faut cependant conserver la logique d'évacuation
d'air sur la contraction et de remplissage sur la négative.
A ATTENTION AUX FAUX EXERCICES D'ABDOMINAUX !
Les «faux» exercices d'abdomi-
naux sont malheureusement très
nombreux. Ils sont inefficaces et
dangereux pour la colonne verté-
brale. Il existe un moyen simple de
les dépister :
-> lorsque le droit de l'abdomen se
contracte, il voûte le bas du dos ;
STRATÉGIES DE RATTRAPAGE DES ABDOMINAUX 307
Mauvaise position, dos cambré
Comme la plupart des mouvements pour la
sangle abdominale, les relevés de jambes au
sol ou à la planche inclinée ne doivent jamais se
réaliser dos cambré.
-> donc tous les exercices qui cam-
brent les lombaires ne travaillent que
très mal les abdominaux.
Les muscles responsables de la
cambrure vertébrale sont le psoas,
l'iliaque et le droit de la cuisse. On
sait qu'ils entrent en jeu à la place
des abdos dès que les lombaires
décollent du sol. Par exemple, les
exercices qui consistent à mettre les
jambes en l'air le plus longtemps possible ou tous les mouvements de ciseaux
sont des «briseurs» de reins. Alors pourquoi ces mouvements sont-ils aussi
douloureux? Comme le fait de cambrer le dos est dangereux pour les lombaires,
les abdominaux interviennent afin de redresser la colonne. Ils se contractent de
manière isométrique, ce qui va les asphyxier puisque leur circulation sanguine
locale se bloque. Des quantités importantes d'acide s'accumulent alors dans
les abdos faute d'évacuation par
le sang. Cette asphyxie artificielle
provoque une brûlure locale. C'est
un peu comme d'aller courir avec un
sac en plastique sur la tête. Vous ne
tiendriez pas longtemps. En plus, c'est
dangereux et contre-productif. Dans
le cas des abdominaux, la contraction
isométrique est peu efficace pour les
développer ou pour les dégraisser.
Une bonne contraction musculaire :
-> soit rapproche la tête du bas-ventre,
-> soit rapproche le bassin de la tête,
-> soit rapproche simultanément la
tête et le bassin l'un vers l'autre.
L'exercice de prédilection est ici le
crunch.
Ilio-psoas
308 CISELEZ VOTRE SANGLE ABDOMINALE
A ATTENTION À LA POSITION DE LA TÊTE !
La position de la tête affecte notre équilibre en modulant la contraction des
muscles de la posture. Lorsque l'on penche la tête en arrière :
-> les muscles lombaires se contractent légèrement de manière réflexe,
-> les abdominaux ont tendance à se relâcher.
Lorsque l'on penche la tête en avant :
-> les abdominaux se contractent,
-> les lombaires se relâchent.
Lors des exercices d'abdominaux, Terreur la plus commune est de regarder vers
le plafond. Avec la tête en l'air, la contraction réflexe qui en résulte prévient le
bon enroulement de l'abdomen en rigidifiant la colonne vertébrale du fait d'une
crispation des muscles lombaires.
Lorsque l'on travaille les abdominaux, il faut conserver la tête penchée en avant.
L'idéal est de constamment garder les yeux sur ses abdominaux. Le relâche-
ment des lombaires qui s'ensuit permet d'obtenir une plus grande souplesse
vertébrale, ce qui facilite l'enroulement. La contraction abdominale n'étant plus
entravée, l'amplitude de mouvement est meilleure.
EXERCICES POUR LES ABDOMINAUX
ERCICES POUR LE DROIT DE L'A
CRUNCHES
EXERCICES POUR LES ABDOMINAUX
DESCRIPTION : allongez-vous au sol, jambes repliées ou pieds posés sur un banc, mains
c r oisées sur les épaules (main gauche sur l'épaule droite et main droite sur l'épaule
gauche), bras tenàus devant vous ou mains croisées derrière la nuque. Relevez lente-
ment le buste sans à-coup, afin de décoller les épaules. Il faut s'enrouler en s'arrêtant
dès que le haut des lombaires commence à quitter le sol. Marquez un temps d'arrêt de
2 secondes dans cette position, en contractant à fond les abdominaux. Revenez lente-
ment à la position de départ et repartez toujours sans à-coup.
Soufflez lors de la contraction. Inspirez en ramenant le buste vers le sol.
VARIANTES CLASSIQUES
D Afin de travailler un peu plus les obliques en même temps que le droit de l'abdomen,
effectuez une rotation latérale du buste au lieu de le redresser de manière rectiligne.
Pour entraîner le côté gauche, placez la main droite derrière la tête, allongez le bras
gauche en croix sur le sol afin qu'il fasse pivot, dans le but de faciliter la rotation laté-
rale. Sans à-coup, amenez le coude droit vers la cuisse gauche en utilisant la force
des abdominaux. L'objectif n'est pas de toucher la cuisse avec le coude ; le mouvement
s'arrête en général à mi-chemin. Tenez la position de contraction 2 secondes avant de
redescendre le torse. Afin de rester en tension continue, ne reposez pas la tête au sol.
Une fois le côté droit terminé, passez au côté gauche.
Variante en rotation latérale, pieds décollés du sol
□ Avec les pieds placés sur un banc, soulevez les fesses à
la force du bas du droit de l'abdomen (pas avec les ischio-
jambiers), alors que vous décollez simultanément les
épaules du sol. Le travail des abdos est alors plus complet
variante pieds sur un banc puisque la tête et le bassin se rapprochent conjointement,
et fesses décollées du soi raccourcissant le muscle par ses deux bouts.
EXERCICES POUR LES ABDOMINAUX
POINTS À OBSERVER : comme avec tous les autres muscles, pour hypertrophier le droit
de l'abdomen, il faut travailler de plus en plus lourd. Le problème des crunches est
leur manque de résistance. Voici quelques stratégies de modulation de la difficulté :
O Restez strict. Assurez-vous de ne pas exécuter l'exercice avec de l'élan ou un à-coup
qui partirait des épaules et des bras. Le mouvement doit être lent et bien exécuté à la
force exclusive du droit de l'abdomen.
El La position des mains influence la difficulté de l'exercice. On passe du plus facile
au plus difficile en ayant :
-> les bras tendus le long du corps CD,
-> les mains sur les pectoraux,
-> les mains sur le haut des épaules [U,
-> les mains derrière la tête H,
-> les bras tendus en arrière.
Une série dégressive consiste à commencer les crunches bras tendus en arrière.
À l'échec, ramenez les mains derrière la tête et ainsi de suite afin d'obtenir des répé-
titions supplémentaires.
3
H Vous pouvez tenir une
rondelle de poids derrière
votre tête @ ou un hal-
tère sur vos pectoraux H,
afin d'augmenter la résis-
\E\ tance que les abdominaux
devront vaincre.
□ Un partenaire place un pied sur votre ventre S.
Commencez par une faible résistance, le pied n'étant
posé que légèrement au niveau de votre nombril. Avec
l'entraînement, la pression pourra être accentuée par
votre partenaire. Une dégressive possible consiste à
alléger l'étreinte au fur et à mesure de la fatigue.
0 Si vous ne disposez pas d'un partenaire, vous pouvez placer un disque (ou plusieurs)
de 20 kg au niveau de votre nombril 0. Si cela fait mal, pliez une serviette que vous
insérerez entre vous et le poids. Dans la position d'étirement, laissez bien la charge
vous écraser le ventre. Dans la position de contraction, essayez de lever le disque le
plus haut possible U. À l'échec, retirez le poids et poursuivez l'exercice à vide.
EXERCICES POUR LE DROIT DE L'ABDOMEN
□ Au lieu de rester au sol, utilisez une planche
à abdominaux légèrement inclinée 0.
□ L'ultime inclinaison consiste à travailler sus-
pendus par les pieds la tête en bas grâce aux
gravity boots QH (voir page 56). Cet exercice pré-
sente l'avantage de décompresser la colonne
vertébrale en fin de séance et de cibler le milieu
du droit de l'abdomen. Par contre, rester trop
longtemps dans cette position risque de finir par
faire tourner la tête. Cet exercice est à proscrire
en cas d'hypertension.
□ Une autre façon de moduler la résistance
consiste à augmenter l'amplitude du crunch.
Pour ce faire, vous pouvez vous allonger sur :
> Une swissball D3 QU, un Bosu ou encore sur le bord
d'un banc QUOI]. La majeure partie du torse penche alors
dans le vide. Outre le gain d'amplitude, cet étirement
permet une contraction musculaire plus puissante.
> Un lit. Le matelas va s'enfoncer au fur et à mesure de
la remontée du buste, ce qui augmente la capacité d'en-
roulement de la colonne vertébrale, donc la contraction
du droit de l'abdomen.
m
AVANTAGES : les crunches sont des exercices simples qui travaillent bien les abdominaux
sans mettre en danger la colonne vertébrale.
INCONVÉNIENTS : l'amplitude de mouvement des crunches est assez réduite (quelques
dizaines de centimètres), il est tentant de chercher à l'augmenter en décollant tout le
buste du sol. Le crunch devient alors un relevé de buste (ou sit-up) EU. Dans ce cas,
le travail des abdominaux deviendra secondaire et vous mettrez en péril l'intégrité de
votre colonne vertébrale. Malgré leur popularité, les relevés de buste sont plutôt à
proscrire.
312 ! EXERCICES POUR LES ABDOMINAUX
DANGERS: si vous donnez des à-coups avec les mains derrière la tête ou avec le torse
afin de remonter plus facilement, vous risquez de créer un pincement des disques
lombaires et cervicaux.
FAUT-IL ANCRER SES PIEDS ?
Les exercices d'abdominaux tels les crunches
peuvent être exécutés avec des charges plus
conséquentes lorsque les pieds sont tenus par
un partenaire H ou bloqués sous une machine.
Ce regain de force s'explique par l'intervention
de muscles tels le psoas, l'iliaque et le droit de la
cuisse, qui secondent le travail abdominal.
Si le fait de tenir vos pieds ne cause pas de sen-
sations désagréables dans le bas du dos et qu'ils
vous permettent de contracter (donc de sentir)
mieux les abdominaux, l'idée n'est pas à rejeter
a priori. Par contre, si, comme c'est souvent le cas,
cela réduit le travail du droit de l'abdomen car
vous tirez tout avec vos jambes, ce n'est pas une
bonne chose.
Une astuce consiste à bloquer les pieds mais
en écartant le plus possible les genoux, jambes
légèrement repliées, pieds posés latéralement
sur le sol afin de minimiser le recrutement des
muscles fléchisseurs de la hanche H).
La meilleure solution est sans doute de commencer les crunches avec les pieds
libres. A l'échec, fixez-les ES afin de pouvoir continuer votre série, en vous assu-
rant tout de même que vos abdos se contractent toujours au maximum.
Quadriceps,
.droit de la cuisse
Tenseur du fascia lata
Oblique externe
de l'abdomen
3 Relevés du buste à l'espalier
EXERCICES POUR LE DROIT DE L'ABDOMEN 313
UN MOT SUR LES MACHINES À ABDOS
Avec les biceps, les abdominaux sont les muscles les plus sinistrés en ce qui
concerne le foisonnement de machines de conception douteuse. Une mauvaise
machine à abdos tend à vous plier en deux, en ramenant le buste plus ou moins
droit vers les cuisses.
Au contraire, une bonne machine permet l'enroulement de la colonne vertébrale,
ce qui ramène les épaules vers le bas-ventre et non vers les genoux.
Oblique externe
de l'abdomen
Droit de l'abdomen
Abdominaux à la poulie haute
■
Oblique externe
de l'abdomen
Droit de l'abdomen
nch machine
314 EXERCICES POUR LES ABDOMINAUX
RELEVES DE JAMBES (REVERSE CRUNCHES)
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible toute la sangle
abdominale, mais principalement le bas du droit de l'ab-
domen. Le travail en unilatéral est possible mais il tend à
cisailler la colonne vertébrale.
Droit de l'abdomen
Oblique externe
de l'abdomen
EXERCICES POUR LE DROIT DE L'ABDOMEN
Droit de l'abdomen
DESCRIPTION : allongez-vous au sol,
les bras le long du corps, jambes
pliées à 90°. Relevez les fesses
puis le bas du dos en vous enrou-
lant à l'inverse d'un crunch (d'où
la seconde appellation de cet exer-
cice). Il faut s'enrouler lentement,
en s'arrêtant dès que le haut du dos
commence à décoller.
Cherchez à rapprocher le bas des
abdos des pectoraux. Le but n'est
pas d'y arriver, mais en se concen-
trant sur cet objectif imaginaire
vous obtiendrez la bonne trajectoire
du mouvement. Marquez un temps
d'arrêt de 2 secondes dans la posi-
tion haute en contractant à fond le
droit de l'abdomen. Redescendez
lentement vers la position de
départ en vous arrêtant avant que
les fesses ne touchent le sol, afin
de rester en tension continue.
Conservez bien la tête droite sur le
sol, sans bouger le cou.
POINTS À OBSERVER : le but de cet
exercice n'est pas tellement de
lever les jambes. L'objectif est de
soulever les hanches, ce qui va
indirectement soulever les cuisses
(ces dernières restant toujours
dans la même position).
VARIANTES
□ C'est en conservant les jambes
tendues vers le plafond que l'exer-
cice est le plus facile à réaliser.
Si vous pliez les jambes pour que
les mollets touchent l'arrière des
cuisses, le mouvement devient
plus difficile. Un bon enchaîne-
ment consiste à débuter l'exercice
jambes pliées. À l'échec, tendez-les
afin d'obtenir plus de répétitions.
Q Pour rendre l'exercice encore
plus difficile, vous pouvez effectuer
ce mouvement suspendu à une
316 | EXERCICES POUR LES ABDOMINAUX
barre fixe. Accrochez-vous à la barre,
mains en pronation (pouces l'un vers
l'autre), avec un écartement correspon-
dant à la largeur des épaules. Ramenez
les jambes à 90° par rapport au buste
afin que les cuisses se retrouvent paral-
lèles au sol. Vous pouvez conserver les
jambes tendues (l'exercice sera ainsi
nettement plus difficile) ou ramener
les mollets sous les cuisses (l'exercice
devient plus facile). À la force du bas
des abdominaux, basculez le bassin
vers l'avant pour amener les genoux
vers les épaules. Levez le bassin le plus
haut possible en vous enroulant au
maximum. Tenez la position de contrac-
tion 1 seconde avant de redescendre le
bassin. Attention de ne pas redescendre
les jambes au-dessous de la parallèle
au sol.
Le plus difficile dans cet exercice, quand
on l'aborde pour la première fois, est de
ne pas trop se balancer. Avec l'entraî-
nement, on apprend à se stabiliser de
manière naturelle.
Vous pouvez aussi tenter de travailler à la barre fixe une seule jambe à la fois si vous
ne ressentez pas de sensations bizarres au niveau de votre colonne vertébrale.
ÉVOLUTION : avant de passer aux relevés de jambes suspendus à la barre fixe, il est
préférable de gagner de la force en travaillant assis sur un banc. L'objectif est toujours
le même : amener les hanches le plus près de la tête, descendre un peu puis remonter.
En tendant plus ou moins ses jambes et en inclinant plus ou moins son buste (plus il
est parallèle au sol, plus c'est facile), on peut réguler sa résistance.
Assis, il devient difficile de voûter la colonne vertébrale pour s'enrouler, du fait du poids
que l'on place sur le bas du dos. Il faut donc chercher à s'asseoir sur le haut de son
coccyx plutôt que sur ses fesses.
AVANTAGES : le bas des abdominaux est la partie du droit de l'abdomen la plus difficile
à cibler. Les relevés de jambes vont vous apprendre à recruter cette zone basse.
INCONVÉNIENTS : le gros problème de l'isolation du bas des abdominaux est le manque
de force dans cette région. Le fait d'avoir à relever les jambes fournit une résistance
trop importante pour de nombreux bodybuilders. Par conséquent, ils tirent comme ils
peuvent sauf à la force du bas des abdos. Il est donc plus facile de mal exécuter cet
exercice que bien. Une sensation de tiraillement dans les lombaires témoigne d'une
mauvaise exécution du mouvement. Un temps d'apprentissage est donc nécessaire.
DANGERS : si vous cambrez le bas du dos, c'est que vous travaillez les mauvais muscles
et que vous êtes entrain de pincer vos disques lombaires.
EXERCICES POUR LES OBLIQUES | 317
EXERCICES POUR
LES OBLIQUES
Oblique externe
■L_de l'abdomen
1K
FAUT-IL DEVELOPPER SES OBLIQUES ?
Les bodybuilders ont souvent peur
d'hypertrophier leurs obliques et donc
d'élargir leur taille. Rassurez- vous, il est
extrêmement difficile d'atteindre un tel
degré de développement. Par contre,
en négligeant ses obliques, on favorise
l'installation des « poignées d'amour ».
Contrairement aux autres muscles que
l'on essaye d'hypertrophier à tout prix,
il semble cependant préférable de plus
y rechercher la qualité que la masse.
Pour ce faire, au lieu de manipuler des
poids maximums, travaillez plus léger
en séries longues et conservez plusieurs
secondes la position de contraction.
Outre l'aspect esthétique, les obliques soulagent la colonne vertébrale en rigi-
difiant l'abdomen. Il s'agit donc d'un muscle de protection contre les méfaits
du travail lourd.
318 EXERCICES POUR LES ABDOMINAUX
RELEVES DE BUSTE LATÉRAUX
PARTICULARITÉS : cet exercice d'isolation cible les obliques.
Le travail en unilatéral est obligatoire.
Droit de l'abdomen, sous le fascia
DESCRIPTION: au sol, allongez
-vous latéralement sur le flan
gauche. La main droite est pla-
cée derrière la tête afin de la
soutenir. La jambe droite est
pliée à 90° alors que la jambe gauche reste semi-tendue ffl. Le pied droit s'appuie
légèrement sur le genou gauche afin de gagner en stabilité. À la force des obliques,
ramenez le coude droit vers la hanche droite. L'épaule gauche décolle du sol de
quelques centimètres S. Tenez la contraction 1 à 2 secondes avant de redescendre le
torse. Ramenez l'épaule gauche au sol mais pas la tête, afin de conserver une tension
continue dans les obliques. Une fois que vous avez terminé la série à droite, passez
au côté gauche.
POINTS À OBSERVER : l'exercice ne décrit pas une ligne parfaitement droite. Il faut réa-
liser une très légère rotation du buste de l'arrière vers l'avant lorsque l'on contracte
les obliques.
VARIANTES
La place de la main libre
détermine le degré de
résistance de l'exercice.
Nous avons décrit une posi-
tion intermédiaire avec la main derrière la tête. En tendant le bras vers la tête dans le
prolongement du corps, la résistance que les obliques doivent vaincre est augmentée H.
En tendant le bras vers les cuisses, toujours dans l'axe du corps, la résistance est
réduite S.
EXERCICES POUR LES OBLIQUES
Un bon enchaînement consiste à débuter L'exercice avec le bras tendu vers la tête. À
l'échec, placez la main derrière la tête pour obtenir quelques répétitions supplémen-
taires. Au nouvel échec, tendez le bras vers les jambes afin de pouvoir continuer l'exer-
cice. Il est aussi possible de se donner des répétitions forcées en attrapant le haut de
l'arrière de la cuisse avec la main libre. Servez-vous alors du bras pour tirer le buste
afin d'alléger le travail des obliques. Cette stratégie n'est à appliquer qu'en toute fin
de série, dans le but d'épuiser les obliques et ainsi d'avoir moins de séries à effectuer.
AVANTAGES : cet exercice cible parfaitement les obliques. On sent tout de suite le muscle
travailler, à condition d'être bien positionné.
INCONVÉNIENTS : il ne faut pas abuser du travail lourd des obliques. Préférez les séries
longues, plus légères, afin d'accentuer la définition musculaire et d'éliminer le gras
qui s'y stocke volontiers.
DANGERS: ne donnez pas d'à-coups avec la tête dans l'espoir d'obtenir plus de répé-
titions, car cela mettrait en danger vos cervicales.
COMMENTAIRES: il est judicieux de terminer la séance d'abdominaux par les obliques
plutôt que d'ouvrir celle-ci avec des relevés de buste latéraux. La priorité doit rester
sur le droit de l'abdomen plutôt que sur les obliques.
M ASTUCE
Placez une main sur les obliques qui travaillent, afin de mieux sentir leur contraction H S.
RELEVÉS DE JAMBES LATÉRAUX, À LA BARRE FIXE
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible les obliques
ainsi que le carré des lombes. Le travail en unilatéral est
obligatoire.
DESCRIPTION: suspendez-
vous à une barre fixe, mains
en pronation (pouces l'un
vers l'autre), avec un écar-
tement correspondant à
la largeur des épaules.
Ramenez les jambes à 90°
par rapport au buste, afin
que les cuisses se retrou-
vent parallèles au sol @.
À la force des obliques,
basculez le bassin vers la
droite. Levez-le au maxi-
mum en vous vrillant légè-
rement vers l'avant 0.
Tenez la position de contraction 1 seconde avant de redescendre le bassin.
Il est préférable de finir la série du côté droit avant de passer au côté gauche. Il est
possible d'effectuer une répétition vers la droite puis vers la gauche, mais vous risquez
320 EXERCICES POUR LES ABDOMINAUX
Oblique externe/
de l'abdomen,
sous le fascia
Q] Obliques à la poulie haute
de prendre de l'élan, ce qui va
minimiser le travail musculaire.
VARIANTES
Vous pouvez conserver les jambes
tendues (l'exercice sera ainsi net-
tement plus difficile) ou rame-
ner les mollets sous les cuisses
(l'exercice devient plus facile).
Lorsque le mouvement devient
trop aisé, utilisez un petit haltère
tenu entre vos pieds.
Un bon superset consiste à débu-
ter avec les relevés à la barre fixe.
À l'échec, allongez-vous au sol
pour continuer la série avec des
relevés de buste latéraux.
Si vous manquez de force, une
poulie haute peut fournir la résis-
tance El.
AVANTAGES: les relevés suspendu
sont inégalés pour décompresser
la colonne vertébrale en fin d'en-
traînement. De plus, ils consti-
tuent l'un des rares exercices à
renforcer le carré des lombes, un
muscle indispensable à la protec-
tion lombaire.
INCONVÉNIENTS : certains n'au-
ront pas assez de force pour
effectuer plus de quelques répé-
titions. Dans ce cas, un partenaire
peut légèrement soutenir vos
jambes afin de réduire la résistance placée sur les
obliques [U.
Sans partenaire, vous pouvez ne plier que la jambe
du côté qui travaille, l'autre restant dans l'axe du
corps, toujours dans le but d'éliminer une partie du
lancez pas et ne remontez pas
des à-coups, afin de ne pas
ébraux
lez l'habitude de conclure vos
:et exercice de décompression
EXERCICES POUR LES OBLIQUES | 321
^ ATTENTION DANGER !
La façon la plus contre-productive de «travailler» les
obliques est de tenir un (ou pire deux) haltère(s) et de
basculer de droite à gauche. Ce va-et-vient comprime
inutilement la colonne vertébrale quand le même exer-
cice suspendu à la barre fixe la détend.
Il est préférable de tenir un seul haltère, et d'incliner
le buste du côté opposé à l'haltère.
ROTATIONS LATERALES
PARTICULARITÉS: cet exercice d'isolation cible les obliques.
Mieux que tout autre, il s'attaque à ce que l'on nomme com-
munément les poignées d'amour. Le travail en unilatéral est
obligatoire.
DESCRIPTION: réglez la poulie
à mi-hauteur, debout, machine
située à votre gauche. Avec la
main droite, saisissez la poi-
gnée se trouvant à gauche H.
Faites un pas latéralement. Les
jambes écartées afin d'être bien
stable, commencez les rotations
de la gauche vers la droite. Ne
tournez pas le buste de plus
de 45° @. Quand vous avez fini
avec le côté droit, passez au côté
gauche.
POINTS À OBSERVER : cet exercice de rotation n'a un intérêt que si une résistance laté-
rale est présente. Tournicoter frénétiquement avec un bâton sur les épaules comme
on le voit faire si souvent ne sert à rien, sauf à se limer la colonne vertébrale. Le
rabotage des disques lombaires est encore pire lorsque l'on pose une barre chargée
de poids sur ses épaules.
322 EXERCICES POUR LES ABDOMINAUX
JJ Rotations latérales à la machine
EXERCICES POUR LES OBLIQUES 323
VARIANTES
Il existe des machines à rotations laté-
rales, mais elles sont relativement
rares CD. Il faut veiller à ce que le démar-
rage de la rotation s'effectue de manière
douce. Si le départ est anormalement
dur comme c'est parfois le cas, vous
risquez de vous déplacer une vertèbre
en donnant un à-coup afin d'initier le
mouvement.
Au lieu d'effectuer des rotations avec le
buste, celles-ci peuvent être réalisées
au sol avec les jambes pliées 011] [6] ou
tendues H g] (version la plus difficile).
Tenseur du fascia lata
Oblique externe
de l'abdomen
\ô\ Variante au sol, jambes pliées
AVANTAGES : très peu d'exercices ciblent les poignées d'amour. Pour autant, ces der-
nières ne seront pas faciles à faire fondre. Seul un régime + des exercices spécifiques
ont une chance d'en venir à bout.
INCONVÉNIENTS : si vous avez des problèmes de dos, ces rotations sont à proscrire.
DANGERS : ne tournez pas exagérément ni trop vite. Il faut rechercher une bonne
contraction, bien lente sur une amplitude courte plutôt qu'un mouvement explosif sur
une amplitude maximale.
COMMENTAIRES: il s'agit d'un exercice qui devra être effectué lentement en séries
longues (20 répétitions). De 2 à 4 séries peuvent être pratiquées tous les jours contre
les poignées d'amour.
TRAINEMENT
LES PROGRAMMES D'ENTRAINEMENT
PROGRAMME DE PRISE DE MUSCLE RAPIDE SUR
2 JOURS PAR SEMAINE POUR DÉBUTANTS
JOURl
ÉPAULES
Q Élévations latérales, penché en avant
4 à 5 séries de 1 5 à 8 répétitions avec
beaucoup de dégressif.
PECTORAUX
0 Développés, couché
k à 5 séries de 12 à 6 répétitions.
DORSAUX
0 Tractions à la barre fixe ou sur machine
k à 5 séries de 8 à 5 répétitions.
TRICEPS
Q Pushdown
k séries de 12 à 8 répétitions.
BICEPS
0 Curls
3 à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
QUADRICEPS
0 Squat
4 à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
ABDOMINAUX
Q Crunches
5 séries de 25 à 20 répétitions.
JOURS 2 ET 3
REPOS
p. 308
PROGRAMME DE PRISE DE MUSCLE RAPIDE SUR 2 JOURS PAR SEMAINE POUR DÉBUTANTS |
JOUR 4
PECTORAUX
0 Développés, incliné
k à 5 séries de 10 à 6 répétitions.
DORSAUX
Q Rowing
k à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
TRICEPS
Qj] Dips
3 à 4 séries de 15 à 10 répétitions.
BICEPS
EQ Hammer curls
3 à 4- séries de 15 à 10 répétitions.
QUADRICEPS
[0 Hack squat
k à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
ISCHIO-JAMBIERS
EQ Soulevés de terre,
jambes semi-tendues
U à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
MOLLETS
D3 Extensions, debout
3 séries de 20 à 15 répétitions.
JOURS 5, 6 ET 7
REPOS
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
PROGRAMME DE PRISE DE MUSCLE RAPIDE SUR
3 JOURS PAR SEMAINE POUR DÉBUTANTS
JOURl
ÉPAULES
Q Élévations latérales, penché en avant
4 à 6 séries de 12 à 8 répétitions
avec beaucoup de dégressif.
PECTORAUX
0 Développés, couché
4 à 5 séries de 10 à 6 répétitions.
BICEPS
0 Curls, incliné
3 à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
TRICEPS
0 Extensions, allongé
4 à 5 séries de 15 à 8 répétitions.
ABDOMINAUX
0 Reverse crunches
5 séries de 20 répétitions.
JOUR 2
REPOS
JOUR 3
DORSAUX
0 Tractions à la barre fixe
3 à 4 séries de 12 à 6 répétitions.
QUADRICEPS
Q Squat
4 séries de 15 à 8 répétitions.
0 Presse à cuisses
3 à 4 séries de 10 à 8 répétitions.
p. 208
p. 234
p.3U
p. 117
TWm EL
p. 262
PROGRAMME DE PRISE DE MUSCLE RAPIDE SUR 3 JOURS PAR SEMAINE POUR DÉBUTANTS |
ISCHIO-JAMBIERS
□ Soulevés de terre,
jambes semi-tendues
4 à 5 séries de 10 à 6 répétitions.
MOLLETS
nîl Chameau
4 à 5 séries de 30 à 20 répétitions.
JOURS 4 ET 5
REPOS
JOUR 6
BICEPS
fil Tractions à la barre fixe,
mains serrées
4 à 5 séries de 10 à 8 répétitions.
TRICEPS
E Dips
3 à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
ÉPAULES
[El Élévations latérales, penché en avant
4 à 5 séries de 12 à 8 répétitions
avec beaucoup de dégressif.
PECTORAUX
D3 Cross-over
3 à 4 séries de 15 à 12 répétitions.
ABDOMINAUX
ŒJCrunches latéraux
3 à 4 séries de 20 répétitions.
JOUR 7
REPOS
p. 282
/
p. 180
ES
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
PROGRAMME AVANCÉ SUR 4 JOURS
JOURl
PECTORAUX
Q Développés, couché
k à 5 séries de 10 à 8 répétitions.
Q Cross-over
3 à U séries de 20 à 12 répétitions.
ÉPAULES
H Élévations latérales, penché en avant
k à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
DORSAUX
Q Tractions à la barre fixe
k à 5 séries de 10 à 6 répétitions.
0 Rowing
3 à k séries de 12 à 8 répétitions.
TRICEPS
Q Extensions à la barre, allongé
U à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
BICEPS
Q Curls, incliné
3 à U séries de 12 à 8 répétitions.
TRICEPS
0 Pushdown
3 à k séries de 15 à 8 répétitions.
BICEPS
Q Hammer curls
3 à 4 séries de 12 à 10 répétitions.
p. 234
p. 208
EL
p. 240
p.2U
PROGRAMME AVANCÉ SUR 4 JOURS |
JOUR 2
QUADRICEPS
fïïl Squat
U à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
ISCHIO-JAMBIERS
ni Soulevés de terre
U à 5 séries de 1 5 à 1 0 répétitions.
QUADRICEPS
EH Presse à cuisses
3 à 5 séries de 15 à 8 répétitions.
ISCHIO-JAMBIERS
E Leg curls, assis
4 à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
QUADRICEPS
|0 Leg extensions
3 à k séries de 20 à 12 répétitions.
MOLLETS
Wl Extensions, debout
4 à 5 séries de 20 à 15 répétitions.
ABDOMINAUX
tn Relevés de jambes,
suspendu à la barre fixe
U à 5 séries de 10 à 12 répétitions.
[Q Crunches
3 à 5 séries de 30 à 20 répétitions.
JOUR 3
REPOS
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
JOUR 4
EPAULES
[0 Élévations latérales
4 à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
|0Élévations latérales, penché en avant
k à 5 séries de 15 à 12 répétitions.
DORSAUX
RilRowina
3 à 4 séries de 12 à 8 répétitions.
HlTractions à la barre fixe
U à 5 séries de 10 à 6 répétitions.
PECTORAUX
^Développés, incliné
5 séries de 10 à 8 répétitions.
EEDips
3 à U séries de 15 à 12 répétitions.
BICEPS
HSCurls
3 à k séries de 12 à 10 répétitions.
TRICEPS
SUPushdown
U séries de 15 à 8 répétitions.
BICEPS
^Curls, incliné
3 à U séries de 12 à 8 répétitions.
JOUR 5
REPOS
p. 176
1
U
p. 240
PROGRAMME AVANCÉ SUR 4 JOURS |
JOUR 6
ISCHIO-JAMBIERS
ESlSoulevés de terre, jambes tendues
3 à 5 séries de 12 à 6 répétitions.
QUADRICEPS
EilHack squat
U à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
ISCHIO-JAMBIERS
EQLeg curls, allongé
U à 5 séries de 1 5 à 1 2 répétitions.
QUADRICEPS
EH Presse à cuisses
3 à 5 séries de 15 à 8 répétitions.
MOLLETS
RllChameau
U à 5 séries de 20 à 15 répétitions.
ABDOMINAUX
EHCrunches latéraux
3 à A séries de 25 à 20 répétitions.
EH Rotations latérales
2 à 4 séries de 25 à 20 répétitions.
JOUR 7
REPOS
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
PROGRAMME AVANCÉ SUR 5 JOURS
JOURl
PECTORAUX
Q Développés, couché
k séries de 12 à 6 répétitions.
QDips
3 à U séries de 12 à 6 répétitions.
QCross-over
3 séries de 20 à 15 répétitions.
DORSAUX
Q Tractions à la barre fixe
5 séries de 12 à 6 répétitions.
0 Rowing
3 séries de 12 à 8 répétitions.
AVANT- BRAS
Q Reverse curls
3 à U séries de 20 à 12 répétitions.
ABDOMINAUX
QCrunches latéraux
U à 5 séries de 25 à 20 répétitions.
JOUR 2
QUADRICEPS
Q Hack squat
k séries de 12 à 8 répétitions.
Q Presse à cuisses
3 séries de 15 à 10 répétitions.
Œ] Leg extensions
2 séries de 12 répétitions.
PROGRAMME AVANCÉ SUR 5 JOURS |
ISCHIO-JAMBIERS
ITI Leg curls, assis
3 séries de 12 à 8 répétitions.
[Q Leg curls, allongé
3 séries de 15 à 10 répétitions.
MOLLETS
IF1 Chameau
3 séries de 20 à 12 répétitions.
JOUR 3
EPAULES
[Q Développés nuque
4 à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
[0 Élévations latérales
4 à 5 séries de 12 à 10 répétitions.
[Q Élévations latérales, penché en avant
4 séries de 15 à 12 répétitions.
BICEPS
[Q Curls
4 séries de 12 à 6 répétitions.
[0 Curls, incliné
4 séries de 12 à 8 répétitions.
TRICEPS
|Q Développés, couché, serré
U séries de 10 à 6 répétitions.
El Extensions, allongé
U séries de 12 à 8 répétitions.
ja
JOUR 4
REPOS
JOUR 5
DORSAUX
EQ Soulevés de terre
4 à 6 séries de 12 à 6 répétitions.
B Rowing
4 à 5 séries de 10 à 8 répétitions.
El Tractions à la barre fixe
5 à 6 séries de 8 à 6 répétitions.
PECTORAUX
ES Développés, incliné
U à 6 séries de 12 à 6 répétitions.
EU Écartés, allongé
3 à A QPriPQ Hp 19 à 1
p. 308
PROGRAMME AVANCÉ SUR S JOURS |
ETfl Élévations latérales, penché en avant
4- à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
BICEPS
HJCurls
3 séries de 12 à 8 répétitions.
EH Curls, incliné
2 séries de 15 à 12 répétitions.
Kl Hammer curls
2 séries de 20 à 15 répétitions.
TRICEPS
E3 Pushdown
U séries de 15 à 10 répétitions.
E3 Extensions, allongé
U séries de 12 à 8 répétitions.
E0 Reverse dips
3 à 4 séries de 20 à 15 répétitions.
ABDOMINAUX
E3 Relevés de jambes,
suspendu à la barre fixe
5 à 6 séries de 20 à 10 répétitions.
JOUR 7
REPOS
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
PROGRAMME DE RATTRAPAGE
DES POINTS FAIBLES
Suivez le programme de rattrapage qui correspond à votre point faible sur U à 8 cycles,
soit 1 ou 2 mois. Puis, reprenez un entraînement normal pendant au moins 1 mois
avant de vous respécialiser sur ce point faible ou un autre.
Note : comme échauffement, effectuez 3 à 4 séries de 20 à 25 répétitions sur un
exercice d'abdominaux.
PROGRAMME DE RATTRAPAGE DES BRAS
JOURl
BICEPS, LOURD EN SUPERSET AVEC
LES TRICEPS, LÉGER
Q Curls à la barre avec négatives
accentuées par une bande élastique
ou un partenaire,
3 à 5 séries de 10 à 8 répétitions.
0 Pushdown
Entre chaque série de biceps,
reposez-
vous un peu et faites 1 série de triceps
au câble de 25 à 20 répétitions.
H Curls à la poulie en superlent
2 à k séries de 4 répétitions en
levant la charge en 10 secondes.
Q Hammer curls
1 à 2 séries de 25 à 20 répétitions.
JOUR 2
QUADRICEPS
0 Presse à cuisses
k à 5 séries de 12 à 6 répétitions.
ISCHIO-JAMBIERS
Q Leg curls, assis
3 à 4 séries de 15 à 10 répétitions.
PROGRAMME DE RATTRAPAGE DES BRAS |
PECTORAUX
Q Cross-over
4 à 6 séries de 15 à 12 répétitions.
DORSAUX
Q Pull-overà la poulie haute
4 à 6 séries de 12 à 10 répétitions.
ÉPAULES
Q Élévations latérales
3 à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
JOUR 3
TRICEPS, LOURD
m Développés, couché, serré avec
négatives accentuées par une bande
élastique ou un partenaire
3 à 5 séries de 8 à U répétitions.
Entre chaque série de triceps,
reposez-vous un peu et faites
1 série de biceps curls au câble.
EQ Curls à la poulie
1 à 2 séries de 25 à 20 répétitions.
fFl Extensions, allongé en superlent
2 à U séries de U répétitions.
EN SUPERSET AVEC BICEPS, LÉGER
(H Pushdown
1 à 2 séries de 25 à 20 répétitions.
Q3 Curl à la poulie, allongé
1 à 2 séries de 25 à 20 répétitions.
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
JOURS
BICEPS, LÉGER
fH Curls à la poulie
5 à 6 séries de 20 à 15 répétitions
en utilisant un style d'exécution
du mouvement très strict.
EN SUPERSET AVEC TRICEPS
B3 Pushdown
5 à 6 séries de 20 à 15 répétitions.
JOUR 6
DORSAUX
[H Soulevés de terre
4 à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
PECTORAUX
03 Écartés, incliné
4 à 6 séries de 12 à 10 répétitions.
ÉPAULES
[Tl Élévations latérales, penché en avant
5 à 7 séries de 12 à 8 répétitions.
QUADRICEPS
E3 Hack squat
4 à 5 séries de 10 à 6 répétitions.
MOLLETS
FIT Chameau
4 à 6 séries de 20 à 12 répétitions.
JOUR 7
REPOS
Ensuite, reprenez le cycle au premier jour.
PROGRAMME
PROGRAMME DE RATTRAPAGE
DES PECTORAUX
JOURl
PECTORAUX, LOURD
Q Développés, couché avec négatives
accentuées par une bande élastique
ou un partenaire
4 à 6 séries de 10 à 8 répétitions.
H Dips en superlent
2 à 4 séries de k répétitions en levant
la charge en 10 secondes.
0 Écartés, allongé
1 à 2 séries de 25 à 20 répétitions.
JOUR 2
QUADRICEPS
Q Presse à cuisses
U à 5 séries de 12 à 6 répétitions.
ISCHIO-JAMBIERS
0 Leg curls, assis
3 à U séries de 15 à 10 répétitions.
p. 185
i
DORSAUX
H Tractions à la barre fixe
k à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
ÉPAULES
Q Élévations latérales
3 à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
BICEPS
0 Curls à la poulie
U à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
JOUR 3
PECTORAUX, POIDS MOYENS
□ Développés, incliné
4 à 6 séries de 15 à 10 répétitions.
10 Écartés, incliné
2 à 4 séries de 4 répétitions en levant
la charge en 10 secondes.
ni Cross-over
1 à 2 séries de 25 à 20 répétitions.
JOUR 4
REPOS
JOURS
PECTORAUX, LÉGER
jH Cross over, en utilisant
un style d'exécution
du mouvement très strict
6 à 8 séries de 20 à 15 répétitions.
EN SUPERSET AVEC BICEPS
E Curls
4 à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
JOUR 6
DORSAUX
B3 Soulevés de terre
5 à 7 séries de 12 à 8 répétitions.
ÉPAULES
Qj] Élévations latérales
4 à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
FH Élévations latérales, penché en avant
3 à 4 séries de 1 5 à 1 2 répétitions.
PROGRAMME DE RATTRAPAGE DES DORSAUX |
QUADRICEPS
EH Hack squat
4- à 6 séries de 10 à 6 répétitions.
MOLLETS
ni Chameau
k à 6 séries de 20 à 12 répétitions.
JOUR 7
REPOS
Ensuite, reprenez le cycle au premier jour.
PROGRAMME DE RATTRAPAG
DES DORSAUX
JOURl
DORSAUX, LOURD
Q Tirages à la barre fixe, devant la tête,
avec négatives accentuées par une
bande élastique ou un partenaire
U à 6 séries de 10 à 8 répétitions.
0 Soulevés de terre
U à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
0 Pull-overà la poulie haute
1 à 2 séries de 25 à 20 répétitions.
JOUR 2
QUADRICEPS
Q Presse à cuisses
5 à 6 séries de 12 à 6 répétitions.
ÉPAULES
0 Élévations latérales
3 à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
PECTORAUX
Q Dips
4 à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
TRICEPS
Q Pushdown
3 à 4 séries de 15 à 12 répétitions.
JOUR 3
DORSAUX, POIDS MOYENS
Q Rowing
4 à 6 séries de 12 à 10 répétitions.
Q Élévations latérales, penché en avant
3 à 4 séries de 1 5 à 1 2 répétitions.
[0 Pull-overà la poulie haute
2 à 4 séries de 4 répétitions en tirant
la charge en 10 secondes.
TRAPÈZES
fTl Shrugs
2 à 3 séries de 15 à 10 répétitions.
JOUR 4
REPOS
JOUR 5
DORSAUX, LÉGER
E Soulevés de terre, en utilisant
un style d'exécution
du mouvement très strict
4 à 6 séries de 20 à 15 répétitions.
E Tirages à la poulie haute
4 à 6 séries de 15 à 10 répétitions.
PROGRAMME DE RATTRAPAGE DES DORSAUX
INFRA-ÉPINEUX
[0 Rotations «auto-stop»
3 à 5 séries de 20 à 12 répétitions.
TRICEPS
ŒJ Développés, couché, serré
4- à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
JOUR 6
ÉPAULES
D3 Élévations latérales
k à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
QUADRICEPS
[H Hack squat
4 à 6 séries de 10 à 6 répétitions.
ISCHIO-JAMBIERS
fTH Leg curls, assis
U à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
MOLLETS
fil Chameau
U à 5 séries de 20 à 12 répétitions.
JOUR 7
REPOS
Ensuite, reprenez le cycle au premier jour.
I LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
PROGRAMME DE RATTRAPAGE
DES ÉPAULES
JOURl
ÉPAULES, LOURD
Q Développés nuque
U à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
0 Élévations latérales
3 à 5 séries de 10 à 6 répétitions.
0 Élévations latérales, penché en avant
3 à 4 séries de 12 à 8 répétitions.
JOUR 2
QUADRICEPS
0 Presse à cuisses
5 à 6 séries de 12 à 6 répétitions.
DORSAUX
0 Soulevés de terre
U à 5 séries de 12 à 8 répétitions.
Q Rowing
k à 6 séries de 15 à 10 répétitions.
BICEPS
Q Curls
k à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
MOLLETS
0 Chameau
A à 5 séries de 20 à 12 répétitions.
i-
p. 262
p. 205
EL
' sait
p. 295
PROGRAMME DE RATTRAPAGE DES ÉPAULES |
JOUR 3
ÉPAULES, POIDS MOYENS
Q Élévations latérales
3 à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
SE Rowing debout
3 à 5 séries de 1 5 à 1 2 répétitions.
DQ Élévations latérales, penché en avant
3 à U séries de 15 à 12 répétitions.
TRAPÈZES
SB Shrugs
2 à 3 séries de 15 à 10 répétitions.
JOUR 4
REPOS
JOUR 5
INFRA-ÉPINEUX
fFI Rotations «auto-stop»
3 à 5 séries de 20 à 12 répétitions.
ÉPAULES, LÉGER
[0 Élévations latérales à la poulie
3 à 5 séries de 20 à 15 répétitions.
QUI Rowing debout à la poulie
3 à 5 séries de 15 à 12 répétitions.
fH Élévations latérales à la poulie,
penché en avant
3 à k séries de 20 à 12 répétitions.
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
JOUR 6
DORSAUX
[Q Tractions à la barre fixe
U à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
PECTORAUX
DU Développés, couché, prise moyenne
k à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
QUADRICEPS
[Q Hack squat
U à 6 séries de 10 à 6 répétitions.
ISCHIO-JAMBIERS
fUl Leg curls, assis
U à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
JOUR 7
REPOS
Ensuite, reprenez le cycle au premier jour.
PROGRAMME DE RATTRAPAGE
DES CUISSES
i
JOURl
QUADRICEPS, LOURD
Q Hack squat, avec négatives
accentuées par une bande élastique
ou un partenaire
U à 6 séries de 10 à 6 répétitions.
H Presse à cuisses
5 à 6 séries de 12 à 6 répétitions.
Q Leg extensions
2 à k séries de 4 répétitions en levant
la charge en 10 secondes.
1
il
D
PROGRAMME DE RATTRAPAGE DES CUISSES |
MOLLETS
H Chameau
k à 5 séries de 15 à 8 répétitions.
JOUR 2
PECTORAUX
0 Développés, couché
k à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
ÉPAULES
Q Élévations latérales
3 à 5 séries de 10 à 6 répétitions.
Q Élévations latérales,
penché en avant
3 à 4- séries de 12 à 8 répétitions.
BICEPS
□ Curls
k à 6 séries de 1 2 à 8 répétitions.
TRICEPS
B Dips
3 à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
JOUR 3
ISCHIO-JAMBIERS, LOURD
ITT! Soulevés de terre
6 à 8 séries de 12 à 6 répétitions.
[Q Leg curls, assis
k à 5 séries de 15 à 8 répétitions.
| LES PROGRAMMES D'ENTRAÎNEMENT
JOUR 4
REPOS
JOURS
QUADRICEPS, LÉGER
fE3 Fentes glissées
U à 6 séries de 15 à 12 répétitions.
[El Leg extensions
3 à 5 séries de 15 à 12 répétitions.
ISCHIO-JAMBIERS, LÉGER
|H Leg curls, allongé
U à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
MOLLETS
[0 Chameau
4 à 5 séries de 20 à 12 répétitions.
JOUR 6
ÉPAULES
03 Développés nuque
U à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
m Élévations latérales
3 à 5 séries de 15 à 10 répétitions.
DORSAUX
ni Tractions à la barre fixe
4 à 6 séries de 12 à 8 répétitions.
INFRA-ÉPINEUX
CH Rotations « auto-stop »
3 à 5 séries de 20 à 12 répétitions.
PROGRAMME DE RATTRAPAGE DES CUISSES |
PECTORAUX
HD Cross-over
k à 6 séries de 15 à 12 répétitions.
JOUR 7
REPOS
Ensuite, reprenez le cycle au premier jour.